Rangoun avait peut-être un air étonnamment moderne, aussitôt sorti du périmètre urbain, les blocs appartements ont été remplacés par des huttes de bambou au milieux de champs de petite paysannerie, rappelant que le Myanmar est en fait un pays en voie de development (et que les gouvernements autocratiques ont souvent la tendance à sur-développer les villes). Une fois rendus à Mandalay dans le milieu du pays, la ville moderne avait définitivement repris terrain. Jadis la capitale du Myanmar, elle était toute construite sur un plan carré s’articulant autour de l’immense enceinte du palais royal, qui je n’exagère même pas devait bien faire 2,5 kilomètres de côté.
Malheureusement pour Audrey, le poulet que nous avions mangé le soir de notre arrivé avait probablement été contaminé. Nous qui croyions le Myanmar propre et hygiénique. Par rapport à l’Inde, c’était sans conteste une nette amélioration, mais nous l’apprendrons plus tard, c’était quand même le pays d’Asie du Sud-Est où les empoisonnements alimentaires étaient les plus fréquents. Cette journée là, je suis donc partis seul à l’aventure en direction la colline de Mandalay et le tas de temples et de pagodes qui l’entourent. En longeant les douves du palais, il m’a fallu faire une petite pause dans ma marche pour venir en aide à un motocycliste s’étant fait couper par un autre et ayant chuté; de bonnes éraflures, c’était tout, mais ça l’a demandé un peu de nettoyage et de bandage. Arrivé au pied de la colline, j’ai profité du soleil tombant pour admirer tout le barda religieux qui s’y trouvait puis me suis enligné vers l’ascension. Ascension, je dis, mais la colline doit faire au maximum 100 mètres de haut et offre de nombreux escaliers. Un chauffeur de taxi en quête de clients m’a d’ailleurs informé qu’il fallait un difficile 45 minutes pour la grimper. Il faut croire que le sourire que je lui ai lancé en pointant mes biceps suite à ses propos a voulu tout dire, car il m’a ensuite gentiment indiqué le point de départ de l’escalier le plus proche. 45 minutes! pfff… C’était même une marche agréable, car l’escalier passait au travers de nombreux temples. Malheureusement pour moi, les nuages faisaient obstruction au coucher de soleil ce soir là, le panorama du sommet n’a été qu’ordinaire, mais j’ai tout de même pu apprécier la quantité ahurissante de pagodes parsemant la ville et ses alentours.
Heureusement, Audrey était suffisamment remise le lendemain. pour que nous puissions louer des vélos afin de pédaler jusqu’au pont d’U-Bein, le plus long pont en teck au monde. Pour nous y rendre et pour revenir, il a fallu un bon 4 heures de pédalage sur des vélos de merde par une chaleur brutale. Voilà qui justifiait pourquoi nous étions en basse saison touristique. De retour en ville, nous avons pénétré dans l’enceinte du palais pour découvrir que les lieux étaient occupés par des installations militaires et qu’en tant qu’étranger, nous n’avions accès qu’au bâtiments du palais avec interdiction formelle ne nous en éloigner.
Une fois sortis, j’ai ramené Audrey au même temple visité la veille, puis à un autre non-loin qui m’avait tapé dans l’oeil. Tout d’or et de miroiteries, les édifices religieux birmans sont largement décorés, pour ne pas dire kitschs par endroits. Immanquablement dans les plus importants, on y trouvera de multiples boutiques de souvenirs destinés au visiteurs du pays même y l’atmosphère y sera tout sauf solennelle et posée, le tout prenant des airs de par d’attraction (ou Disney-temple).
Trop fatigués pour gravir la colline, nous avons pris le chemin du retour et regagné l’environnement climatisé de notre hôtel, ne ressortant que pour aller nous régaler de BBQ dans un restaurant non-loin. Il y avait quand même bonne ambiance à Mandalay; tout aussi belle et intéressante que Rangoun, mais à plus petite échelle.