Largués à 5h30 du matin dans un endroit X de Madurai, il nous a fallu retrouver notre chemin jusqu’au centre. Autour de nous la ville était déjà bien éveillée même le soleil n’était que sur le point de se le lever. Après une petite heure de marche, nous avons finalement rejoint le temple de Meenakshi Amman, tout de couleurs et imposant en stature; l’attraction principale de la ville. À ses entrées, des pèlerins faisaient déjà la queue pour déposer leurs chaussure (et sandales, c’est surtout cela que les Indiens portent) et passer la fouille. En temps normal, l’entrée dans un temple hindou s’opère de manière plus libre, mais celui de Madurai était apparemment de grande importance dans cette religion et recevait donc quantités de pèlerins.
Le Kerala, Inde
Le Kerala est un état de l’Inde connu pour son atmosphère, ses plages et ses centaines de kilomètres de canaux. Les plages, on avait déjà donné, mais l’atmosphère et les canaux, il fallait que l’on tente. Les voyageurs croisés (depuis le Népal), n’avaient d’ailleurs que du bon à dire de ce petit état du sud où il faisait bon se prélasser. Comme d’habitude, nos plans de voyage trop ambitieux (désolé Audrey) allaitent nous limiter, mais nous nous étions concocté un petit circuit qui allait nous en donner un bon avant goût.
Kochi
Aleppey
Depuis Kochi donc, nous nous sommes déplacés vers le point de départ de ce traversier : Allepey. On a tenté de nommer Allepey la Venise de l’est (tout comme Suzhou en Chine, bien plus méritante de ce titre), en raison de ces quelques canaux traversant la ville, mais l’on s’est rapidement rendu compte que c’était exagéré. Ceci ne nous a pas empêché de passer un très bon moment à nous balader dans la ville et meme à l’apprécier davantage que Kochi, surtout en raison de son ambiance plus indienne.
Kollam
Bangalore, Karnataka, Inde
Peu de distance séparent Mysore et Bangalore, alors c’est en train que nous nous sommes rendu à notre prochaine destination. Les trains indiens offrent divers niveaux de confort, allant des standards auquel nous sommes habitués en occident au simple banc dans un wagon surpeuplé. Évidemment, c’est cette dernière option que nous avons choisi. Avec un tout petit 3 heures de trajet devant nous, ce n’était pas trop d’engagement. Comme de fait l’expérience n’a pas déçu. À cinq sur un banc pour 4 et deux assis dans le support à bagages au dessus, il y avait de la densité.
Dans cette journée bien chargée, nous avions malheureusement oublié de réserver nos billets de train pour Kochi (en fait on a essayé par internet, mais ces choses ne sont pas si simples en Inde). Au réveil, nous n’avions nul autre choix d’aller à la gare et de tenter notre chance et … le train était plein. En fait, il y en avait trois à quelques heures d’intervalle et ils étaient tous complètement réservés. Nous nous sommes donc rabattus sur l’autobus de nuit, solution que nous voulions éviter car moins confortable et plus cher. Le moyen de transport favoris des Indiens étant de loin le train, l’autobus reste tout de même un excellent plan B.
Après avoir galéré pendant un moment pour trouver la consigne, nous sommes sautés dans le métro pour répéter la même formule qu’hier. Cette fois dans un quartier différent et en débutant par le jardin botanique. Vers 20h30, nous étions à la gare d’autobus, patiemment en train d’attendre notre troisième bus de nuit en une semaine. Éreintant l’Inde, mais nous n’avons que peu de temps dans le sud alors nous l’utilisons à son maximum.
Mysore, Karnataka, Inde
Nous avions grand peur que le prix d’admission au palais soit gonflé pour les touristes, mais heureusement, il n’en était pas ainsi. Cinquante roupies (1$) plus tard et nos chaussures enlevées, nous voilà donc à l’entrée du bâtiment. La cohue était telle que le tour du palais s’est faire au coude à coude, naviguant une marée de gens qui nous poussaient inexorablement dans le sens de la visite.
Les Indiens voyagent pas mal dans leur pays alors ils étaient légions à Mysore. Personne ne manquait une occasion de se prendre en selfie dans chaque salle du palais (en se positionnant de manière à nous avoir dans leur photo), de filmer chaque menu instant de leur visite ou encore de prendre des photos de tout et n’importe quoi. Au tout début, Audrey et moi ne manquions pas non plus une occasion de se foutre un peu de leur gueule, mais avec le temps, ça en était devenu même un peu attachant. Je plains leurs amis Facebook par contre… Ces photos, ils doivent bien les partager avec quelqu’un? Le selfie est une institution ici. Les Indiens l’utilisent à ce point à outrance que désormais le marketing des téléphones est orienté en ce sens: “best for selfie”, “capture the real you”, etc. Pour ma part, j’y vois l’opportunité d’une petite analyse sociologique : le selfie est pour l’Indien une manière d’actualiser son individualité dans une société non seulement très dense, mais aussi très conformiste et traditionaliste. Peut-être parviendrais-je à développer davantage cette théorie au fil du voyage.
Sortis du palais, nous avons quitté ses environs pour aller rendre visite à une église (toutes les religions se côtoient en Inde) en esquivant au passage une tentative somme toute bien ficelée de nous emmener dans un guet-apens. Par la suite, un passage au travers du marché et nous étions de retour au palais de Mysore pour l’illumination. Les marchés en Inde mérite leur petite parenthèse ici. Audrey et moi affectionnons énormément ce genre d’endroit, car nul par autre ailleurs dans la ville peut-on assister à autant de petites tranches de vie quotidienne. Par le fait même, nul par autre peut-on avoir un aperçu aussi condensé de la culture d’un endroit. Justement, nous attendions notre premier passage dans un marché Indien avec impatience et l’expérience n’a pas déçue.
Hampi, Karnataka, Inde
Hampi est une capitale déchue d’un empire depuis longtemps disparu. Aujourd’hui une petite bourgade, il ne reste de cette ancienne cité que d’innombrables ruines (plus de 3000 il paraît) parsemant un paysage rocailleux. C’est au beau milieu de ces ruines que l’autobus nous a débarqué. Assommé par le trajet et la nuit, il m’a fallu un certain temps pour le réaliser, ou du moins, l’apprécier. Dans l’heure, nous avions trouvé un guest house et nous y sommes aussitôt couchés pour compenser le trop peu de sommeil de cette nuit. Vu que l’après-midi était quand même bien avancé lorsque nous nous sommes mis en branle, nous nous sommes contentés de marcher jusqu’au village voisin parmi les rizières et le paysage envoûtant de la région d’Hampi. En soirée, rien de très extravagant, car il a fallu que je travaille jusqu’à plutôt tard.
Au réveil, changement d’auberge, car l’Internet était tout simplement inutilisable à l’autre. Afin d’éviter ce genre de situation, c’est à dire de dépendre des installations numériques plutôt bancales de l’Inde. Je m’étais acheté une carte SIM avec un forfait données. Manque de chance, Hampi s’avérait être l’une des rares ville où le réseau cellulaire ne rentrait pas. Bien que plus coûteux, l’établissement que nous avions choisi avait au moins un internet potable. Je n’allais pas passer la journée à l’ordinateur par contre, il nous fallait encore visiter Hampi.