Rajaride, jour 7 – Mont Abu au fort de Kumbhalgarh

  • Date: 8 mars 2018
  • Départ: 10h00
  • Arrivée: 15h30
  • Température: soleil
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Kumbalgarh est un ancien fort (et il y en a des forts dans la région…) perdu au beau milieu de la campagne rajasthanaise à 80 kilomètres au nord d’Udaipur. Déjà lors de notre passage dans cette ville, ce fort avait attiré mon attention en raison de son immense mur d’enceinte de 36 kilomètres . Le plus long après la muraille de Chine et supposément praticable sur toute sa circonférence. Disposant de motos et de temps, nous avions donc décidé d’aller voir de quoi il en retournait.

 

Pause café. Notez les lits pour faire une sieste en arrière plan.

Descendus du Mont Abu, nous sommes retombés sur l’autoroute pendant quelques heures avant de la quitter pour entrer dans la campagne indienne et retrouver cette proximité avec vaches, buffles et autres scènes du quotidien paysant. Petite rencontre anodine, un groupe d’enfants tout colorés de rouge visiblement encore en mode Holi et ayant dressé un barrage au travers de la route et demandant 10 roupies sous peine de se faire arroser de pigments. J’ai réussi à forcer l’embuscade, Audrey me suivant n’a pas été aussi chanceuse et a été contrainte d’argumenter avec ces bandits de petit chemin pendant une bonne minute avant de pouvoir passer. Autrement, le paysage était bucolique et la route tortueuse. En raison de l’état de cette dernière, il nous a fallu un peu plus de temps que prévu pour atteindre Kumbalgarh, mais rapidement nous nous sommes trouvés un hôtel, y avons laissés nos affaires puis sommes repartis à une moto pour visiter le fort.

À l’approche du monument, déjà ça promettait. En grimpant le chemin pentu menant au palais, c’est là que nous avons pu jauger de l’ampleur de l’endroit. De part et d’autre de l’entrée débutait un imposant mur qui par la suite partait de perdre dans les collines du paysage, resurgissant de temps à autre sur un sommet pour retourner se cacher dans la vallée suivante. Dans l’intérieur du palais, rien digne de mention, mais le panorama qu’il offrait coupait le souffle. Ais-je mentionné que dans l’enceinte du fort se dressaient plusieurs centaines de temples hindous?

Déterminés à aller marcher quelques kilomètres sur l’enceinte, nous sommes redescendus de notre perchoir pour nous diriger vers le mur est, celui qui semblait être le moins visité car plus escarpé et plus difficile d’accès. Vu mon habitude à me frayer un chemin là où les autorités n’ont pas daigner d’en faire un, trouver un escalier pour grimper sur le mur a été un jeu d’enfant. Pendant l’heure suivante, Audrey et moi avons pu faire une balade bien sportive (ça monte et ça descend raide) sur le mur et profiter d’un paysage de montagnes, de temples, le tout dominé par le palais sur son sommet rocheux et pendant le coucher du soleil. Toujours devant nous, le mur serpentant parmi les collines escarpées. À des lieux à la ronde, pas d’âme qui vive (sauf des singes). Et le plus merveilleux dans tout ça, le mur était en très bon état et aisément praticable.

Ça grimpe à pic

Jusqu’à présent, Kumbargarh remporte haut la main la palme du plus beau paysage et monument de l’Inde et peut-être même du voyage (devant Kotor). Comme j’aurais adoré le marcher sur toute sa circonférence, mais il aurait fallu deux jours pour le faire. Vu que le soleil était sur le point de disparaître derrière les montagnes, nous sommes revenus par un chemin de pierre, croisant au passage quelques temples abandonnés. De retour à l’entrée du site, il nous restait à peine le temps d’aller explorer le mur dans l’autre direction avant que la nuit ne soit définitivement tombée. Malgré la faible luminosité, l’endroit était encore de toute beauté quoique moins impressionnant que de l’autre côté.

 

Un temple perdu…

Après un souper dans un restaurant d’hôtel non loin du fort, nous sommes remontés sur la moto pour parcourir les 5 kilomètres nous séparant de notre logis pour la nuit. Comme nous étions loin de tout et qu’il n’y avait de toute manière rien à faire à Kumbhalgarh, nous en avons profité pour écrire et nous coucher de bonne heure.

Mont Abu, Rajasthan, Inde

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Avouez que c’est plus verdoyant

Journée plutôt relax : lever tard, travail puis sortie en milieu d’après-midi. Contrairement à nos attentes, il y avait beaucoup plus à faire au Mont Abu que nous pensions, mais tout de même, l’endroit se prêtait bien à la balade. En priorité, il fallait toutefois que nous allions jeter un œil au temple Delwara, décrit par un guide rencontré la veille comme plus beau que Taj Mahal. N’ayant pas visité ce dernier, il serait difficile de nous prononcer sur la question. Une fois sur place par contre, nous avons réalisé que le guide n’exagérait probablement pas. De l’extérieur, rien d’autre que des structures abîmées par les éléments. En leur intérieur par contre, un travail de sculpture de marbre blanc comme nous n’en avions encore jamais vu en Inde (et dans le monde). Le complexe de temples étant un haut lieu sacré du jaïnisme, les appareils photos et cellulaires y étaient interdits d’entrée (tout comme les femmes menstruées [non, je ne rigole pas]). Dommage, j’aurais bien aimé vous partager quelques photos.

Avec le quelque peu de lumière qu’il restait à la journée, nous avons repris le chemin du centre-ville, faits quelques arrêts bouffe de rue puis sommes partis marcher le tour du petit lac local. Au bout de ce dernier, nous avons croisé une procession d’Indiens tous habillés de blanc (des Jaïns) descendant d’une colline rocheuse. Comprenant qu’ils venaient d’assister au coucher du soleil, Audrey et moi nous sommes remontés sur leur pas pour découvrir à notre tour un splendide panorama de couchant. Profitant des dernières lueurs et de la présence de Mercure et Vénus (difficiles à observer en temps normal), nous avons passé ce qui restait du crépuscule à profiter du paysage. Au retour à l’hôtel, petit arrêt bouffe de rue (à nouveau!) et ça en était terminé de notre journée peu productive au Mont Abu.

Rajaride, jour 6 – Jodhpur au Mont Abu

  • Date: 6 mars 2018
  • Départ: 11h00
  • Arrivée: 18h00
  • Température: soleil
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Aujourd’hui, direction Mont Abu, la ville la plus en altitude du Rajasthan (1100m quand même!) et destination prisée des familles indiennes de la classe moyenne pour s’évader de la chaleur torride des mois d’été. L’endroit est définitivement touristique et ne s’en cache pas. Cependant, il est peu visité par les étrangers et conserve donc un semblant d’authenticité culturelle.

La Royal Enfield possédée…

Ce n’est qu’un peu avant notre arrivée au pied de la montagne que la route est devenue un peu intéressante. Du reste, ça n’a été que du 4 voies pendant de longues heures. Sur notre trajet se situait un temple hindou érigé non pas en l’honneur d’une divinité, mais pour commémorer un indien mort dans un accident de moto sur les lieux il y a bien des années. Apparemment, la moto, une fois retirée de l’endroit de la collision, y serait revenue de par elle-même. La visite de ce temple pour le moins hétéroclite nous a permis de nous occuper le temps d’une pause. Digne de mention aussi un camion s’étant renversé sur l’autoroute et y ayant répandu son chargement de … poisson.

Il faisait encore jour lorsque nous sommes arrivés à destination et il était moins une, car par force d’exposition au soleil et au vent, les yeux me piquaient sérieusement. Aussitôt entrés en ville, un Indien nous aborde et nous propose un chambre à 300 roupies (6$) la nuit. Ce n’est pas dans nos habitudes de céder à ce genre de solicitation, mais considérant les prix élevés du Mont Abu, nous n’avons pas été trop difficiles à convaincre. Par principe et pour faire un peu de reconnaissance, j’ai tout de même insisté d’aller faire un petit tour du centre-ville en moto pour bien me rendre compte que nous avions fait le bon choix. Après un verre bien mérité pris sur le toit de notre établissement, nous sommes sortis faire un tour en ville pour nous imprégner un peu de l’atmosphère. Évidemment, c’était plutôt vide, car nous étions en plein milieu de la semaine.

Ceci n’est pas le Mont Abu, seulement l’entrée d’un autre temple rencontré sur la route.

Jodhpur, Rajastan, Inde

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Après la Ville Blanche, la Ville Dorée, voici la Ville Bleue. À ce qu’il parait, de nombreuses maisons de sa vielle ville sont peintes en bleu ciel, une manière d’éloigner les mouches (dit-on). Bien plus grosse qu’Udaipur ou Jaisalmer, il régnait à Jodhpur l’atmosphère classique d’une grosse ville indienne: sale, bruyant et pollué. Nous n’allions donc pas nous y éterniser, une journée allait suffire à la visiter.

Les tissus de couleurs étendus sont en fait les produits d’une manufacture de turbans!

Debouts de bonne heure, nous avons dédié une partie de la matinée aux tâches d’écriture et administratives, puis sommes sortis pour notre visite. Premier arrêt, un cénotaphe (à l’image de celui-ci) tout de marbre et de pierre surplombant la ville. À l’inverse de bien d’autres monuments en Inde, l’entretien de celui-ci était irréprochable, probablement car encore utilisé par la famille royale locale. Deuxième arrêt, le fort de Mehrangarh, imposant palais dominant la ville depuis le haut d’un énorme rocher. L’endroit est à ce point fantastique qu’il s’y tourne des films sur une base régulière (comme le dernier Batman). D’ailleurs, une partie du fort était occupée par un plateau au moment où nous y étions. Il était également possible de visiter l’intérieur du palais, converti en musée, mais compte-tenu du prix, nous nous sommes limités à l’extérieur.

Moi avec des figurants en pause

Redescendus dans la vielle ville, nous nous étions donnés comme défi de rejoindre le marché principal sans carte. Si ce n’était pas du fait que l’endroit était particulièrement sale (les toilettes se vidaient à même la rue par endroit), la vielle Jodhpur aurait pu plaire bien davantage.  Néanmoins, la balade a été fort agréable. Je comptais terminer la visite par l’escalade d’une section des ramparts qui ceinturaient anciennement la ville, mais face à l’assaut incessant des enfants et notre incapacité à faire comprendre aux adultes que nous ne voulions pas aller au fort, mais bien aux murs, il nous a fallu abdiquer. En fait, si ce n’était pas de ces premiers, nous aurions pu nous débrouiller, mais là c’était difficilement gérable. Cette autre confrontation à des vagues de hello et de what is your name nous aura tout même poussés à la réalisation qu’il faut éviter de se promener dans les quartiers populaires en soirée … car on apprend aux enfants à parler anglais.

 

Rajaride, jour 5 – Jaisalmer à Jodhpur

  • Date: 4 mars 2018
  • Départ: 9h30
  • Arrivée: 18h00
  • Température: soleil
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Mis à part la première centaine de kilomètre parmi les éoliennes et les villages perdus dans le désert, la route de cette journée n’a pas eu grand chose d’agréable. Nous avons circulé un bon moment sur une chaussée défoncée, puis par la suite sur l’autoroute. Bref, rien de trop plaisant.

Aux abords de Jodhpur, la circulation s’est densifiée et les directions à prendre se sont complexifiées, il nous a donc fallu faire de multiples arrêts pour regarder la carte. Or, s’immobiliser en bord de route en Inde attire dangereusement l’attention. Curieux et voulant bien faire, plusieurs Indiens vous aborderons invariablement pour vous demander le lot de questions classique (pays, nom, état marital, etc.), prendre un ou deux selfies et pour tenter de vous aider (sans même savoir ou vous allez précisément). C’est marrant, mais ça l’use la patience à la longue.

Arrivé dans Jodhpur, c’était l’heure de pointe et probablement la plus grande densité de trafic auquel Audrey et moi avons été exposés jusqu’à maintenant. Heureusement qu’il y a eu une progression, car en tout début de voyage, elle aurait peiné un peu. Plus de 1000 kilomètres à moto plus tard, cela s’est fait dans aucune difficulté.