Endroit de bivouac parfait; ni vu ni connu et le lac était splendide. Une fois la route rejointe, le barrage avait été comme promis levé. Arrivé à Chibougamau, je suis allé garer ma moto près du départ des sentiers du Lac Gilman puis me suis engagé dans le parc. Maintes et maintes fois, alors que j’étais en stage dans l’hôpital de la ville, je suis allé me perdre dans dans la vastitude de ce magnifique endroit. Offrant relief, décor spectaculaire de forêt récemment incendiée (en 2006 il me semble), lacs, tourbières, le tour de ce parc fait à peu près 10 kilomètres et donne au visiteur tous les attraits de la forêt boréale.
De retour en ville, j’ai fait le plein et me suis engagé vers la route 113 pour rejoindre l’Abitibi-Témiscamingue. Mon voisin du camping de l’Anse-St-Jean m’avais averti que la route était en piteux état. Rien pour me faire peur, le Tadjikistan m’a largement formé en ce qui concerne les routes pourries. Qui plus est, slalomer entre les trous à moto est d’autant plus facile.
La chaussée avait été tout récemment refaite, alors j’ai pu parcourir sans problèmes les kilomètres (sauf plusieurs lavages de visières pour causes d’impacts d’insectes) jusqu’aux abords de Lebel-Sur-Quévillon. Au passage, j’ai croisé deux localités, soit Desmaraisville et Miquelon qui avaient toutes l’air de villes abandonnées, témoignage que l’industrie forestière ou minière dicte les mouvements des hommes en ces contrées.
Il n’y avait pas non plus autant de lacs que pour monter à Chibougamau, donc j’ai déployé ma tente à l’entrée d’une route forestière. Profitant des nombreux débris de bois jetés par les convois, j’ai rapidement pu constituer un bon brasier pour faire écran aux assauts inlassables des nuages de brûlots.