Premier passage de potentiellement plusieurs dans la capitale de l’Inde, New Delhi. Deux missions nous y avaient été imparties: faire la demande de notre visa bengali et récupérer nos amis à l’aéroport. Pour l’histoire du visa, comme j’en ai marre de déblatérer sur ce genre de calvaires administratifs, je serai bref. Le haut consulat du Bangladesh était loin, il nous a fallu faire beaucoup de transport pour nous y rendre, nous y sommes allés trois fois et en raison d’un problème technique, n’avons pas pu récupérer notre passeport au terme du processus. À suivre donc…
Jaipur, Rajasthan, Inde
Jaipur est la capitale du Rajasthan et c’est de là que nous avions entamé notre aventure à moto. De retour au point de départ, nous disposions maintenant de quelques jours pour la visiter. Nos motos rendues et une fois nos affaires déposées à l’auberge, nous nous sommes aussitôt dirigés vers … McDonald’s histoire de se récompenser un peu. Il faut dire aussi que j’avais encore l’estomac à l’envers de la veille et ne me sentais pas trop d’attaque pour du gros curry gras accompagné de pain ou de riz. En soirée, nous sommes sortis dans un club de Jaipur avec les gens de l’hostel. N’ayant jusqu’à maintenant pas encore fait l’expérience du nightlife indien, c’était l’occasion. Pas trop de choc culturel cependant: ambiance superficielle, prix exorbitant, alcools de piètre qualité. Heureusement, le liey disposait d’un grand espace extérieur, alors c’est là que nous avons passé le plus clair de la soirée à converser avec un architecte indien. Derrière nous, de jeunes filles complètement ivres (lady’s night) se baignaient toutes habillées dans la piscine.
Rajaride (tour du Rajasthan à moto) – Conclusion
Voilà la conclusion de cette cinquième aventure sur deux roues motorisées et contrairement aux autres effectuées en solitudes, j’étais pour celle-ci accompagné d’Audrey. Verdict? Pas vraiment de meilleure manière d’explorer l’Inde que de se balader entre vaches et villages sur de petites routes. Entre ses mégapoles modernes, le pays est d’une ruralité surprenante et l’on s’y sent souvent transporté (en arrière) dans le temps. Contrée désertique à l’image de l’Asie Centrale, le Rajasthan ne nous a donc pas offert de paysages bien nouveaux, mais par endroit, il était d’une rare beauté, surtout en fin de journée. Ses forts et ses petits lieux sacrés laissés à l’abandon avaient certainement de quoi à contribuer à l’atmosphère aussi. Contrairement à nos attentes, les routes indiennes sont généralement de très bonnes qualité et vides, le défi de conduite reste gérable. Oui, les villes sont chaotiques à l’extrême, mais vu la lenteur du trafic, il y a de la marge d’erreur (une chance pour les Indiens!) Audrey quant à elle, anxieuse à l’idée de conduire deux roues en Inde, s’en est sortie comme une chef et peut se considérer maintenant largement plus aguerrie que la moyenne du motard canadien, qui dans toute sa carrière n’aura probablement pas à faire face à la moitié de ce à quoi les routes indiennes nous ont confronté.
Au total, c’est approximativement 2500 kilomètres que nous avons parcouru dans le seul état du Rajasthan. En 17 jours, la moyenne a été plutôt basse, mais ayant pris le loisir passer plus de temps dans les endroits qui nous plaisaient, de petites motos et la difficulté des routes, c’était amplement suffisant. Concernant nos Bajaj CT100B, rien de négatif à dire. Elles étaient neuves (une chance!), relativement confortables, faciles à manœuvrer et fournissaient amplement d’espace de stockage. Autrement, c’était des motos très bon marché, très économes et je n’hésiterai pas à en louer à nouveau advenant l’opportunité. L’opportunité il y aura probablement, car nous nous dirigerons vers l’est du pays pour aller visiter le Sikkim, le Darjeeling et les états enclavés entre le Bangladesh et le Myanmar.
Rajaride, jour 11 – Pushkar à Jaipur
- Date: 15 mars 2018
- Départ: 11h00
- Arrivée: 16h30
- Température: soleil
Pour ce dernier jour de moto, je me suis heureusement levé en bonne forme (quoi que pas encore à 100%). Rien de trop difficile comme trajet sauf une bonne partie d’autoroute à partager avec les camions indiens, moins débiles que les autobus mais tout de même redoutables. Aux abords de Jaipur, nous avons pris un détour par des routes plus mineures afin de profiter à une dernière reprise de la campagne du Rajasthan. À Jaipur même, la ville d’où nous sommes partis, le trafic s’est densifié, peut-être même davantage que lorsque nous l’avons quitté il y a plus de deux semaines, mais tous deux maintenant très aguerris, il n’en a rien été. Bien dans les temps, les deux motos on été rendues à l’agence de location. Immensément fiers d’avoir complété cette aventure, c’est en tuk-tuk que nous nous sommes rendus jusqu’à l’auberge, pas fâchés de refaire partie des voyageurs en transport en commun.
Pushkar, Rajasthan, Inde
Pushkar est un lieu saint qu’en théorie chaque hindou se devrait de visiter au moins un fois dans sa vie. C’est aussi la mecque du Baba-Coolisme ou des hordes de voyageurs habillés en pantalons amples et aux cheveux décorés passent leur journées à se prélasser dans la complaisance de leur style de vie “alternatif” sous les douces effluves de la marijuana. De tous les endroits sacrés en Inde, Audrey et moi ne comprenons toujours pas pourquoi Pushkar a été à ce point envahie d’occidentaux sur la dérape, de boutiques d’accessoires et de vêtements hippies et de restos israéliens (ouvrez vos horizons culinaires bordel!) Ça jure énormément avec le sacré de l’endroit.
Après une dure journée de conduite donc, c’est à un resto de touristes que nous avons choisi de souper. Ayant un peu marre de la cuisine indienne, certes végétarienne, mais ô combien peu santé (du gras et des féculents essentiellement), nous avions le goût de pizza. Bien remplis par un copieux repas, nous avons terminés la soirée en marchant sur les ghats du lac de Pushkar (quais en escaliers faits pour se baigner).
Moi qui me nourrit de quantités absurdes de bouffe de rue, il a fallu que ce soit un restaurant de touriste qui me refile une intoxication alimentaire. J’ai donc passé une bonne partie de la nuit aux toilettes et suis resté couché jusqu’en milieu d’après-midi, aux bon soins d’Audrey. Éventuellement, j’ai réussi à reprendre assez de mieux pour aller faire un petit tour de Pushkar, soit grimper jusqu’à je ne sais quel temple surplombant la ville et aller en visiter un autre dédié à Brahma. Pour le reste de la soirée, nous nous sommes évidemment tenus tranquilles. Personnellement, je ne suis pas trop fâché d’avoir vu si peu de Pushkar, l’ambiance lors de fêtes hindoues doit y être électrisante, mais en temps normal, ça fait plutôt Thaïlande.