Rajaride, jour 6 – Jodhpur au Mont Abu

  • Date: 6 mars 2018
  • Départ: 11h00
  • Arrivée: 18h00
  • Température: soleil
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Aujourd’hui, direction Mont Abu, la ville la plus en altitude du Rajasthan (1100m quand même!) et destination prisée des familles indiennes de la classe moyenne pour s’évader de la chaleur torride des mois d’été. L’endroit est définitivement touristique et ne s’en cache pas. Cependant, il est peu visité par les étrangers et conserve donc un semblant d’authenticité culturelle.

La Royal Enfield possédée…

Ce n’est qu’un peu avant notre arrivée au pied de la montagne que la route est devenue un peu intéressante. Du reste, ça n’a été que du 4 voies pendant de longues heures. Sur notre trajet se situait un temple hindou érigé non pas en l’honneur d’une divinité, mais pour commémorer un indien mort dans un accident de moto sur les lieux il y a bien des années. Apparemment, la moto, une fois retirée de l’endroit de la collision, y serait revenue de par elle-même. La visite de ce temple pour le moins hétéroclite nous a permis de nous occuper le temps d’une pause. Digne de mention aussi un camion s’étant renversé sur l’autoroute et y ayant répandu son chargement de … poisson.

Il faisait encore jour lorsque nous sommes arrivés à destination et il était moins une, car par force d’exposition au soleil et au vent, les yeux me piquaient sérieusement. Aussitôt entrés en ville, un Indien nous aborde et nous propose un chambre à 300 roupies (6$) la nuit. Ce n’est pas dans nos habitudes de céder à ce genre de solicitation, mais considérant les prix élevés du Mont Abu, nous n’avons pas été trop difficiles à convaincre. Par principe et pour faire un peu de reconnaissance, j’ai tout de même insisté d’aller faire un petit tour du centre-ville en moto pour bien me rendre compte que nous avions fait le bon choix. Après un verre bien mérité pris sur le toit de notre établissement, nous sommes sortis faire un tour en ville pour nous imprégner un peu de l’atmosphère. Évidemment, c’était plutôt vide, car nous étions en plein milieu de la semaine.

Ceci n’est pas le Mont Abu, seulement l’entrée d’un autre temple rencontré sur la route.

Rajaride, jour 5 – Jaisalmer à Jodhpur

  • Date: 4 mars 2018
  • Départ: 9h30
  • Arrivée: 18h00
  • Température: soleil
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Mis à part la première centaine de kilomètre parmi les éoliennes et les villages perdus dans le désert, la route de cette journée n’a pas eu grand chose d’agréable. Nous avons circulé un bon moment sur une chaussée défoncée, puis par la suite sur l’autoroute. Bref, rien de trop plaisant.

Aux abords de Jodhpur, la circulation s’est densifiée et les directions à prendre se sont complexifiées, il nous a donc fallu faire de multiples arrêts pour regarder la carte. Or, s’immobiliser en bord de route en Inde attire dangereusement l’attention. Curieux et voulant bien faire, plusieurs Indiens vous aborderons invariablement pour vous demander le lot de questions classique (pays, nom, état marital, etc.), prendre un ou deux selfies et pour tenter de vous aider (sans même savoir ou vous allez précisément). C’est marrant, mais ça l’use la patience à la longue.

Arrivé dans Jodhpur, c’était l’heure de pointe et probablement la plus grande densité de trafic auquel Audrey et moi avons été exposés jusqu’à maintenant. Heureusement qu’il y a eu une progression, car en tout début de voyage, elle aurait peiné un peu. Plus de 1000 kilomètres à moto plus tard, cela s’est fait dans aucune difficulté.

Rajaride, jour 4 – Gomat à Jaisalmer, puis les dunes de sables

  • Date: 1 mars 2018
  • Départ: 10h00
  • Arrivée: 13h30
  • Température: soleil
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Toute petite journée d’une centaine de kilomètres avant d’arriver à Jaisalmer,  surnommée la Golden City. Pas grand chose à rapporter si ce n’est que la trouvaille d’un magnifique monument près de notre point de départ. Outre son nom de cénotaphe royal, aucune information sur le lieu, qui d’ailleurs était laissé à l’abandon. Apparemment, les familles royales du Rajasthan se sont construites nombres de ces monuments pour honorer la mémoire des leurs. J’ai lui ai consacré un petit article Wikipedia histoire d’immortaliser l’endroit.

Du reste, nous nous sommes rendus sans embûches à Jaisalmer, notre destination la plus à l’ouest du Rajasthan. En plus, il nous restait quelques heures de la journée pour aller explorer les dunes de sable non loin.  De retour sur la moto, nous sommes arrêtés à la sortie de la ville dans un petit resto de bord de route afin de tenter de retrouver l’excellente cuisine dégustée la veille. Échec, il a fallu 1h15 pour être servi et le repas s’est avéré très décevant. La route jusqu’aux dunes, en très bon état, s’est complétée en un temps record. Arrivés sur place par contre, nous avons pu constater avec amusement à quel point l’endroit était devenu un parc d’attraction. Les dunes étaient minuscules, des centaines de chameaux poireautaient sur le bord de la route et de l’autre côté des immenses complexes de tentes (certaines climatisées) qu’on essayait de faire passer pour du “camping dans le désert”. En traversant ce cirque à moto, on a tenter de nous haranguer plusieurs fois, se jetant même devant nos motos. C’était vain, car nous sommes passés maîtres dans l’évitement d’animaux sur la route.

Passé ce bordel, nous avons poursuivi la route pour tenter de trouver une dune un peu plus tranquille, mais sans succès. En revenant sur nos pas, nous avons effectués un court arrêt le plus loin possible de la cohue pour marcher un peu dans la dune, mais il n’a fallu que quelques secondes avant que nous soyons repérés et que quelques Indiens courent vers nous pour tenter de nous vendre un tour de chameau. Le chemin du retour, de toute beauté car sous le soleil couchant, nous a ramené jusqu’à Jaisalmer à la noirceur. Un peu plus tard, nous avons retrouvé un autre Québécois rencontré à Udaipur pour une repas puis un verre. Pause de moto pour les deux prochains jours.

Rajaride, jour 3 – Bikaner à Gomat

  • Date: 28 février 2018
  • Départ: 10h00
  • Arrivée: 19h00
  • Température: soleil et nuages
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Dès la planification de notre aventure à moto, j’avais identifié ce tronçon de route longeant la frontière pakistanaise et qui évitait l’autoroute Bikaner – Jaisalmer. Vue l’éloignement de l’endroit, la qualité de la chaussée était hautement incertaine, mais nous allions tout de même tenter notre chance, quitte à rebrousser chemin.  Bikaner derrière, nous avons bifurqué sur cette route mineure, un peu défoncée par endroit, mais somme toute acceptable. Arrêtés sur le bord de la route afin de confirmer notre position sur le GPS, des Indiens s’arrêtent pour des selfies  et nous questionnent évidemment sur notre destination. Oui, nous allions à Jaisalmer, mais impossible de leur faire comprendre que nous tenions à emprunter cette route et non l’autoroute…

Petits villages de maisons de terre cuite après petit village, le paysage déjà désertique est progressivement devenu plus aride. À l’approche de l’embranchement pour ladite route, le décor est redevenu vert; curieux. En fait, la région était quadrillée de canaux d’irrigation qui permettaient à la petite paysannerie locale d’y cultiver une subsistance. Pourquoi en plein milieu du désert et si loin de tout? Probablement en raison de la proximité avec le Pakistan. Vu l’importance stratégique de la région, le gouvernement indien l’a peuplée de manière à y asseoir sa souveraineté et ainsi établir un coussin de zones habitées entre son ennemi (les deux pays ne s’entendent vraiment pas bien). À cet effet, j’avais aussi émis l’hypothèse que malgré l’éloignement, la route allait être bien entretenue. Je ne m’étais trompé, plusieurs panneaux indiquaient comme quoi c’était l’armée qui était en charge de la voirie dans les parages.

Un canal d’irrigation.
Le meilleur repas de l’Inde!

À notre plus grand bonheur donc, la route était parfaite, vide et bucolique. Parfois, nous pouvions y circuler une bonne dizaine de minutes sans croiser âme qui vive. Les gens, extrêmement curieux de notre improbable présence dans leur région, ne manquaient pas de nous dévisager à chaque passage. Nous avons aussi pu y déguster le meilleur repas (selon moi) mangé jusqu’à ce jour en Inde. Des rotis cuits devant nous au feu de bois, un curry de plante succulente locale (ker sangri), un autre de tomates et d’oignons, le tout servi avec un bouillon à base de yogourt de chèvre (probablement du gatta curry). Alors que nous en étions arriver à l’intersection où il nous fallait rejoindre l’autoroute, la police nous intercepte à un barrage et nous informe qu’il nous fallait un permis pour circuler dans cette région frontalière (fréquent en Inde). Ces derniers nous indiquent ensuite de prendre le chemin vers lequel nous nous dirigions de toute manière.

Ils ont même construits des centrales hydroélectriques.
Nos compagnons de route…

Il nous a quand même fallu plus d’une heure pour rejoindre l’autoroute. Autour de nous, les ombres s’étiraient et le paysage aride prenait graduellement ses couleurs dorées du coucher de soleil. Pour en avoir été témoin à de nombreuses reprises, c’est vraiment à la lumière tombante que le désert prend toute sa beauté. Une fois sur l’autoroute, nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans un hôtel en bordure, content que notre petite excursion se soit si bien déroulée. Une journée de moto parfaite.

Retour vers l’autoroute.

Rajaride, jour 2 – Sikar à Bikaner

  • Date: 27 février 2018
  • Départ: 10h30
  • Arrivée: 16h00
  • Température: soleil
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La journée qui s’annonçait allait être des plus faciles, quoique j’avais quelques craintes face à la route que nous nous apprêtions à prendre, soit une autoroute 2 voies et le lien majeur entre Bikaner, 2e ville de l’état et Jaipur, la capitale. Tout compte fait, la circulation n’était vraiment pas si dense. Tranquillement, profitant du paysage, nous nous sommes rendus à destination sans encombres, croisant encore et encore de petites bourgades indiennes (et des plus grosses). Fait d’importance, le grand retour des chameaux dans la faune domestique.

Une fois a Bikaner, il nous restait suffisamment de temps pour faire un tour de la ville. C’est par le fort/palais que nous avons débuté, car c’était l’attraction principale de la ville. Sans en visiter l’intérieur, nous en avons tout de même fait un bon tour d’extérieur. Par la suite, c’est vers la vielle ville que nous avons poursuivi. L’heure de pointe battait son plein, car la circulation était absolument intense. Après nous être promenés une petite heure dans ce capharnaüm, le temps était venu de retourner à l’auberge, sauf que nous allions le faire par les petites rues de la vielle Bikaner.

Déjà depuis notre arrivée les citadins s’étaient montrés plus avenants dans leurs hellos que la moyenne indienne. Parmi les petites ruelles, on a atteint des records, surtout de la part des enfants, qui à quelques reprises s’accrochaient littéralement à nous pour nous faire la discussion. Devant notre réticence à jouer, on en est même venu à nous lancer des ordures et aux insultes. Drôle de progression quand même. Les adultes sont quant à eux restés très respectueux. Cela n’a pas empêché de rendre l’aventure éreintante. Un hello et un peu de conversation, ça va. À chaque trente secondes (je n’exagère même pas), ça pompe l’énergie.

Ça se prépare pour Holi (la fête des couleurs)

Devant une bière dans un bar, nous avons pu nous remettre de nos émotions sans pour autant cesser d’être le centre de l’attention. J’ai maintenant beaucoup de compassion pour les gens célèbres. Du reste, Bikaner était quand même plutôt intéressante – sa vielle ville, un vrai dédale de rues que nous aurions aimé explorer davantage (de jour, pendant que les enfants sont à l’école); peut-être flâner dans ses nombreux parcs, admirer ses monuments… Le propriétaire de notre auberge était déçu de nous voir repartir après une seule nuit. Seulement, la fête d’Holi approchait (le plus gros festival de l’Inde) et nous avions donné rendez-vous à deux autres Québécois à Jaisalmer pour la passer avec eux. Malheureusement, il allait nous falloir deux jours pour nous y rendre de Bikaner.