Bratislava, Slovakie

Vu la proximité de Bratislava, capitale de la Slovaquie avec Brno, pourquoi ne pas aller y faire un petit tour ? En plus, elle allait être une meilleure base de départ potentielle pour un éventuel retour vers le Canada.

Le Danube à Bratislava
Sur le Danube

Ce qui est magnifique avec l’Europe, c’est qu’en un petit deux heures de train, on est dans un autre pays, dans d’autres paysages et dans une autre culture. En fait, Tchèques et Slovaques sont cousins et formaient autrefois le même pays (l’ancienne Tchécoslovaquie). Suite à un divorce qui s’est apparemment très bien passé (ce qui est tout à fait inusité dans le domaine des mouvements d’indépendance), les deux cultures sont allées habiter leur propre contrée. Les deux langues sont très proches; ça s’entend et se lit. Les Tchèques ne comprennent par contre pas les Slovaques. Toutefois, l’inverse n’est pas vrai. La Slovaquie, plus petit pays, voit son environnement médiatique envahi de contenu tchèque et de blockbuster hollywoodiens traduits dans cette langue.  Ainsi, les Slovaques sont exposés à la langue de leur cousin et non le contraire. Un peu comme nous et les Français, quoi que nos deux dialectes restent tout à fait mutuellement intelligibles.

Audrey sur le chateau de Bratislava

Conséquemment à cette homogénéité relative, on est pas trop dépaysé quand on atterrit en Slovaquie depuis la Tchéquie. Les gens, l’architecture et les référents y sont relativement semblables. Bratislava, reste quand même plus austère dans son apparence et l’on se rend bien compte qu’avant l’indépendance, elle était une capitale de rang provincial. Prague lui volait certainement la vedette. Malgré tout elle est construite et urbanisée comme ses semblables. Une vielle ville surplombée d’un chateau, de beaux points de vue, de la verdure et pleins d’endroits intéressants dans lesquels se balader.

Vue de la vielle ville de Bratislava

Panorama de Bratislava

Vue de la vielle vielle de Bratislava

Deux jours suffisent à explorer cette capitale. Si l’on se lance dans le culturel et le muséal, cela peut bien certainement être un peu plus long. En dégustant des vins slovaques (excellents soit dit en passant), je me suis perdu un peu dans l’exploration de la cartographie du pays pour me rendre compte qu’en fait la Slovaquie était pleine de relief. J’ai partagé l’observation avec Audrey et notre réaction commune a été de nous imaginer nous promenant parmi ces collines pour aller voir les pittoresques villages qui les habitent.

Ce sera pour une autre fois.

Tramway et chateau la nuit à Bratislava

Vers une autre destination
On quitte pour une autre destination. Tant mieux car la météo commençait à se dégrader.

Brno, République tchèque

Centre-ville de Brno
Dans le centre

Tant qu’à être en Tchéquie, pourquoi ne pas visiter une autre de ses villes ? On aurait bien aimé voir la campagne, mais le temps de l’année s’y prêtait moins.

La République n’est pas un si grand pays, alors en un peu plus de 2h de train nous étions de l’autre côté du pays et arrivés à Brno. Nos affaires déposées, on a mis nos sacs à dos de jours puis sommes partis nous balader.

Brno est la deuxième ville en importance du pays, quoique beaucoup moins populeuse que Prague. Elle s’est urbanisée de manière pas mal similaire, c’est à dire une vielle ville, surplombée d’un impressionnant château avec une banlieue plus moderne d’héritage communiste mais truffée d’espaces verts.

Le tartare de boeuf est un met populaire en Tchéquie. Cela tombait bien, car c’est un plat que j’apprécie particulièrement. Par contre, manger un tel met dans un restaurant reste une expérience un peu hasardeuse et comme de fait, j’avais encore le système digestif un peu perturbé par mon précédent repas de tartare à Prague. Quand on a un peu la nausée, on semble avoir le dégoût pour certaines choses et le goût pour d’autres. Ce soir là. En passant par un BBQ Coréen justement, l’envie d’en manger pour souper m’a prise.

Même si ce n’est pas encore le temps des marchés de Noël (mais il approchait, comme en témoignaient les cabanes rouges en train de pousser sur les places), nous avons eu la chance de croiser de nombreux marchés de nourriture extérieurs ou l’on servait des mets et breuvages locaux. Certaines choses que l’on nous vend comme des traditions ne semblent parfois que des prétextes pour vendre des bricoles (pensez aux queues de Castor). Ici pourtant, le vin chaud coule à flot, les saucisses sont hautement populaires et sur l’heure du midi, c’est 1 voir 2 pintes de bière.

Marché tchèque à Brno Marché tchèque à Brno

Villa TugendhatLe lendemain, plus de promenade, mais aussi tentative de visite de la Villa Tugendhat une demeure bâtie à la fin des années 1920 par un architecte allemand de renom (Mies van der Rohe) qui plus tard dirigera la fameuse école de Bauhaus. Le bâtiment a beau être centenaire, tout dans sa conception reste d’actualité. On reconnait dans ses espaces et ses formes plus principes encore en application à ce jour. À notre grande déception, il aura fallu réserver pour la visiter … il y a 3 mois. On s’est contentés de l’admirer de l’extérieur.

En soirée, petite grimpade jusqu’au château pour profiter la vue puis redescente vers la vielle ville pour manger et s’installer dans un bar.

Nous n’avions qu’un court 2 jours à Brno. C’était d’ailleurs suffisant pour en faire l’exploration. Demain, direction Bratislava en Slovakie.

Prague, République tchèque

 

Après vérification du prix des billets, des contraintes logistiques et de la météo dans toute l’Eurasie, notre choix s’est arrêté sur Prague en République Tchèque.

Prague

Tramway de Prague

Bien que cette capitale soit dans le circuit européen classique, ni moi ni Audrey n’y étions allés jusqu’à maintenant. Malgré un peu de froid et de pluie, la température était plutôt de notre côté tout comme la période de l’année. Nous n’étions pas dans les marchés de Noël et pas non plus dans le chaos estival européen.

Prague Bateau sur la Vitava

Magnifique, décidément européenne mais avec sa propre touche d’originalité, nous y avons même rallongé notre séjour de 4 à 5 nuits. Prague est une ville d’ampleur faite de nombreux quartiers, certains plus classiques, d’autres plus éclectiques. Toutefois, ce qui nous a saisi, c’est l’abondance d’espaces verts et pas des parcs manucurés, de belles étendues d’arbres matures traversées par des sentiers. La ville, spécialement sa banlieue, semble construite à même la forêt.

Autant dire qu’il fait bon s’y promener.

Prague

La vielle ville est sans grande surprise majoritairement occupée par de la boutique de souvenirs et autres restaurants chers (c’est la norme). Elle reste cependant tout à fait impressionnante, surtout depuis ses ponts, qui donnent des coups d’oeils sur l’imposant chateau, les rives du fleuve et d’innombrables bâtiments centenaires. Pour peu qu’on se donne la peine d’en sortir, on est récompensé par de la belle architecture, d’intéressants commerces, de fantastiques restaurants (et bars) et de la verdure. À chaque heure, Audrey s’exclamait devant la beauté de l’endroit (architecture, verdure et restaurants …. c’est son truc).

Prague

Tartare de boeuf
Ce tartare m’a plutôt incommodé

Du nord au sud et d’est en ouest, nous avons donc marché Prague des heures durant pour en découvrir tout ses petits coins. Le soir venu, nous prenions place dans l’un des innombrables bars de la ville (j’en ai jamais vu autant) pour l’apéro et après, le resto en mode bouffe tchèque (de viande, de féculents et sauces). Heureusement que les microbrasseries avec un peu d’originalité sont parvenues à prendre racine dans la culture de la bière tchèque, car la bonne vielle pilsner, on finit par se tanner.

Panorama de Prague Panorama de Prague

Intérieur d’une cathédrale à PragueMis à part une petite visite du chateau, pas de musées ni de ces fameux concerts / opéras. Avoir eu plus de temps, peut-être qu’on aurait dépensé les demies-journées nécessaires. Or, nous étions à Prague pour la ville et les villes se vivent à pied.

Foule dans Prague

Prochaine étape

Toujours à la fin d’un voyage il y a un moment où Audrey et moi regardons les vols de départ à l’aéroport et rêvons de spontanément choisir une destination et s’y envoler. Malheureusement , ceci se ferait en dépit de nos obligations personnelles et professionnelles au Québec. Rallonger ses vacances à la toute dernière minute, ce n’est possiblement donné qu’aux retraités et encore.

Afin d’émuler un brin l’expérience, nous avions choisis de ne pas planifier notre prochaine destination après le Turkménistan et de voir ce qui s’offrait à nous sur le tableau des départs à Istanbul. Dans les faits, notre idée était déjà un peu faite, car cédant à la curiosité, nous avions un peu regardé le genre de destination couvert par l’aéroport.

Le sultanat d’Oman est passé très proche d’être l’élu de notre prochaine aventure mais au retour du Turkménistan, Audrey avait émis la volonté d’aller quelque part ou nous pouvions marcher librement et où la femme n’était pas aussi scrutée. Je la comprends.

Dans un petit coin plus tranquille de l’aéroport, nous avons posés nos sacs, j’ai ouvert mon ordinateur, me suis connecté à internet et nous nous sommes mis au travail. 30 minutes plus tard, les billets étaient achetés et les réservations faites. Il fallait changer d’aéroport, mais ce n’était qu’un tout petit tracas.

Ashgabat, Turkménistan (partie 2)

Yourtes à Darvaza Les Portes de l’enfer de jour

Réveillés de bonne heure, nous nous sommes enfilés un déjeuner rapide pour ensuite reprendre la route vers Ashgabat. Deux arrêts à d’autres cratères (l’un rempli d’eau et l’autre d’un peu de boue) et une tentative infructueuse de trouver un ami de Voldymyr pour qu’il nous présente ses faucons de chasse ont fait que l’on est arrivé quand même tard en ville. À peine de le temps de faire le plein de souvenirs et l’on nous reconduisant à notre hôtel. Nous avions un petit deux heures avant de rejoindre notre guide au restaurant. Cette fois-ci, pas de chauffeur, nous tenions à nous y rendre à pied. Un peu à reculons, elle a acquiescé à notre demande (Ashgabat est truffée de caméra de toute manière, alors les touristes peuvent s’y promener seuls).

Un faucon

Il n’y paraît par sur la carte, mais la ville est absolument immense. Malgré un départ hâtif, il nous a fallu terminer le trajet en taxi pour être à l’heure. Le repas a été fort agréable et bien arrosé, notre guide partageant en fascinants détails sa vie au Turkménistan et ses quelques tentatives infructueuses de quitter le pays pour s’établir ailleurs. Le retour, nous sommes parvenus à le couvrir à pied sans trop de problème vu que nous n’avions plus de contrainte temporelle.

J’aurais adoré rester une ou deux journées de plus ici pour explorer la ville un peu plus en autonomie. Or, notre vol de retour vers Istanbul quittait vers 4h du matin. Voldymyr est passé nous prendre à notre hôtel après une petite sieste d’une heure pour aller nous conduire à l’aéroport en forme d’aigle. Demain matin, il reprenait son travail de technicien à l’usine d’embouteillage d’eau. Les adieux furent sincères et accompagnés d’un généreux pourboire pour nous deux accompagnateurs qui, il faut le dire, ont fait un excellent travail.

Ici se termine donc une aventure débutée en 2017. Le Turkménistan, dernier pays de l’Asie Centrale et non le moindre était maintenant visité. Dans certains aspects tout à fait particulier, il était néanmoins tout à fait asie-centralesque (pour reprendre les mots de Audrey); sa visite, une expérience inoubliable aura été ponctuée de moments de nostalgie ou nous nous remémorions nos nombreuses journées passées dans cette région de l’autre bout du monde, unique, riche et fascinante.

Je m’attendais en quelque sorte à une expérience analogue à la Corée du Nord. Les effigies du président à tout va et l’omniprésence de la propagande n’ont pas manqués de nous rappeler le régime politique dans lequel nous nous trouvions, mais au delà de ça, la société turkmène peut se vanter d’être bien plus accueillante. Au lieu de monuments et de musées à saveur belliqueuse et rancunière, tout est toujours dans le positif. Le Turkménistan veut être votre ami. Pourquoi ne s’ouvre-t-il pas davantage au monde dans ce cas ? C’est peut-être là qu’on tombe réellement dans les dessous plus sombre de la dictature: les élites veulent garder le pouvoir.

Audrey dans le désert