Le Country, la Bible Belt et le Midwest

Lorsque nous avons débuté à tricoter nos plans de voyage, ils s’amorçaient avec une courte-pointe colorées intégrant différents états américains. Car notre disponibilité étant d’un an, nous nous étions dit que d’en utiliser plusieurs semaines pour voir ce que l’on ne voit pas souvent au milieu de cet immense pays, valait la peine. Nous avons plutôt choisi d’établir notre objectif de complétion de nos péripéties au travers du trio d’Amériques d’ici février, et donc de passer rapidement aux États-Unis, soit tout au plus deux semaines. Nous avons une vie de résidence au Canada pour visiter nos chers voisins du Sud, alors le Grand Canyon de l’Arizona, les ranchs du Wyoming et les montagnes du Colorado nous attendront quelques années.

Ceci étant dit, il faut bien le traverser, ce pays, si on veut passer à une autre Amérique et l’itinéraire sur lequel nous nous sommes arrêtés visait des territoires qui sont normalement moins invitants aux touristes. Notamment certains coins de la Bible Belt, reconnue pour la présence importante de nombreuses églises de confession protestante et évangélique, et du Midwest. Pas parce que les gens ne le sont pas, invitants, mais simplement parce qu’en comparaison avec tout ce que les États-Unis ont à offrir, leur étoile brille moins… C’est donc pour cette raison qu’après les États du Nord que nous connaissons mieux, nous avons traversé la Virginie occidentale, qui se présente verte et quasi vierge, avec de magnifiques vallées baignées de nuages, qui viennent s’accrocher aux montagnes tel une décoration. Puis le Kentucky et le Tennessee, où le Country, les BBQ et le Bourbon commencent à montrer fièrement leur présence. Le corn bread et les pommes de terre fromagées ne sont jamais bien loin.

Après avoir célébrer à Nashville, nous avions mis le cap vers Little Rock en Arkansas.

Little Rock, Arkansas

Nashville-Little Rock
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Une autoroute bien gardée par le chaud soleil de l’Arkansas, à défaut d’être très utilisée

Bien qu’elle soit la capitale de son État, la ville demeure humble dans sa présentation. Quelques maisons de riches propriétaires de la fin du 19e siècles, mais qui me rappellent un peut les maisons qu’un riche couple de Montréalais pourrait s’acheter à Ahuntsic ou Outremont, ou à Sillery pour les Québécois. Les gens des « southern states » m’ont toujours parus comme très fiers de leur culture propre qui se distingue de plusieurs autres endroits du même pays. La nourriture, déjà, qui est chaleureuse, gouteuse, grillée et grasse, ne le cachons pas. Mais toujours tournée vers le partage et la famille, probablement lié également aux valeurs communes de piété, de foi et de communauté.

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La fameuse petite roche
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Sentez-vous la chaleur?

En quittant Little Rock, par ailleurs, la réparation temporaire d’Antoine que j’avais évoqué dans ma dernière publication a nécessité un petit ajustement et nous nous sommes retrouvés sur une route de campagne dans une région plutôt pauvre, incapables d’avancer. Durant la légère manipulation nécessitant deux minutes, en prenant son temps, 80 % des pick-ups se sont tout de même arrêtés. Simplement pour aider, offrir, proposer. « Hello there, bubba, looks like you’re in a pinch, need some help » ? Notez l’amicalité du terme Bubba, qui est utilisés entre hommes dans le Sud des États-Unis pour un ami, un membre de la famille ou un garçon. On nous a proposé de tirer la voiture pour la mettre dans un endroit sécuritaire, un lift pour aller ailleurs, de l’eau vu les huit cent mille degrés à l’ombre. Honnêtement, cela a pris plus de temps pour répondre à tous ceux qui faisaient un gracieux U-turn pour venir nous aider, qu’à procéder à la fameuse manipulation nécessaire. Comme quoi l’hospitalité du Sud n’est pas une rumeur. Ce moment m’a beaucoup fait pensé à l’Asie centrale où l’on s’arrêtait régulièrement pour nous offrir toutes sortes d’aides diverses quand nous prenions une pause : bras ? Pommes ? Lift ? Eau ? Bah si vous ne prenez rien, voici au moins 4 pains ! Dans mon expérience, c’est souvent les régions qui sont les moins nanties qui nous sont les plus accueillantes. Lorsque la précarité du quotidien pèse sur tous et chacun, l’entraide devient naturelle, intégrée à l’ADN d’un peuple, j’imagine. Note à moi-même : ne pas me laisser prendre trop de distance avec cette valeur… elle est importante partout, après tout.

Parlant donc de la raison pour laquelle nous étions arrêtés… je vous avais laissé avec une petite photo de notre motel de Little Rock, où Antoine s’affairait à une pièce bien précise : le câble qui lit le bras de vitesse (nous avons une manuelle) à la transmission en tant que tel. Et bien, alors que nous allions visiter et souper en ville, il a simplement décidé de se sectionner et, par défaut, d’abandonner la tâche qui lui incombait, soit de nous permettre de passer les vitesses et, ultimement… de se rendre en Patagonie. Donc, pas une mince affaire, bien que la pièce soit simple. Notez, nous étions chanceux parce que le câble, dans sa grande générosité, a tout de même choisi de nous accorder une position en 2e. Bon, tu ne te rendras pas vite, mais tu peux te rendre où tu veux, plutôt que de rester coincé en plein milieu d’une rue. Il est possible de la changement manuellement, littéralement, mais il faut le faire le capot ouvert.

Après avoir fait quelques démarches dans les garages autour, avec quelques appels nous confirmant l’indisponibilité du remplaçant de notre pièce chérie, nous avons donc pu nous rendre au Motel vers 21h, sur notre fidèle 2e vitesse. Pour ceux qui connaissent Antoine, il ne pouvait laisser ce casse-tête sans solution. À l’aide d’un petit coffre à outils à 50$ acheté en quincaillerie avant de partir, et à l’aide d’un pied de câble métallique tressé et 2-3 pièces de quincaillerie que l’ont s’était procurés, nous nous sommes donc attelés à trouver une solution. Vous savez, le type de situation ou « patenter » prend tout son sens québécois. Ainsi, arrache un bout de caoutchouc qui pendouille et n’a plus l’air utile, plie un bout de câble coupé, serre une attache à câble métallique, installe une 2e au cas, rajoute un collet de plomberie comme filet de sécurité… et voilà!

Puzzle
Casse-tête réuss

Le truc, c’est que dans une transmission manuelle qui fonctionne de façon bancale et raboutée, une vitesse sur 2 fonctionnera. Alors je vous pose la question : si vous deviez en choisir 3, lesquelles vous prendriez? Certains nous ont déjà répondu 1-3-5… ou 2-4-6… et bien, erreur ! Parce que le petit R sur le bras de vitesse, il est sous-estimé ! Donc, après cette réparation, nous avions la 2, la 4 et le reculons. Alléluia ! Nous pouvions avancer, faire de l’autoroute, et reculer si on se stationnait ou nous retrouvions dans un cul-de-sac. L’autonomie, ça n’a pas de prix.

Ainsi, nous avons pu quitter Little Rock et nous rendre à Oklahoma City.

Okhlahoma City

Little-Rock-Oklahoma City
Little-Rock-Oklahoma City

Dans les deux villes et entre les deux, nous avons eu le plaisir de visiter les « Pick-a-part » et « Auto salvage Yards » qui se présentaient à nous, que je connais chez nous comme les « cours à scrap ». Une expérience hors du commun, quand il fait 39 degrés Celsius et gros soleil. Surtout quand on se rencontre qu’après 4-5 endroits différents… des manuelles, il n’y en a pas tant que ça, ici !

Pull-a-part
Servez-vous

Alors, après avoir fait l’effort de chercher des pièces de remplacement pas trop chères et de tenter la réutilisation (nous avons une veille minoune de 2005, après tout), nous avons dû nous rabattre sur le dernier plan, que nous avions identifié au début comme outrageux. L’achat d’une pièce NEUVE chez Toyota, qui est vendue, vue sa rareté, au prix d’une pièce d’art contemporain que les connaisseurs de Soho s’arrachent : près de 700$, US par dessus le marché. Plus les frais de l’installation parce que bon, rendus là, aussi bien s’assurer que ce soit bien fait et qu’on puisse repartir aujourd’hui pour notre prochaine destination au Texas. Dans les voyages comme dans la vie, faut savoir s’adapter aux imprévus et aux impondérables, et nous avons avalé notre pilule, qui a fini par bien descendre avec notre café en attendant dans la salle climatisée de Toyota. Les solutions ne sont pas tout le temps celles que l’on visait mais, tant qu’il y a une solution ! On pensait quand même rencontrer notre premier enjeu mécanique ailleurs que dans notre premier pays visité.

Je tiens à préciser que bien que ma nature humaine me pousse à préférer la facilité, l’absence d’embûche et la sécurité, c’est le type d’événement que je trouve stimulant. Comprenez-moi bien, en l’absence d’Antoine, ma carence en connaissances mécaniques me rendent complètement dépourvue. Mais j’admire sa curiosité et sa ténacité, qui m’accompagnent dans ma propre démarche d’apprentissage. Je prends plaisir à réfléchir avec lui sur comment nous pourrions trouver la pièce manquante à notre casse-tête, ou comment construire une pièce automobile transitoire avec les moyens du bord, ou à aller suer dans un champs de carcasses de métal pour ne pas trouver ce qui nous est nécessaire, ou à simplement mieux comprendre comment la voiture fonctionne. Dans mon monde de facilité qui me fait appeler un garagiste quand j’ai un problème de char, le défi et la réussite actuels sont intellectuellement satisfaisants. Parce que si onous avons visité cinq cours à pièces automobiles (parce que les quinze autres appelées n’avaient pas la voiture cherchée), c’est parce que c’est la réalité de bien des gens. Je vois donc comme un avantage d’ajouter cette corde à mon arc, même si la corde n’est pas attachée bien solidement… !

Et puis notre séjour en Oklahoma, malgré tout, aura été très apprécié. L’Arkansas avait revêtu à mes yeux un aspect un peu plus… terne et morose, peut-être, à défaut de meilleur qualificatif. Je trouve par ailleurs peu à dire de ce que que nous y avons vu, outre ce que j’ai déjà mentionné sur la chaleur de ses gens. Mais en traversant en Oklahoma, on sent le petit côté Ranch qui vient de s’ajouter : les pick-ups servent, ici, et de la boue aux ailes, ils en ont. Même un policier à qui nous avons rapporté des cartes d’identités trouvées par terre portait des bottes de Cowboy… le pittoresque se trouve parfois dans les détails…

En traversant la ville via ses petits parcs ombragés longeant des canaux et ses grandes artères bordées d’immeubles, nous avons trouvé quelques petits endroits qui méritaient un regard ou un arrêt. Notamment, le mémorial à l’attentat de 1995, où deux américains en colère contre l’appareil fédéral, avait coûté la vie à 168 personnes (peut-être 169, selon les recherches). Il s’agit encore, à ce jour, de l’attentat domestique le plus meurtrier de l’histoire des États-Unis.

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Chaque chaise représente l’une des 168 personnes tuées dans l’attentat
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9:01, soit une minute avant l’attentat. Face à cette porte, il y en a une identique indiquant 9:03, soit la minute suivant l’attentat, où tout a changé pour Oklahoma City

OKC

Aussi, en fin de soirée hier, alors que nous avions terminé une bière avant d’aller nous coucher en prévision de notre rendez-vous matinal au garage, Nous avons entamé une discussion avec un américain accoudé au bar. Un chouette mec, volubile et de passage venant du Michigan, avec qui nous avons échangé sur nos vies et nos vues. Nous n’avions certainement pas les mêmes opinions, et il y avait de la place pour qu’une belle chicane s’installe, si l’une des parties l’avait souhaité. Mais non, nous avons échangé, tranquillement, passant de nos situations maritales respectives à la politique américaine et canadienne, saupoudré de sujets comme les chiens, l’armée, les espoirs, les camioneurs d’Ottawa, la neige, l’Irak… C’est ce qui est beau dans ce type de rencontre : sur les médias sociaux, chacun aurait levé les yeux au ciel face aux commentaires de l’autre, mais face à face, il y a un partage honnête et véritable, même sans changement d’adhésion. Santé Eddy !

Bon, la voiture sera prête bientôt, on se prépare à aller voir le Texas.

Audrey, live from Oklahoma City

P.S. Les produits d’Unibroue sont disponibles à quelques endroits dans le coin… Un serveuse qui ne savait pas d’où l’on venait nous a même dit que la « End of the world is the best Triple EVER » !

Les premières impressions de voyage

Comment débuter une année sabbatique ? Tout d’abord, la mettre à l’horaire et partager la bonne nouvelle à notre entourage. Une façon efficace pour ancrer le projet dans le concret et réduire les chances de reculer ou de remettre jusqu’à l’année où on ne le fera pas. Deuxièmement, cesser de travailler, puis partir en voyage. Bon, je passe quelques étapes intermédiaires, comme rêver, espérer, s’imaginer… car entre ces deux dates, le voyage débute tout de même.

J’ai donc travaillé ma dernière journée le vendredi 4 juillet. Ça, c’est l’étape marquante, celle qui enclanche un nouveau quotidien. Car nous avions à ce moment déjà laissé le chalet à des proches, puis les motos, chez des amis. L’une après l’autre, les tâches se cochaient sur la liste des impératifs et notre quotidien glissait tranquillement vers le vaporeux.

Lors de notre dernier voyage d’un an, nous avions grandement travaillé notre excitation, notre anticipation. Grâce à une plus grande disponibilité de temps, et un éventail réduit de possessions, d’engagements et d’obligations. Le sentiment brut d’une liberté complète, cristalline, était palpable. J’avais quitté mon emploi, Antoine avait terminé une étape importante de son programme d’études et allait revenir à autre chose, tout avait été vendu, incluant les voitures ou les meubles surnuméraires, les appartements avaient été laissés à d’autres locataires… Nous faisions donc un saut dans le vide, sans attache, dans l’aventure. Et même notre retour allait en être une. Nous allions revenir dans un nouvel appartement, une nouvelle ville et un nouvel emploi pour ma part, et aucun de ces paramètres n’était connu à l’époque. Il est donc naturel que le processus cognitif baigné d’exultation fut… distinctif, disons ! L’aventure revêtait également un aspect transitoire. Et nous l’avons chérie des années durant, par la suite, et le chérissons encore, par ailleurs. Ce type d’événement de longue durée crée des souvenirs, certes, mais forge, construit, sculpte l’esprit d’une façon qu’il est difficile de mettre en mots. Nos besoins ne sont plus jamais les mêmes après, nos a priori non plus, nos référents font même l’objet d’une certaine translation, parfois imperceptible mais bien présente. Comme si nos trajets venaient se tracer dans notre peau, et que les chemins parcourus coulent dans notre sang, se confondant à même nos veines. Et le simple rappel de ce que nous avons fait se traduit en sourire, de façon perpétuelle, comme un remède dans lequel nous pouvons puiser à volonté. Et c’est ce sentiment qui est inestimable.

Cette fois-ci, nous avons « simplement » mis sur pause la totalité de notre quotidien et de notre réalité. Et le fait d’écrire que nous l’avons simplement fait ne réfère qu’au résultat final, puisque le parcours aura été complexe et ardu, notamment au regard de nos charges professionnelles respectives ainsi qu’à tous ces petits et gros aspects dont la responsabilité nous incombe. L’esprit tente alors de se faire graduellement plus léger, malgré les pépins qui se dessinent avant même le début officiel du voyage. J’en entend déjà d’ici certains d’entre vous sortant leur violon pour nous, pauvres voyageurs privilégiés… et vous auriez raison, nous ne sommes pas à plaindre, d’aucune façon. C’est justement à cela aussi que le voyage sert : prendre conscience du manque de perspective que l’on se permet nous-même d’avoir et de développer. Dans toutes sortes de contextes, pour toutes sortes de raisons, bonnes ou mauvaises, peu importe. Mais le voyage, c’est la réflexion. Celle qui permet de comprendre ce qui importe, de s’élever au-dessus de ce qui n’importe pas, et de connecter à ce qui jusqu’à maintenant, importait trop peu.

En quittant le Canada le 17 juillet, nous avions été cadrés jusqu’alors par nos tâches, nos impératifs, nos responsabilités. Auto-imposées, quand même, ne l’oublions pas. Et puis il y avait mon anniversaire, un tournant vers ma quarantaine, qui était un moment que je souhaitais passer avec mon chum, dans une ville que nous marcherions jusqu’à épuisement. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait à Nashville, ou Music City pour les musicophiles, d’abord réchauffés (ou surchauffés) par le joli soleil du Tennessee, puis rafraichis par une bière fraiche du même coin de pays et posant un regard amusé sur les fêtards, du haut de notre terrasse princière.

Nashville vue d’une terrasse
Nashville vue d’une terrasse

Maintenant cette journée charnière passée et l’exercice d’écriture actuel me permettant de m’imprégner de notre réalité ajustée, je sens raisonner l’écho des jours, des semaines et des mois à venir. Le temps passera une journée à la fois, une destination à la fois, et chaque expérience sera goulûment intégrée.

En terminant, je réalise que l’on ne devrait peut-être pas utiliser cette expression de « tournant » de la quarantaine. Parce que je n’ai pas le souhait de revenir en arrière, ou de changer de direction. Je souhaite maintenir le cap, fière de ce que j’ai déjà fait, et excitée de ce qu’il me reste à découvrir et à faire maintenant. Car ne rien regretter, ça se travaille au présent.

Audrey, live from Little Rock, Arkansas

Addendum : Dans les trentes minutes maximum suivant l’écriture de la présente publication, une tuile automobile nous est tombée sur la tête… Antoine “McGyver” Mercier-Linteau a usé de ses talents et de sa créativité… restez connectés, la suite dans sa prochaine publication!

Oh Ooohhh…!
Oh Ooohhh…!

Saint-Bruno-de-Montarville, QC – Nashville, TN

Pour se rendre au Mexique, il faut traverser les États-Unis (duh!). On peut le faire par plusieurs chemins par contre. Audrey et moi nous sommes dis que tant qu’à passer au travers de ce gros pays en voiture, ça valait la peine de le faire par des endroits moins visités, comme le Tenessee, la Virginie Occidentale, l’Arkansas et l’Okhlahoma. Le trajet le plus court nous faisait passer la Louisianne entre autre, mais valait mieux la conserver pour un autre moment (genre un petit voyage au sud quand l’hiver commence à se faire long). Également, notre temps aux États-Unis était compté car pour passer la voiture du Panama à la Colombie il allait falloir la mettre dans un conteneur (vous allez en entendre parler de plus en plus au fil des publications suivantes) et le bateau quittait dans environ un mois.

En route

 

 

Saint-Bruno à Baltimore
Jour 1

Notre premier arrêt a été Baltimore pour descendre au niveau de la Virginie Occidentale et en profiter pour aller dire bonjour à l’un de mes amis qui y vit depuis 10 ans. Rien de trop intéressant dans la succession d’immenses autoroutes bouchées qui nous font passer par New York et Philadephie. Le lendemain, nous nous sommes enfoncés vers l’ouest dans les collines verdoyantes de la Virginie Occidentale. À la tombée du jour, un sympahtique camping officiel s’est présenté à nous et nous avons décidé de nous y arrêter. J’aime bien camper dans le paysage, mais on nous a déconseillé de le faire dans cet état, où apparament les gens sont très protecteurs de leur territoire (et armés). Je pense que l’avertissement est nettement exagéré et le fruit du climat de peur dans lequel on baigne en ces temps moderne mais bon …

Baltimore à Elkins
Jour 2

Camping en Virgine de l’OuestCeci dit, il y avait du bois à vendre donc on s’est fait un bon feu et avons profité de notre premier souper de bivouac et nuit en tente. L’expérience a toutefois été légèrement gâchée par deux chats extrêmement insistant qui n’ont finalement compris qu’on avait rien à leur offrir quand je me suis décidé de les chasser à coup de chaises de camping (j’y suis allé doucement).

Les collines de la Virgine de l’Ouest

Halte routièreRéveillés tôt, nous avons pris la route vers Nashville. Une fois sortis des collines, le paysage a perdu de son relief pour laisser place à l’agriculture. Le rythme s’est accéléré et rapidement nous avions traversés le Kentucky et une partie du Tennessee pour aboutir à Nashville.

 

Mon nouveau bureau !
Jour 3

 

Introduction – Partie 1: Objectif Patagonie

Sept années après notre précédent périple de un an (notamment en Asie Centrale), le temps est à nouveau venu de repartir à l’aventure.

Les souvenirs qu’il me reste du précédent départ sont empreints de fébrilité et d’excitation. Oui, il y a eu quelques moments plus stressants en lien avec l’achat d’un véhicule en France mais en somme, ma mémoire ne me rapelle aucune grande difficulté. Notre vie au Québec, nous l’avions entièrement stockée dans un entrepôt et c’était tout.

Les années ont passées et sans grande surprise nous sommes devenus plus adultes, ce qui amène son plus de responsabilités (et plus de possessions). Une fois l’appartement sous-loué, il a fallu plancher dur sur le chalet pour le préparer à la location. Ceci sans négliger mes responsabilités (à degrés divers) envers trois entreprises. Bref, j’ai eu l’impression qu’une force intangible était en train de m’éjecter de cette vie vers une autre, que mon navire existentiel était en train couler et qu’il fallait que je sauve un maximum de meubles. Conséquemment, je n’ai que peu savouré l’anticipation du grand départ. De plus, il allait m’être impossible (contrairement à Audrey) de complètement décrocher. J’allais devoir mettre quelques heures par jours sur divers projets donc j’entrevois la prochaine année comme celle de nomade digital, vie que j’ai vécu de 2011 à 2014 et où besogne et voyage se fusionnent pour devenir un style de vie.

Je ne suis pas en train de me plaindre par contre. Nous savions très bien dans quoi nous nous embarquions; nos multiples listes de préparatifs ne manquaient pas de nous rappeler. Un départ bien préparé allait nous assurer une tranquilité d’esprit une fois partis. La réalité et la fébrilité des grands voyages allait nous retrouver à quelque part sur la route, c’est garanti.

 

Ce coup-ci donc, l’objectif pour la première partie du voyage était de partir de Québec pour se rendre en voiture jusqu’en Patagonie au sud de l’Amérique du Sud. Cette idée avait je crois pris sa source à quelque part dans l’Himalaya en 2017. On aime bien les road-trips faut croire. L’objectif de la deuxième phase est beaucoup plus nébuleux. Océanie ? Afrique ? Asie ? La seule certitude: nous allions terminer tout ça au Japon (comme la dernière fois).

Ambitieux périple de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, se rendre en Patagonie est une expédition qui prend normalement un an du Québec. En traversant les États-Unis, le Mexique et l’Amérique Centrale rapidement, je suis convaincu que six mois allaient être largement suffisants. Si jamais après 6 mois nous étions encore sur notre faim, l’option de rester en Amérique du Sud était encore sur la table.

Si l’on se fie aux images que l’on croise sur les réseaux sociaux et les blogues de voyage, il allait également nous falloir un gros campeur 4×4. Cependant, notre expérience en Asie Centrale nous a prouvé que l’on s’en sort très bien avec un véhicule normal et que vu la situation de sécurité largement moins bonne en Amérique, c’était même à mon avis plus souhaitable de passer sous le radar. Un gros Mercedes tout terrain, c’est comme se promoner avec un gros signe “Je suis un touriste, venez me voler”. Qui plus est, nous allions faire un allez-simple et importer un véhicule en Amérique du Sud n’est pas une mince affaire. Soit on le vend à un autre voyageur, soit c’est la casse. Dans ce dernier cas, nous n’allions pas vraiment récupérer l’argent investi pour acheter la voiture.

Notre choix de voiture initial s’était donc arrêté sur notre vielle Subaru Outback 2010. Ancien véhicule de la grand-mère de Audrey, elle même grande voyageuse, l’idée qu’elle aille finir son existence au terme d’une grande aventure plaisait à notre esprit. Notre Outback est une voiture spacieuse que je connais bien (au niveau mécanique). Les gros moins par contre, c’était qu’elle avait 326 000 km au compteur et que même si la marque était présente dans tous les pays que nous allions traverser, elle restait quand même rare (parfois un seul concessionnaire dans la capitale). J’étais bien consient que nous étions à la merci d’un bris fatal qui allait nous forcer à poursuivre en sac-à-dos, mais jusqu’à la toute dernière minute j’ai eu confiance en sa capacité de nous amener à destination. Ceci jusqu’à ce qu’elle se mette à surchauffer en montant le Massif entre Baie-St-Paul et Québec. Après plusieurs heures de recherche et d’analyse, tout portait à croire que le joint de culasse (lequel ? cette voiture en a 2) fuyait et qu’il s’inflitrait des gaz d’échappement dans le système de redroidissement. C’était de toute évidence une fuite à bas bruit et la voiture roulait encore très bien pour peu qu’on la surveille, mais les chances d’une panne majeure (genre, en Bolivie dans les Andes, perdus entre deux cols) étaient devenues trop élevées à mon goût.

Prêts au départ

À quelques jours du grand départ, il a donc fallu que je trouve un nouveau véhicule. Cette fois-ci par contre, nous allions pouvoir en choisir un qui serait économique et facile à réparer dans le Sud. Notre choix s’est donc arrêté sur un Pontiac Vibe 2005 (en fait une Toyota Matrix avec le signe du défunt constructeur américain [et la Matrix est à toute fins pratiques une Corolla avec une carosserie différente]) avec 194 000 km au compteur et acheté pour la modique some de 2500$. Le véhicule avait été exceptionnellement bien entretenu (antirouille annuel) et nous offrait climatisation (un must pour les contrées chaudes) et régulateur de vitesse (un must aussi pour la jambe opérée de Audrey). Elle n’est pas aussi spacieuse que la Subaru Outback, mais dans l’urgence on peut quand même coucher à l’intérieur. Malgré tout par contre, j’ai quand même passé plusieurs jours à le préparer et à régler tout les petits bogues qu’une voiture de cet âge a nécéssairement. Les étriers avant ont été changés car ce n’était qu’une question de semaines avant qu’ils ne brisent. J’ai installé un radio moderne et inspecté et rattaché tous les petits caches de plastiques qui avaient perdus leurs fixation. Lors de deux voyages à la casse automobile, j’ai ramassé en plus d’autres pièces fusibles, relais et ampoules pour couvrir les petites pannes électriques. Le seule problème qui m’ait vaincu a été celui du système d’airbag qui persiste à donner des codes d’erreur malgré plusieurs tentatives de le réparer. Ça l’attendra l’intervention d’un garagiste dans le sud des États-Unis, où les pièces usagées vont être moins rouillées et plus faciles à extraire.

Récupérer des pièces usagées

Une fois la voiture en ordre et tout le matériel chargé (rien d’extravaguant comme organisation, tout rentre dans le coffre), j’ai tenu à ce que l’on reporte notre départ d’une journée afin profiter de la vie et de compagnie de mes parents. La charge mentale des derniers jours avait été conséquente et j’avais besoin de faire un peu le vide pour partir l’esprit un peu léger. L’idée de se poser un peu n’a pas déplu à Audrey, qui avait elle aussi trimé dur dans les derniers jours (notamment avec les assurances qui nous ont bien compliqué la vie).

Parlant d’Audrey, elle sera auteure invitée sur ce blogue alors vous pourrez sporadiquement lire sa belle plume et sont regard plus philosophique sur l’expérience que nous nous apprêtons à vivre. En ce qui me concerne, vous connaissez mon style.

Finalement donc, nous sommes partis avec plusieurs jours de retard sur notre planification, mais nous sommes partis prêts pour l’aventure, l’esprit en paix. Le matin du départ nous nous sommes tous deux réveillés avant notre alarme. Fébriles, nous avons pu goûter au vertige existentiel qui précède ce genre d’aventure.  Aventure dont au au fil des prochaines publications, nous vous partagerons des bribes et des pensées.

Bonne lecture !

En route !

Utila, Honduras (encore)

Aimer un endroit, c’est y revenir pas deux, mais trois fois.

Utila est une île au Honduras dont le principe touristique est simple: la plongée (et la fête, pour ceux qui le désirent).

J’ai abouti là pour la première fois en 2013 avec en tête d’y rester une ou deux semaines pour y faire un petit cours de plongée. J’y suis finalement resté plus de deux mois. En 2016, j’y suis retourné avec deux de mes cousins pour y passer près de 1 mois à faire mes cours de plongée technique. M’y revoilà près de 8 ans et une pandémie plus tard avec mon frère (désireux de tenter la plongée) et un ami (déjà certifié).

Se rendre à Utila n’est pas une mince affaire. Oui, des grands transporteurs offrent des vols directs vers les tout-inclus de l’île d’à côté (Roatan), mais les horaires de vols étaient loin de faire notre affaire. Nous avons donc opté pour une succession de vols qui à l’allée nous donnaient une petite journée et une nuit à Houston au Texas.

Le centre ville de Houston

Je suis un fervent adepte des escales prolongées. Tant qu’à moisir quelques heures dans un aéroport dans l’attente du prochain départ. Pourquoi ne pas se donner un peu plus de temps pour aller explorer un endroit dans lequel nous ne nous serions pas arrêtés ? Les villes dans le monde ne sont pas faites égales; certaines étant définitivement plus intéressantes que d’autres. Cependant, j’ai pour dire que si plusieurs millions d’humains décident de s’installer à un endroit, il doit certainement y avoir quelque chose à voir ou faire.

 

BBQ Texan

Nous avons donc déambulé dans Houston quelques heures avant de nous arrêter dans un classique restaurant de BBQ texan. À en juger par la file dehors, l’endroit était réputé. Il faisait bon dehors et ça sentait l’été (selon les barèmes canadiens). Comme de fait, certains Houstoniens nous ont confirmé que nous étions dans la meilleure période pour visiter leur ville. Les arbres étaient verts et la température parfaite. Plus tard vers l’été, le soleil calcine tout.

Une épave à Roatan

De retour à l’aéroport tôt le lendemain main, un vol nous a amené à l’île de Roatan depuis laquelle nous avons sauté dans un ferry vers Utila. La mémoire est une faculté qui oublie, certes, mais elle est aussi une faculté qui déforme. Mon souvenir de la rue principale et de l’emplacement des principaux centres de plongée était encore juste, mais ma conception spatiale du centre de plongée et de ses installations ne cadrait plus vraiment avec l’emplacement des choses dans la réalité. Rien de mal à tout ça quand on est touriste, ça ne fait que donner l’opportunité de redécouvrir un peu…

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À partir du lendemain de notre arrivée, mon frère débutait ses cours tandis que moi et mon ami allions plonger sur une base quotidienne. Une fois ses formations complétées, mon frère allait nous rejoindre dans notre délire.  La devise d’Utila, c’est drink and dive et nous lui avons fait honneur durant toute la durée du séjour. Certaines de nos connaissances sont déjà venues ici dans le passé pour tâter l’atmosphère de l’endroit sans y plonger. Tous furent déçus et avec raison. Ici, pratiquement tout tourne autour de ce sport et les conversations entre visiteurs ne concernent que ce qui a été vu ou vécu en respirant de l’air sous pression. Ceci dit, il y a moyen de passer un bon moment tout en restant hors de l’eau. Pour peu que l’on cherche, il existe quelques petits endroits reclus et paradisiaques sur l’île, mais il faut des poches profondes pour bien en profiter.

Quai de BICD

Chez RJs
Chez RJ`s

Nous tenions à vivre l’expérience backpacker, mais avec un peu plus de budget nourriture, nous avons pu nous distancer le temps de quelques repas de la gastronomie hondurienne, qui à l’image du reste de l’Amérique Centrale, tourne autour de la malbouffe à base de poulet frit, de riz, de fèves, de plantain, de portions de viandes trop cuites. Il y a sur Utila une poignée de bons restaurants, dont RJ’s, qui sert des grillades de poissons et de viandes locales tout à fait délicieuses. Mention spéciale à la sauce forte maison, qui goûte le soleil et dont Ron (le R de RJ’s) lui même nous a gracié d’une bouteille lors de notre troisième visite.

Vue dUtila

Cours terminés
Cours terminés !

Question environnement, j’ai été malheureusement marqué par la dégradation notoire du récif entre ma première visite il y a 11 ans et celle-ci. Plusieurs spécimens de coraux étaient blanchis et l’abondance générale de ces organismes était notoirement moindre plus on se rapprochait de la surface de l’eau. Les coraux étant à la base des complexes écosystèmes que sont les récifs, les différents poissons et autres créatures aquatiques qui en dépendent étaient à leur tour moins nombreux. Les plus gros organismes (raies, barracudas, mérous, etc.) se nourrissant des plus petits, se faisaient également plus rares…

Préparation à la plongée

À l’inverse de la nature autour de l’île, le noyau urbain d’Utila s’était quand à lui embelli. Les caniveaux ont été récemment bétonnés, des routes supplémentaires ont été pavées et la gestion des ordures largement améliorée. La circulation routière (composée principalement de motos, de 4 roues et de voiturettes de golf) semblait moins dense et définitivement ralentie sur les plus grosses artères par des dos d’ânes. Utila a prit du gallon en terme de qualité et cela se voyait (et se ressentait dans le porte monnaie). Oui, l’endroit possède encore son lot de bâtiments délabrés, mais il s’est construit pas mal de neuf.

En bateau

Curieusement, dans tous ces mois passés sur l’île, je ne m’étais jamais vraiment aventuré hors de la ville. Une tentative en août 2016 avait avortée en raison de la chaleur accablante et l’assaut implacable des moustiques.  L’un d’entre nous a suggéré la location d’une voiturette de golf et l’idée s’est concrétisée la dernière journée.  Aussitôt sur la route, nous nous sommes dirigés vers Pumpkin Hill, point culminant de l’île. À mesure que la pente augmentait, la voiturette largement sous-motorisée s’est mise à ralentir jusqu’à ce qu’elle commence à reculer en pleine route de terre pentue. J’ai écrasé le frein pour me rendre compte avec horreur que celui-ci était n’allait pas contribuer à ralentir notre descente.  Tout de suite, j’ai crié aux deux autres de débarquer du véhicule par les côtés et j’ai enfoncé l’accélérateur. Ces deux manoeuvres ont suffit à stopper la voiturette. En la poussant pour les quelques dizaines de mètres restant, nous sommes finalement parvenus à terminer la montée. On a eu chaud…

En voiturette de gold à Utila

Fort heureusement, le reste de la journée s’est déroulé sur le plat et sans avarie. On s’est promené une partie de la journée dans les petits rangs d’Utila et ses quartiers bien nantis avec de magnifiques villas côtières. À cour d’endroits à visiter, on a terminé l’après-midi dans les estrades du stade de baseball local. Deux équipes de l’île s’affrontaient et il y avait bonne ambiance.

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On est finalement restés entre nous une bonne partie de la semaine (mention spéciale au balcony bar). Les voyages à plusieurs ne se prêtent pas vraiment à la socialisation. Tout de même, nous aurons quand même tissés des petits liens avec deux Mikes (l’un du Canada et l’autre des É-U).

Exténués de nos vacances pas trop reposantes, nous avons pris le premier ferry du matin. Nicolas allais vers Roatan pour prendre l’avion de là, mais moi et mon frère avions une petite nuit à San Pedro Sula avant notre prochain vol. San Pedro étant à 4 -5 heures d’autobus de La Ceiba, ville côtière où aboutit le ferry depuis Utila, c’était potentiellement se compliquer la vie mais bon, on allait pouvoir explorer un peu du vrai Honduras.

Le centre ville de San Pedro Sula

San Pedro Sula est une grande ville d’Amérique Centrale pas trop intéressante, mais elle a l’avantage d’être authentique. Débarqués en milieux d’après midi (en passant, je crois avoir vu une partie d’éclipse depuis l’autobus), on aura eu amplement le temps de faire un tour du centre-ville et de déambuler dans les rues autour de notre auberge. L’ambiance y était définitivement différente et souvent on nous suivait du regard. Certains se sont même aventurés à nous lâcher quelques gringos!  plutôt irrespectueux. C’était à priori sans danger, mais je ne me souvenais pas de ce genre d’ambiance à mon passage en 2016. Qu’est-ce qui a changé depuis … le fait que tout le monde a maintenant le regard rivé sur un téléphone qui leur fait miroiter l’apparent bonheur de gens plus riches qu’eux ? L’envie est à la source de bien des maux.

Le vols du retour était plutôt audacieux. De San Pedro Sula, nous avions 1h d’escale à Panama puis un retour direct à Montréal. Au final tout se sera déroulé sans entraves. Notre compatriote de voyage qui avait choisi de passer par Roatan (ce vol était substantiellement plus cher lorsque nous avons acheté nos billets) aura finalement été retardé de 24h.

La veille de notre retour retour, je me suis demandé si après trois visites, j’allais avoir encore le goût de revenir à Utila … mon instinct me disant que c’était peut être la dernière fois que je visitais l’île. Oui nous allons probablement passer par là dans un futur périple et j’aimerais faire visiter l’endroit à Audrey, mais elle ne plonge pas et Utila quand on ne plonge pas … Il y a tant à explorer dans le monde et bien franchement, je suis peut-être dû pour aller visiter d’autres fonds marins (NdR: je relis ces lignes quelques semaines plus tard avant de publier et j’ai peut être parlé trop vite).