- Date : 25 septembre
- Départ : 15h00
- Arrivée : 19h00
- Température : soleil
- Route : 2 voies, généralement de bonne qualité
Le jour du grand départ vers le Pamir était enfin arrivé et évidemment, il nous restait plusieurs courses à faire. Le bazar de Osh à Bishkek allait probablement nous permettre de trouver tout ce qu’il nous fallait à bon prix, notamment un peu de nourriture pour le camping de ce soir, des pantalons jogging pour moi et une couverture. Nous ne nous attentions pas à ce que le bazar soit d’une telle ampleur. On y trouvait littéralement de tout: de la nourriture aux télévisions. Étant novices en matière d’orientation dans l’endroit, il nous a fallu un bon moment pour dénicher les articles dont nous avions besoin. Nous étions aussi manifestement novices en ce qui concernait la sécurité, car à peine dix minutes après avoir rentré sur les lieux, Audrey a attrapé sur le vif deux hommes qui tentaient d’ouvrir son sac à dos. Nous voyant fouiller dans ce dernier pour voir si rien ne manquait, une vendeuse non loin nous a fait signe qu’il fallait éviter de les emporter dans le bazar. Très prudents pour la suite, nous avons portés nos sacs sur notre ventre.
Peu après, encore un passage à l’épicerie pour y acheter d’autres items manquants puis nous étions finalement en route. Voyant une pharmacie, Audrey m’arrête pour aller voir s’ils vendent des bouchons (l’hostel était bruyant). Pendant que j’attendais dans le stationnement, deux officiers de police sortent d’une voiture civile et s’approchent de moi. Bon, les emmerdes commencent déjà… La police au Kirghizistan, encore plus qu’ailleurs en Asie-Centrale, a la réputation d’être extrêmement corrompue et emmerdeuse, surtout envers les touristes. Quand les deux policiers m’ont demandé d’où je venais, je leur ai aussitôt répondu la France (ce qui n’est pas entièrement faux), car il s’adonne que le Canada n’a pas très bonne réputation ici. Les Kirghizes, d’ordinaire aimables et accueillants, font souvent la moue lorsque nous mentionnons notre contrée d’origine. La raison : une exploitation minière possédée par une compagnie de Toronto a été le théâtre d’importantes révoltes ouvrière, à la fois pour les conditions de travail misérable qu’elle leur imposait, mais aussi pour les dommages environnementaux qu’elle a causé. Selon notre guide, la mine représente à elle seule 12% du PIB du pays, il n’est donc pas étonnant que ses ingérences et agissements résonnent partout au Kirghizistan. Bref, quand l’un des deux agents m’a demandé mon passeport (je lui ai donné une photocopie bien sûr) et s’est rendu compte que j’étais canadiens, j’ai renchérit, que c’était la voiture qui venait de France. Heureusement, ces deux agents ne voulaient que sympathiser avec nous. Une fois la photo prise, il nous ont souhaiter un bon voyage et sont repartis de leur côté.
On nous avait dit que la route Bishkek – Osh passait par de magnifiques paysages. Quelques dizaines de kilomètres après Bishkek, nous avons atteint le pied des montagnes puis débuté une ascension qui nous a mené à un spectaculaire col à 3500 mètres. Après une descente de 1000 mètres, la route a débouché sur une vallée de pâturages parsemée de yourtes. Comme le jour tombait, nous avons piqué sur un chemin de terre pour nous trouver un petit coin à l’écart afin d’y passer la nuit. Déjà, la température était en chute libre et avoisinait le cinq degrés quand nous nous sommes mis à préparer le souper. Nous voulions faire de cette nuit de camping un test pré-Pamir afin de nous assurer que nous étions correctement équipés pour les nuits en montagne à venir. Une fois le souper consommé, nous n’avons pas fait long feu dans le deux degrés venteux de la vallée. Bien heureusement, l’habitacle de la voiture s’est avéré être un endroit confortable ou passer le reste de la soirée.