Almaty, Kazakhstan: vente de la Golf

Enfin à Almaty

De retour à Almaty. Tant mieux, car la dernière fois nous avais un peu laissée sur notre faim. Malheureusement, l’automne était bien entamé et depuis notre dernière visite, il s’était perdu plusieurs de degrés de thermomètre. De plus, nous n’allions avoir que peu de temps pour faire les touristes, car il fallait vendre la voiture rapidement et quitter pour l’Ouzbékistan, car notre visa pour ce dernier avait déjà débuté. Oui, nous aurions pu vendre le véhicule à Bishkek, mais un propriétaire de garage rencontré lors de notre première visite nous avait indiqué un prix de vente aussi élevé que 3000$. Il n’en était évidemment pas ainsi. Si la voiture avait été plaquée Kazakhstan, ce chiffre aurait été réaliste, mais en raison de taxes d’importation absolument exorbitantes imposées par la zone douanière commune avec la Russie, il fallait revoir nos attentes à la baisse, car la Golf allait devoir être vendue pour pièces. Ceci dit, il est fort probable que son prochain propriétaire la remette en circulation de manière illégale, perspective qui me plaît malgré tout. Pourquoi gaspiller un véhicule encore fonctionnel?

Premier arrêt donc, le garage dont le propriétaire nous avait proposé un prix. Malheureusement, ce dernier n’est pas présent. Son personnel nous redirige vers un marché de pièces automobiles non loin. Arrivés-là, l’endroit est absolument immense et tout fait de conteneurs comme à Bishek. Rapidement, en faisant le tour des garages, nous parvenons à intéresser quelques personnes, mais le prix tourne en dessous du 1000$US. Histoire de ne pas me mettre dans la merde avec la zone douanière, je leur demande aussi s’ils seront en mesure de me fournir un document attestant que la voiture sera utilisée pour pièces, ce qui en rebute plus d’un. Voulant tenter d’autres endroits, je prends les numéros en note (en fait, on se connecte du WhatsApp) et j’indique aux acheteurs que je reviendrai lundi.

En Asie Centrale, tout se fait par l’entremise de marchés et la vente de véhicules de particulier à particuliers n’y fait pas exception. Chaque samedi et dimanche, des milliers de vendeurs et d’acheteurs se retrouvent une vingtaine de kilomètres à l’extérieur d’Almaty à Kaskelen pour échanger des voiture d’occasion. Nous allions donc y tenter notre chance. Bien sûr, la Golf n’était pas officiellement là en qualité de véhicule usagé prêt à rouler, mais nous pensions avoir de bonnes chances de tomber sur quelqu’un en mesure de lui trouver une deuxième vie. J’ai donc demandé au personnel de notre auberge de m’écrire un signe indiquant: À vendre pour pièces, 1500$. Puis, nous sommes partis pour le marché. Rendus après une heure de traffic monstre (vivement le mode sac à dos…) nous nous sommes posté dans un coin du marché et rapidement, les gens se sont mis à affluer. Les Kazakhes flairent l’aubaine, une Golf normalement évaluée à 3000$ pour le tiers du prix, il devaient y avoir moyen de la mettre en circulation. Autour de la voiture, les gens appellaient, posaient des questions, nous passaient à Audrey et moi de leurs proches qui parlent anglais, mais la situation est restée la même. Comme la veille, les offres tournaient autour de 1000$ et la situation douanière du véhicule et les documents nécessaires compliquait vraiment les choses. Un peu déçus par l’expérience, nous avons tout de même récolté de nombreux numéros. Histoire de mettre les choses au clair, nous nous rendrons demain à l’aéroport voir la douane pour leur demander quel type de papier il nous faut pour vendre la voiture de manière propre et légale.

Acheteurs intéressés par la Golf au marché automobile

En rentrant au Kirghizistan, pays faisant lui aussi partie de la même zone douanière, la voiture a été enregistrée sous mon nom et l’on m’a remis un permis lui permettant de rester sur le territoire jusqu’à un an. Après coup, si le véhicule n’est toujours pas parti, il sera considéré comme importé et son propriétaire, en l’occurrence moi, devra payer les taxes d’importation. Pour la Golf, vu qu’elle est vielle, elles s’élèvent à … plus de 4000$US. À ce prix là, il est évident que personne ne veut l’acheter de manière légale. Rendus à l’aéroport donc, nous nous dirigeons vers le bureau d’aide de la douane et rencontrons un officier plutôt amical et avec un anglais élémentaire mais suffisant. Pour les besoins de la chose, nous avons changé l’histoire: la Golf n’est plus à vendre, son moteur a explosé et nous voulons la laisser au Kazakhstan car elle coûtera trop cher à réparer. Celui-ci fait quelques appels et nous dit revenir le voir dans une heure avec les documents d’importation. Après un repas de cafétéria, nous sommes de nouveau de retour à ses côtés. Sa réponse n’est pas très plaisante: pas moyen de vendre le véhicule pour pièces, il faut l’amener au bureau central de la douane où ce dernier sera détruit à nos frais.

Son message officiel aussitôt passé, il nous suggère de tout simplement la laisser à un garagiste et se propose même de nous l’acheter. Selon lui, la taxe d’exportation expire après cinq années. Il part ensuite vérifier si notre véhicule est bel et bien dans le système et nous confirmera une heure plus tard par téléphone qu’il a été fiché. Me voilà avec deux options: payer pour faire détruire la Golf ou la vendre pour pièces environ 1000$ et risquer d’avoir à payer une énorme taxe d’importation lorsque je reviendrai dans la zone douanière dans les 5, 10 prochaines années ou même à vie. Choix difficile, mais finalement j’opterai pour la deuxième option. La voiture a été enregistrée sous mon passeport Canadien, mais possédant un passport français, cela me permettra probablement d’éviter la taxe lorsque je reviendrai. Avant de contacter nos acheteurs, il nous restait peut-être une alternative: la casse. Peut-être seraient-ils en mesure de décomissionner la voiture sans que je perde mon investissement?

Après trois tentatives infructueuses de nous rendre à une adresse de casse auto sur Google Maps (très peu fiable en Asie Centrale), nous arrivons finalement à une. Leur réponse est catégorique: seulement des véhicules kazakhes. Bon, c’est décidé, la Golf sera vendue illégalement. D’ailleurs, tout au long de la journée, j’étais en conversation avec un acheteur rencontré au marché de Kaskelen vraiment intéressé par le véhicule. Son prix est aussi plus élevée que la moyenne: 1150$. En soirée, j’aurais été partant pour aller le rencontrer sur le champ, mais Audrey est allée mettre son holà: se rendre de nuit à 20 kilomètres hors de la ville pour aller vendre une voiture à des inconnus qui s’étaient quand même montrés un peu louches et insistants la veille, c’était risqué. Le rendez-vous a donc été convenu à 8h00 pour le lendemain et nous allions prendre nos précautions: la vente allait se faire devant un café, nous n’allions pas avoir nos passeports sur nous et je remettrai l’argent à Audrey avant d’aller chez l’acheteur porter la Golf.

Que de tristesse…

Le réveil s’est donc fait à 6h00 pour être à temps au point de rendez-vous. Naturellement, l’acheteur s’est pointé avec 1h30 de retard et l’entente s’est avérée un peu plus compliquée que prévue. Pour déclarer la vente au gouvernement français (chose que j’allais bien sûr faire dans les règles), il me fallait son identité. Comme ce dernier comptait remettre la voiture en circulation de manière détournée, il était évidemment réticent à me la donner. Éventuellement, je suis parvenu à convaincre que la France n’allais jamais échanger ce genre d’information avec le Kazakhstan et ce dernier m’a remis une énorme liasse de billets (3600000 tengues en coupures de 5000). La vente était donc conclue. Comme il fallait que je conduise la voiture jusqu’à chez lui, je suis allé remettre le montant à Audrey qui allait m’attendre dans un café non-loin avant d’amener la Golf à sa nouvelle maison.

Le nouveau propriétaire de la Golf

C’était certes un peu triste de nous séparer d’un véhicule dans lequel nous avions vécu tant d’aventures, mais aussi un soulagement de ne plus avoir à porter ce fardeau administratif et mécanique. Aussitôt revenus à l’auberge, nous avons réservés nos billets d’avion pour Tashkent en Ouzbékistan, fait une longue sieste, déclaré la vente au gouvernement français, puis sommes sortis de l’auberge pour aller nous balader une dernière fois dans Almaty.

Bishkek, Kirghizistan – (Kordai) – Almaty, Kazakhstan: le passage de frontière le plus long

  • Date: 18 octobre
  • Départ: 13h30
  • Arrivée: 6h00 le lendemain
  • Route: excellente
  • Température: pluie
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Levés tôt pour aller chercher notre visa ouzbèke à l’ambassade, nous étions à l’heure pour son ouverture (10h à 13h). Quelques allé-retours pour aller faire imprimer des documents, faire des photos et payer le visa et nous avions nos passeports en main avec un beau visa ouzbèke en plus (on l’a tout de même payé cher). Après un bon repas de cafétéria, nous sommes finalement sortis de Bishkek direction frontière kazakhe. Arrivés-là en peu de temps, nous avons constaté avec étonnement que la file était très longue et qu’elle n’avançait à toute fin pratique pas du tout. Curieux, le passage du Kazakhstan vers le Kirghizistan avait été si expéditif… Repérant sur la carte un poste-frontière secondaire, nous décidons d’y tenter notre chance. Vu qu’il n’est pas situé sur un axe majeur, peut-être sera-t-il moins achalandé? Et non, même énorme file et ça n’avance toujours pas. Bon, il faudra prendre notre mal en patience. Audrey avait lu dans les nouvelles qu’il y avait eu des frictions récentes en les gouvernements kazakhes et kirghizes: c’était probablement l’explication.

Au total, il nous aura fallu 10 heures pour passer le côté kirghize de la frontière, battant par le fait même notre record établi en l’Ukraine et la Russie. Finalement arrivés du côté kazakhe, le personnel se tournait effectivement les pouces et laissait les voitures entrer au compte-goutte. Il était maintenant passé minuit et de toute évidence, notre nuit était foutue, car il allait nous falloir un autre trois heures pour atteindre Almaty. Qu’importe, notre calvaire d’attente était maintenant terminé et nous allions passer rapidement au travers du processus frontalier.

 

Comment assister au lancement d’une fusée à Baïkonour (gratuitement)

English version

Durant mon récent séjour au Kazakhstan, j’ai entrepris d’aller assister à un lancement de fusée depuis le cosmodrome Baïkonour. Vu que mes recherches sur le web n’avaient rien donné de concluant en frais d’information sur comme m’y prendre à la dernière minute et sans trop dépenser, j’ai décidé d’écrire ce petit guide pratique. Il est entièrement basé sur l’expérience personnelle acquise lors de la planification de l’aventure,  sur le terrain et au moment du décollage.

Donc il y a en gros quatre manières d’assister au lancement d’une fusée à Baïkonour:

  1. Depuis l’extérieur du cosmodrome
  2. Avec une agence de tourisme accréditée à vous emmener à l’intérieur du cosmodrome
  3. En donnant un pot-de-vin au personnel de sécurité russe
  4. En entrant par effraction

Option 1 : la manière légale et gratuite (depuis l’extérieur)

Mes recherches concernant cette option n’avaient pas donné d’information utile, d’où la rédaction de cet article. J’espère qu’il aidera de futurs voyageurs à assister au fascinant spectacle qu’est le lancement d’une fusée dans l’espace. En résumé, même depuis l’extérieur du cosmodrome à près de 27 kilomètres de la plateforme, l’expérience reste des plus impressionnante et vaut largement tout le tracas de se rendre à Baïkonour par la route.

Selon moi, le meilleur point d’observation se situe sur l’autoroute à 18 kilomètres à l’est de Toretam. C’est l’endroit accessible le plus près du Départ de Garagin, la plateforme d’où sont lancées les fusées Soyouz en direction de la Station Spatiale Internationale. Il est aussi orienté parallèlement à la trajectoire de la fusée. En plus, c’est un endroit facile d’accès en voiture et un bon site de camping pour la nuit.

Point violet: Départ de Gagarin
Point vert: point d’observation

Les lancements de Soyouz (et probablement tous les lancements depuis Baïkonour) décollent tous puis orientent leur trajectoire vers le nord-est pour deux raisons. Premièrement, la SSI orbite la terre dans cette direction et deuxièmement, si quelque chose se passe mal durant le lancement, la fusée et/ou ses débris tomberont en territoire kazakhe et/ou en Sibérie, deux zones très peu populeuses et sous contrôle russe.

Option 2 : l’agence de tourisme

Plusieurs agences de tourismes sont accréditées par Roscosmos (l’agence spatiale russe) pour amener des touristes à l’intérieur du cosmodrome sur la plateforme d’observation à 3 kilomètres du lancement. Cette option est certainement la plus fiable et la plus sécuritaire, mais c’est aussi la plus cher (plusieurs centaines d’euros) et doit être réservée des mois à l’avance.

Option 3 : le pot-de-vin

Voir l’histoire détaillée ici

Selon mes recherches sur le terrain, payer le personnel de sécurité coûtera environ 13000 roubles russes par voyageur. À savoir si ce montant vous laissera passer à l’intérieur du cosmodrome ou vous jettera dans la gueule du loup, c’est une question à laquelle je ne peux pas répondre, car j’ai été contraint de l’abandonner à la toute dernière minute. Vos meilleures chances d’y parvenir est d’aller discuter avec les chauffeurs de taxis de Toretam, la ville kazakhe voisine au cosmodrome. Inutile de spécifier que cette technique comporte ses risques.

Option 4 : entrer par effraction

Le cosmodrome est localisé sur une grande étendue de steppes au milieu du Kazakhstan et à en juger par sa taille, je doute qu’il soit clôturé. Depuis la route jusqu’au Départ de Gagarin, la plateforme d’où partent les vols vers la SSI, il faut compter à peu près 27 kilomètres. Cependant, je suis certain que les Russes ont installé des dispositifs de surveillance pour sécuriser le site. Caméras thermiques, radars, patrouilles, etc. tout y est probablement pour au moins s’assurer qu’aucun cheval ni chameau n’entre sur le site (et force l’annulation d’un lancement); il existe certainement une manière de détecter tout être vivant se trouvant à l’intérieur du périmètre du cosmodrome.

Pour ma part, je ne voudrais surtout par me faire intercepter par les forces de sécurité. En plus d’être entré par effraction dans le cosmodrome, vous seriez aussi entré en territoire russe. Les risques sont énormes.

How to watch a rocket launch from Baikonur (for free)

Version française

On my recent trip to Kazakhstan, I endeavored to go watch a rocket launch from the Baikonur cosmodrome. As I scoured the web on how to go about it on short notice and without spending too much, I could not find any usable information so I decided to put together this little field guide for travelers finding themselves in a similar situation. It’s all based on my experience planning the adventure, finding myself on the ground there and witnessing the actual launch.

So there are basically four ways to watch a rocket launch from Baikonur:

  1. From outside the cosmodrome
  2. With a tour agency that has the required authorizations to take you into the cosmodrome
  3. By bribing the Russian security personnel to let you in the cosmodrome
  4. By trespassing

Option 1 : the legal and cheap way (from outside)

Researching this option did not lead to any usable information, hence this article which I hope will be useful to future travelers wanting to observe the amazing spectacle that is a rocket launching into space. To put is shortly and as I got to witness it, even from outside the cosmodrome some 27 kilometers away from the pad, it is still a marvelous experience and well worth all the trouble to get to Baikonur by road.

In my opinion, the best view point is located on the highway some 18 kilometers east of Toretam. Not only is the closest accessible location from Gagarin’s Start, the pad from which Soyuz rockets launch to the International Space Station, it is also oriented parallel to the rocket’s course. Moreover, this suggested location is easily accessed with a car and also a nice camping spot for the night.

Purple dot: Gagarin’s Start
Green dot: viewpoint

Soyuz launches (and probably all launches from Baikonur) all take off and then veer to the north-east for two reasons. The first being that the ISS orbits more or less in this direction and the second it that should something go wrong with the launch, the rocket or debris fallout will happen over the middle or Kazakhstan and Siberia, two areas very sparsely inhabited and under Russia’s control.

Option 2 : the tour agency

Several tour agencies hold the required authorization by Roscosmos (the Russian space agency) to bring tourists into the cosmodrome to watch a launch from the viewing platform, some 3 kilometers away from the launch pad. This options sure is the most reliable and safe way to watch a rocket fly into space, but it’s also the most expensive (you’re looking at several hundred euros…) and requires you to secure your ticket months in advance.

Option 3 : the bribe

Read the detailed story here (in French)

According to my field research, bribing the guards costs about 13 000 Russian rubles per person. Whether this will get you in the cosmodrome or not I can’t tell, because I had to back down at the very last minute. Should want to exercise that option, your best bet is to ask the taxi drivers in Toretam, the Kazakh town next to the cosmodrome. Needless to say, it comes with some risks…

Option 4 : trespassing

The cosmodrome is located in a very large swath of steppes in the middle of Kazakhstan and judging by its size, I doubt they’ve had the whole zone fenced off. From the road to Gagarin’s Start, the pad where flights to the ISS usually launch, it’s about 27 kilometers. However, I am certain that the Russians have some sort of surveillance equipment set up to secure the site. Thermal cameras, radars, patrols, it’s probably all there and given the amount of camels and horses roaming the landscape (you would want one to run into the launch pad with the countdown started), they must have a way to detect and deter all living things entering the perimeter.

I for one would want to get caught by the security forces there. On top of trespassing on the cosmodrome, you would also be entering Russian territory illegally. Attempt at your own risk.

Camp dans la steppe – Bishkek, Kirghizstan

  • Date: 22 septembre
  • Départ: 09h30
  • Arrivée: 20h30
  • Température: soleil
  • Route: autoroute d’excellente qualité puis route de qualité moyenne passé la frontière
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Après une courte nuit et un déjeuner de champion, nous avons repris la route de bonne heure. Étant donné tout le progrès que nous avions fait la veille, il était fort probable que nous arrivions à notre objectif à une heure raisonnable. Tout ceci contingent au degré de facilité du passage de frontière bien certainement.

Le seul petit accrochage de la journée, une arrestation par la police. Audrey s’y était frotté entre Astana et Almaty, c’était donc mon tour. Les routes Kazakhes sont parsemées de ces espèces de trappes où la vitesse passe de 110 à 40 km/h sur l’espace de 200 mètres et ce sans raison apparente. Est-ce un moyen de contrôler le niveau d’attention des conducteurs? On n’en sait rien, seulement que pour avoir passé la zone à 60 km/h, l’amende est de 200$US. Un montant exorbitant, même pour le Canada et donc probablement un pot-de-vin.

Arrêté sur le bord de la route donc, un capitaine de police plutôt courtois m’a sommé de le suivre à son véhicule où il a commencé à gribouiller sur un papier et me demander la somme indiquée. Évidemment, il ne faut pas céder. Après l’avoir informé que je n’avais pas ce montant sur moi (ce qui était faux), je me suis mis à l’encenser de commentaires flatteurs sur son pays et l’ai supplié à maintes reprises d’être clément. Le tout uniquement en français bien sûr car “désemparé” par la situation, j’avais “perdu” tout mon anglais et mon petit peu de russe. Après 15 minutes, le capitaine m’a finalement laissé partir sans rien payer. S’il avait tenu le morceau, j’aurais passé à la seconde étape du stratagème: pas d’amendes sans papier officiel l’attestant et surtout pas d’amende payée comptant sur le bord de la route.

 

Le reste du trajet s’est déroulé dans encombres. Surtout le passage de frontière, qui en une trentaine de minutes était bouclé. Le Kazakhstan et le Kirghizistan semblent être en bon termes, cela aide certainement. Une fois entré dans le nouveau pays, l’autoroute a disparue pour laisser place à une large chaussée traversant village après village et sporadiquement obstruée par des troupeaux de vaches. Bordant la route, les installations et maisons avaient prit un cran de décrépitude supplémentaire. Le Kirghizistan ne disposant pas des réserves pétrolières de son voisin du nord, il tire évidemment moins bien son épingle du jeu économique.

Du trafic routier…

La conduite au Kazakhstan se comparait à celle de l’Europe, mais ici au Kirghizistan, c’est tiers-mondiste. Manœuvres douteuses, vitesses, véhicules roulant tout feux éteints en pleine nuit, trois de large dans deux voies, vaches, humains, il faut être vigilant. D’autant plus que même si l’assurance automobile est obligatoire depuis 2016, personne n’en a et nous non plus d’ailleurs. Audrey, maintenant habituée des conditions routières difficiles, a négocié le tout comme une championne et nous a mené à destination assez tôt dans la soirée pour que nous puissions aller déguster une bière bien méritée dans un bar occidentalisé de la ville puis prendre une marche pour faire passer le tout. Ah oui, fait important, les Kirghizes ont eux aussi, des cafétérias.

La place centrale de Bishkek (Ala-Too) est couverte d’un énorme drapeau lumineux du pays.