Rajaride, jour 2 – Sikar à Bikaner

  • Date: 27 février 2018
  • Départ: 10h30
  • Arrivée: 16h00
  • Température: soleil
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La journée qui s’annonçait allait être des plus faciles, quoique j’avais quelques craintes face à la route que nous nous apprêtions à prendre, soit une autoroute 2 voies et le lien majeur entre Bikaner, 2e ville de l’état et Jaipur, la capitale. Tout compte fait, la circulation n’était vraiment pas si dense. Tranquillement, profitant du paysage, nous nous sommes rendus à destination sans encombres, croisant encore et encore de petites bourgades indiennes (et des plus grosses). Fait d’importance, le grand retour des chameaux dans la faune domestique.

Une fois a Bikaner, il nous restait suffisamment de temps pour faire un tour de la ville. C’est par le fort/palais que nous avons débuté, car c’était l’attraction principale de la ville. Sans en visiter l’intérieur, nous en avons tout de même fait un bon tour d’extérieur. Par la suite, c’est vers la vielle ville que nous avons poursuivi. L’heure de pointe battait son plein, car la circulation était absolument intense. Après nous être promenés une petite heure dans ce capharnaüm, le temps était venu de retourner à l’auberge, sauf que nous allions le faire par les petites rues de la vielle Bikaner.

Déjà depuis notre arrivée les citadins s’étaient montrés plus avenants dans leurs hellos que la moyenne indienne. Parmi les petites ruelles, on a atteint des records, surtout de la part des enfants, qui à quelques reprises s’accrochaient littéralement à nous pour nous faire la discussion. Devant notre réticence à jouer, on en est même venu à nous lancer des ordures et aux insultes. Drôle de progression quand même. Les adultes sont quant à eux restés très respectueux. Cela n’a pas empêché de rendre l’aventure éreintante. Un hello et un peu de conversation, ça va. À chaque trente secondes (je n’exagère même pas), ça pompe l’énergie.

Ça se prépare pour Holi (la fête des couleurs)

Devant une bière dans un bar, nous avons pu nous remettre de nos émotions sans pour autant cesser d’être le centre de l’attention. J’ai maintenant beaucoup de compassion pour les gens célèbres. Du reste, Bikaner était quand même plutôt intéressante – sa vielle ville, un vrai dédale de rues que nous aurions aimé explorer davantage (de jour, pendant que les enfants sont à l’école); peut-être flâner dans ses nombreux parcs, admirer ses monuments… Le propriétaire de notre auberge était déçu de nous voir repartir après une seule nuit. Seulement, la fête d’Holi approchait (le plus gros festival de l’Inde) et nous avions donné rendez-vous à deux autres Québécois à Jaisalmer pour la passer avec eux. Malheureusement, il allait nous falloir deux jours pour nous y rendre de Bikaner.

Rajaride, jour 1 – Jaipur à Sikar

  • Date: 26 février 2018
  • Départ: 12h30
  • Arrivée: 19h00
  • Température: soleil
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D’Udaipur, il nous a fallu un bon 10 heures d’autobus pour rejoindre Jaipur, la capitale du Rajasthan. Autant dire que l’entreprise a demandé toute la journée (j’en ai passé une bonne partie à m’entretenir avec mon voisin de banc) et ce n’est que vers 22h30 que nous sommes finalement arrivés à l’hôtel pour la nuit. Le lendemain, nous avions rendez-vous en matinée à l’agence de location, donc pas le temps de faire les touristes; c’est au retour que nous comptions visiter Jaipur.

Nos deux motos en notre possession, des Bajaj CT100, nous n’avons pas quitté la ville immédiatement. Histoire de se refaire la main à la conduite de deux-roues motorisées, nous avons passé un moment à circuler dans les environs. Audrey était plutôt angoissée à l’idée de se lancer dans le traffic d’une ville majeure de l’Inde, c’est compréhensible. Une heure plus tard, elle avait suffisamment gagné en confiance pour entamer le trajet du jour. Pour ma part, il a fallu que je m’habitue à l’absence de démarreur électrique et au passage de vitesse non conventionnel (N1234) où il fallait pousser la pédale pour incrémenter. La seule connerie du départ, c’est moi qui l’ait commise en déposant la moto chargée sur sa béquille latérale. Cinq secondes plus tard, j’entend une femme indienne  qui passait pousser un cri. Le poids des bagages sur la selle arrière a fait chuter la moto. Constat des dégâts: des égratignures et un clignotant décroché. Rien de grave.

Moto prête au grand départ

La sortie de la ville a demandé un certain temps, mais heureusement, tout s’est bien passé. Aurions nous pu nous faire mal? Pas vraiment. Je le répète, les villes indiennes ont beau être chaotiques, les gens ne roulent pas vite. Le risque principal à mon avis était celui d’un accrochage mineur ou une chute. Bref, un quelconque événement qui aurait pu ébranler la confiance de ma compagnonne de route et mettre à mal le voyage à venir. Disons-le, j’ai beaucoup plus d’expérience qu’elle,qui doit encore passer son examen pratique de moto à la SAAQ. À la fin du voyage par contre, toutes ces heures de conduite (en Inde!) l’auront préparé comme jamais.

Nous comptions emprunter la route majeure vers Bikaner, mais une petite erreur de navigation nous a fait foncer droit vers la campagne. Tant pis et de toute manière, rouler sur ces routes allait être bien plus agréable que de suivre le gros du trafic sur une voie majeure. Au fil de l’après-midi donc, nous avons passés maints petits villages et forts perchés sur les collines, évité des vaches, des chiens, des cochons (tout nouveaux venus de la faune urbaine indienne), des chèvres et des humains. Évidemment, nous nous sommes faits arrêter pour quelques selfies. Le Rajasthan est aride, sablonneux et rocailleurs. Pourtant,  on y retrouve quelques champs et donc de la petite paysannerie entre les villes. Autrement, la qualité de la route était généralement bonne et la conduite des plus agréables. Vers la fin de la journée, Audrey était au top et avait visiblement gagnée plusieurs crans d’assurance.

Séance de selfies en bord de route

La nuit venait de tomber lorsque nous avons atteint Sikar, agglomération à mi-chemin entre Bikaner et Jaipur. Histoire de s’éviter tout le trouble d’entrer en ville de soir et d’y trouver un hôtel, nous nous sommes simplement arrêtés dans un établissement de bord d’autoroute (très communs en Inde). Là, nous avons pu y dîner et prendre quelques bières (récupérées au bar d’à côté, la plupart des restaurants en Inde ne servent pas d’alcool) afin de clôturer une journée pleine de défis, mais qui n’aurait pas pu mieux se passer.

C’est parti!

Rajaride (tour du Rajasthan à moto) – Introduction

Y’en a quand même marre à la fin du backpacking sur la route touristique. On voit des villes, oui, mais tout ce qui se situe entre, on le manque. Pour bien explorer un endroit, il faut ses propres roues. Ainsi, on se perd, on visite des coins inusités, on fait des belles rencontres, on voit du pays. Notre fantastique Golf a rempli ce rôle à merveille en Asie Centrale; après quelques mois de sac-à-dos, ça me démangeait de reprendre la route … et de faire vivre l’expérience à Audrey. Grand fan de moto et de road-trips, je tente de conjuguer ces deux passions dans tous mes voyages à long terme. En 2012, c’était l’Europe, en 2014, la Thaïlande et le Viet Nam, en 2015, la Grèce et aujourd’hui, le Rajasthan en Inde. Contrée des mille et une nuits, le Rajasthan est comparativement peu peuplé et recèle de nombreuses attractions. C’était donc un bon candidat pour un trip de moto, d’autant plus que nous allions y passer presque un mois en raison du coup de foudre qu’Audrey a eu pour cet état. En ce qui concerne la conduite, les Indiens sont évidemment complètement malades et c’est le chaos total dans les villes; nous en avions eu un avant goût à Pondichéry. Heureusement, ils ne roulent pas vite. Du reste, nous nous adapterons, quitte à subir un déluge de klaxons.

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Idéalement, l’Inde se visite à moto. Les routes y sont en bon état, les motos peu chères et les barrières administrative inexistantes (le permis moto n’existe pas en Inde). La plupart des touristes choisissent de faire le périple en Royal Enfield, moto 350cc iconique de l’Inde. Sur le marché usagé, elles s’échangent entre étrangers pour environ 1000$. Vu que nous disposions d’environ deux semaines, tout le tracas de trouver des Enfields, de les acheter et de les revendre n’en valait pas la peine. Au niveau location, on parlait de minimum 15$ par jour. C’est donc vers le moins cher du moins cher que nous nous sommes tournés, deux Bajaj CT100. Pour 18 jours, il nous en coûté … 54$ de location. En plus, elles ne consomment que 78 km au litre; ça l’allait donc être léger sur les roupies. Avec ses 100cc, ses quatre vitesses et son prix à l’achat des plus modiques, la Bajaj CT100 est réellement la moto du peuple indien. Elle est livrée avec un porte bagage, un porte madame (une marche permettant aux dames en sari de s’asseoir de biais sur la moto) et un large siège pouvant loger quatre-indiens de manière très inconfortable. Question construction, il serait difficile de faire un produit de moindre qualité. Par chance, les nôtres sont quasiment neuves. Autrement, c’est une petite moto, légère, facile d’entretien. Bref, le deux roues parfait pour un petit tour en Inde.

Pourquoi Rajaride? Je donne toujours des titres à ce genre d’aventure. Cette fois, c’est la concaténation de Rajasthan et de ride (verbe anglais voulant dire promenade).

Moto prête au grand départ

Almaty, Kazakhstan: vente de la Golf

Enfin à Almaty

De retour à Almaty. Tant mieux, car la dernière fois nous avais un peu laissée sur notre faim. Malheureusement, l’automne était bien entamé et depuis notre dernière visite, il s’était perdu plusieurs de degrés de thermomètre. De plus, nous n’allions avoir que peu de temps pour faire les touristes, car il fallait vendre la voiture rapidement et quitter pour l’Ouzbékistan, car notre visa pour ce dernier avait déjà débuté. Oui, nous aurions pu vendre le véhicule à Bishkek, mais un propriétaire de garage rencontré lors de notre première visite nous avait indiqué un prix de vente aussi élevé que 3000$. Il n’en était évidemment pas ainsi. Si la voiture avait été plaquée Kazakhstan, ce chiffre aurait été réaliste, mais en raison de taxes d’importation absolument exorbitantes imposées par la zone douanière commune avec la Russie, il fallait revoir nos attentes à la baisse, car la Golf allait devoir être vendue pour pièces. Ceci dit, il est fort probable que son prochain propriétaire la remette en circulation de manière illégale, perspective qui me plaît malgré tout. Pourquoi gaspiller un véhicule encore fonctionnel?

Premier arrêt donc, le garage dont le propriétaire nous avait proposé un prix. Malheureusement, ce dernier n’est pas présent. Son personnel nous redirige vers un marché de pièces automobiles non loin. Arrivés-là, l’endroit est absolument immense et tout fait de conteneurs comme à Bishek. Rapidement, en faisant le tour des garages, nous parvenons à intéresser quelques personnes, mais le prix tourne en dessous du 1000$US. Histoire de ne pas me mettre dans la merde avec la zone douanière, je leur demande aussi s’ils seront en mesure de me fournir un document attestant que la voiture sera utilisée pour pièces, ce qui en rebute plus d’un. Voulant tenter d’autres endroits, je prends les numéros en note (en fait, on se connecte du WhatsApp) et j’indique aux acheteurs que je reviendrai lundi.

En Asie Centrale, tout se fait par l’entremise de marchés et la vente de véhicules de particulier à particuliers n’y fait pas exception. Chaque samedi et dimanche, des milliers de vendeurs et d’acheteurs se retrouvent une vingtaine de kilomètres à l’extérieur d’Almaty à Kaskelen pour échanger des voiture d’occasion. Nous allions donc y tenter notre chance. Bien sûr, la Golf n’était pas officiellement là en qualité de véhicule usagé prêt à rouler, mais nous pensions avoir de bonnes chances de tomber sur quelqu’un en mesure de lui trouver une deuxième vie. J’ai donc demandé au personnel de notre auberge de m’écrire un signe indiquant: À vendre pour pièces, 1500$. Puis, nous sommes partis pour le marché. Rendus après une heure de traffic monstre (vivement le mode sac à dos…) nous nous sommes posté dans un coin du marché et rapidement, les gens se sont mis à affluer. Les Kazakhes flairent l’aubaine, une Golf normalement évaluée à 3000$ pour le tiers du prix, il devaient y avoir moyen de la mettre en circulation. Autour de la voiture, les gens appellaient, posaient des questions, nous passaient à Audrey et moi de leurs proches qui parlent anglais, mais la situation est restée la même. Comme la veille, les offres tournaient autour de 1000$ et la situation douanière du véhicule et les documents nécessaires compliquait vraiment les choses. Un peu déçus par l’expérience, nous avons tout de même récolté de nombreux numéros. Histoire de mettre les choses au clair, nous nous rendrons demain à l’aéroport voir la douane pour leur demander quel type de papier il nous faut pour vendre la voiture de manière propre et légale.

Acheteurs intéressés par la Golf au marché automobile

En rentrant au Kirghizistan, pays faisant lui aussi partie de la même zone douanière, la voiture a été enregistrée sous mon nom et l’on m’a remis un permis lui permettant de rester sur le territoire jusqu’à un an. Après coup, si le véhicule n’est toujours pas parti, il sera considéré comme importé et son propriétaire, en l’occurrence moi, devra payer les taxes d’importation. Pour la Golf, vu qu’elle est vielle, elles s’élèvent à … plus de 4000$US. À ce prix là, il est évident que personne ne veut l’acheter de manière légale. Rendus à l’aéroport donc, nous nous dirigeons vers le bureau d’aide de la douane et rencontrons un officier plutôt amical et avec un anglais élémentaire mais suffisant. Pour les besoins de la chose, nous avons changé l’histoire: la Golf n’est plus à vendre, son moteur a explosé et nous voulons la laisser au Kazakhstan car elle coûtera trop cher à réparer. Celui-ci fait quelques appels et nous dit revenir le voir dans une heure avec les documents d’importation. Après un repas de cafétéria, nous sommes de nouveau de retour à ses côtés. Sa réponse n’est pas très plaisante: pas moyen de vendre le véhicule pour pièces, il faut l’amener au bureau central de la douane où ce dernier sera détruit à nos frais.

Son message officiel aussitôt passé, il nous suggère de tout simplement la laisser à un garagiste et se propose même de nous l’acheter. Selon lui, la taxe d’exportation expire après cinq années. Il part ensuite vérifier si notre véhicule est bel et bien dans le système et nous confirmera une heure plus tard par téléphone qu’il a été fiché. Me voilà avec deux options: payer pour faire détruire la Golf ou la vendre pour pièces environ 1000$ et risquer d’avoir à payer une énorme taxe d’importation lorsque je reviendrai dans la zone douanière dans les 5, 10 prochaines années ou même à vie. Choix difficile, mais finalement j’opterai pour la deuxième option. La voiture a été enregistrée sous mon passeport Canadien, mais possédant un passport français, cela me permettra probablement d’éviter la taxe lorsque je reviendrai. Avant de contacter nos acheteurs, il nous restait peut-être une alternative: la casse. Peut-être seraient-ils en mesure de décomissionner la voiture sans que je perde mon investissement?

Après trois tentatives infructueuses de nous rendre à une adresse de casse auto sur Google Maps (très peu fiable en Asie Centrale), nous arrivons finalement à une. Leur réponse est catégorique: seulement des véhicules kazakhes. Bon, c’est décidé, la Golf sera vendue illégalement. D’ailleurs, tout au long de la journée, j’étais en conversation avec un acheteur rencontré au marché de Kaskelen vraiment intéressé par le véhicule. Son prix est aussi plus élevée que la moyenne: 1150$. En soirée, j’aurais été partant pour aller le rencontrer sur le champ, mais Audrey est allée mettre son holà: se rendre de nuit à 20 kilomètres hors de la ville pour aller vendre une voiture à des inconnus qui s’étaient quand même montrés un peu louches et insistants la veille, c’était risqué. Le rendez-vous a donc été convenu à 8h00 pour le lendemain et nous allions prendre nos précautions: la vente allait se faire devant un café, nous n’allions pas avoir nos passeports sur nous et je remettrai l’argent à Audrey avant d’aller chez l’acheteur porter la Golf.

Que de tristesse…

Le réveil s’est donc fait à 6h00 pour être à temps au point de rendez-vous. Naturellement, l’acheteur s’est pointé avec 1h30 de retard et l’entente s’est avérée un peu plus compliquée que prévue. Pour déclarer la vente au gouvernement français (chose que j’allais bien sûr faire dans les règles), il me fallait son identité. Comme ce dernier comptait remettre la voiture en circulation de manière détournée, il était évidemment réticent à me la donner. Éventuellement, je suis parvenu à convaincre que la France n’allais jamais échanger ce genre d’information avec le Kazakhstan et ce dernier m’a remis une énorme liasse de billets (3600000 tengues en coupures de 5000). La vente était donc conclue. Comme il fallait que je conduise la voiture jusqu’à chez lui, je suis allé remettre le montant à Audrey qui allait m’attendre dans un café non-loin avant d’amener la Golf à sa nouvelle maison.

Le nouveau propriétaire de la Golf

C’était certes un peu triste de nous séparer d’un véhicule dans lequel nous avions vécu tant d’aventures, mais aussi un soulagement de ne plus avoir à porter ce fardeau administratif et mécanique. Aussitôt revenus à l’auberge, nous avons réservés nos billets d’avion pour Tashkent en Ouzbékistan, fait une longue sieste, déclaré la vente au gouvernement français, puis sommes sortis de l’auberge pour aller nous balader une dernière fois dans Almaty.

Bishkek, Kirghizistan – (Kordai) – Almaty, Kazakhstan: le passage de frontière le plus long

  • Date: 18 octobre
  • Départ: 13h30
  • Arrivée: 6h00 le lendemain
  • Route: excellente
  • Température: pluie
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Levés tôt pour aller chercher notre visa ouzbèke à l’ambassade, nous étions à l’heure pour son ouverture (10h à 13h). Quelques allé-retours pour aller faire imprimer des documents, faire des photos et payer le visa et nous avions nos passeports en main avec un beau visa ouzbèke en plus (on l’a tout de même payé cher). Après un bon repas de cafétéria, nous sommes finalement sortis de Bishkek direction frontière kazakhe. Arrivés-là en peu de temps, nous avons constaté avec étonnement que la file était très longue et qu’elle n’avançait à toute fin pratique pas du tout. Curieux, le passage du Kazakhstan vers le Kirghizistan avait été si expéditif… Repérant sur la carte un poste-frontière secondaire, nous décidons d’y tenter notre chance. Vu qu’il n’est pas situé sur un axe majeur, peut-être sera-t-il moins achalandé? Et non, même énorme file et ça n’avance toujours pas. Bon, il faudra prendre notre mal en patience. Audrey avait lu dans les nouvelles qu’il y avait eu des frictions récentes en les gouvernements kazakhes et kirghizes: c’était probablement l’explication.

Au total, il nous aura fallu 10 heures pour passer le côté kirghize de la frontière, battant par le fait même notre record établi en l’Ukraine et la Russie. Finalement arrivés du côté kazakhe, le personnel se tournait effectivement les pouces et laissait les voitures entrer au compte-goutte. Il était maintenant passé minuit et de toute évidence, notre nuit était foutue, car il allait nous falloir un autre trois heures pour atteindre Almaty. Qu’importe, notre calvaire d’attente était maintenant terminé et nous allions passer rapidement au travers du processus frontalier.