Le Vietnam partie 4 – Hội An

La vielle ville de Hoi An
La vielle ville de Hoi An

Contrairement à l’autobus Dalat-Nah Trang, nos conducteurs avaient le service à la clientèle à coeur et bien qu’ils ne se rendaient pas jusqu’à Hoi An, ils nous ont quand même par leurs propres soins transféré dans un autre autobus qui y allait. Nous n’avions pas encore d’auberge et une fois débarqué, il est devenu évident que nous n’étions pas seuls dans cette situation. Accompagnés d’un français, Yom et d’une canadienne de l’Alberta, Jaclyn, tous deux plusieurs mois dans la région, nous avons erré un moment dans la ville pour vite nous rendre à l’évidence qu’Hoi An était tel qu’elle nous avait été décrite, belle et charmante, mais autrement un immense magasin de souvenirs doublés d’hôtels de luxe et de restaurants chers. Il devait s’y trouver des options plus aborables, alors au premier café wifi, nous nous sommes arrêtés pour vérifier ce que l’internet avais à nous offrir. Beaucoup mieux, le Sleepy Gecko, pas directement dans la ville, mais selon sa description et les critiques, l’endroit que nous cherchions. Cette contrainte écartée, nous sommes restés une bonne heure supplémentaire attablés devant nos verres vides à parler de tout et de rien.

DSC00191Yom, en raison d’un anglais fonctionnel mais pas vraiment à la hauteur de nos conversations, se contentait d’écouter, posant quelques questions de temps à autres pour raccrocher le fil, mais Jaclyn débitait et débitait des paroles. Une maîtrise faite en trois ans, une traversée du Canada sur le pouce, ceinture noire de je ne sais plus trop quel art martial et dans la moitié d’une famille de sept enfants avec pas moins d’une centaine de cousins. De l’Alberta elle venait? À tout le moins elle avait des idées intéressantes, mais vite je commençais à me douter de certaines choses par rapport à sa personne. Plus tard, nos affaires en sécurité (relative) à l’auberge et une petite session de piscine pour nous rafraîchir, nous sommes retournés en ville pour nous trouver un restaurant et ce faisant continuer à parler. Là tout se mit en place, Jaclyn ainsi que tous ses frères et soeurs, avait été éduquée à la maison pour des raisons évidemment religieuses et son bac et sa maîtrise avait été complétés à distance. Ses soeurs plus vielles étaient bien entendu toutes déjà mariées avec de la marmaille à revendre. Elle par contre se décrivait un peu comme le cygne noir de sa famille et avait choisi dans le moment de mettre son dessein (enfanter de petits chrétiens) en suspend et de prendre le sac à dos pour aller explorer le monde, décision inusitée dans son millieu où la vie est dictée par la tradition chrétienne. On ne défait pas une vie d’éducation rigoureusement religieuse, surtout pas dans ce genre de contexte, mais Jaclyn avait l’esprit auto-critique et avait visiblement beaucoup questionné l’existence et avait par conséquent des opinions intéressantes et parfois relativement avant-gardistes. Son principal défaut, fruit d’une scolarité hors d’un milieu social conventionnel, se déclinait en un constant besoin d’affirmation, comme si les interactions avec autrui devaient être une sorte de compétition. Enfance normale ou pas, les gens en manque de confiance en eux ou vantards se retouvent partout, mais dans son cas, il était d’autant plus surprenant qu’elle avait décroché une maîtrise en travail social et leadership. N’empêche qu’elle était une personne fascinante. Après le repas, la visite d’un temple et de l’investigation quant aux possibilités de plongée sous-marine dans les parages, Yom et moi nous séparèrent des deux autres; moi pour travailler, lui pour aller se fumer un “pétard”.

Un autre temple...
Un autre temple…

La soirée se passa de la même manière que la journée, sauf que là, je sorti mon whisky, duquel le propriétaire du Sleepy Gecko, un viel anglais marié à une Vietnamienne (beaucoup plus jeune) réclama plusieurs verres sous le prétexte du “corkage fee”. C’était un Ballantine’s 12 ans que j’avait acheté à l’aéroport, son préféré semblait-ils. En effet je l’appréciait moi aussi de plus en plus, même si pour ma part je préfère les Single Malts bien fumés et boisés, ceux qui donnent l’impression que l’on “chique de l’herbe” pour reprendre une expression de mon cousin. Théodore, un autre français, lui parcourant le Vietnam à moto était de la partie avec de belles histoires de réveil en camping par une bande de Viets armés de machettes désireux de lui soutirer sa moto et son matériel ainsi que de blessures de moto particulièrement hideuses. Porter des pantalons longs en moto? C’est effectivement une bonne idée. Théodore, habitué à conduire ces machines en France le savait très bien sauf que là, jouant de malchance, il portait des shorts et sur un cour trajet s’est brûlé l’intérieur du mollet sur son pot d’échappement. Deux jours plus tard, lors d’une perte de contrôle dans laquelle il était complétement habillé, la friction du tissu contre sa brûlure qui devait être au deuxième degré a arraché une bonne couche de la peau déjà très affaiblie. Ouch.

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Le matin suivant, Jaclyn nous quitta sur le dos de la moto de Théodore. Dans l’après-midi et après avoir réservé une plongée pour le lendemain, Yom, Yves-Étienne et moi louèrent des vélos pour aller explorer les alentours d’Hoi An. De rustiques villages de pêcheurs, des rizières, le trajet vers la plage a été d’une réelle beauté. Une fois sur la côte par contre, nous avons retrouvés nos amis Russes et leurs beaux gros hôtels. Les gardes de sécurité sur place voulaient nous charger 5000 dongs par tête pour garer nos vélos, car il était interdit de les avoir avec nous sur la plage. J’ai déplacé le mien un peu plus loin, mais ces derniers me suivirent avec un cadenas, me menaçant d’une amende pour le débarrer. J’ai alors fait une scène à mes compagnons pour que nous nous déplaçions vers une longeur de plage moins développée. Eux visiblement n’étaient pas dérangés par la perspective de payer 25 cent de stationnement, mais moi par principe, je refusait.

Champs aux abords de la ville
Champs aux abords de la ville

Nous sommes alors allés un peu plus loin sur la route et après une courte reconnaissance, nous avons trouvé une section de plage déserte. Un peu plus tard, un groupe pêcheurs est arrivé et nous ont demandé de l’aide pour mettre à flot leur barque qui devait les ammener à leur bateau amarré non loin du rivage. Nous avions vu plusieurs de ces barques parfaitement ronde faites de bambou tressée depuis notre arrivée sur la côte et nous nous demandions comment les Vietnamiens s’y prenaient pour les contrôler avec une seule rame et cette fois ci, nous avons eu notre réponse: en faisant des huits. Nous avons repris la route vers Hoi An et une fois en ville, j’ai aperçu un homme à moto arborant le logo d’Easy-Riders, une compagnie pan-Vietnamienne offrant des tours de moto dans le pays. Comme nous considérions nous rendre jusqu’à notre prochaine destination de cette manière, je suis allé me renseigner auprès de l’homme pour connaître les prix et son offre a été plutôt intéressante: 90$ pour trois machines et lui comme guide jusqu’à Hué. En en discutant avec mes compagnons, je vis qu’eux aussi étaient chauds à l’idée d’une petite aventure à deux roues. Après un dîner de bouffe de rue, moi et le proprio avons mis fin à l’existence de la bouteille de whisky. Soirée tranquille, car il fallait se lever tôt le lendemain pour aller plonger.

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Prêt a plonger
Prêt a plonger

La navette nous a ramassé Yves-Étienne et moi à l’heure prévue et bientôt, nous étions sur le bateau de la compagnie en route vers le parc aquatique. Comme mon ami devait faire une plongée de découverte, il a été rapidement pris à part par un instructeur tandis que j’ai été assigné à du matériel et ai reçu le briefing pour la première plongée. L’eau devait être à 21c, c’est à dire froide. Vu que mon ordinateur de plongée avait décidé de ne plus fonctionner par manque de batterie, je n’ai jamais eu la température exacte, mais après une courte demi-heure sous-l’eau, j’ai perdu la sensation de mes mains et avec cette dernière toute forme de dextérité. La visibilité n’était pas excellente et autour de nous, il n’y avait pas grand chose à voir si ce n’était qu’une certaine variété d’étoiles de mer et des coraux qui m’étaient inconnus. Vers la fin de la plongée, nous avons croisé le groupe de plongeurs de découverte et malgré mes tentatives d’aller saluer Yves-Étienne, ce dernier ne m’a pas aperçu, probablement trop subjugué par cette nouvelle expérience.

DSC00218Une fois de retour à bord du bateau, mon ami m’informa moi et le personnel qu’il n’allait pas faire sa deuxième plongée en raison d’une douleur persistante à une oreille. Dommage, mais ce n’est pas vraiment plus mal. Je considère toute forme de plongée une expérience passionante et celle-ci n’y faisait pas exception, mais sur mon échelle personelle, c’était un deux sur dix. Principalement par la faute de la visibilité et de la température. Vu que j’étais sorti de l’eau complètement frigorifié, j’ai fait mon possible pour me réchauffer, car l’intervalle de surface allait être court. Par chance, on m’a trouvé une combinaison de torse avec un capuchon intégré. La deuxième fois sous l’eau a été une expérience beaucoup plus plaisante, de un parce que le capuchon – même si trop grand et me causant des problèmes de flottabilité en raison des bulles qui s’y logeaient – a beaucoup aidé et parce que nous avons fait la rencontre de quelques animaux hors du commun. Notamment un poisson lion d’un type que je n’avais jamais vu, des étoiles de mer “couronne d’épines” en abondance, un poisson pierre et le dernier et non le moindre, une seiche que j’aurais adoré observer plus longtemps. Une fois revenus à la surface, le bateau nous a emmené à une plage sur l’île avoisinant où nous avons déjeuner à un restaurant de fruits de mer et où nous nous sommes ensuite prélassés quelques temps avant le retour au port.

Sur la plage
Sur la plage

La plongée fut une affaire d’une journée entière avec le repas inclus, pas mal pour 80$. En en discutant sur la bateau, Yves-Étienne était excité par l’idée d’aller en moto à Hué (Yom aussi) alors une fois à l’auberge, nous avons fait appelé Mr. Than, l’homme d’Easy-Riders pour organiser la journée du lendemain. Une fois sur place, il m’a fait savoir que le prix estimé d’hier était trop bas et a augmenté son offre à 130$, ce qui restait une très bonne

Marché de Hoi An
Marché de Hoi An

affaire compte tenu de la prestation. Le tout nous semblait en règle d’autant plus que son offre cadrait avec ce qu’il y avait sur son site web. La seule accroche était son anglais, qu’il prétendait maîtriser parfaitement, mais qu’en réalité il ne parlait presque pas. Une fois entendus sur l’heure de départ avec notre guide, nous sommes allés en ville pour un autre dîner de bouffe de rue et un petit tour au “dive bar”, débit de boissons affilié au club de plongée. Après la shisha, Yom rentra tandis qu’Yves-Étienne et moi avons migré vers un autre endroit histoire de donner une chance au nightlife d’Hoi An. Il y avait du potentiel, mais nous devions partir tôt le lendemain alors après quelques autres bières, ce fut l’heure d’aller nous coucher.

Photos: Yves-Étienne Landry

Le Vietnam partie 3 – Đà Lạt

Vue de Da Lat
Vue de Da Lat
Canyoning!
Canyoning!

Da Lat se trouve assez haut en altitude. Les journées sont confortables et les nuits fraîches. Son climat est généralement tempéré, ce qui en a fait le potager du Vietnam, mais aussi un lieu de villégiature pour ses expatriés occidentaux du début du siècle dernier et son élite d’aujourd’hui. En raison de sa popularité chez les tranches plus riches de la population, Da Lat abonde en villas et parcs. La ville possède donc un charme définitivement européen en plus d’être situé en pleine région montagneuse. Tout autour de Da Lat il y a nombre d’activités à faire, visite de fermes, moto (bien sûr), randonnées et canyoning. Après avoir entendu de bons commentaires sur cette dernière, c’est que que nous avons décidé de faire le lendemain de notre arrivée. Le principe du canyoning est plutôt simple, on descend un canyon ou une vallée en passant par sa rivière. Cela consiste donc en faire du rappel au beau milieu de chutes d’eau, de glissades, de dériver avec le courant ou encore de sauter de falaises. Par chance, nous étions seulement Yves-Étienne et moi avec deux guides, donc pas besoin d’attendre son tour et la possibilité en plus de refaire certains passages plus d’une fois. Nous nous en sommes sortis avec quelques bleus, coupures et bouillons, mais ce fut un très bon moment.

La "Crazy House"
La “Crazy House”

Comme nous étions un très petit groupe, nous sommes revenus à l’hotel en début d’après-midi, ce qui nous a laissé suffisament de temps pour une autre petite visite: la maison folle. Un délire d’une architecte locale qui a peu à envier à Gaudi et que l’on peut parcourir à son aise, pour autant que l’on soit patient, car les Russes adorent les belles poses, les selfies et prendre des photos du même bâtiment sous tous ses angles possibles. Le soir, nous sommes allés manger avec quelques autres voyageurs. Noor, une jeune canadienne de Winnped et d’origine indienne ayant décidé de parcourir le Vietnam à moto seule et Chris, un gallois fin vingtaine. La soirée se termina dans un bar de voyageurs à discuter de diverses choses un peu banales tponctuées des interventions maladroites de Chris. Yves-Étienne et moi en avons eu des meilleures, mais bon, on ne choisit pas toujours ses amis, surtout ceux d’un soir.

Bouffe de rue à Da Lat
Bouffe de rue à Da Lat

Charmés par Da Lat, très tôt nous avions pris la décision de rester plus d’une journée. Au lever donc et deux sandwhich plus tard (une chose que les Vietnamiens ont conservé de leur passé colonial avec la France, c’est le pain), Yves-Étienne et moi étions sur nos motos en direction des Chutes de l’Éléphant. En bon élève, mon ami est vite devenu confortable sur sa machine et bien que je n’allais pas très vite, il n’avait aucune difficultée à me suivre sur les routes tortueuses des envisons de Da Lat. Une pluie torrentielle a coupé court à notre expédition et nous a contraint à passer une bonne heure sous un abri de fortune en bordure de route. Une fois reparti, nous avons frappé des travaux dont nous n’avons en fait jamais vu la fin, car après quelques kilomètres, il nous est venu à l’esprit que nous n’avions par pris le bon chemin et avons dû retourner sur nos pas. N’ayant plus aucune idée d’où pouvaient se trouver les chutes, nous avons pris la gauche plutôt que la droite à un embranchement et encore il nous a fallu nous arrêter dans un petit village, car le temps tournait à la pluie et la faim se faisait sentir. Nous avons donc dégusté notre bol de pho au son de l’averse sur toit de métal et lorsque nous étions prêt à repartir, il était trop tard pour pousser l’exploration plus loin. Yves-Étienne avait déjà fait l’expérience de pluie, de chaussée mouillée, de travaux alors la moto de nuit, ce devait être pour une autre fois.

L’épreuve n’était pas conclue pour autant. En arrivant à Da Lat, nous nous sommes perdus un moment en pleine heure de pointe et la conduite en traffic vietnamien, ce n’est pas pour amateurs. Un flot incessant de scooters sans vraiment de règles et de signalisation routière si ce n’est qu’autant que possible il faut se tenir à droite. Comme piéton, on s’y fait vite. La priorité de circulation au Vietnam va en fonction de la taille du véhicule et jamais il n’y aura d’ouvertures pour traverser une rue majeure. Il faut simplement se lancer dans la circulation et marcher d’un pas lent mais sûr, sans hésitation ni mouvements brusques. Comme un fluide, les motos nous passent des deux côtés sans oublier bien sûr de nous arroser de coups de klaxon. La surutilisation du klaxon est opressante, mais il sert dans les fait à annoncer sa présence plutôt que de signaler une faute. Dans la circulation, c’est différent. Il faut être constamment aux aguets, car ça coupe, ça double et ça s’arrête sans avertir et dans une voie de voiture, il rentre parfois jusqu’à quatre motos de large. Bref, c’est le bordel et le chaos. Nous voulions éviter ce genre de situation le plus possible pour le baptême d’Yves-Étienne, mais l’on s’est ramassé carrément dedans. Il y a eu quelques frousses, une légère collision avec un muret en raison d’un coup d’accélérateur un peu maladroit, mais au final tout s’est bien passé. D’emblée j’avais dit à Yves-Étienne que s’il survivait au travers de l’épreuve du traffic urbain Vietnamien, il aura vécu le pire à moto.

Ambiance festive
Ambiance festive

Pour se récompenser, nous avons dînés à un resto Coréen qui bien que cher, fut satisfaisant et ensuite, après avoir regardé pendant un moment un spectacle de célébration de je ne sais quelles festivités, nous sommes retournés au bar du soir précédent où nous trouvèrent Noor assise seule au comptoir. La discussion se fit plus entre mon ami et elle, car son ton de voix était si faible qu’un mêtre plus loin, il m’était inaudible, particulièrement dans un bar où le niveau de bruit ambiant est déjà élevé. Yves-Étienne éprouvé par sa journée, nous sommes vite retournés à l’auberge où lui s’est couché et moi me suis attablé à mon ordinateur pour envoyer un document en lien avec mon application pour l’école de médecine. Noor arriva plus tard et je lui offrit un verre de whisky qu’elle accepta avec plaisir, mais sans cacher un peu de dégoût. C’est selon ses dire son alcool préféré, mais seulement mélangé et là, faute de Coke ou de Pepsi, il allait falloir le boire légèrement dilué avec de l’eau. Tout de suite, elle m’intérogea sur mon opinion de Chris, l’anglais d’hier, qu’elle avait trouvé plutôt pathétique. Ma réponse fut que je partageait son avis par rapport à sa personne, mais que contrairement à elle, j’avais apprécié faire sa connaissance en dépit de l’effort que cela m’a demandé, car après l’avoir cerné, j’avait vite dévoloppé un immense respect pour lui.

De ce respect pour ceux qui font preuve d’un courage hors de l’ordinaire. Chris était l’archétype du timide; une personne handicapée par sa gêne et par sa peur de l’inconnu, incapable de sortir de sa zone de confort. Pourtant, récemment et par force de questionnement, il avait décidé de changer drastiquement son approche par rapport à la vie et était arrivé à l’évidence que c’était maintenant où jamais pour le faire. Même avant d’avoir quitté son emploi et mis ses affaires personnelles en ordre, il avait acheté un allé simple vers la Thailande. De la manière dont il racontait son voyage, on eut cru un récit des grands aventuriers de jadis relatant la première prise de contact entre eux et une communauté d’indigènes. La Thaïlande étant loin d’avoir été un défi pour moi, j’ai quand même pu m’imaginer le genre de fébrilité dans laquelle Chris se trouvait lorsqu’il y a mis les pieds.

Nous avions déjà prolongé notre séjour à Dalat d’une journée alors il était temps que nous partions ver Hoi An, une agglomération de taille moyenne au milieu du Vietnam dont le centre-ville entier est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour s’y rendre, il fallait passer par Nah Trang, ville autrefois célèbre pour ses plages, mais aujourd’hui complètement changée par ce type de tourisme que nous essayons d’éviter autant que possible. Le trajet d’autobus fut rendu hautement pénible par un équipage tellement irrespectueux que plus tard j’allais prendre la peine d’envoyer un message à l’auberge pour leur recommander de faire en sorte que la situation ne re reproduise plus, sans quoi leur réputation allait en pâtir. Certes, le Vietnam est un pays en voie de développement et d’exiger le même niveau de service qu’au Canada ferait de moi l’un de ces touristes (souvent Français) dit “chiants”, mais peu importe la culture et le niveau de modernité, il est facile de savoir quand quelqu’un se fout consciemment des autres. L’autobus en question poursuivait son chemin jusqu’à Hoi An, mais Yves-Étienne et moi ainsi que d’autres clients avons décidé avec raison de ne pas donner un sous de plus à cette compagnie et sommes débarqués à Nah Trang pour trouver une autre manière de faire le reste du chemin. Fatigué des longs trajets en autobus, de ce klaxonnage compulsif, des doublements suicidaires et plus généralement de la jungle routière Vietnamienne, nous nous sommes dirigés vers la station de train en vue d’obtenir un place couchette. Sans succès, il ne restait que des sièges en lattes de bois et pour douzes heures, non merci. La gare routière n’étant pas très loin, nous y avons marché et par chance obtenu in-extremis deux places dans un autobus inter-ville. Plutôt confortables, les cars voyageurs locaux sont organisés en trois rangées de lits sur deux étages de haut si bien que si l’on est de stature Vietnamienne et immunisé au son du klaxon, on peut y dormir une bonne nuit. Yves-Étienne ayant passé une nuit blanche la veille en raison d’un système digestif encore en train de s’adapter à la nourriture locale, il n’a pas eu de difficulté à s’endormir, mais pour ma part, je n’ai pu que somnoler par courtes intervalles.

On les a descendu ces chutes...
On les a descendu ces chutes…

Photos: Yves-Étienne Landry

Le Vietnam partie 2 – Mũi Né

Mui Ne, effectivement un village de pêcheurs
Mui Ne, effectivement un village de pêcheurs
En moto sur la côte
En moto sur la côte

Pour la décrire en vitesse, Mui Ne est une petite bourgade côtière de pêcheurs transformée en super-centre touristique pour Russes. Nos impressions initiales de l’endroit ne furent pas vraiment positives, mais après peu, nous avons réalisé qu’en fait, Mui Ne avait quelque chose à offrir. Notamment une bonne ambiance, pour autant que l’on se tienne à distance des restaurants arborant des signes en cyrillique et aussi quelques attraction naturelles valant le détour, dont des dunes de sable de bonne ampleur. Le soir même de notre arrivée donc, nous avons profité de la vie nocturne de la ville. La journée suivante, après avoir changé d’auberge (les options backpackers étaient très limitées), j’ai loué une moto pour que nous allions explorer les fameuses dunes. Au Vietnam, c’est simple, il faut une moto, sans quoi se déplacer devient très fastidieux, car il faut constamment faire affaire avec des tours ou des taxis. D’ailleurs, le pays est la destination deux roues de l’Asie du Sud-Est: un grand nombre de touristes le parcour du nord au sud ou vice-versa sur de vielles machines achetées pour des sommes dérisoires et transféré de propriétaire en propriétaire sans encombres grâce à l’absence de bureaucratie en ce qui concerne l’achat de véhicules au Vietnam. Mon plan était donc de lentement mais sûrement introduire mon compagnon de voyage aux joies de la moto. En nous rendant aux dunes, j’ai vu une longueur de route déserte menant vers un cul-de-sac et là, j’ai donné un cours rudimentaire sur le maniement de motocyclettes à Yves-Étienne qui très bientôt se retrouva à faire des longueur de piste, le grand sourire aux lèvres.

Dans le désert
Dans le désert

DSC00109Le plan étant encore d’aller aux dunes, j’ai repris les commandes du véhicule, mais après avoir conduit plus d’une demi-heure sur une route côtière tout de même belle, nous avons jetté l’éponge et sommes retournés vers Mui Ne. Sur le retour, nous avons réalisé que les collines de sable qui bordaient la route pouvaient être en fait les dunes que nous cherchions alors après avoir laissé la moto sur l’accotement, nous sommes partis explorer et effectivement, après cinq minutes de marche, nous étions au milieu d’un minuscule Sahara. Une demi-heure plus tard, les pantalons et les chaussures pleines de sable, nous sommes retournés à notre auberge. Pendant que je travaillais, Yves-Étienne a fait la connaissance de nos compagnons de dortoir et bientôt, nous sommes tous partis manger ensemble. Comme la majeure partie d’entre nous voyagait depuis plusieurs mois (ce qui semble êre la norme dans ce coin du monde), lors du repas, la discussion tourna vite à quel met nous manquait le plus et à l’unanimité ce fut le vin (et le fromage). Or, il s’adonnait que j’avait demandé à mon ami de me rammener une bonne bouteille du Canada. Nous l’avons donc partagé avec le groupe de la soirée, non sans au préalable acheter du vin Vietnamiens (qui s’avéra être plutôt correct), car une bouteille pour cinq, c’est peu. Ceci fait, nous avons poursuivis la soirée au même bar que la veille, un endroit où normalement je n’irai jamais au Canada, car trop luxueux, mais vu que l’alcool au Vietnam est plus qu’abordable, je pouvais certainement me le permettre. Quand même, les whiskys ne sont pas donnés. D’ailleurs, j’en ai acheté une bouteille à l’aéroport, mais comme ce n’est pas un brevage qui fait l’unanimité, les occasions d’en boire sont rares.

La côte de Mui Ne
La côte de Mui Ne

Notre destination suivante devait être Nah Trang, mais après avoir discuté avec bon nombre de voyageurs qui en revenaient, c’était un Mui Ne plus gros avec plus de Russes. Il nous fallait un plan B et selon plusieurs, Da Lat valait la peine que l’on s’y arrête. Encore de l’autobus, cette fois-ci directement dans les terres vers les hauteurs du Vietnam. Dommage, j’aurais aimé explorer un peu plus Mui Ne. Le village notamment, qui semblait très charmant et où il paraît se trouvait la plus grosse usine de sauce à poisson du pays.

Photos: Yves-Étienne Landry

Le Vietnam partie 1 – Ho Chi Minh Ville (Saigon)

Un court vol à bord d’un 747 pratiquement vide et je suis atterri à Ho Chi Minh Ville (Saigon de son ancien nom). Après près d’une heure d’attente pour récupérer mon visa à l’aéroport, j’embarquais dans un taxi qui m’a conduit à frais modique parmis les marées de motocyclettes à mon auberge dans le centre de la ville et où devait me rejoindre mon ami quelques heures plus tard dans la soirée. Là, en défaisant mon sac, il m’est apparut que le clingnement des pièces de monnaies étrangères que j’avais gardé de chaque pays précédemment visité ne se faisait plus entendre. Aussi manquant à l’appel, mon multi-outil suisse. On me les avait volé. J’ai déballé tout de même le contenu entier de mon sac sur mon lit, mais en vain, si le personnel des baggages les avaient déplacés, ils m’auraient laissés un message comme ils l’ont fait tant de fois avant. Merde. Je me suis donc affairé  pour le reste de mon temps libre à envoyer un message à Lufthansa pour leur signaler le vol. Un peu plus tard, mon ami arriva finalement. Une accolade, quelques moment et nous sommes sortis prendre une bière, une seule par contre, car après plus de 24 heures de vol, il est naturel que l’on soit fatigué. Je l’ai donc laissé aller gagner son lit et ai passé le reste de ma soirée à visionner un documentaire sur la mécanique quantique jusqu’à ce que la fatigue me gagne moi aussi.

De la moto à revendre
De la moto à revendre
Un Chinook, butin de guerre Vietnamien
Un Chinook, butin de guerre Vietnamien

Tous deux debout de bonne heure le lendemain, nous sommes partis explorer la ville en suivant le circuit de marche suggéré par notre guide Lonely Planet. Hormis le flot incessant de scooters, Ho Chi Minh est surprenament agréable. Possédant de nombreux parcs (pour une ville d’un pays en voie de développement) et étant généralement propre, elle me parut étonnament charmante comparée à ses congénères du reste de l’Asie du Sud-Est. Notre marche s’est terminée par une visite pour le moins traumatisante au musée de la guerre, lequel montrait photo après photo les horreurs commises par les Américains lors du conflit au Vietnam avec une section tout particulièrement graphique sur l’Agent Orange, ce qui ne manqua pas de mettre les larmes aux yeux à certains. Une version certes biaisée des faits, mais l’histoire nous a enseigné que en ce qui concerne le Vietnam, les États-Unis n’ont pas grands argument de défense, c’était une erreur monumentale dont le peuple de chaque pays engagé paye encore aujourd’hui le prix. J’ai dédié le reste de l’après-midi au travail tandis qu’Yves-Étienne a fait une longue sieste. Le soir venu, nous nous sommes rendus sur l’équivalent Ho Chi Minhois du Khaosan road Bangkokois, une rue de bars, de restaurants et d’auberges pour touristes. J’avais lu dans le guide qu’il pouvait se vendre au Vietnam de la bière à aussi peu que 25 cents le verre. Après un dîner bien local, nous avons trouvé sur la rue un bar dont l’entièreté de la clientèle était assise sur du carton à même le trottoir. Pas trop confortable, mais à 8000 dongs (40 cents) la bière, on ne pouvait pas vraiment se plaindre.

Le quartier touristique de nuit
Le quartier touristique de nuit
Monument à la gloire de je ne sais trop quoi
Monument à la gloire de je ne sais trop quoi

Le lendemain, nous avons réservé un autobus pour Mui Ne, notre prochaine destination et sommes partis passer quelques heures à explorer un autre pan de la ville. Me disant qu’Yves-Étienne aimerait bien voir un temple bouddhiste, je lui ai proposé l’idée d’aller en visiter un. Une fois au dit temple, nous nous sommes butés à une porte barrée pour le dîner, tant pis. Les Vietnamiens ne semblent en général pas très pratiquants de religion organisée. Parout l’on retrouve de petits bibelots superstitieux, mais comparé aux autres culture Asiatiques, où l’on retrouve un temple littéralement à tous les coins de rue, les lieux de culte sont plutôt rares. Après le déjeuner donc, le reste de l’après-midi s’est passé à bord de l’autobus.

Pensif aux abords d'un temple
Pensif aux abords d’un temple

Photos: Yves-Étienne Landry

Thailand part 4: Ayutthaya and Bangkok

Ayutthaya

Ayutthaya

Aboard the bus, I had plenty of time to think about my next move. The more I read and heard about Bangkok, the least it became interesting so upon arriving there, I would have to find a nearby escape to spend a couple more days before my flight. Ayutthaya was the perfect candidate. One hour an half from the capital, small and full of ruins from one of Thailand’s first empires so I took a taxi to the other bus station and got there.

After a solid 3 hours nap in fan-cooled hostel room. I got downstairs to work for a while and heard some French spoken with that peculiar accent that we have back home. Having not talked to anyone of a familiar culture for a while, I cooked up a way to engage a conversation, rehearsed it a couple times in my head and started conversing with Jean-Michel, whose name I already knew because I had seen it in the guest book. However, I was pleased to learn that we had much in common than our home, including the fact that he was at the start of an Asian journey himself. Having each made other plans for the remainder of the afternoon, we parted ways but decided we should meet later on for drinks; great, I had found a friend for the night (somewhat important when you travel alone).

In spite of the almost unbearable afternoon heat, I set out to explore part of the ruin complex of Ayutthaya, a UNESCO world heritage site. Mostly buildings of religious functions it seemed but square kilometers’ worth of them. Yes, I had seen my share of temples before on this trip but at least, those were in ruins and of a different architectural style: Khmer. It was too late to visit anyone of them so I contented myself of a walk around and soon enough was back at my hostel for some more quality time online.

An hour or so later, Jean-Michel showed up, bought a beer and we started talking about the thinks travelers talk about: travels. At least though, he had some pretty unusual experiences to recount, for instance his recent visit to Iran. Interested in the perspective of touring this unlikely destination, I picked hist brain about it while he picked mine about North-Korea and China. Then out of nowhere, another westerner pulled-up to our table from the street and very politely told us that for the last three days he had been alone and wondered if he could sit down and join our conversation. Of course we both replied. Instantly, he let out in impressive French: “Nous pouvons parler Français si vous voulez”. It’s not everyday that between different nationalities you can afford to speak your own tongue. Normally, everyone defaults to English because its the only second language they know or out of courtesy for those that don’t speak anything else. Manuel however, was from Spain but at the moment living in Ireland and spoke near-perfect French and even better Italian it seemed. Later-on, I would learn that his parents were diplomats and that on top he himself nurtured a passion for linguistics but still, according to my book, the more languages you speak, the less likely you are of being an idiot and Manuel more than confirmed that rule.

Anyway, with Manuel now integrated in our little francophone circle, we carried on to a small street food stand for dinner and then went to a nearby bar. There, a lone French forcibly imposed his presence on us and normally, it’s not that we would have cared, on the contrary, we would have done him the same favor we did Manuel some hours ago. Problem was, he had such a shitty attitude and showed complete and unabated cynicism towards every possible subject of conversation we brought up. Jean-Michel quickly got fed up and left and soon after Manuel and I followed suit but not without him and I setting a meeting time the next day for some more exploration of the ruins. As for Jean-Michel, he had to leave early in the morning.

Taking a picture of Manuel taking a picture
Taking a picture of Manuel taking a picture

The next day, with the temperature even hotter than the day before, Manuel and I rented bicycles and proceeded to tour some temples and ruins for the afternoon. Through that 20 kilometer circuit we did all around Ayutthaya, we stopped at numerous ruins. At some of them for a bit longer than I would have preferred, but Manuel is a photographer. Not the kind of would-be photographer that lugs around a large reflex everywhere to capture even the most insignificant moments of his vacations, no Manuel appeared thoughtful in the shots that he took. There is not secret with photography, it’s one good picture for a thousand bad ones, so Manuel was still pressing shutter button way more than I did, but at least, there was method in the way he did things and I enjoyed observing the objects or vistas that piqued his interest, scraping bits of information about the art of photography in the process. A skill I have a dire need to improve myself on, the disastrous images I put on this blog are testament to that. I never showed him my pictures, but he certainly showed me his and he had credentials to prove that while still an amateur, his aspirations were justified. Every now and then, he holds exhibitions in Dublin where he sells some prints and frankly, some of his images are definitely worth the euros that he charges for them. For those interested in checking out his work, he has a regularly updated blog with many of his pictures on it and also a Flickr account where most of his work ends up.

All credit to Manuel Pombo for this one
Waiting for the ferry
Waiting for the ferry

That afternoon, we both must have drank three liter of water and as Manuel pointed out, not once did we go to the bathroom. The day ended with a long ride to the Portuguese settlement, which the map led us to believe that it was a little picturesque colonial village, but was just an excavated church. Interestingly, they also had unearthed the whole cemetery behind the church and exposed the bones, some of them in display cases without any means of securing them. I thought a human vertebrae would make a nice pendant, but for fear of the kind of end that will await these heretic Thai archaeologists for desecrating christian sepultures, I abstained and let the dead rest in peace. I’m kidding about stealing human parts, but I could not help to think that such a thing would never occur in a christian country. The Thais thought, being exclusively all Buddhists, do not care much for their mortal flesh and bones. I’m digressing. Luckily after, our God rewarded us with a ferry ride across the river instead of a 10 kilometers bike ride back to the previous bridge.

After a work session for me and some blogging for Manuel, we again dined on street food, had some beers around which we talked of many things including but not limited to travelling, life, the future and blogging. Then we both set out in our respective direction as he was going North for the remainder of his vacation and I was going to Bangkok.

Bangkok

I remember hearing that the train ride to Bangkok was quite scenic, so instead of a crowded bus in which I would have to have both of my backpacks on my knees, I got myself a train ticket for a measly 14 baht. As expected the train was late, but I was pleased to find myself back in the same sort of car as on my first Thai train, except this one had windows. At the main train station, I passed the hordes of tuk-tuk drivers offering rip-off rates to gullible tourists, hoped in taxi and went straight for Khaosan road, Bangkok’s backpacker Vegas, a whole district of bars, restaurants, souvenir stalls, tattoo parlors, massage places; in short, the best Thailand has to offer.

Poutine!
Poutine!

I had made sure my hostel was within walking distance but not too close from the action so I got there, checked-in, worked a while and headed out in search of today’s only goal: a restaurant since it was too late to go sightseeing. Except that it was not to be any restaurant, I was looking for Snack Bar BKK, originally named Poutine Sans Frontières (Poutine without borders). The joint was started up by a celebrity from back home, Bruno Blanchet and you’d be hard pressed to find in Québec someone who has not heard of this famous comedian. One day, he was fed up with life in Canada I guess and decided to pack his bags for an around the world trip of which he has yet to come back from I think. Or he might actually never return, he has written several books on travelling and animates some globe-trotting related shows on TV. He also appeared to have liked Thailand so much that he made himself a girlfriend there and opened a poutine stall, which eventually evolved into Snack Bar BKK, a proper restaurant. This made the rounds in Canadian media back then so when I hit Bangkok, I absolutely had to have a Poutine there. The restaurant was easy to find, it had a large Québec and a Montréal Canadiens flag and was playing hockey on TV. Not the two things I’m most proud of from my culture, but just like in Pai, it felt good to see things from home so far away. Once there, I sat and got greeted by Bruno’s son (who now manages the place), sat down and ordered this much sought after dish from back home and a beer, in French s’il vous plaît.

Khosan road at  night
Khosan road at night

Unsurprisingly, I was not alone there. I mean there were some Germans munching on pad thais, but I could count at least four other French-Canadians. Since this was our little hangout in Bangkok so I granted myself the permission to impose myself in an ongoing conversation about the hardships of finding parking in downtown Québec City. First-world problems. I had to keep it shut for a lack of anything to bring to the discussion, but after a short while, the two ladies left us to go pack their things for an early morning departure and it was me and Neil. My spree of meeting interesting individuals was to continue it looked like. Neil was a self-employed construction project appraiser, worked remotely during the winter while travelling and built houses during the summer, had a passion for things on two-wheels and several lengthy adventures under his belt. We left Snack bar BKK and took the party to Khaosan road where for a couple more hours we sat at a table and chit-chatted about our shared interests. Once came the time to pay the bill, the waiter asked us if we were Italian. Odd, generally, strangers to French tend to assume I speak some sort of Scandinavian language, but Italian? Neil and I could not really figure out where he had pulled it from. Regrettably, my new acquaintance was leaving the capital for the islands early the next morning so we gave each other a solid manly handshake and set off and our own direction.

Fancy Bentleys
Fancy Bentleys

Last time I had seen rain in South-East Asia was in Singapore. That morning was to be second time. Daydreaming at breakfast with my eyes fixed in the canal below, I spotted what seemed to be a dog swimming below but as it got closer it started resembling something else until I saw it getting out of the water. It was a 2 meter long monitor lizard swimming in the thrash. Poor dogs, having to share the gutter with immense reptiles. When it pours in Asia, its no joke, but it only lasts for a while and then stops, so I waited it out with a nap and by the time I had woken up, the rain had stopped. Remembering my last day in Thailand had to be devoted to the exploration of Bangkok, I set towards the shopping centers. Why? Because when people had been talking about Bangkok, they talked about shopping centers and I had to investigate and indeed, these shopping centers are worth a mention. Large and incredibly luxurious, I toured them in absolute awe while Russians and Middle-eastern tourists as well as rich Thai kids were spending their vacation money or monthly allowance away. As for myself, I bought a whole lot of nothing and soon had enough of the atmosphere. Thankfully, Bangkok still lives between its malls and rich condos and on the way there and back, got a glimpse of the citizens living life as usual. Until I hit the site of the very publicized Thai protests, which I swear I was not looking for. As I was walking in the direction of what looked like a barricade in the distance, I was intercepted by a visibly irritated local who insisted on me not going there. I shrugged him and kept walking. In this polarizing crisis, I guess he was on the pro-government side.

The protesters had taken over several blocks of the city and had set-up camp on their major boulevards much in a city-within-a-city fashion, with tent districts, clinics, restaurants, showers, laundromats two immense covered theaters where as I was walking through a concert was going on in one and a speech in the other. Impressive. Of course, I restrained my photo taking, but not once did I get weird look. In fact, I got many smiles and even enjoyed a short conversation with a friendly monk. And I was not the only foreigner there, I passed a couple of them who had obviously no business as journalist and were simply on a little excursion in this strange part of Bangkok. If only one thing, the protesters actually want more foreigners going through and taking pictures, it gives them publicity and fills the void created by the media’s short attention span when things quiet down and the violence subsides. Once passed the maze of sand-bags and concertina barricades, I was back in the city.

That night was spent quietly having some food and beers (hard to find because of election day) with an eclectic bunch and the next day, I was off to Bangkok’s new airport to catch a flight to Ho Chi Minh city in Vietnam, where my friend from back home would join me later that night. The overly luxurious shopping malls found in Thailand are not the only tell-tale sign of its increasing wealth, its flagship airport is too. Immense and beautiful, its a marvel of modern architecture. A good last impression of Bangkok I guess. It remains that there is a side of the city I would have liked to experience, the dirty side, the dance and ping-pong shows (google that), the upscale bars, the crazy markets. No worries, I will most likely come back through on my way to another place and even if I don’t, there will be even more of that good stuff in the future.

Reflections on Thailand

Was Thailand all that I expected it to be? Yes. Was it fun? Yes. Was it a country I would do anything to come back to? No. It could have been my fault for staying on the beaten path, but it seems that the tourism industry has become so large and omnipresent that it’s now very difficult to escape it without having to go to lengths about it. Almost everything is geared towards foreigners and appears artificial. As a consequence, I could not develop a good appreciation for the Thai culture as they do not really expect you to be outside of the sightseeing routes and any attempt at exploring on your own will often lead to them directing you back towards the tourist pen. They treat you differently and its obvious. Thailand should be taken as a destination of leisure and pleasure rather than one of culture.