Premier passage de potentiellement plusieurs dans la capitale de l’Inde, New Delhi. Deux missions nous y avaient été imparties: faire la demande de notre visa bengali et récupérer nos amis à l’aéroport. Pour l’histoire du visa, comme j’en ai marre de déblatérer sur ce genre de calvaires administratifs, je serai bref. Le haut consulat du Bangladesh était loin, il nous a fallu faire beaucoup de transport pour nous y rendre, nous y sommes allés trois fois et en raison d’un problème technique, n’avons pas pu récupérer notre passeport au terme du processus. À suivre donc…
Après avoir visité pour la première fois l’ambassade, j’ai décidé de parcourir les quelques 20+ kilomètres qui nous séparaient de l’hostel. Audrey n’était pas de la partie, car elle désirait retourner travailler. Suivant ma carte et mon guide, j’ai donc traversé la zone des ambassades, le Jardin de Lodi et ses mausolées à la mémoire d’anciens souverains d’empires passés puis suis débouché dans le fascinant quartier de Nizamuddin, un petit dédale de rues et de commerces construit autour du mausolée d’un sage de l’islam éponyme.
Dans l’enceinte de ce lieu saint, j’ai été contraint d’acheter des offrandes qu’il m’a fallu aller déposer en procession sur la tombe centrale. De peur d’offusquer, j’ai obtempéré. Tout de même, j’ai trouvé fascinant de côtoyer autant de ferveur en un même endroit. Il faut le dire, c’est un haut lieu de pèlerinage et à en juger par tous les cars de touristes arrêtés non-loins, des gens affluaient de partout en Inde pour s’y recueillir. Les musulmans indiens étant bien moins végétariens que leurs compatriotes hindous, j’ai pu me régaler de bons kebabs avant d’entamer les 10 kilomètres du retour. Comme dessert, un pan; cette concoction de noix de betel et d’une bonne dizaine d’autres ingrédients enroulé dans une feuille et que l’on loge dans une joue pour qu’elle se dissolve, libérant ce faisant de bonnes saveurs et de l’énergie à la manière d’un café. Deux heures plus tard, j’avais retrouvé Audrey à l’auberge. Pensée par les anglais et relativement bien entretenu car la capitale, Delhi se marche bien. Autant de distance à Mumbai ou Chennai m’aurait demandé bien plus de temps.
Lever tôt le lendemain matin et direction l’ambassade pour y déposer nos documents, processus qui a lui seul nous a mangé une bonne partie de la journée. De retour à l’hostel en milieu d’après-midi, j’en ai profité pour siester et reposer mon corps encore endolori de la veille. En soirée, nous allions chercher nos amis à l’aéroport, arrivant tous deux du Québec sur le même vol. Quel bonheur de retrouver des visages familiers après tout ces mois de voyage. Nous avions tant de choses à nous dire, mais étions aussi excités de partager l’Inde avec eux. Il était tard lorsque nous sommes revenus à l’auberge en leur compagnie, mais qu’importe le sommeil pouvait attendre, les longues discussions de retrouvailles avaient priorité.
Nous n’avions en compagnie de nous nouveaux arrivants qu’une journée à Delhi et en plus nous devions retourner à l’ambassade. J’ai donc choisi de ramener le groupe sur mes pas de l’avant veille. Au préalable par contre et dans l’optique de leur donner une petite introduction à la culture hindoue, nous sommes allés visiter le deuxième plus gros temple au monde (premier jusqu’à récemment). Espérant un lieu de la magnificence de Thanjavur, c’est plutôt dans un énorme Disneyland de la foi hindoue bâti par un secte à grands frais. Intéressant et plutôt drôle, mais ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais. Malheureusement, pas photos permises à l’intérieur. Heureusement, plus de succès dans la deuxième phase de la journée. La tombe d’Humayun, dont les plans auraient inspiré le Taj Mahal, s’est montrée bien à la hauteur de nos attentes.
Après un repassage infructueux à l’ambassade du Bangladesh (qui devaient nous remettre nos passeports…), retour au Jardin Lodi et puis dans le quartier de Nizamuddin où j’ai pu faire revivre à tous mon expérience d’il y a deux jours, soit mausolée, kebabs et petite balade dans le secteur. La marche du retour, on se l’est évité en prenant un tuk tuk. Il ne fallait pas trop tarder, car à l’hostel nous attendaient fromage, saucisson et vin rapportés du Canada. De plus, il allait falloir se lever de bonne heure pour prendre le train vers Agra, afin de visiter son fameux Taj Mahal.