Si proche de l’Inde le Sri Lanka, pourquoi ne pas aller y faire un petit tour? Logiquement, nous aurions même pu y aller en traversier. Les deux pays sont littéralement séparés par un petit 10-20 kilomètres de détroit. Or, bien qu’il y ait déjà eu un tel service, le seul moyen de s’y rendre de nos jours est par avion. Nous sommes donc partis de Chennai pour une heure plus tard atterrir au nord de Colombo, la capitale du Sri Lanka. Nous n’y avons même pas mis les pieds par contre, cela se fera au retour. Nous avons sautés dans le premier bus et sommes allés rejoindre le père d’Audrey à Anuradhapura dans le milieu nord de l’île. Comparé à l’Inde, le Sri Lanka est minuscule. Il est donc aisé de s’y déplacer.
Chennai, Tamil Nadu, Inde
Mahabalipuram, Tamil Nadu, Inde
Le 26 janvier, c’est le jour de l’indépendance de l’Inde. Les transports, partie névralgique de la société, étaient opérationnels, alors nous avons pu nous rendre facilement jusqu’à Mahabalipuram, ville côtière célèbre pour ses vieux temples et sa plage. Jour férié oblige, les Indiens eux aussi étaient au rendez-vous. Les sites archéologiques, de nombreux lieux de cultre millénaires creusés à même le roc, se sont avérés un peu décevants, partiellement en raison de la cohue et du prix exorbitant chargé aux touristes étrangers. La plage quant à elle s’est avéré être tout un spectacle.
La foule y était monstre. Ceci dit, cela ne faisait pas partie de nos intentions d’aller nous baigner, car l’endroit était souillé par dessus le marché. Mais de voir autant de locaux profiter de l’eau et d’un moment à l’extérieur de la ville était une expérience en soi. La plupart des gens se mouillaient tout habillé (ils sont prudes ces Indiens) et pour certains, cela semblait même être leur première journée à la mer.
Au retour de la plage, j’ai faussé compagnie à Audrey pour aller visiter quelques ruines par moi-même. À mon arrivée sur place, la lumière était déjà basse et dès les derniers rayons, le site s’est entièrement vidé et j’ai pu à mon aise m’amuser avec le mode longue exposition de l’appareil.
À nouveau auprès d’Audrey, alors que nous nous dirigions vers un restaurant, un Indien dans la cinquantaine bien mis et avec un anglais largement supérieur à la moyenne nous accoste et nous demande si nous serions prêt à figurer dans un film tamoule. Les repas seraient fournis et la compensation de 1000 roupies (20$) chaque. L’homme a été vague sur le rôle que nous allions jouer, mais de tout évidence, c’était celui de blancs de service. Après en avoir discuté pendant le souper, nous avons accepté l’offre. L’argent, on s’en foutais un peu, nous voulions seulement être certain que nous n’avions pas mieux à faire à Chennai, car nos jours y étaient comptés avant notre départ pour le Sri Lanka.
Tôt le lendemain, le chauffeur vient cogner à notre porte pour nous conduire sur le plateau. Avec nous, deux autres Canadiens. Arrivés sur place, on nous escorte jusqu’au dernier étage d’une tour de bureaux pour un petit déjeuner en vitesse puis nous redescendons deux étages plus bas. On apprend là que le scénario du film conte l’histoire d’un jeune professionnel dont le père, atteint de la maladie d’Alzheimer, disparaît de chez lui. L’équipe de tournage a investi des locaux de bureaux en location et on transformé l’endroit en une compagnie de développement logiciel fictive nommée One Soft. Rapidement, on nous fait enfiler des complets puis on nous retourne dans le lobby pour attendre notre tour. La première scène filmée sera celle du protagoniste arrivant dans les bureaux de la compagnie. Au loin, nous pouvions apercevoir le ballet scripté des figurants indiens affairés à leur ordinateur ou se déplaçant d’un cubicule à l’autre avec des dossiers.
Viens notre tour de faire les stars. On nous fait pénétrer dans un vaste bureau et asseoir devant des ordinateurs. comme si nous étions en réunion. La scène, qui sera reprise sous plusieurs angles, se décrit comme suit. Audrey, moi et Keiran (l’autre Canadien n’aura finalement pas été utilisé) sommes trois occidentaux en rencontre avec le héros du film pour discuter d’une possible fusion entre notre compagnie et la sienne. Pendant que celui-ci nous présente sa compagnie, il aperçoit une image (mentale? un cadre dans son bureau?) de son père disparu et fige. On se regarde tous l’air étonnés et Keiran demande à Audrey What’s going on?, elle répond I don’t know. C’est tout. Le processus a dû prendre une bonne heure quand même, mais voilà réellement notre moment de gloire dans le cinéma international! Avec la quantité de prises de vues, il est à parier que nous passerons bien plus de temps à l’écran que dans le vidéoclip tourné au Tadjikistan.
Finalement, tout s’est déroulé plus vite que prévu et nous avons été déchargés en milieu d’après-midi. L’équipe nous a proposé de les aider à faire du doublage le lendemain, mais nous avons poliment refusé. De tout manière, avec nos accents francophones… En fait, les Indiens n’y voient (entendent…) que du feu. Comme le tournage se déroulait en banlieue de Chennai, notre prochaine destination, il a suffit d’un petit coup de taxi pour nous rendre à l’hôtel.
Puducherry (Pondichéry), Inde
Il a fallu un bon 7 heures de trajet et pas moins de 3 autobus pour rejoindre Pondichéry. Heureusement, le système de transport public indien est fiable, fréquent et relativement facile à naviguer. N’empêche qu’il n’est pas de tout repos, les chauffeurs conduisent comme des malades et l’Inde oblige, abusent de leurs klaxons surpuissants à tout va (à un moment, il nous a même fallu mettre des bouchons). Vu l’heure qu’il était lorsque nous avons posé nos affaires à l’hôtel donc, nous nous sommes contentés d’acheter quelques bières et d’aller les consommer en bord de mer.
Le lendemain, pas de gros programme. Voilà presque une bonne semaine que nous changions d’endroit à chaque jour, alors nous étions largement dû pour une pause. Pendant la journée, nous avons donc déambulés dans Pondichéry (Puducherry de son nom Tamoule) et baigné dans son charme de l’époque coloniale française. En frais de ville indienne, elle étonnamment propre et bien entretenue. L’influence de l’hexagone, toujours présente à ce jour sous la forme d’un consulat, d’un lycée, d’un institut et de divers autres partenariats doit y être pour quelque chose. Les noms de rues sont affichés dans la langue de Molière, certains locaux parlent la langue et les policiers portent le képi. Bref, Pondichéry semble fière de son passé colonial; je n’en dirais pas autant de Goa.
Thanjavur, Tamil Nadu, Inde
Le bus de nuit, ça suffit pour un temps. Histoire de couper la route jusqu’à Pondichéry en deux, Audrey à proposé un passage par Thanjavur, autre ville de l’état du Tamil Nadu célèbre pour … son temple.
Comme à l’habitude lorsque nous visitons des lieux publics, il nous a fallu satisfaire notre fan club indien. Un peu plus tard, alors qu’Audrey et moi étions assis pour prendre une photo longue exposition du temple. Quelques uns d’entre eux avec qui nous avions pris des selfies un peu plus rappliquent et viennent s’asseoir à nos côtés pour engager la conversation et faire connaissance. Au moyen d’un anglais rudimentaire, nous avons compris qu’il venait de Coimbatore, qu’il était imprimeur et qu’il était marié depuis 8 ans avec sa femme qui elle, s’occupait du foyer. Bien malheureusement, toujours pas de progéniture. Ce couple, qui devait avoir notre âge, s’est montré très curieux et pendant une bonne demi-heure, les avons entretenus de choses simples comme nos familles, le climat, notre voyage, etc. Les Indiens, quand ils n’essaient pas de nous vendre un truc, sont très sympathiques. L’Inde est un pays si vaste et si populeux que bien que très visité, nous nous retrouvons souvent à être les seuls occidentaux dans le décor.