Est-ce que Audrey va me voler la vedette ? C’est rafraîchissant d’avoir son aide dans la rédaction de nos mémoires de voyage.
Je n’ai pas grand chose à rajouter à ses impressions. Elles sont miennes aussi. Une chose par contre qui m’a frappé dans la visite de ces villes un peu hors des sentiers battus (sauf peut être Nashville), c’est à quel point elles peuvent devenir vides et fantomatiques.
Les centre-villes américains sont réputés pour être à usage unique. Lorsque les travailleurs quittent leurs bureaux pour la banlieue, il ne s’y passe plus grand chose. Sauf que là, sous le soleil tombant et la chaleur accablante (avec des températures avoisinant les 40), le son des véhicules avait laissé place aux grillons. Les grands boulevards étaient déserts et les seuls humains arpentant les trottoirs et les parcs s’averaient souvent être des sans-abris qui n’avaient pas le luxe de se réfugier à la climatisation.
En observant ce vide urbain, j’ai parfois eu l’impression d’être de retour au Turkménistan ou en Corée du Nord.
Nashville fut intéressante. L’ambiance qui règnait sur Broadway n’était pas sans rapeler Las Vegas. En raison de nos ennuis mécaniques, Nous avons peu visité Little Rock mais du peu que nous en avons vu, c’était l’archétype de la ville américaine. Okhlahoma City nous a agréablement surprise contre toute attente. Oui, on y retrouve le même plan carré et les même grands boulevards vides, mais il existe en son sein des ilots d’activité et de culture.
Entre ces centres urbains, nous aurions bien aimé emprunté un peu plus les petites routes de campagne. Pour le peu que nous avons parcouru, les villages semblaient à demi-déserts et en état de décrépitude avancés. Beaucoup de maisons abandonnées et de commerces fermés leur donnaient un air post-apocalyptique.
2, 4, R c’est mieux que 1, 3, 5
On s’attendait bien sûr à des bris mécaniques, mais bien franchement, je n’avais pas anticipé celui-là. J’avais encore moins anticipé à quel point la pièce qu’il fallait pour le réparer allait être difficile à trouver.
Quand au départ d’une lumière j’ai senti le bras de vitesse devenir mou j’ai tout de suite compris que câble qui le reliait à la transmission avait lâché. Croyant initialement à un petit pépin vite réglé, ,os visites infructueuses dans plusieurs garages de Little Rock (dont le dernier nous a inqué qu’il leur fallait une semaine pour réparer le problème) et de multiples tentatives de trouver la pièce nécessaire m’ont fait comprendre qu’il allait falloir que je prenne la situation en main.
Le cable avait cassé à l’endroit où il s’insérait à serre dans une bras qui actionne un levier sur la transmission. Si je trouvais un moyen de le rattacher, nous avions des chances de pouvoir reprendre la route. Le cerveau s’est mis en marche et rapidement j’ai pu concocter une solution à base de fil métalique tressé et de clampes.
De retour à l’hôtel, j’ai mis mon plan à exécution et en peu de temps nous avions retrouvé l’usage d’une partie de nos vitesses, soit la 2, la 4 et le reculons. Un court moment de réflexion nous a convaincu que c’était le combo idéal. 2 en ville avec des départs un peu lent impliquant un habile jeu d’embrayage. 4 sur la grand route à une vitesse maximale de 90-05 km/h. Finalement le reculons, qui n’a pas à justifier son utilité.
J’avais peu confiance en ma réparation, mais tant qu’elle tenait un moment, j’allais pouvoir la refaire sans grande difficulté. Comme de fait, mis à part une petite avarie en chemin que j’ai pu arranger en quelques minutes, nous avons réussi à parcourir les 500 km qui séparent Little Rock d’Okhlahoma City. Mon espoir était que là-bas nous parvenions à trouver le cable dans une cour à scrap.
J’ai été rapidement déçu. Les carcasses de Pontiac Vibe et de Toyota Matrix sont abondantes, mais toutes sont automatiques. Au Québec ou au Mexique, j’aurais déniché le morceau sans difficultés. C’est d’autant plus décevant que j’ai choisi ce véhicule pour être capable de le réparer facilement. Ça l’aurait été le cas pour tout autre bris mais comble de malchance, les Américains ont délaissés les voitures manuelles depuis très lontemps.
Nous nous sommes donc résignés à faire réparer la voiture chez Toyota. Même là, c’était loin d’être garanti car il n’existait dans le système qu’un seul exemplaire de ce câble et il se trouvait à Houston. Selon le préposé aux pièces, il était possible qu’il n’en existe en fait plus du tout que l’on se retrouve à attendre bien plus longtemps.
Fort heureusement, la pièce s’est rendue jusqu’à nous et au moment où j’écris ces lignes nous attendons patiamment que le technicien finisse son installation. Installation qui n’aurait pas été sans difficulté à cause de la rouille (ils sont peut habitués ici, même les voitures de plusieurs décennies sont exemptes de corrosion). La pièce seule nous a coûté quelques 650$ US. J’anticipe une facture de main d’oeuvre plutôt salée mais bon, c’était la chose à faire dans les circonstances.
Bonjour Antoine, toi et Audrey
Avez une belle complicité
d’écriture…c’est bon de vs
Suivre…bonne route…R va bien
Ainsi que moi-même…
Andrée 😊✍🏻
Vos déboires me font penser à novembre 1970. Nous conduisons à l’époque une Dodge Dart 1969 avec une garantie de 5 ans 50,000 milles à l’époque, Andrée et moi décidons de faire un voyage jusqu’à Miami beach Floride. Rendus à Smithfield en Caroline du Nord je m’aperçois que notre voiture perdait de l’huile. C’était un vendredi, alors on s’arrête dans un motel, le gérant du Motel s’aperçoit que j’avais un autocollant des Expos de Montréal dans la lunette arrière de notre véhicule. Les Expos venaient de signer un jeune joueur de ce patelin. Il va sans dire qu’on fût traité comme des Rois. Le gérant du Motel pris un rendez-vous pour le lundi matin avec un concessionnaire Chrysler. A midi le lundi notre voiture était réparé sur la garantie.
Il faut ce qu’il faut…espérons le mieux pour le futur de votre bolide.
Bonne fin de semaine 🙂🙂
Merci d’avoir partagé ce souvenir. Autre preuve que la nature humaine est bonne et aidante. On trouve toujours moyen de se sortir de nos déboires.