La liste de préparatifs avant d’entamer la portion Pamir de notre voyage (deuxième route la plus haute au monde et l’objectif de notre road-trip) était plutôt longue, tant au niveau automobile que pour les humains qu’elle allait transporter. Photocopies de nos documents, changement d’huile, nouveau pneu, lavage, gaz à réchaud etc. Pas le temps de vraiment visiter Bishkek donc, nous le ferons à notre retour du Pamir. En demandant à la préposée de l’hostel où nous pouvions acheter du gaz à réchaud, cette dernière est allée fouiller dans une armoire et nous en a sorti un sac plein; des restes laissés par d’autres voyageurs. Quelle chance, ils nous auraient coûté 8$ pièce. Par la suite, nous avons remplis nos demandes de visa en ligne pour le Tadjikistan et sommes partis pour le marché de l’automobile.
Le marché automobile de Bishkek (fermé)
Malheureusement, les indications pour le marché des pièces automobile étaient erronées, alors il se faisait tard lorsque nous l’avons finalement trouvé. En fait un champ de conteneurs dans les quels les différentes boutiques étaient installées, il dépassait largement en taille ceux d’Almaty ou d’Astana au Kazakhstan (on commence à être des habitués…) Il était certain que nous allions trouver ce qu’il nous fallait. Ce soir par contre, seul les marchands de pneus étaient encore ouverts, donc c’est tout ce que nous avons pu acheter à ce moment. Heureusement, les garages qui s’occupaient de la pose de pneu et des changements d’huile fermaient tard, donc nous avons pu nous enquérir de ces tâches
Le marché automobile de Bishkek (ouvert)
Le lendemain, on poursuivait les emplettes. Premier arrêt, des photociopies de nos papiers de voiture et notre passeport, car il paraît que la police au Khirgyzistan est une nuisance et l’on ne doit en aucun cas leur donner les originaux sous peine de se les faire prendre en otage. Ensuite, retour au marché de l’auto pour des o-rings (pour le brûleur au propane), une courroie d’arbre à cames (celle en place a été très abîmée lorsque le tensionneur a lâché) puis des vis et des clampes pour l’échappement. Après, nous avons reconduis l’auto à l’hostel puis sommes partis à pied afin d’aller voir si les magasins de plein air de la ville vendaient du matériel intéressant, notamment une doublure de sac de couchage, car à 4000 mètres d’altitude, les nuits allaient être fraîches. Nous sommes malheureusement rentrés bredouilles, mais au moins nous avons pu marcher quelques kilomètres dans Bishkek. Tout comme Almaty, l’ambiance y est agréable et elle comporte de nombreux parcs et îlots de verdure, De retour à l’hostel dernière tâches de la journée : lavage de voiture (très salie par son aventure à Aralsk) puis achats de victuailles en préparation pour le Pamir.
Bishkek est pleine de verdure
En fait, nous pensions ne passer que deux nuits à Bishkek, mais la liste de chose à accomplir était telle qu’il nous a fallu rester une nuit supplémentaire. Évidemment, nous n’avons pas pu profiter de la ville, mais comme nous devons y revenir pour vendre la voiture, nous aurons amplement l’opportunité de la visiter à ce moment.
Route: autoroute d’excellente qualité puis route de qualité moyenne passé la frontière
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Après une courte nuit et un déjeuner de champion, nous avons repris la route de bonne heure. Étant donné tout le progrès que nous avions fait la veille, il était fort probable que nous arrivions à notre objectif à une heure raisonnable. Tout ceci contingent au degré de facilité du passage de frontière bien certainement.
Le seul petit accrochage de la journée, une arrestation par la police. Audrey s’y était frotté entre Astana et Almaty, c’était donc mon tour. Les routes Kazakhes sont parsemées de ces espèces de trappes où la vitesse passe de 110 à 40 km/h sur l’espace de 200 mètres et ce sans raison apparente. Est-ce un moyen de contrôler le niveau d’attention des conducteurs? On n’en sait rien, seulement que pour avoir passé la zone à 60 km/h, l’amende est de 200$US. Un montant exorbitant, même pour le Canada et donc probablement un pot-de-vin.
Arrêté sur le bord de la route donc, un capitaine de police plutôt courtois m’a sommé de le suivre à son véhicule où il a commencé à gribouiller sur un papier et me demander la somme indiquée. Évidemment, il ne faut pas céder. Après l’avoir informé que je n’avais pas ce montant sur moi (ce qui était faux), je me suis mis à l’encenser de commentaires flatteurs sur son pays et l’ai supplié à maintes reprises d’être clément. Le tout uniquement en français bien sûr car “désemparé” par la situation, j’avais “perdu” tout mon anglais et mon petit peu de russe. Après 15 minutes, le capitaine m’a finalement laissé partir sans rien payer. S’il avait tenu le morceau, j’aurais passé à la seconde étape du stratagème: pas d’amendes sans papier officiel l’attestant et surtout pas d’amende payée comptant sur le bord de la route.
Le reste du trajet s’est déroulé dans encombres. Surtout le passage de frontière, qui en une trentaine de minutes était bouclé. Le Kazakhstan et le Kirghizistan semblent être en bon termes, cela aide certainement. Une fois entré dans le nouveau pays, l’autoroute a disparue pour laisser place à une large chaussée traversant village après village et sporadiquement obstruée par des troupeaux de vaches. Bordant la route, les installations et maisons avaient prit un cran de décrépitude supplémentaire. Le Kirghizistan ne disposant pas des réserves pétrolières de son voisin du nord, il tire évidemment moins bien son épingle du jeu économique.
Du trafic routier…
La conduite au Kazakhstan se comparait à celle de l’Europe, mais ici au Kirghizistan, c’est tiers-mondiste. Manœuvres douteuses, vitesses, véhicules roulant tout feux éteints en pleine nuit, trois de large dans deux voies, vaches, humains, il faut être vigilant. D’autant plus que même si l’assurance automobile est obligatoire depuis 2016, personne n’en a et nous non plus d’ailleurs. Audrey, maintenant habituée des conditions routières difficiles, a négocié le tout comme une championne et nous a mené à destination assez tôt dans la soirée pour que nous puissions aller déguster une bière bien méritée dans un bar occidentalisé de la ville puis prendre une marche pour faire passer le tout. Ah oui, fait important, les Kirghizes ont eux aussi, des cafétérias.
La place centrale de Bishkek (Ala-Too) est couverte d’un énorme drapeau lumineux du pays.
Enfin! Après 7 jours coincés à Aralsk, la voiture était réparée et nous allions pouvoir reprendre la route. Vers 14h30 donc, nous avons rencontré notre mécanicien à son garage, l’avons payé (32000 Tengue, soit 128$), remercié, sommes allées faire les courses en prévision d’une nuit dans la steppe et sommes partis sans demander notre reste (et sans trop de nostalgie [bien que nous garderons de bon souvenirs de notre séjour dans cette petite ville]). Une fois sur la route, nous sommes repassés en vitesse parmi tout ce que nous avions vu lors de l’aller et avons roulé, roulé et roulé jusqu’à ce que la fatigue nous oblige à nous arrêter. Nous avions comme objectif kyrghystand’arriver à Bishkek le lendemain et pour couvrir les quelques 1500 kilomètres entre Aral et la capitale du Kirghizstan, il nous fallait couvrir le plus de chemin possible.
Normalement, nous évitons de chercher des sites de camping la nuit, mais l’expérience acquise lors des dernières semaines au Kazakhstan nous a démontré qu’il y a rarement des obstacles et que pas mal n’importe quel endroit loin des villes et dans la steppe suffit. C’est donc l’emplacement que nous avons choisi. Après un court repas de dumplings et de la bière pour fêter la reprise du road-trip, nous étions couchés.
Encore une petite journée en hors route. Au lieu de revenir sur nos pas, nous avons décidé de boucler la boucle et de monter vers Aral par la route sableuse que l’on avait initialement tenté d’emprunter. Sven et sa copine gagnaient en confiance pour affronter les situations hors route à deux sur la moto et la Golf s’était montrée largement à la hauteur jusqu’à maintenant. Cependant, quelques kilomètres après le départ, le moteur s’est soudainement mis à émettre un bruit aigu dont la fréquence dépendait du régime. Bon, un autre problème, probablement une poulie qui était en voie de rendre l’âme. Tout le sable que le moteur s’était mangé dans les derniers jours avait probablement précipité le problème.
La tête dans le capot, il a fallu à moi et Aurélien un petit moment pour nous faire une idée du problème. La courroie d’arbre à cames était abîmée et le son provenait de cet endroit, c’était donc un roulement à billes dans la région. Encore à 20 kilomètres de la ville, nous avons décidé de poursuivre tout en gardant le moteur à bas régime pour ménager la pièce défectueuse. Heureusement, la Golf s’est rendue à bon port (vous captez la blague? Il y avait un port à Aralsk, il n’y en a plus car la mer s’est retirée…) Tomber en panne dans un tel endroit nous aurait valu de belles emmerdes.
Après avoir fait un arrêt bouffe dans un resto de la ville et s’être fait payé des bières par un Kazakhe en visite lui-aussi, nous nous sommes rendus dans un garage en compagnie d’Aurélien. Sven avait des courses à faire alors il allait nous rejoindre plus tard, mais de toute manière, il quittait ce soir pour Almaty. La Golf avait à ce moment deux soucis, un étrier de frein auquel il manquait un boulon et un roulement dans le moteur qui était en voie de rendre l’âme. Le premier mécanicien visité nous a confié ne pouvoir rien faire pour notre ennui de moteur. Lorsque questionné sur la possibilité de nous rendre jusqu’à Kyzylorda, la capitale régionale, il nous a répondu par l’entremise de Google Translate qui pour une fois semblait avoir compris le contexte de la conversation : “You won’t make it.”
Dans le deuxième garage, j’ai commencé par leur montrer le problème de frein pour voir ce qu’il allait en faire et au moins régler celui-là si nous allions tout de même décider de partir contre recommandations. Nous n’allions pas rouler à pleine vitesse sur l’autoroute avec un étrier à moitié attaché, c’était de la sécurité de base. Le mécanicien, un type quand même assez dégourdi, a commencé par cogiter sur la situation et tenté de voir s’il était possible de souder un autre boulon au lieu du boulon original puis de lui scier la tête. Malheureusement, il n’aurait plus été possible de changer les plaquettes par la suite, plutôt handicapant donc. Le principal défi ici est que Volkswagen n’a pas utilisé une pièce standard pour faire tenir l’étrier. Sur une autre voiture, tarauder l’orifice dans le moyeu et utiliser la taille de boulon au dessus aurait sans doute fait l’affaire mais là, le principe de fonctionnement faisait en sorte qu’il fallait reproduire le guide/boulon d’origine. J’ai suggéré de simplement forcer un boulon de suspension dans le trou. Fait d’un métal très dur, il est possible qu’il puisse refaire un filet dans le moyeu plus mou et donner un ancrage solide. Le mécanicien ne voulait rien savoir.
Dans l’atelier d’usinage
Se levant d’un coup, il me demande si j’ai de l’argent sur moi et m’indique de monter dans son véhicule. Cinq minute plus tard, nous arrivons devant le portail d’une maison non loin du garage. En rentrant et en apercevant tout le matériel d’usinage dans le garage du type, je comprend aussitôt qu’il va nous fabriquer un remplacement. Ça c’est de la débrouillardise! 1000 tengues (4$) et dix minutes plus tard, j’avais entre les mains un excellent substitut de la pièce originale. De retour au garage, tout a été remonté sans accrocs. Initialement, j’avais peur que les Kazakhes me bricolent un truc approximatif mais là, c’était une réparation de chef, aussi solide et totalement dans l’esprit de la pièce originale.
La nouvelle pièce usinée (à gauche)
Problème numéro un réglé on passe au problème numéro deux. Là, c’était un peu moins drôle. Après avoir inspecté la voiture à 4 personnes, ils nous ont expliqué (tant bien que mal par l’entremise de Google Translate) que le tensionneur de la courroie d’arbre à cames était bousillé. Lorsque j’ai de nouveau émis la possibilité de rouler jusqu’à Kyzylorda, ils ont tout été unanimes, j’allais tomber en panne bien avant. L’un d’eux à même renchérit que le moteur allait peut même en écoper si la courroie lâchait avec le moteur en fonction. Voilà de bien mauvaises nouvelles.
Comme il se faisait tard, les mécaniciens m’ont proposé de remorquer la voiture jusque dans un lieu sécuritaire pour la nuit et qu’ils allaient tenter de trouver une pièce de remplacement demain. Nous n’avions pas vraiment le choix. La voiture remorquée et sécurisée, nous nous sommes constitués de petits sacs à dos pour une nuit puis le garagiste nous a reconduit au même hôtel qu’Aurélien. Déjà, je sentais que nous allions rester coincés à Aral pour un moment. Ce genre de pièce allait être difficile à trouver c’était certain, de un parce que ce n’est pas quelque chose qui brise souvent, mais aussi parce nous étions à Aral, une petite ville de 30 000 personnes en plein milieu du Kazakhstan.
Chameaux, dromadaires et vaches se promènent en liberté dans Aral …
Une fois nos effets posés à l’hôtel, nous avons accompagné Aurélien à la gare ferroviaire pour investiguer la possibilité pour lui de quêter un trajet dans le poste de conduite d’un train de marchandise. Nos chemins se séparaient à Aral et il devait trouver un moyen de se rendre jusqu’à Aktau pour prendre un avion. Aurélien s’étant rendu jusqu’ici presque exclusivement en stop, il était naturel qu’il n’aille pas d’office acheter un billet de train. Par la suite, shawarma dans un café/disco local puis bières et discussion dans le parc près de la grand-place.
Vous remarquerez que la carte n’est plus tirée de Google Maps, mais plutôt d’OpenStreetMap, car les chemins que nous empruntions n’y sont pas affichés.
Debout à une heure raisonnable, nous avons déjeuné tranquillement en compagnie des chameaux et du paysage puis avons quitté notre camp direction mer d’Aral. Les camps dans la steppe ont définitivement quelque chose de magique. L’air y bon, bien que nous soyons totalement exposés, il y vente très peu et finalement, le ciel de nuit y est magnifique.
Nous avions près de 30 kilomètres à parcourir avant notre premier arrêt, ce qui est peu pour une journée de route au Kazakhstan, mais la route de gravier était très raboteuse, alors nous n’avancions pas très vite. Sven, plus agile avec sa moto, finissait toujours par nous devancer. Une dizaine de kilomètres avant Zhalanash, le village où se terminait la route et l’endroit où nous allions bifurquer vers la mer, un bruit métallique a commencé à se faire entendre dans la route avant gauche. J’arrête la voiture, je regarde en dessous, rien. Je remonte et j’avance un peu, le bruit recommence. Aurélien sort pour écouter pendant que je fais rouler la voiture et confirme l’origine du son et mon impression que cela doit venir de la suspension. Finalement, on démonte la roue et surprise, on découvre l’étrier du frein qui ne tenait plus qu’à quelques filets d’un boulon, l’autre étant tombé on ne sait où.
Nous sommes tous les trois sortis du véhicule et avons fait la battue de la route derrière nous pendant presque un kilomètre pour tenter de retrouver le boulon perdu. Sans succès, nous sommes retournés au véhicule et j’ai entrepris de trouver une manière de rattacher l’étrier. Après analyse du problème, le pas de vis du boulon inférieur, celui que nous avions perdu, était complètement mangé, ce qui signifiait potentiellement que le boulon était tombé il y a plusieurs milliers de kilomètres et que finalement, les vibrations avaient eu raison du boulon supérieur et l’avaient déserré. Qu’importe, circuler avec un frein à moitié attaché était tout de même quelque chose de plutôt risqué, mais comme nous ne roulions pas très vite, un boulon allait suffire jusqu’à notre retour à Aralsk. J’ai donc réinstallé le boulon supérieur et attaché le bas de l’étrier au moyeu avec du fil de fer. Pendant que nous travaillons sur la voiture, quatre Kazakhes sont passés en 4×4, on offert leur aide et voyant que la situation était sous contrôle, nous ont donné jus, eau, fruits et biscuits au cas où nous resterions coincés ici pour longtemps.
L’état du chemin…
La réparation faite, nous sommes repartis, mais non pas sans s’arrêter à tous les cinq kilomètres pour vérifier si rien ne s’était défait. Sven, qui avait eu le temps de se rendre jusqu’au village est finalement revenu à nous pour voir ce qui se passait et tout ensemble, nous sommes rentrés dans Zhalanash, un ancien village de pêcheur et le point de départ d’une route menant à un endroit où nous pouvions encore observer des carcasses de bateau laissées en plein désert par la mer qui s’était retirée il y a des décennies. La route menant aux carcasses n’était qu’une petite piste de sable et de terre surtout empruntés par des camions, mais avec notre garde au sol digne d’un 4×4, il n’y avait aucun problème et lorsque les ornières devenaient trop profondes, nous ne faisions que couper par l’ancien lit de la mer, aujourd’hui partie intégrante du désert alentour.
Des carcasses de bateau il ne restait plus que le fond. Tout avait été démantelé par les ferrailleurs. C’était quelque peu dommage, mais évidemment la bonne chose à faire avec des tas de métal pourrissant dans le paysage. Tout de même, il aura quand même fallu une bonne vingtaine d’année aux Kazakhes pour finalement s’en débarrasser. Seulement, il faudra mettre les guides de voyage à jour car le nôtre, datant de 2015, faisait encore état de ces épaves en plein désert.
Comme Sven peinait à maîtriser sa moto dans le sable, il nous a transféré Clotilde, sa passagère, car la Golf s’avérait bien plus à la hauteur pour ce type de terrain. Arrivés en bord de mer, nous avons été surpris de tomber sur une bande de pêcheur Kazakhes et un rivage boueux et plein de roseaux. Selon nos lectures, nous nous attendions à une immense mare en plein désert beaucoup trop salée pour que quoi que ce soit y vive. Nous nous étions évidemment trompés et tant mieux si les Kazakhes pouvaient encore tirer encore une petite subsistance de la mer d’Aral. Ayant été séparé en plusieurs segments par le recul des eaux, il se peut que l’endroit sur lequel nous avions lu se trouvait ailleurs. Peut-être en Ouzbékistan, peut-être quelques centaines de kilomètres plus loin dans le désert, qu’importe, c’était hors de notre portée.
À gauche, la mer d’Aral en 1989 et à droite, en 2014
Comme nous voulions un endroit paisible pour nous baigner et camper en bord de mer, nous avons quitté le coin des pêcheurs et nous sommes dirigés direction nord vers la ville d’Aralsk pour trouver un autre endroit. En allant tester ce qui semblait être au loin une plage, Sven s’est solidement embourbé dans le rivage boueux et il a fallu une bonne demi-heure à nous cinq pour sortir sa moto de là. Heureusement, notre prochain arrêt allait être le bon. Pas de plage, mais au moins un endroit sec pour poser la tente et un accès à l’eau. De toute manière, s’il existait des plages, elles avait dû maintenant être intégré au désert et donc à une bonne distance du rivage présent.
La baignade s’est avérée être une expérience boueuse, mais au moins un peu rafraîchissante. Tous lavés (propre, c’est débattable, car l’endroit est très pollué), nous avons soupé sur les provisions qu’il nous restait, soit potage et pâtes, car nous n’avions pas prévu de camper deux jours aux abords d’Aral. La nuit tombée, les pêcheurs fréquentant ce site avaient laissés assez de débris de bois et de roseaux coupés autour pour que nous puissions faire un feu (le premier du voyage!) en dégustant ce qu’il restait de nos réserves de vin français.