Aralsk, Kazakhstan – Mer d’Aral

  • Date: 14 septembre
  • Départ: 12h00
  • Arrivée: 18h30
  • Température: soleil
  • Route: gravier puis piste de sable et de terre
Distance: 68 km (Cliquez pour plus de détails)

Vous remarquerez que la carte n’est plus tirée de Google Maps, mais plutôt d’OpenStreetMap, car les chemins que nous empruntions n’y sont pas affichés.

Debout à une heure raisonnable, nous avons déjeuné tranquillement en compagnie des chameaux et du paysage puis avons quitté notre camp direction mer d’Aral. Les camps dans la steppe ont définitivement quelque chose de magique. L’air y bon, bien que nous soyons totalement exposés, il y vente très peu et finalement, le ciel de nuit y est magnifique.

Nous avions près de 30 kilomètres à parcourir avant notre premier arrêt, ce qui est peu pour une journée de route au Kazakhstan, mais la route de gravier était très raboteuse, alors nous n’avancions pas très vite. Sven, plus agile avec sa moto, finissait toujours par nous devancer. Une dizaine de kilomètres avant Zhalanash, le village où se terminait la route et l’endroit où nous allions bifurquer vers la mer, un bruit métallique a commencé à se faire entendre dans la route avant gauche. J’arrête la voiture, je regarde en dessous, rien. Je remonte et j’avance un peu, le bruit recommence. Aurélien sort pour écouter pendant que je fais rouler la voiture et confirme l’origine du son et mon impression que cela doit venir de la suspension. Finalement, on démonte la roue et surprise, on découvre l’étrier du frein qui ne tenait plus qu’à quelques filets d’un boulon, l’autre étant tombé on ne sait où.

Nous sommes tous les trois sortis du véhicule et avons fait la battue de la route derrière nous pendant presque un kilomètre pour tenter de retrouver le boulon perdu. Sans succès, nous sommes retournés au véhicule et j’ai entrepris de trouver une manière de rattacher l’étrier. Après analyse du problème, le pas de vis du boulon inférieur, celui que nous avions perdu, était complètement mangé, ce qui signifiait potentiellement que le boulon était tombé il y a plusieurs milliers de kilomètres et que finalement, les vibrations avaient eu raison du boulon supérieur et l’avaient déserré. Qu’importe, circuler avec un frein à moitié attaché était tout de même quelque chose de plutôt risqué, mais comme nous ne roulions pas très vite, un boulon allait suffire jusqu’à notre retour à Aralsk. J’ai donc réinstallé le boulon supérieur et attaché le bas de l’étrier au moyeu avec du fil de fer. Pendant que nous travaillons sur la voiture, quatre Kazakhes sont passés en 4×4, on offert leur aide et voyant que la situation était sous contrôle, nous ont donné jus, eau, fruits et biscuits au cas où nous resterions coincés ici pour longtemps.

L’état du chemin…

La réparation faite, nous sommes repartis, mais non pas sans s’arrêter à tous les cinq kilomètres pour vérifier si rien ne s’était défait. Sven, qui avait eu le temps de se rendre jusqu’au village est finalement revenu à nous pour voir ce qui se passait et tout ensemble, nous sommes rentrés dans Zhalanash, un ancien village de pêcheur et le point de départ d’une route menant à un endroit où nous pouvions encore observer des carcasses de bateau laissées en plein désert par la mer qui s’était retirée il y a des décennies. La route menant aux carcasses n’était qu’une petite piste de sable et de terre surtout empruntés par des camions, mais avec notre garde au sol digne d’un 4×4, il n’y avait aucun problème et lorsque les ornières devenaient trop profondes, nous ne faisions que couper par l’ancien lit de la mer, aujourd’hui partie intégrante du désert alentour.

Des carcasses de bateau il ne restait plus que le fond. Tout avait été démantelé par les ferrailleurs. C’était quelque peu dommage, mais évidemment la bonne chose à faire avec des tas de métal pourrissant dans le paysage. Tout de même, il aura quand même fallu une bonne vingtaine d’année aux Kazakhes pour finalement s’en débarrasser. Seulement, il faudra mettre les guides de voyage à jour car le nôtre, datant de 2015, faisait encore état de ces épaves en plein désert.

Comme Sven peinait à maîtriser sa moto dans le sable, il nous a transféré Clotilde, sa passagère, car la Golf s’avérait bien plus à la hauteur pour ce type de terrain. Arrivés en bord de mer, nous avons été surpris de tomber sur une bande de pêcheur Kazakhes et un rivage boueux et plein de roseaux. Selon nos lectures, nous nous attendions à une immense mare en plein désert beaucoup trop salée pour que quoi que ce soit y vive. Nous nous étions évidemment trompés et tant mieux si les Kazakhes pouvaient encore tirer encore une petite subsistance de la mer d’Aral. Ayant été séparé en plusieurs segments par le recul des eaux, il se peut que l’endroit sur lequel nous avions lu se trouvait ailleurs. Peut-être en Ouzbékistan, peut-être quelques centaines de kilomètres plus loin dans le désert, qu’importe, c’était hors de notre portée.

À gauche, la mer d’Aral en 1989 et à droite, en 2014

Comme nous voulions un endroit paisible pour nous baigner et camper en bord de mer, nous avons quitté le coin des pêcheurs et nous sommes dirigés direction nord vers la ville d’Aralsk pour trouver un autre endroit. En allant tester ce qui semblait être au loin une plage, Sven s’est solidement embourbé dans le rivage boueux et il a fallu une bonne demi-heure à nous cinq pour sortir sa moto de là. Heureusement, notre prochain arrêt allait être le bon. Pas de plage, mais au moins un endroit sec pour poser la tente et un accès à l’eau. De toute manière, s’il existait des plages, elles avait dû maintenant être intégré au désert et donc à une bonne distance du rivage présent.

La baignade s’est avérée être une expérience boueuse, mais au moins un peu rafraîchissante. Tous lavés (propre, c’est débattable, car l’endroit est très pollué), nous avons soupé sur les provisions qu’il nous restait, soit potage et pâtes, car nous n’avions pas prévu de camper deux jours aux abords d’Aral. La nuit tombée, les pêcheurs fréquentant ce site avaient laissés assez de débris de bois et de roseaux coupés autour pour que nous puissions faire un feu (le premier du voyage!) en dégustant ce qu’il restait de nos réserves de vin français.

 

Notre premier feu en camping!

4 Replies to “Aralsk, Kazakhstan – Mer d’Aral”

  1. Et le problème avec l’étrier de la Golf, il est complètement évacué?

    J’ai hâte de connaître la suite.

    Louis (qui écrit de la France au pied du mont Ventoux)

  2. J’aime bien les photos de votre bivouac. Vous semblez bien vous amuser en camping.

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