- Date : 26 septembre
- Départ : 11h00
- Arrivée : 23h30
- Température : soleil
- Route : 2 voies, de bonne qualité générale
La nuit n’a pas été de tout repos. J’étais assez isolé avec ma couverture et mon sac de couchage, mais dès que bougeais et me retrouvait à découvert, le froid me réveillait. Il faudra que je repense mon système. Dès que le soleil s’est levé, la température s’est remise à monter et c’est pas un temps frais et agréable que nous avons déjeuné et remballé le camp.
Tout allait pour le mieux, le paysage était magnifique et nous roulions à bon allure. Dans un tournant, un automobiliste nous signale de ses phares : attention police! Tout de suite après, la vitesse permise chute à 60 et rapidement nous obtempérons. Voyant notre plaque, le policier derrière le radar nous indique à la dernière minute de nous ranger. Je sors du véhicule et marche à sa rencontre. Celui-ci m’indique que nous roulions à 73, ce qui était complètement faux. Il me demande si je parle anglais. Je lui répond que non. Russe? non plus. Seulement français. Quand même, il me tend un cartable avec un message écrit dans la langue de Shakespeare. Le message est clair, mais je feigne de ne pas le comprendre: il m’informe que j’ai commis une infraction routière et que je dois laisser mon permis à l’agent. Une fois que j’aurai payé l’amende (de plus de 150$ imaginez) à une banque, la police me renverra mon permis à mon domicile. Justement me suis-je dit, j’ai une belle copie plastifiée de mon permis dans mon porte monnaie justement pour ce genre d’occasions. S’il veulent me la prendre, ce ne sera pas une grosse perte, mais comme l’amende n’était aucunement justifiée j’allais me défendre. Manifestement, ces policiers ne s’attendaient qu’à un pot-de-vin, car il arrêtaient systématiquement tous les véhicules qui passaient.
Fort de mes altercations avec la police Kazakhe, je leur ai donné tellement de fil à retordre qu’ils nous ont finalement laissés partir indemnes. J’ai commencé par encenser le Kirghizistan, après je leur ai dit que j’allais au Tadjikistan et que j’avais besoin de mon permis. Mon passeport? À l’ambassade pour un visa que j’allais ramasser à Osh. Mes lunettes de soleil Made in Italy? Je ne comprend pas. Tiens, l’amende venait de se convertir en une somme trois fois moindre payable sur le champ. C’est dommage par contre, j’avais dépensé tout mon argent kirghize pour de l’essence (juste au moment ou j’écris ces lignes, un pneu vient d’exploser, super!) J’avais quelques tengues. Vous voulez 10000? Ah non, il ne me reste que 500. Des euros? Plus rien. S’il vous plaît laissez-moi partir, je vous jure qu’à l’avenir je serais très respectueux des limites de vitesse. Exaspérés, ils ont finalement lâché le morceau. Victoire!
Deux heures de belle route de montagne plus tard, nous nous sommes arrêtés dans une halte avec pont pour manger et réviser la réparation de la ligne d’échappement qui recommençait à cogner contre la carrosserie. Ceci fait, le trajet s’est déroulé sans accrocs jusqu’à ce que vers 21h20 et à 50 kilomètres de notre destination, d’importantes vibrations venant de l’arrière se font entendre (et sentir!) Audrey nous arrête aussitôt sur le bord de la route et l’on se rend compte qu’un pneu s’est complètement déchiré. Décidément, ces routes sont un enfer pour la pneumatique. Une vis s’est logée dans le pneu et ce dernier s’est désoufflé trop vite pour nous nous en rendions compte. Une autre course à faire à Osh! Arrivé là, il nous a fallu galérer un peu pour trouver un hostel mais finalement, nous avons trouvé quelque chose de convenable. Une fois les affaires déposées, nous sommes sortis nous récompenser de bonne cuisine kirghize, similaire à celle du Kazakhstan, mais avec sa petite touche et plus variée.