Fiou. Ça en fait des pays… Actuellement, nous sommes entre la ville de David au Panamá et d’ici la fin de la journée, nous serons à Panama City. Au cours des derniers jours, nous avons en effet passé tous les pays listés. Rapidement, sans trop de pause pour souffler, en mode “nous avons un objectif à atteindre”. Alors, on part, suivez-nous!

Quand on voyage, il y a le plan, puis le résultat. Nous en avons eu un bon exemple à notre arrivée à la frontière avec le Guatemala. Car oui, lorsque nous avons quitté San Cristobal de Las Casas, c’était avec la ferme (et préparée) intention de traverser la frontière. Alors en ce beau dimanche ensoleillé, nous quittâmes tôt, tels de bons petits voyageurs, le ventre plein, les papiers prêts et les informations consignées sur les heures d’ouvertures, etc. Nous arrivons donc un peu avant l’heure du midi à la frontière et notre première étape était d’aller à une banque, dont l’objectif était de « libérer » notre voiture de son permis d’importation temporaire et, par le fait même (fait non négligeable par ailleurs), nous rembourser quelques centaines de dollars américains pris en gage. Mononcle Google nous disait que la succursale était ouverte. Et comme ses opérations sont liées à la frontière, ce n’était pas fou de penser qu’elle le serait, même un dimanche… Que nenni… elle ne l’était pas. Bon, ben… on fait quoi? On attend, pas le choix.
Ciudad Cuauhtémoc – 10 août
On se rend donc dans un petit hôtel (il n’y en a que trois, malgré que ce soit une frontière connue et à pas pire débit, quant même). Tout est parfait, c’est pas cher, il y a la clim, un stationnement, une jolie petite cour. Nous en avons donc profité pour relaxer, préférant voir ce délai comme un congé au coeur de notre périple, plutôt qu’un pépin dans notre avanture. Et s’il n’y avait pas beaucoup d’hôtels, les possibilités pour manger étaient tout aussi restreintes. Mais c’est ce qui est chouette en même temps : dans un petit village, on fait comme les autres et on se réfère aux mêmes adresses.


Guatemala
Lac Atitlàn – 11 et 12 août
Pour s’y rendre, nous devions y mettre un nombre raisonnable d’heures, soit environ 4-5. Sur la route, à un moment, nous nous rendons compte qu’il y a beaucoup de camions qui sont arrêtés, mais que quelques motos et voitures dépassent. Alors on fait comme eux! Mais là, ça commence à être beaucoup de camions, et nous commençons à nous demander… quelle est la raison? Parce que cette dernière donnera le ton à notre décision : on fait bien ou pas? Alors nous en avons profité pour nous arrêter dans une station service, et ciel nous avons quand même bien fait de poser la question! C’était une manifestation, qui bloquait la route entre deux états du Guatemala, afin de protester contre le mauvais état de ladite route. Autrement dit, s’y pointer n’était pas recommandé, avec notre plaque étrangère, de surcroit. Nous avons donc fait un détour d’un peu plus d’une heure pour passer par un autre état.
Arrivés sur place, il fait noir, on descend des montagnes sur des routes escarpées, en première vitesse. Arrivés en ville, nous pouvons déjà goûter la bière fraiche sur nos lèvres pour nous récompenser d’une journée forte en émotions. Mais la ville (et Google) n’avaient pas terminé leurs plans pour nous. Car en avançant tranquillement selon le GPS, parfois… oh oh, c’est un sens unique, et pas dans le bon sens. Bon. On va évidemment ailleurs parce que les tuk-tuk derrière vont commencer à s’impatienter, avec raison. Et là, au fil des directions données, et fidèlement exécutées, on se retrouve dans une rue qui est supposée être destinée aux motos seulement… ohh ooohhhhh. La sueur sur mon front commence à perler. J’essaie que mes mains ne soient pas trop moites sur mon volant, mais n’empêche, là je suis coincée, dans un tournant, je ne sais pas si je peux avancer, et je vois à mon rétroviseur qu’il y a au moins quatre tuk-tuks et deux-trois motos derrière. En plus des piétons. Une seule possiblité dans l’immédiat : notre émissaire Antoine va voir au prochain coin de rue, que dis-je, de ruelle, voir si la lumière est devant. Parce que si elle n’est pas devant… ça veut dire qu’elle est derrière, et je sens déjà que le procédé sera complexe. Pendant ce temps, mon esprit commence à oublier que si nous sommes rendus dans cette fâcheuse position, c’est que l’on peut faire le chemin inverse, et déjà il s’imagine les ressources nécessaires pour sortir. La police locale, une grue, peut-être… Mais, que font les gens autour durant ce temps? Aucun klaxon, seulement beaucoup de patience. J’ai reçu ce calme comme une belle dose de respect et de compassion, et probablement quelques miettes de jugement, quand même. Mais avant tout, ils n’en ont pas rajouté. Nous avons fini par pouvoir sortir de cette fâcheuse position et, finalement installés, nous avons profité du moment.

Il y a quelque chose de surréel parfois, d’être planté sur une terrasse de toit. On ne peut que surveiller attentivement tout ce qui se déroule devant nous. Les nuages qui se meuvent parfois imperceptiblement, le vent qui se permet de nous flatter le visage pour nous confirmer qu’il est bien là, les lumières, de la rive jusque dans les plis montagneux, nous parviennent comme si l’on regardait une toile peinte avec attention. Nous avons aussi un accès privilégié au moment présent de plusieurs personnes, comme si l’on était des témoins secrets d’une guirlande de petits moments banals qui structurent la vie. Les promenades de soirée, les quelques rires échappés entre amis, les échanges tantôt philosophiques, tantôt énergiques, tenus au coin d’une rue. Et puis, finalement, la faune décide de s’y mettre, comme reprenant contrôle de son territoire. Les chiens se mettent à converser d’un village à un autre, possiblement d’une rive à une autre. Le boucan est tel, qu’une fois de temps en temps, un coq se met de la partie, peut-être pour tenter de faire cesser ces exagérations canines, ou simplement pour rappeler que c’est lui, le maître du chant. Dans tous les cas, toutes ces strates qui s’accumulent s’offrent comme un film, qu’il fait bon regarder.


Antigua – 13 et 14 août

C’est une chouette petite ville coloniale, où l’on peut bien manger, se promener. Un petit plus, nous avons l’oeil sur des volcans. Et l’un d’eux nous envoie des petits souffles de fumée de façon relativement régulière durant le jour. Et à la tombée de la noirceur, cette fumée s’efface et on n’y voit maintenant que la lave, crachée sporadiquement comme si le volcan faisait simplement son ménage. Mais l’excitation de voir l’ilumination rougeâtre débuter…! La ville m’a quand même fait penser à San Cristobal au Mexique : ses quartiers pavés, son accessibilité, sa générosité, sans négliger la magnificience de son environnement.
Encore des marchés et de la bouffe…..!
La ville, sous les lumières articielles ou naturelles, toujours digne et gracieuse.


El Salvador – 15 et 16 août
El Zonte – 15 août

Nous avons décidé de nous arrêter dans ce petite village, qu’Antoine connaissait de nom puisque son frère y était allé. Nous avons donc regardé un peu sur Google puis il nous a dirigé vers un potentiel hôtel sur la plage. Tout était parfait! La magnifique plage à quelques pas de notre chambre, l’air climatisé pour bien dormir, un resto pour se sustenter… Nous avons vite fait de débarquer nos baggages, d’enfiler nos maillots et de courrir dans les vagues suffisament grandes pour plaire aux surfeurs. Et je dois vous faire une petite confidence : un de mes bonheurs les plus purs, c’est de sauter dans les grandes vagues. Celles qui te font demander “j’essaie d’y aller par dessus ou je plonge dessous”? Celles qui vous ramassent comme si vous étiez un vulgaire petit bout de bois, vous garde dans ses bouillons durant quelques secondes, pour vous recracher sans que vous puissiez dire avec certitude où est le sable et où est l’air. Ce sont des moments que je ne voudrais jamais voir s’arrêter, où on dirait que l’enfant en moi prend tout le dessus : le jeu avant tout. Il faut que je m’en rappelle dans mes futurs voyages.
San Miguel – 16 aout
Après la soirée parfaite d’El Zonte, San Miguel m’a donné un petit choc. Mini, là, juste pour me ressaisir d’une bonne petite dose de réalité. Je remarque en enfilant aussi rapidement un grand nombre de villes d’Amérique centrale, qu’elles sont souvent basses, en termes de nombre d’étages bien sûr, mais souvent peu éclairées, et la nuit tombe tôt. Combiné à quelques autres facteurs, comme la présence nombreuse de déchets, la proximité avec un marché fermé ou un parc où plusieurs hommes nous regardent intrigués et marmonant quelque commentaire à notre endroit, j’ai frisonné devant son aspect lugubre par moment. En quittant notre hostel pour aller souper dans un endroit recommandé par notre hôte, nous avons justement dû traverser le marché où tout ce qui restait, c’était les marchandises abandonnées, dont l’odeur nous laisser penser que c’était peut-être à raison. avec quelques coquerelles, chats et chiens qui s’y promènent, au travers des quelques personnes qui ferment un étal ou déchargent un camion de sa livraison de bananes. Le tout enveloppé d’une espèce d’humidité légèrement visible, comme vaporeuse. Mais dans les faits, c’est plutôt la déstabilisation, puisée à tous nos sens, qui m’a fait sentir ainsi. Car objectivement, femmes et enfants se promenaient et ne semblaient pas trop s’inquiéter, et lorsque notre regard se posait à l’intérieur d’une maison, la tranquilité chaleureuse semblait y régner. Malgré tout, nous avons compléter la soirée à l’hostel plutôt que dans un des bars-discothèques des environs.
Honduras, puis Nicaragua – 17 au 19 août
La journée du 17 août fut chargée à souhait : lever, voiture, frontière, voiture, frontière (bis), voiture, souper, dodo. Passer une frontière, c’est déjà du boulot. Mais en passer deux en une journée? Cela peut avoir comme conséquence de puiser dans les réserves de patience qui s’égrainent… Non, pas besoin de change. Non, pas besoin d’aide. Non, pas besoin d’eau, de bonbon, ni de chips. Parfois en arrivant à une frontière, plusieurs personnes nous accueillent en même temps, souhaitant nous offrir un accompagnement dans la traverse de la frontière. Les conseils vont de “où se stationner” à “quels bureaux visiter”, en échange d’un pourboire. C’est un travail comme un autre, mais rajouter une autre personne dans les démarches n’aide pas nécessairement au processus. Par ailleurs, si nous ne le faisons pas nous-même, nous ne le comprenons, le processus. Et à chaque frontière on nous pose des questions sur la précédente, il est donc préférable de garder les mains sur le volant, littéralement et figurativement.
León – 17-18 août
Considérée comme plus intellectuelle, et l’un des berceaux fertiles à la révolution nicaraguayenne survenue en 1979, elle porte les couleurs de sa fierté. En effet, les drapeaux du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) flottent sur la ville, dans les rues, aux fenêtres… et les personnes ayant contribué à cette révolution importante pour l’histoire de toute la région de l’Amérique centrale sont honorées sobrement dans les rues du centre. On y trouve en effet une photo et un descriptif des faits d’armes des camarades.
En outre, la ville est jolie, présentant quelques immeubles qui valent le coup d’oeil. Mais pour l’université, on ne saura pas, on nous a interdit l’accès.
En quittant la ville, nous en avons profité pour visiter un volcan sur notre chemin, qui est actif et bien enfumé. C’est impressionnant de pouvoir se tenir au bord d’un cratère, jeter un oeil en son coeur (sans lave toutefois!), et au paysage qui s’étend tout autour.


San Juan del Sur – 19 août
Sur cette petite côte, nous avons trouvé une belle petite baie saupoudrée de quelques bateaux. Il s’est rapidement mis à pleuvoir, par contre, alors nous nous sommes sauvés vers une petite terrasse couverte sur le bord de l’eau.
Costa Rica (Jacó) – 20 août
Considérant que nous étions tous deux déjà allés, et que la route s’y fait bien, nous n’avons passé qu’une nuit. Malheureusement nous sommes arrivés après le coucher de soleil, et il y a eu de la pluie le lendemain. Donc présence de plage, mais même pas de baignade… snif. Mais une légère éclaircie le temps de prendre une photo avant notre départ!

Panama (David) – arrivée le 21 août
Vu notre journée qui avait été occupée par la route et la frontière, nous devions nous arrêter à la ville de David, le soleil étant déjà couché. La côte à cette hauteur est quand même loin de la route, ce n’était donc pas une possiiblité, et de continuer un peu plus loin nous aurait obligés à rajouter quelques heures. En cherchant un hostel, je tombe sur un endroit qui s’appelle littéralement “Chambres en ville”. Je souris en voyant passer le visage de Francis Reddy dans ma tête, mais je suis surtout convaincue par les commentaires qui mettent en valeur la cour intérieure joliement entretenue. Arrivés sur place, coup de foudre. La voiture a son petit stationnement privé à l’ombre des bananiers, la récolte des cocotiers vient d’être faite, il y a une piscine et… un dessin du Château Frontenac! Et oui, le tenancier de l’hostel, qui ressemble plus à un humble resort au coeur de la ville, a habité plusieurs années au Québec. On le comprend rapidement à son accent, qui vient rejoindre le nôtre. Enchantés, nous décidons déjà, le soir-même, de demeurer une deuxième nuit pour se poser un peu. Nous avons bien fait, Luis a été d’un accueil plus que généreux, philosophant avec nous, ou nous aidant à partir nos briquettes ou à ouvrir nos noix de coco.
Réflexions
- Au cours de notre traversée de l’Amérique centrale, nous avons rencontré plusieurs personnes, dont les desseins sont tous aussi divers. Nous avons par ailleurs été beaucoup plus en contact avec la faune touristique. Parce que oui, nous tous qui voyageons, sommes parties d’une faune bien spécifique, complètement sortie de son élément initial, avec divers degrés d’adaptation, certains plus réussis que d’autres. Par exemple, un Québécois établi à Antigua au Guatemala pour y servir poutine, lasagne et pain de viande, sans oublier le pudding chômeur. Un autre, originaire du Panama mais ayant habité longtemps au Québec, nous accueil avec notre propre accent chaleureux dans son petit coin de paradis rempli de fleurs et d’arbres fruitiers au coeur de sa ville. Puis il y a les voyageurs pus et durs. Lorsque l’on parlait de notre projet avant de le débuter, nous recevions souvent de la bouche de notre interlocuteur un “wow”, tandis que ses yeux trahissaient plusieurs sentiments. L’incrédulité, parfois, la peur, la surprise, la curiosité aussi. Comme si ces yeux ne souhaitaient pas transmettre un wow mais plutôt un “z’êtes des malades…”! Croyez-le ou non, ce sont parfois mes yeux qui transmettent maintenant ce sentiment de quasi détresse ne m’appartenant même pas. Par exemple, un mec que nous avons embarqué à la suite d’une frontière. le soleil allait se coucher peu de temps après, et il semblait chercher une solution qui ne se trouvait malheureusement pas dans son sac à dos. Nous en comprenons alors qu’il est parti de chez lui, en France, il y a 9 mois, avec quelques trucs dans son sac à dos, dont une tente, et la vive intention de quitter pour ne potentiellement jamais revenir. Habité d’une simple écoeurantite apparemment, il ne cherchait que le renouveau. Le bateau-stop lui aura fourni une opportunité. Pour ceux qui sont moins familiers avec le bateau-stop, c’est sensiblement la même chose que l’auto-stop, mais avec des tâches. Ainsi, si tu réussis à te chopper un passage des îles Canaries à la Guadaloupe, ce qu’oui a fait, ce sera gratuit mais tu devras participer aux tâches du voilier. Tous y gagnent : les gens qui sont capitaines ont une paire de bras de plus, souvent nécessaire à l’opération, et le voyageur a son aventure. Ainsi, au fil de ses journées, il s’était retrouvé en même temps que nous au Nicaragua. Antoine avait par ailleurs bien résumé l’esprit de ce mec : ” Ouin, y’a pas grand chose qui stress c’te gars-là”. C’est difficile de mieux résumer. Il était à une frontière, pas d’argent, pas d’eau, une galette de quelque chose à grignotter, pas grand vêtements. Et il semblait confortable dans ses sandales et son bronzage : qu’est-ce qui pouvait lui arriver? Avoir soif, avoir faim, mal dormir? Possible, tout ça en même temps. Mais ça ne le stressait pas, parce qu’il avait confiance que peu importe, il trouverait et ne serait pas en danger de mort. Cette résilience, à tout casser soyons honnêtes, me fascine. Pas nécessairement parce qu’elle donne quelque chose, ou sert à quelque chose, sauf peut-être atteindre un niveau de liberté de niveau acrobatique. Mais peut-être me fascine-t-elle simplement parce que je ne saurais rejoindre ce gars : une mer ce certitudes et d’incertitudes nous séparent. Nous l’avons finalement laissé sur le bord de la route, à la noirceur, dans un endroit où l’on percevait quelques lumières de chaumières et hop, il est parti avec l’eau de nos bouteilles transvidées dans la sienne, une pomme qui nous restait, et l’avenance du pèlerin qui cogne à une porte pour piquer sa tente sur le terrain.
Nous avons aussi rencontré un couple de Russes, partis il y a environ 6 mois si ma mémoire ne me trompe pas. Ils ne pouvaient partir d’aussi loin que nous, vu que leurs passeports ne leurs permettaient pas d’entrer au Canada ou aux États-Unis, mais il avaient débuté leur traverse des Amériques au Mexique, en vélo, et comptaient se rendre au même endroit que nous, à Ushuaia. Eux aussi voyageaient avec peu, et considéraient même traverser le bouchon de Darien, pour le défi. Le bouchon de Darien, c’est ce petit espace d’environ 160 kilomètres de long et 50 kilomètres de large, qui sépare le Panamá et la Colombie, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Ledit bouchon, qui ne se surnomme pas ainsi sans raison, nous allons l’éviter en envoyer notre voiture par bateau en Colombie dans quelques jours. J’avoue que nous ne nous sommes même pas posé la question, à savoir si nous devions le tenter. Premièrement, une voiture, ça ne passe pas, un vélo non plus d’ailleurs : c’est le seul endroit où la Panaméricaine, la route liant le Nord de l’Alaska au Sud de l’Argentine, a été abandonnée. La route aurait du fendre la jungle en deux, ce qui a alimenté plusieurs résistances, et puis le terrain avait de fortes chances d’occasionner son lot de complications techniques. Maintenant, c’est donc un endroit ou quelques peuples vivent encore, mais qui est aussi bien connu dans le monde comme étant un passage de mirgrants important, dont le flot aura grandement augmenté au cours des dernières années de 2022, 2023, 2024 : https://www.ohchr.org/fr/stories/2025/05/monitoring-motion-migrants-darien-gap. La traverse est dangereuse en soit, puisque les humains sont confrontés à la jungle, féroce, mais aussi parce que le passage est contrôlé par les cartels. Le coût est donc très élevé, mais non assuré. Il faut vraiment avoir besoin de s’éloigner d’une vie difficile pour souhaiter faire cette traversée, et tous n’y parviennent pas: certains doivent rebrousser chemin, certains y meurent.
Au travers des rencontres de voyage qui sortent de l’ordinaire, il y en a plein d’autres. le groupe de boys qui profitent de leur été de congé entre deux sessions au bacc en admin pour aller faire du surf et se promener d’hostel en hostel. Ou la fille qui se promène pieds nus dans une petite ville côtière du Costa Rica, arborant sourire, bronzage et joli chapeau de paille, assumant pleinement son air bohème. Ou le couple de retraités qui viennent allier soleil et aventure. L’Amérique centrale est en endroit qui appelle bien des gens de tout acabit, et dans bien des cas rappelle!
C’est donc forte de tout ce que je sens avoir reçu, que je sens avoir besoin de me poser un peu. Nous savions que nous avions “peu” de temps, d’où la rapidité avec laquelle nous avançons: nous pourrons nous concentrer sur l’Amérique du Sud, la Patagonie, les grands espaces et le camping. La proximité de l’Amérique centrale nous permettra de lui revenir pour des vacances hivernales. Mais actuellement, j’ai envie de ralentir, de regarder le temps et les gens passer, de me faire à manger… et c’est justement le moment où nous allons probablement pouvoir commencer tranquillement à le faire.
Prochaine étape, bye bye voiture, on se revoit en Colombie!