Peru – Lima, puis la montée dans les montagnes avant Cuzco

De la Cordillère blanche à Cuzco, en passant par Lima
Le point de camping dans les montagnes est approximatif, nous n’étions pas très proche d’une ville.

Lima – 19 au 25 octobre

Redescendre de la Cordillère blanche vers le niveau de la mer aura pris une bonne journée de route, bien remplie, après laquelle nous pouvions espérer profiter de la culture culinaire de la ville, très forte selon ce que l’on nous avait rapporté. Déjà, depuis le début de notre traversée du pays, les gens nous demandent ce que l’on pense de la nourriture et nous proposent des plats typiques. C’est toute une fierté, partagée du Nord au Sud. À Lima, il nous aurait même été possible de manger au meilleur restaurant du Monde, rien de moins! Mais bon, en regardant le menu (et les prix), nous avons décidé qu’il ne valait pas la peine de sortir des REER ou de vendre un rein. Qu’importe, nous avons dégusté de délicieux repas où les saveurs se mélangent. Sauces, herbes, ceviches, grillades, il y a de tout pour tous. Le Pérou a accueilli bon nombre de japonais, la cuisine fusion entre les deux cultures est donc particulièrement présente.

Au delà de la nourriture, nous avons, encore un fois, marché de long en large la ville. Cette dernière se développe sur un plateau, qui tombe ensuite dramatiquement par une falaise dans la mer. Les points de vue pour observer le soleil se coucher sont donc nombreux.

 

Lima

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La place de la vieille ville coloniale

Nous avons par ailleurs profité de l’emplacement idéal de la ville pour faire du parapente! Ni Antoine ni moi n’avions déjà essayé cette folle activité, c’était donc vraiment chouette de le tenter. Il nous est même venue l’idée d’un jour faire notre cour, c’est dire à quel point nous avons apprécié! Le seul fait de se lancer d’une falaise, mettant toute notre confiance dans une aile, portée par le vent… Si les oiseaux réussisent…

Lima
Un homme heureux, et fébrile!

Une facette de la ville qui impressionne, après avoir traversé le Nord du pays, c’est la complète déceonnexion entre les deux réalités. De ce que nous avions remarqué jusqu’à maintenant, le niveau de vie moyen est plus bas qu’en Ecuador, par exemple. Mais Lima vit richement, et ne le cache pas. Les tours à condos luxueux ou les maisons sécurisées sont particulièrement nombreuses. En son centre, la ville propose même un golf, ce qui ne peut que donner un indice sur les moyens aux alentours.

On quitte la modernité de Lima pour un trajet vers l’histoire de Cusco

Le trajet entre la capitale politique et économique, et celle que je surnommerais la capitale touristique, est long. Il faut donc faire quelques arrêts. Mais ces arrêts sont fascinants, comme s’ils souhaitent nous rappeler la diversité et la richesse du Perú.

Huacachina – 25 au 27 octobre

Premier arrêt, un oasis dans les dunes de sable. Le sable n’est pas surprenant en soi, puisque l’ensemble de la côte en est constitué, mais ici les dunes sont immenses. Et les gens du coin l’ont rapidement compris, c’est donc un petit village touristique au bout de la ville. Les vues sont bien sûr majestueuses, et l’on peut en même temps se divertir par divers “sports”. Le ski de sable, le 4×4, et celui que nous avons essayé, le “sandboarding”. Comment ça se passe? On embarque 6-8 personnes dans un véhicule tout-terrain, on leur fout une petite trouille de temps en temps en dévalant les dunes à grande vitesse, puis on les fait descendre une gigantesque dune à plat ventre, sur une planche de bois. C’est comme aller glisser l’hiver, mais de pas mal plus haut! Et puis la neige finit par sécher. Le sable dans les souliers reste pour témoigner du plaisir que l’on a eu.

Huacachina

Huacachina
Deux petits fous qui jonglent avec l’idée de pousser l’autre en bas!

Camping dans les montagnes – 27 octobre

Quelques dizaines de kilomètres après ce désert de sable, nous en avons profité pour aller regarder les fameuses lignes de Nazca. Dans le sol rocailleux, des images et des lignes longues de plusieurs kilomètres ont été tracées il y a 1200 à 2300 ans. Plusieurs études ont été faites, on a pensé qu’il s’agissait d’un calendrier astonomique ou de sites rituels (ou même d’extra-terrestres, mais cette théorie fait moins consensus au sein de la communauté archéologique, disons). Encore à ce jour, tout n’est pas complèment compris, bien que l’on a déduit que l’utilisation de longues cordes, par exemple, avait possiblement permi de tracer des lignes droites de plusieurs kilomètres malgré le relief.

Nazca
On peut voir à gauche une portion du “reptile”, et quelques autres lignes

En quittant la côte, notre voiture zigzague pour monter dans les hauteurs de la pampa, cette vaste étendue en altitude, couverte de ce que l’on pourrait être tenté d’appeler du foin, mais qui porte justement le titre d’herbe de la pampa. Son reflêt légèrement argenté, qui dans au soleil, se marie bien avec les eaux sombres que l’on aperçoit ici et là. Pampa, par ailleurs, signifie “plaine” en Quechua, la langue largement parlée au temps des incas, avant l’arrivée des Espagnols. Elle est encore parlé par environ dix millions de personnes en Amérique du Sud (de la Colombie à l’Argentine), surtout par des gens habitant les Andes.

Et si le paysage n’était pas suffisant, nous croisons ce que nous pensons être des guanacos (selon notre petite analyse des camélidés, mais nous avons assurément aussi croisé des vicunas, tous cousins des lamas et des alpacas). À un moment, au détour d’un rapide regard, nous avons aperçu des flamands roses dans un petit lac à 4 200 mètres, au coucher du soleil… nous étions en voiture et venions de passer 2h30 dans une fermeture de l’unique route, alors s’arrêter pour immortaliser le moment ne pouvait être considéré. En même temps, ce besoin justement de tout immortaliser en image nous rassure, comme si la photo nous permettrait d’en posséder un petit bout. Mais bon, elle n’appartiendra seulement qu’à la nature, bien sûr, alors laisser aller ces images fortes à nos seuls souvenirs fait partie du voyage aussi.

Pampa
La pampa, avec ses montagnes ses petits lacs

Quelques kilomètres plus loin, le soleil se rapprochant de plus en plus vers l’horizon, nous nous sommes arrêtés pour établir notre campement. Tout simplement en sortant de la route sur un petit chemin de terre, comme nous aimions tant le faire en Asie centrale. La vue était, encore un fois, spectaculaire. Nous avons tout de même croisé quelques défis additionnels. Tout d’abord, comme le soleil se couche aux environs de 18h, 18h15, il cesse de nous réchauffer rapidement. Et en altitude, il peut rapidement faire un 2 ou 4 degrés… c’est moins agréable pour passer une soirée, cuisiner ou faire la vaisselle. Également, nous avons monté quand même assez rapidement, et une fois couchés, Antoine ne se sentait pas très bien dû au mal de l’altitude. Nous avons donc tout serrer vers minuit, puis avons fait plusieurs kilomètres afin de descendre d’environ 1000 mètres. Instantanément, Antoine se sentait mieux, et dans la petite auberge pour camioneurs que nous avons trouvée, il s’est endormi en 30 secondes. L’altitude, c’est un réel défi qu’il ne faut pas sous-estimer..! Et sa meilleure solution, ça reste souvent de descendre, pour se donner le temps de mieux remonter plus tard.

Après Puqio
Notre site de camping

Chalhuanca – 28 octobre

Au réveil, nous avons rapidement repris la route et avons pu rejoindre cette petite ville, pour une simple petite pause d’une soirée. Nous avons donc fait comme plusieurs locaux : nous avons mangé un petit repas de poulet rôti, puis avons passé quelques instants sur la petite place. Prochain arrêt, Cuzco la grande!

Londres, Angleterre

The London Eye

Voyager en novembre dans l’hémisphère nord, c’est jouer au chat et la souris avec le mauvais temps.

Dans quel endroit européen allions nous pouvoir passer quelques jours et qui:

  1. nous rapprochait du Canada
  2. nous permettait de revenir à Montréal sans escale
  3. offrait une météo intéressante.

Il n’y avait qu’un seul choix qui répondait à tous ces critères: Londres. Fort curieux direz-vous, car l’Angleterre à ce moment-ci de l’année (voir tout le temps) a la réputation d’être humide et pluvieuse. Le choix n’était pas pour me déplaire non plus car Londres, j’y étais allé une seule fois quand j’avais 14 ans et à cet âge, on ne visite pas les villes de la même manière qu’à 37. On suit le troupeau, on rouspète et on a seulement hâte d’aller se poser pour jouer à un jeux digital quelconque.

Billets réservés et tirelire cassée pour se trouver un hôtel, nous avons donc quittés Bratislava pour nous rendre à Vienne (à 1h30 de route) et prendre l’avion vers le Royaume-Uni.

Le pont Millenium

Il y a tant à faire à Londres ! Nos premières priorités ont été d’aller nous promener sur le bord de la Tamise pour d’un coup d’oeil aller chercher toutes les grosses attractions de la ville, puis d’aller prendre un verre dans un bon vieux pub anglais et enfin d’aller nous restaurer dans un établissement étoilé Michelin (détrompez-vous, certains ne sont pas si chers que ça).  Les Britanniques ne sont pas renommés pour leur cuisine, mais à titre de capitale internationale, l’offre culinaire à Londres est incroyable et attire des talents des quatre coins du monde. C’est donc pour cela qu’on a mangé ce soir-là des tapas de luxe dans le quartier de Soho.

On était vendredi soir et il y avait du monde au pied carré. Du monde ? Comme on en a vu en Inde et je ne plaisante pas. La seule différence était qu’ils étaient majoritairement blancs et en état d’hébriété.

Autobus rouge et pub

Pour cette phase du voyage Audrey était en charge de la cartographie et fidèle a ses habitudes, elle est allée dénicher les quartiers en vogue et les bonnes adresses où se restaurer. Le lendemain donc, premier arrêt dans le Borough Market pour y manger. À l’instar de la veille, il fallait faire du coude pour maneuver et nous avons consommé nos achats debout. Des kilomètres ont été parcourus vers le nord-est pour aller faire un tour dans Hackney, Hackney Central, Hackney Wick. Trop ambitieux dans nos objectifs, il a quand même fallu faire un peu de train pour aboutir dans les temps de l’autre côté de la rivière dans Peckham. Tant mieux car avant le resto, on a eu l’occasion de faire un petit spectacle de drag-queen. Repus et reposés, l’hôtel a été regagné à pied au travers des fêtards du samedi soir.

Au marché Borough Sandwich au marché Boroug

La dernière journée de ce petit périple européen a débuté à Buckingham Palace pour aller payer nos hommages à notre souverain, puis par un fish and chips de luxe dans Marylebone.  Après, petite promenade dans Hyde Park puis dans le quartier de Kensington.

Hyde Park

Fich and Chips deluxe

Plusieurs canaux traversent la ville de Londres et ces dernier avaient piqués notre curiosité. Nous sommes donc aller marcher quelques kilomètres le long d’un d’entre eux. Plusieurs signes le qualifiait de “Little Venice” et il a fait bon s’y balader. Sporadiquement, des péniches y passaient et ses berges étaient totalement occupées par des maisons flottantes quasiment toutes habitées. On était dans une sorte d’écosystème en fait. Il y avait du traffic fluvial et certaines embarcations semblaient faire la livraison de carburant et de vivres. Une péniche était d’ailleurs à ventre pour à peu près 150 000 £, une aubaine compte-tenu du prix exorbitant de la terre ferme dans cette ville.

Les canaux de Londres Les canaux de Londres

Sortis des canaux, nous sommes tombés par hasard sur la fameuse traverse d’Abbey Road. Finalement, notre journée s’est arrêtée dans Camden Town pour un repas de pub puis un retour à la marche. Selon l’état de mes pieds, je suis généralement capable de dire avec un semblant de justesse la distance qui a été couverte dans la journée et là, on avait dépassé le 30 kilomètres. Sur la carte de Londres, on avait parcouru une toute petite boucle dans le quadrant ouest. Il y avait longtemps que je n’avais pas été confronté à ce point à l’immensité d’une ville (peut-être Mumbai ?)

Tours à Londres

Rendu-là, mon corps m’envoyait des signaux que j’avais assez marché. Ça tombait bien car le lendemain, nous reprenions l’avion pour retourner dans la grisaille et l’humidité de l’automne québécois. Étions-nous tristes ? Curieusement non. Tant Audrey que moi avions l’impression d’en avoir vu assez pour cette fois. Notre tête était pleine de beaux souvenirs et l’impression d’avoir été parti au moins 2 mois nous habitait tout les deux quand en temps normal les voyages ont la fâcheuse habitude de passer vite comme l’éclair.

À la prochaine escapade donc.

Une ruelle de Peckham
Une ruelle de Peckham

Regard sur les soins palliatifs

La médecine moderne échoue bien souvent dans son mandat de guérir le corps, mais dispose de maints outils pour apaiser l’esprit et l’aider à accepter la maladie tant dans sa progression que dans sa finalité. Alors que la plupart des autres disciplines médicales s’exhortent à cette première tâche, la deuxième incombe entre autre chose à celle des soins palliatifs. Soins palliatifs que je préfèrerai nommer soins de fin de vie, car loin de seulement viser à la palliation de symptômes, leur mandat est un d’accompagnement jusqu’à l’extinction, tant pour le patient que ses proches. Elle a comme objectif de mettre la chair et la détresse en sourdine afin de donner les moyens au malade de faire en sorte que les expériences qui l’ont rendu humain puissent être à l’avant plan dans ses ultimes moments.

C’est ce rôle d’accompagnement que j’aurai trouvé le plus enrichissant lors de mon court séjour dans cette discipline. Comme ailleurs, les prises en charge et traitements ne sont surtout que recettes éprouvées, mais aucun livre n’indique le « savoir être » qu’il faut pour escorter un compatriote et ceux qui lui sont chers vers la fin de l’existence. Certaines techniques d’interaction sont à prescrire, mais il n’y a pas d’idéal et il existe autant de manière d’agir que de personnes; tant intervenants que patients. Encore plus qu’avec le bien portant, l’approche avec le mourant s’adapte et évolue.

Les interactions avec les patients en fin de vie vont du simple regard aux longues discussion, mais l’on met en chacune d’entre elle tout le poids de notre vécu, quel qu’il soit. Le médicament que l’on administre pourra atténuer la souffrance physique, mais soulager l’esprit pour le voyage à venir relèvera tant de la philosophie que de la thérapeutique. Aux confins de la vie, l’esprit en paix semble tourner son regard vers le passé et puise dans ses souvenirs afin de construire la conclusion d’un vécu riche qui l’accompagnera dans ses derniers souffles. Les soins palliatifs ont ceci de beau qu’ils redonnent à la médecine cet apanage de discipline de l’âme qu’elle pouvait avoir alors qu’il n’y a pas si longtemps, la science moderne n’était pas si avancée et l’homme était impuissant devant la maladie. À cette époque, la mort était partie du quotidien. De nos jours, elle a été évincée de l’espace public pour n’occuper que les confins de nos sociétés. À titre de futur médecin, j’éprouve un certain intérêt à la côtoyer, car il n’y a pas plus grande source d’humilité. Dans un monde qui ne semble accorder de l’importance qu’à l’artificiel et au futile, ce genre de memento mori nous ramène à l’essentiel et à l’inéluctable : il n’y a que de vrai et de précieux nos proches ainsi que le moment présent; et que tout ceci est éphémère.

Wikimedica: une plateforme collaborative de transfert des connaissances médicales en libre accès

Le Journal médical de l’Université d’Ottawa publie mon article sur Wikimedica dans son numéro sur les innovations médicales. Merci!

Résumé:  La médecine moderne ne peut plus se pratiquer sans l’aide de bases de connaissances cliniques. Or, toutes celles disponibles sont payantes et fermées et s’il est un domaine qui pourrait bénéficier d’un accès libre à de l’information fiable, de qualité et à jour, c’est celui de la santé. Wikimedica (http://wikimedi.ca) est une plateforme libre accès conçue à cette fin qui permet tant aux cliniciens de terrain qu’aux étudiants de collaborer dans la création et l’amélioration des connaissances essentielles à leur professions.

Abstract: Modern medicine cannot be practiced without the help of basic clinical knowledge. However, all that is available is payment based and restricted, and if ever there was a field in which one could benefit from free-access to trustworthy, high quality and up to date information, it would be healthcare. Wikimedica (http://wikimedi.ca) is a free-access platform created for this purpose which allows working clinicians and students to collaborate on the creation and the improvement of the knowledge essential to their professions.

Il ne fait jamais soif au Japon

Mourir de soif au Japon? Impossible! Moyennant quelques yens, il y a dans le paysage urbain des machines distributrices sur littéralement chaque coin de rue, toutes prêtes à offrir tout ce dont vos papilles gustatives pourraient avoir envie. Thé, café chaud ou froid, incontournables de la boisson gazeuse sucrée ou autre concoctions bien spécifiques à l’île, on trouve même de la bière et du saké par endroit (bien pratique pour agrémenter nos errances de fin de soirée).

Tokyo de nuit
Trouvez les machines distributrices! (indice: il y en a plus de 9 dans cette seule image)

Me promenant seul dans une Tokyo humide à une heure tardive, je leur ai trouvé un je ne sais quoi d’esthétique. Plantées en petits groupes dans les ruelles, ne manquant jamais d’attirer le regard par leur offre colorée et le scintillement de leurs DELs, j’en ai capturé quelques unes en image.

Machines distributrices au Japon Machines distributrices au Japon

Machines distributrices au Japon
Complètement à gauche, une machine distributrice de cigarettes
Machine distributrice de bière au Japon
Celle-là vend de la bière
7 Eleven à Tokyo
Les dépanneurs sont presque autant légion ici au Japon