Mer d’Aral – Aralsk, Kazakhstan

  • Date: 15 septembre
  • Départ: 11h00
  • Arrivée: 14h30
  • Température: soleil
  • Route: piste de sable et de terre
Distance: 30km (cliquez pour plus de détails)

Encore une petite journée en hors route. Au lieu de revenir sur nos pas, nous avons décidé de boucler la boucle et de monter vers Aral par la route sableuse que l’on avait initialement tenté d’emprunter. Sven et sa copine gagnaient en confiance pour affronter les situations hors route à deux sur la moto et la Golf s’était montrée largement à la hauteur jusqu’à maintenant. Cependant, quelques kilomètres après le départ, le moteur s’est soudainement mis à émettre un bruit aigu dont la fréquence dépendait du régime. Bon, un autre problème, probablement une poulie qui était en voie de rendre l’âme. Tout le sable que le moteur s’était mangé dans les derniers jours avait probablement précipité le problème.

La tête dans le capot, il a fallu à moi et Aurélien un petit moment pour nous faire une idée du problème. La courroie d’arbre à cames était abîmée et le son provenait de cet endroit, c’était donc un roulement à billes dans la région. Encore à 20 kilomètres de la ville, nous avons décidé de poursuivre tout en gardant le moteur à bas régime pour ménager la pièce défectueuse. Heureusement, la Golf s’est rendue à bon port (vous captez la blague? Il y avait un port à Aralsk, il n’y en a plus car la mer s’est retirée…) Tomber en panne dans un tel endroit nous aurait valu de belles emmerdes.

Après avoir fait un arrêt bouffe dans un resto de la ville et s’être fait payé des bières par un Kazakhe en visite lui-aussi, nous nous sommes rendus dans un garage en compagnie d’Aurélien. Sven avait des courses à faire alors il allait nous rejoindre plus tard, mais de toute manière, il quittait ce soir pour Almaty. La Golf avait à ce moment deux soucis, un étrier de frein auquel il manquait un boulon et un roulement dans le moteur qui était en voie de rendre l’âme. Le premier mécanicien visité nous a confié ne pouvoir rien faire pour notre ennui de moteur. Lorsque questionné sur la possibilité de nous rendre jusqu’à Kyzylorda, la capitale régionale, il nous a répondu par l’entremise de Google Translate qui pour une fois semblait avoir compris le contexte de la conversation : “You won’t make it.”

Dans le deuxième garage, j’ai commencé par leur montrer le problème de frein pour voir ce qu’il allait en faire et au moins régler celui-là si nous allions tout de même décider de partir contre recommandations. Nous n’allions pas rouler à pleine vitesse sur l’autoroute avec un étrier à moitié attaché, c’était de la sécurité de base. Le mécanicien, un type quand même assez dégourdi, a commencé par cogiter sur la situation et tenté de voir s’il était possible de souder un autre boulon au lieu du boulon original puis de lui scier la tête. Malheureusement, il n’aurait plus été possible de changer les plaquettes par la suite, plutôt handicapant donc. Le principal défi ici est que Volkswagen n’a pas utilisé une pièce standard pour faire tenir l’étrier. Sur une autre voiture, tarauder l’orifice dans le moyeu et utiliser la taille de boulon au dessus aurait sans doute fait l’affaire mais là, le principe de fonctionnement faisait en sorte qu’il fallait reproduire le guide/boulon d’origine. J’ai suggéré de simplement forcer un boulon de suspension dans le trou. Fait d’un métal très dur, il est possible qu’il puisse refaire un filet dans le moyeu plus mou et donner un ancrage solide. Le mécanicien ne voulait rien savoir.

Dans l’atelier d’usinage

Se levant d’un coup, il me demande si j’ai de l’argent sur moi et m’indique de monter dans son véhicule. Cinq minute plus tard, nous arrivons devant le portail d’une maison non loin du garage. En rentrant et en apercevant tout le matériel d’usinage dans le garage du type, je comprend aussitôt qu’il va nous fabriquer un remplacement. Ça c’est de la débrouillardise! 1000 tengues (4$) et dix minutes plus tard, j’avais entre les mains un excellent substitut de la pièce originale. De retour au garage, tout a été remonté sans accrocs. Initialement, j’avais peur que les Kazakhes me bricolent un truc approximatif mais là, c’était une réparation de chef, aussi solide et totalement dans l’esprit de la pièce originale.

La nouvelle pièce usinée (à gauche)

Problème numéro un réglé on passe au problème numéro deux. Là, c’était un peu moins drôle. Après avoir inspecté la voiture à 4 personnes, ils nous ont expliqué (tant bien que mal par l’entremise de Google Translate) que le tensionneur de la courroie d’arbre à cames était bousillé. Lorsque j’ai de nouveau émis la possibilité de rouler jusqu’à Kyzylorda, ils ont tout été unanimes, j’allais tomber en panne bien avant. L’un d’eux à même renchérit que le moteur allait peut même en écoper si la courroie lâchait avec le moteur en fonction. Voilà de bien mauvaises nouvelles.

Comme il se faisait tard, les mécaniciens m’ont proposé de remorquer la voiture jusque dans un lieu sécuritaire pour la nuit et qu’ils allaient tenter de trouver une pièce de remplacement demain. Nous n’avions pas vraiment le choix. La voiture remorquée et sécurisée, nous nous sommes constitués de petits sacs à dos pour une nuit puis le garagiste nous a reconduit au même hôtel qu’Aurélien. Déjà, je sentais que nous allions rester coincés à Aral pour un moment. Ce genre de pièce allait être difficile à trouver c’était certain, de un parce que ce n’est pas quelque chose qui brise souvent, mais aussi parce nous étions à Aral, une petite ville de 30 000 personnes en plein milieu du Kazakhstan.

Chameaux, dromadaires et vaches se promènent en liberté dans Aral …

Une fois nos effets posés à l’hôtel, nous avons accompagné Aurélien à la gare ferroviaire pour investiguer la possibilité pour lui de quêter un trajet dans le poste de conduite d’un train de marchandise. Nos chemins se séparaient à Aral et il devait trouver un moyen de se rendre jusqu’à Aktau pour prendre un avion. Aurélien s’étant rendu jusqu’ici presque exclusivement en stop, il était naturel qu’il n’aille pas d’office acheter un billet de train. Par la suite, shawarma dans un café/disco local puis bières et discussion dans le parc près de la grand-place.

3 Replies to “Mer d’Aral – Aralsk, Kazakhstan”

  1. Des chances et des malchances! Quelle aventure, vous en garderez des souvenirs indélélébiles et des amis pour la vie.
    J’espère que vous n’aurez pas à faire le reste de la route à dos de chameaux……..hahahaha!
    Je vous aime! ?

  2. Que de péripéties et aventures inoubliables!
    J’étais loin de m’imaginer que tu aurais autant d’occasions de “bricoler” avec la voiture…!
    J’espère que la Golf vous accompagnera sur la route de Pamir.

    Martinexx

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