Le Kerala, Inde

Le Kerala est un état de l’Inde connu pour son atmosphère, ses plages et ses centaines de kilomètres de canaux. Les plages, on avait déjà donné, mais l’atmosphère et les canaux, il fallait que l’on tente. Les voyageurs croisés (depuis le Népal), n’avaient d’ailleurs que du bon à dire de ce petit état du sud où il faisait bon se prélasser. Comme d’habitude, nos plans de voyage trop ambitieux (désolé Audrey) allaitent nous limiter, mais nous nous étions concocté un petit circuit qui allait nous en donner un bon avant goût.

Kochi

Comme Goa, Kochi était jadis une colonie du Portugal. D’ailleurs, elle se nommait anciennement Cochin, un nom toujours d’usage. Débarqués par l’autobus à l’intérieur des terres, il nous a fallu une bonne heure de marche et un traversier pour nous y rendre. Arrivés sur place, nous avons été accueillis par une jolie ville aux airs bien coloniaux et à des miles de l’ambiance citadine indienne. Kochi était tout en églises, en villas et en parcs. S’y promener pendant l’après-midi s’est avéré fort agréable (même si je n’ai pas de photos de la ville en tant que tel). Petit bémol à tout l’affaire, l’harcèlement constant des chauffeurs de tuk-tuk. Kochi, comme à bien des endroits à été victime de sa popularité auprès des touristes.
Le moderne côtoie souvent l’antique en Inde

Aleppey

Le must au Kerala, ce sont les croisières dans le réseau de petits canaux. Pour vraiment en profiter, l’idéal est de louer un bateau avec chambre, timonier et cuisinier et de partir naviguer les eaux intérieures pour la journée et la nuit. Évidemment, nous n’avions pas le budget pour nous permettre une telle frivolité alors Audrey nous a déniché un traversier public reliant deux villes plus au sud de Kochi et dont le trajet prenait une bonne journée. Selon le guide, c’était un bon substitut.

Ce canal, plus trop utilisé, a été envahi par la végétation

Depuis Kochi donc, nous nous sommes déplacés vers le point de départ de ce traversier : Allepey. On a tenté de nommer Allepey la Venise de l’est (tout comme Suzhou en Chine, bien plus méritante de ce titre), en raison de ces quelques canaux traversant la ville, mais l’on s’est rapidement rendu compte que c’était exagéré. Ceci ne nous a pas empêché de passer un très bon moment à nous balader dans la ville et meme à l’apprécier davantage que Kochi, surtout en raison de son ambiance plus indienne.

 
En soirée, nous avons partagé un repas avec les autres locataires de notre guest house puis avons bus quelques bières avant de nous retirer pour la nuit. Officiellement, le Kerala est un état sec, mais il est encore possible de se procurer de la boisson dans certains rares dispensaires gouvernementaux. Le propriétaire de notre guest house nous avait dirigé vers l’un d’eux. Arrivés sur place, une bonne centaine d’Indiens faisaient la queue devant quelques fenêtres grillagées pendant qu’une autre partie se descendaient leurs récents achats à grosses gorgées parmi un terrain jonché de déchets. Plutôt glauque, mais une expérience quand même marrante.

Kollam

Journée de croisière jusqu’à Kollam. Au Kerala, bien des touristes se payent la traite en engageant un bateau entier et son équipage pour aller naviguer les canaux. Nous ne sommes pas de ces touristes et avons dû nous contenter du traversier gouvernemental qui n’offre pas des vues aussi pittoresque des petites villages aquatiques, mais qui en donne une bonne impression. La journée s’est donc passée à se faire transporter lentement sur les eaux; tantôt admirant le paysage et les petites scènes de la vie quotidienne se déroulant sur les berges, tantôt lisant, tantôt écrivant.
Peu après la tombée du jour, nous sommes finalement débarqués à Kollam, ville portuaire sans grand intérêt. Nous aurions pu y passer la nuit, mais l’élan de la journée nous a poussé à tenter de rejoindre notre prochaine destination. Première reconnaissance, l’autobus: il part à 22h30, ok. Deuxième reconnaissance, le train: il quitte à 2h30. Or, il ne reste que des places assises du type de celle où nous avons passé le voyage Mysore-Bangalore. De jour, ça va. Pendant une nuit, non merci. Finalement, ce sera l’autobus. En raison d’un pépin informatique, il a fallu que j’attendes plus d’une heure et demi en file pour acheter ce que je croyais être des billets. En fait, ce n’était que pour réserver des places assises. Nous croyions que l’autobus allait être du type voyageur avec siège inclinable et compagnie. Erreur, ce n’était que le bon vieux bus Tata avec banquettes droites cinq de large, une suspension à lame et pas de vitres. Lorsque l’autobus est rentré en gare, un tas d’Indiens se sont rués dessus pour tenter de s’approprier les places assises non réservées. L’attente n’avait pas été en vain. Le voyage était de 6h30 et certains malheureux passagers en ont passé la majeure partie debout.
Audrey est parvenue à fermer l’oeil, j’ai rapidement capitulé. Impossible de trouver une position confortable, j’avais mon sac sur les genoux, le chauffeur était complètement taré et l’assise au format indien. Alors pendant tout le trajet, j’ai lutté contre le sommeil et lu le livre d’Audrey pour tuer le temps. Dans le palmarès des pires trajets, celui-là se mérite potentiellement une position sur le podium (proche du Lumbini-Katmandou au Népal). Tout mes respects aux Indiens par contre, chacun d’entre eux a encaissé ce misérable voyage sans broncher, jeunes comme vieux. Ce qui m’étonne quand même, c’est que personne n’ai réagit face au comportement parfois suicidaire du chauffeur, mais bon, c’est la norme ici et les Indiens à la fois fatalistes et très spirituels, se disent probablement que Vishnu les protège et que s’il advient un accident, c’était que leur heure avait sonnée.

3 Replies to “Le Kerala, Inde”

  1. Antoine, tes photos des canaux sont magnifiques! La première me fait littéralement rêver!!! Les couleurs sont superbes.

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