Pour la décrire en vitesse, Mui Ne est une petite bourgade côtière de pêcheurs transformée en super-centre touristique pour Russes. Nos impressions initiales de l’endroit ne furent pas vraiment positives, mais après peu, nous avons réalisé qu’en fait, Mui Ne avait quelque chose à offrir. Notamment une bonne ambiance, pour autant que l’on se tienne à distance des restaurants arborant des signes en cyrillique et aussi quelques attraction naturelles valant le détour, dont des dunes de sable de bonne ampleur. Le soir même de notre arrivée donc, nous avons profité de la vie nocturne de la ville. La journée suivante, après avoir changé d’auberge (les options backpackers étaient très limitées), j’ai loué une moto pour que nous allions explorer les fameuses dunes. Au Vietnam, c’est simple, il faut une moto, sans quoi se déplacer devient très fastidieux, car il faut constamment faire affaire avec des tours ou des taxis. D’ailleurs, le pays est la destination deux roues de l’Asie du Sud-Est: un grand nombre de touristes le parcour du nord au sud ou vice-versa sur de vielles machines achetées pour des sommes dérisoires et transféré de propriétaire en propriétaire sans encombres grâce à l’absence de bureaucratie en ce qui concerne l’achat de véhicules au Vietnam. Mon plan était donc de lentement mais sûrement introduire mon compagnon de voyage aux joies de la moto. En nous rendant aux dunes, j’ai vu une longueur de route déserte menant vers un cul-de-sac et là, j’ai donné un cours rudimentaire sur le maniement de motocyclettes à Yves-Étienne qui très bientôt se retrouva à faire des longueur de piste, le grand sourire aux lèvres.
Le plan étant encore d’aller aux dunes, j’ai repris les commandes du véhicule, mais après avoir conduit plus d’une demi-heure sur une route côtière tout de même belle, nous avons jetté l’éponge et sommes retournés vers Mui Ne. Sur le retour, nous avons réalisé que les collines de sable qui bordaient la route pouvaient être en fait les dunes que nous cherchions alors après avoir laissé la moto sur l’accotement, nous sommes partis explorer et effectivement, après cinq minutes de marche, nous étions au milieu d’un minuscule Sahara. Une demi-heure plus tard, les pantalons et les chaussures pleines de sable, nous sommes retournés à notre auberge. Pendant que je travaillais, Yves-Étienne a fait la connaissance de nos compagnons de dortoir et bientôt, nous sommes tous partis manger ensemble. Comme la majeure partie d’entre nous voyagait depuis plusieurs mois (ce qui semble êre la norme dans ce coin du monde), lors du repas, la discussion tourna vite à quel met nous manquait le plus et à l’unanimité ce fut le vin (et le fromage). Or, il s’adonnait que j’avait demandé à mon ami de me rammener une bonne bouteille du Canada. Nous l’avons donc partagé avec le groupe de la soirée, non sans au préalable acheter du vin Vietnamiens (qui s’avéra être plutôt correct), car une bouteille pour cinq, c’est peu. Ceci fait, nous avons poursuivis la soirée au même bar que la veille, un endroit où normalement je n’irai jamais au Canada, car trop luxueux, mais vu que l’alcool au Vietnam est plus qu’abordable, je pouvais certainement me le permettre. Quand même, les whiskys ne sont pas donnés. D’ailleurs, j’en ai acheté une bouteille à l’aéroport, mais comme ce n’est pas un brevage qui fait l’unanimité, les occasions d’en boire sont rares.
Notre destination suivante devait être Nah Trang, mais après avoir discuté avec bon nombre de voyageurs qui en revenaient, c’était un Mui Ne plus gros avec plus de Russes. Il nous fallait un plan B et selon plusieurs, Da Lat valait la peine que l’on s’y arrête. Encore de l’autobus, cette fois-ci directement dans les terres vers les hauteurs du Vietnam. Dommage, j’aurais aimé explorer un peu plus Mui Ne. Le village notamment, qui semblait très charmant et où il paraît se trouvait la plus grosse usine de sauce à poisson du pays.
Photos: Yves-Étienne Landry