L’Inde aura été un pays de superlatifs et d’extrêmes et a su conjurer en nous toute une gamme de sensation auparavant jamais ou rarement vécues en voyage. Même en trois mois et demi, nous n’en avons pas effleuré la surface et il nous aurait fallu facilement le double du temps pour la visiter à notre goût. Cependant, nous étions mûrs pour la quitter, exténués par l’expérience. Visiter l’Inde, du moins à notre manière, a été une affaire des plus exigeantes, d’une part à cause du rythme effréné du voyage, d’une autre en raison du chaos, mais surtout raison du harcèlement constant et qu’en Inde, rien n’est jamais simple, rien ne fonctionne comme il se devrait, il faut toujours rester sur ses gardes et se tenir prêt à livrer bataille. À longue, c’est drainant. Pourtant, c’est là que nous y avons passés nos moments les plus tranquilles et y avons rencontré les gens les plus sympathiques et généreux; tel que mentionné plus tôt, l’Inde est un pays de contraires.
Le pays est à l’image d’un buffet où tous nos sens sont gavés de toute sorte de stimuli. Le point de saturation atteint, on ne peut en absorber plus; c’est l’écoeurement. Aussi vrai que la faim réapparaîtra même après le plus copieux des repas, le goût de remettre les pieds en Inde reviendra à coup sûr. D’ailleurs, nous avons dû mettre une croix sur une foule d’endroits et d’expériences en raison du temps et de la saison, notamment l’extrême-nord (le Ladakh), les territoires du nord-est, le Darjeeling et le Sikkkim et tous les kilomètres de moto qu’il faudra parcourir pour visiter ces endroits.
C’est donc avec un certain soulagement que nous quittons ce fascinant pays, mais aussi avec une part de regrets. Personnellement, en près de quatre mois, je comptais pouvoir en faire suffisamment le tour pour que si dans ma vie l’occasion de retourner en Inde ne présentait plus, j’aurais l’impression de l’avoir correctement vécue. C’était beaucoup trop ambitieux et naïf de ma part, car l’Inde plus que tout autre endroit au monde est multiple et se découvre et se redécouvre à l’infini.
Pour terminer, voilà un petit bilan personnel en quelques points :
- Les plus belles villes:
- l’Inde se visite à moto;
- on s’habitue à la circulation;
- en fin de compte, la nourriture du sud est meilleure que celle du nord;
- l’offre de bouffe de rue y est hallucinante, niveau restauration par contre, cela se résume à des sauces grasses et des féculents;
- les temples sont aussi plus chouettes au sud;
- le nord est réellement plus intense que le sud, notamment au niveau du harcèlement;
- on en vient à développer de bonnes techniques pour faire face à l’emmerdement constant;
- il faut tout de même faire une exception pour les selfies, cela veut dire beaucoup;
- impossible de se retrouver seul dans les villes, mais hors de ces dernières, il est définitivement possibles de s’évader;
- on tombera malade à coup sûr;
- il existe réellement un défi supplémentaire pour les femmes que l’on ne retrouve pas ailleurs, l’Inde a un gros problème avec la gente féminine;
- vivre de l’authentique est facile, il suffit simplement de sortir du circuit.