Côte sud-ouest (Hikkaduwa, Mirissa et Unnawatuna), Sri Lanka

Hikkaduwa

Le trajet de bus depuis Kandy aura été plutôt éprouvant, en bonne partie en raison du trafic infernal qui règne à Colombo, la capitale. Il était déjà tard quand nous sommes finalement arrivés à Hikkaduwa, un village côtier où la plongée semblait bonne. Finalement, après tout ces mois d’attente, j’allais pouvoir pratiquer mon sport favoris. Heureusement pour moi, le centre avec qui je comptais faire mes submersions était encore ouvert, alors il m’a été possible de réserver une place sur le bateau du lendemain et aussi de m’assurer qu’ils allaient bel et bien visiter les épaves du coin.
En fin de compte, les deux plongées se sont avérées être plutôt moyennes. La première, un pétrolier échoué au début du 20e siècle était relativement intéressante, la deuxième, un voilier ayant prit feu quelques décennies auparavant n’a pas été d’un grand intérêt. Au niveau nature, rien d’exceptionnel. Bref, j’en ai quand même eu pour mon argent et l’expérience a été fort agréable, mais je crois être devenu un peu trop exigeant.
Audrey est venue me rejoindre au centre pour s’informer si allait être possible pour elle de faire son baptême de plongée. Hélas, pas de place. Nous avons donc profité du reste de l’après-midi pour nous balader sur la plage qui n’avait rien d’excitant: pas trop sale, mais surchargée de restaurants et d’hôtels et longée d’une route très passante. Par contre, à l’une de ses extrémités, des tortues de mer venaient fréquemment s’approcher dans l’eau à hauteur de genou (car les gens de l’endroit les nourrissaient) et ce jour là, elles étaient au rendez-vous. En soirée, nous avons pu profiter de l’ambiance auberge de l’endroit où nous étions et converser avec d’autres voyageurs.

Mirissa

N’ayant pas pu trouver de plongée pour Audrey à Hikkaduwa, il a été décidé d’aller tenter notre chance à Mirissa, plus au sud sur la côte et réputée pour de la belle nature sous-marine. Sur place, après avoir visité pas moins de 5 centres, impossible d’en trouver un avec des disponibilités et/ou ayant l’air un tant soit peu professionnel. Déçus, nous nous sommes rabattus sur la baignade. Les vagues avaient au moins de l’allure et nous considérions même louer des planches de surf le lendemain. Niveau plage et ambiance par contre, même chose que le précédent endroit: rien de spécial.
Nous devions rester deux jours à Mirissa, mais c’était pour y plonger. Oui, nous aurions pu tenter le surf et ce n’était pas la motivation qui manquait, mais les cours étaient chers et de simplement louer des planches et s’engager dans les vagues sans expérience ne nous disait rien de bon. Nous avons donc pris la décision d’écourter notre séjour ici pour retourner à Colombo. Malheureusement, Audrey n’allait pas pouvoir faire son baptême. Il y avait de la pongée là-bas, mais elles se faisaient entièrement sur épaves par grande profondeur (ce qui n’était pas pour me déplaire).

Unawatuna

Vu qu’Unawatuna se situait sur la route vers Colombo, pourquoi ne pas s’y arrêter et tenter notre chance? Notre carte indiquait la présence de plusieurs centres de plongée. De plus, nous avions initialement considéré y aller plutôt qu’à Mirissa. Une erreur de notre part, car dès le premier établissement visité, il était clair que le niveau de professionnalisme des opérations était ici largement supérieur. Audrey a donc pu rapidement se trouver un baptême l’après-midi même à bon prix et avec une instructrice française. Pour ma part, j’allais plonger avec eux en tant qu’observateur. Le vent d’après-midi s’était levé alors il y avait des remous et du ressac, mais Audrey s’en est tirée comme une maître. Vous lui demanderez qu’elle vous raconte son expérience depuis sa perspective.
 
De retour sur la terre ferme, nous avons pris quelques bières avec l’instructrice pour fêter le baptême et simplement converser de voyage et de plongée. En soirée, rien de très extravagant, nous sommes simplement allés profiter de la plage, probablement pour la dernière fois du voyage.

Kandy, Sri Lanka

Comme nos compagnons de voyage avaient engagé les services d’un taxi pour nous rendre de Polonarruwa à Kandy, nous avons pu à peu de frais embarquer avec eux et ainsi nous éviter un quelques heures d’autobus. Au passage, nous avons fait effectué un arrête dans un jardin d’épices. Supposément un endroit où l’on peut apprécier toute la richesse du Sri Lanka en termes de botanique culinaire, c’est en fait une attrape touriste destiné à vous vendre à très fort prix des crèmes et pilules miracles à base de plantes  sous le couvert de la médecine ayurvédique.

Débarqués à Kandy, nous n’avons eu le temps que pour une courte balade et un restaurant. Apparemment, la ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est possiblement en raison de son immense temple… Qu’importe. un peu tannés par l’infrastructure religieuse, Audrey et moi avons plutôt opté pour la location d’une moto pour aller explorer les environs de Kandy et donner l’occasion à Audrey de pratiquer la conduite sur deux roues. Malheureusement, impossible de trouver autre chose que des scooters, alors il a fallu s’en contenter comme substitut.
Vers les 10h30, le lendemain, nous étions donc en route sur un scooter 100cc vers Hatton et puis Newara Eliya, deux villes d’importance en ce qui a trait à la culture du thé, principal export du Sri Lanka. Aux abords de Hatton, la forêt à laissé place à des collines toutes plantées de théier en rangés. Parfois, nous apercevions les ouvriers affairés à la récolte. Même l’air il nous semblait avait l’odeur de la populaire infusion. Bref, une balade agréable … jusqu’à ce que la pluie nous tombe dessus. Allant nous réfugier sous un toit en bordure de route, nous avons patientés presque une heure avant de sentir une accalmie. En nous réengageant, à peine deux cents mètres parcourus qu’un déluge encore plus fort que celui qui nous avait initialement stoppé s’abat sur nous. N’ayant d’autres choix, nous rebroussons le chemin pour retourner à notre abri. Considérablement plus humides qu’avant, nous avons attendus cette fois plus d’une heure, flirtant sérieusement avec l’idée de laisser le scooter sur place et de revenir le chercher demain. Heureusement, l’averse a finit par cesser.
Encore trempés, les premiers kilomètre se sont avérés un peu difficile (manipuler une moto lorsque l’on ne sent plus ses doigts n’est pas une mince tâche), mais le vent a achevé de nous sécher en vitesse. Jusqu’aux abords de Kandy, l’orage se faisait sentir, mais ne nous est jamais tombé dessus. La noirceur, si. Notre plan initial était évidemment de revenir avant la tombée du jour, mais la pluie nous ayant trop retardé, les deux dernières heures se sont roulées de nuit. En fin de compte, le déluge qui menaçait s’est abattu sur les quelques derniers kilomètres, et c’est solidement trempés que nous avons remis le scooter, récupéré notre dépôt et couverts les 500 mètres qui nous séparaient de notre hôtel… en tuk-tuk. Une fois nos vêtements changés, nous ne sommes pas compliqué la vie et sommes allés manger au restaurant attenant histoire de faire le bilan sur une journée somme toute agréable quoi que plutôt exigeante. Pas forcément agréable sur le coup, nous en garderons de bien bon souvenirs et Audrey une bonne introduction à l’expérience toujours très plaisante de ce que c’est faire de la moto sous la pluie.
Remis de nos aventures par une bonne nuit, nous avons rencontrés le père d’Audrey et sa conjointe le lendemain matin pour les aux-revoirs. Nos chemins se séparaient ici, car notre temps au Sri Lanka étant plus limité que le leur, nous allions filer vers la côte et eux poursuivre avec l’exploration de l’intérieur du pays.

Polonnaruwa, Sri Lanka

Polonarruwa allait compléter ce qu’on appelle au Sri Lanka le triangle culturel.  Avec Anuradhapura et Sigiriya ces trois endroits ont été à un moment de l’histoire des hauts lieux sur le territoire cinghalais. De nos jours, il ne reste que des ruines de Polonnaruwa, mais sur de vastes étendues. La ville éponyme moderne s’étant bâtie autour n’a quant à elle rien de spécial. Vu que le trajet depuis Sigiriya n’a occupé qu’une courte partie de la journée, il nous a été possible de mettre l’après-midi à contribution pour aller nous promener en vélo dans les alentours de la ville. Auparavant par contre, dîner tardif dans le meilleur restaurant de la région pour y goûter son fameux rice and curry. La cuisine cinghalaise n’a pas grand chose de spécial et est peu variée, ce qui est fort étonnant vu la quantité de choses qui poussent ici (vous devriez voir les étals de marchands…)

Le rice and curry, plat de base de cette culture a au moins le mérite d’être très goûteux et varié dans sa préparation.  Là où chaque curry aurait chez nous constitué un plat en soi, les Cinghalais combinent tout dans la même assiette. Composé d’une portion de riz agrémentée de divers curry, il est généralement consommé à tous les midis en quantité démesurées (Audrey et moi nous contentons souvent d’une portion à deux). Au restaurant où nous sommes allés, il y avait pas moins d’une dizaine de choix d’accompagnements. Disons que la balade de vélo subséquente n’a pas fait de tort.

Au réveil, nous nous sommes à nouveau munis de vélos, mais pour aller visiter les ruines cette fois. Intéressantes mais sans plus, je regrette parfois d’avoir déboursé le montant exorbitant demandé à l’entrée. Peut-être était-ce la similitude avec Anuradhapura? Peu importe, j’ai trouvé ces dernières plus impressionnantes et intéressantes, surtout de par le fait qu’elles occupaient à ce jour encore une fonction spirituelle.

Sigiriya, Sri Lanka

Les macaques rhésus sont légions ici

Sigiriya a été à un moment là capitale du Sri Lanka et son souverain, un type un peu mégalomane, y a fait construire son palais juché sur un énorme rocher d’environ 200 mètres de haut. De nos jours, il n’en reste que des ruines, mais il est encore possible d’en jauger la magnificence. Étant l’un des sites les plus populaires du pays, il nous a fallu être debout plutôt de bonne heure pour éviter les cars de touristes.

L’ascension au sommet du rocher du Lion se faisait anciennement … au travers d’une immense statue à l’effigie du roi des félins. Il n’en reste que les pattes, visibles en bas de l’image.

En après-midi, nous sommes allés gravir un autre rocher non loin (Pidurangala), lequel nous a récompensé d’une vue splendide sur le rocher du Lion, là où se trouvait anciennement le palais. Avoir su, je me serais contenté de cette visite seule. L’entrée aux sites touristiques n’est vraiment pas donnée au Sri Lanka. Je n’aime aucun problème à payer plus cher que les locaux, mais 30$US, soit 100 fois plus, c’est nettement exagéré.
Réveil tôt le lendemain pour aller visiter Dambulla, un large temple construit sous un surplomb rocheux. Étant tout le contraire d’un couche-tôt, j’en ai profité la veille pour travailler jusqu’à tard. L’avant veille aussi d’ailleurs… Le manque de sommeil pèse un peu sur le moral, mais l’excitation d’aller faire l’expérience d’un nouvel endroit compense amplement. Comparé aux visites de la veille, Dambulla faisait pâle mine, mais bon, ça valait tout de même le détour. Dans l’enceinte, de vastes salles construites à même le roc foisonnant de statues du Bouddha. Toute cette idolâtrie en aurait probablement déplu au Bouddha lui-même, qui n’a jamais je crois souhaité être élevé au rang d’icône. Mais bon, les croyants ont besoin de telles représentations pour ancrer leur foi.
 
En après-midi midi, safari éléphants au programme. N’étant pas trop fervent de ce genre d’activités, j’ai passé mon tour pour m’adonner à la besogne. De toute manière, nous avions déjà pu observer nombre de ces pachydermes en captivité dans le village de Sigiriya, j’étais donc d’avis que ceux encore en liberté devaient être laissés tranquilles. Il faut le donner au Sri Lanka par contre, ils semblent faire un travail de conservation exemplaire. Même si l’éléphant rapporte gros au pays en frais de tourisme, que de si impressionnantes bêtes aient pu perdurer à l’état sauvage sur une île si densément peuplée par l’homme est quand même inusité.
La nuit d’ailleurs, il est indiqué d’éviter de se promener à pied, car les éléphants sauvages n’apprécient pas trop d’être surpris par de petits primates. J’ai quand même bravé l’interdiction pour aller me chercher une bière. Alors que je me trouvais sur le chemin du retour, me faisant la remarque que nos trois jours à Sigiriya avaient été plutôt tranquilles,  un tuk-tuk rate son virage et fonce dans une hutte. Aussitôt, son chauffeur tombe de la cabine et s’écrase sur le sol. Craignant le pire, j’accours à ses côtés en mode urgence, mais quelques secondes plus tard, il se remet debout en riant et titube vers son acolyte qui lors de l’accident était assis derrière. Constatant que le duo s’en est sorti indemne, la suite de mes premiers soins à consisté en un sermon sur la conduite en état d’ébriété. Morale de l’histoire: en terme de dangerosité, l’homme demeure un bien plus grand risque pour lui-même et les autres que n’importe quelle bête.

Chennai, Tamil Nadu, Inde

Chennai (anciennement nommée Madras), 4e ville la plus populeuse de l’Inde, allait être notre première confrontation avec les mégapoles de cette nation. Or, depuis plusieurs jours déjà, d’autres visiteurs croisés sur notre route n’avaient que des  commentaires négatifs à son sujet. Et d’ailleurs, quand le seul argument qu’un guide de voyage parvient à trouver pour vanter une ville est la gentillesse de ses habitants, c’est un euphémisme pour indiquer qu’il n’y a pas grand chose à y faire. Des citadins sympathiques, il y en a partout et à peu d’exception près, ce n’est pas un critère qui permet de distinguer une agglomération d’une autre. Tout de même, nous avons l’esprit ouvert alors nous allions donner une bonne chance à cette ville.
Une fois revenus du tournage, nous sommes immédiatement ressortis après une courte sieste et sommes partis en quête d’une bière. Il nous a fallu une bonne heure et demi de marche pour en arriver au premier bar réputable de la ville. À la porte, on nous apprend que le code vestimentaire ne permet pas les pantalons courts. Deuxième endroit, trop cher, troisième endroit, idem. Finalement, on tente notre chance au TASMAC, le dispensaire gouvernemental d’alcool de l’état du Tamil Nadu. Parfois – comme à Madurai – il est adjoint d’une salle faisant office de bar. Dès la porte ouverte, un employé me réceptionne et me crie de partir. J’essaie de comprendre et finalement il me pointe Audrey; j’en comprend que c’est gentlemen seulement. Gentlemen mon oeil, dehors, c’est la déchéance la plus complète. Des tas d’Indiens se battent pour acheter leur dose à un pauvre comptoir protégé de barreaux métalliques et partent non loin la caler comme des junkies. Le sol est à ce point jonché de déchets que le béton en est caché  et partout dans les alentours, des gens saouls morts ou complètement bourrés. Pour vous en faire une idée, imaginez si tous les sans-abris de Montréal ne pouvaient acheter leur alcool que dans un seul magasin: voilà le TASMAC. Devant une manière si géniale de responsabiliser les gens face à l’alcool, pas étonnant que la population se plaigne autant et que le gouvernement tente de fermer ces endroits.
C’était donc mort pour le TASMAC. En fin de compte, nous sommes tombés sur un lieux aux prix et à l’ambiance potable, alors nous avons pu mettre un bouchon sur notre journée d’acting en regardant le cricket (et ne comprenant toujours pas le principe). Sur le chemin du retour, la de personnes dormant sur les trottoirs s’est avérée frappante. Tous des sans-abris?  Probablement pas, une bonne partie de ces gens doivent être venus de la campagne pour travailler et l’hôtel, ce n’est pas donné à tous. Comme autres représentants de la faune urbaine, les vaches. Profitant d’un répit dans le chaos routier, elles peuvent s’en donner à coeur joie dans les tas d’ordures. Vous croyez que ça mangeait de l’herbe les vaches? C’est ce qu’on leur donne oui, mais en réalité, qu’est-ce qu’elles ne feraient pas pour un tas de fruits pourris…

Heureusement, Chennai est située en bord de mer, alors ses habitants peuvent aller chercher un petit répit du bordel urbain. La plage est immense et même si l’ambiance qui semble y régner est analogue à celle dont nous avons fait l’expérience à Mahabalipuram, la foule est moindre. C’est d’ailleurs par là que nous sommes passés pour nous rendre au plus gros temple de la ville. Ce fut une déception, mais à la sortie nous sommes retombés sur nos voisins de table lorsque nous nous sommes payés la traite à un restaurant de Pondichéry. Ceux-ci se dirigeaient vers un festival de danse et de musique traditionnelles, alors c’est avec joie que nous les avons suivit.
Programme pour le deuxième jour, Fort George, une ancienne fortification du temps des Britanniques. Encore une fois, déception. L’endroit avait été investi de bâtiments gouvernementaux et à part un musée et une église, plus rien d’historique. Pour meubler le reste de la journée, nous avons faits maint détours par des petits quartiers pour tâter le pouls de cette ville frénétique. Le quartier du négoce du riz en vrac et autres épices/noix, un marché de pièces de machines et d’usinage (très photogénique) et finalement alors que nous approchions de l’hôtel, demi-tour à la vue d’une affiche annonçant un cirque non loin pour aller assister à une représentation.

Partout où nous passions à Chennai, les gens nous saluaient et venaient même nous serrer la main et prendre deux trois selfies. Un père à même tenu à ce qu’Audrey prenne sa petite fille, euh, correction, il l’appelait son fils mais devant notre incrédulité face à un enfant qui avait tout l’air d’être du sexe féminin, il a cru bon de tirer sa culotte pour nous donner la preuve biologique que l’on avait bel et bien affaire à un garçon habillé en fille. Tout ceci, c’est l’Inde, pas Chennai en particulier. La ville même s’est avéré être plutôt inintéressante et c’est sans regrets que nous l’avons quitté pour le Sri Lanka. Nous en gardons par contre un très bon souvenir…
 Tiens, ce marché de pièces de machines et d’usinage était si plaisant pour les yeux que je termine cet article en vous partageant de mes meilleurs clichés.