- Date: 27 juillet 2017
- Départ: 9h00
- Arrivée: 23h00
- Température: soleil et nuages
Pas d’arbres autour de nous donc dès 7h30, le soleil s’est mis à taper sur la tente et rendre l’atmosphère invivable. La nuit avait été courte pour moi, mais je me sentais tout de même en forme. D’ailleurs, c’est l’une des choses que j’adore avec le camping, me réveiller. Même en dépit des courbatures au lever, je dors quand même bien et je n’éprouve aucune difficulté à m’extirper du sommeil. D’autant plus que la vue était spectaculaire et que nous allions nous baigner pour démarrer la journée.
Au programme, le parc national des lacs de Plitvice, une succession d’étendues d’eau turquoise en escalier toutes reliées par de belles chutes. Le tout dans le décor enchanteur de l’arrière pays croate. Mis à part l’échappement qui recommençait à jouer du tambour contre la carrosserie (seulement dans les virages à droite…) et le frottement sur la route avant gauche qui n’avait toujours par disparue (mettant à mal ma théorie comme quoi c’était les freins qui se reconfiguraient suite à la modification de la suspension), la voiture allait plutôt bien.
À l’arrivée au parc, nous avons déchantés rapidement. Le premier stationnement était plein, le deuxième sur le bord de l’être et pour acheter les billets, il y avait une file digne d’un parc d’attraction. Face à cet envahissement (dont nous faisions partie…), nous avons débattus quelques minutes à savoir s’il valait la peine de visiter ce parc, aussi beau pouvait-il être. Finalement, c’est le oui qui l’a emporté, aidé par l’argument comme quoi nous avions déjà fait deux heures de route pour s’y rendre alors valait mieux mener le plan à sa conclusion. Cependant, j’ai fait promettre aux autres qu’après l’expérience du lac Bled et celle à venir, c’en était terminé des lacs et autres attractions naturelles. Au moins sur la côte, il y a plus d’espace pour répartir les humains.
La mère d’Audrey est partie acheter les billets pendant que nous cherchions un stationnement, ce qui heureusement pour nous n’a pas été trop long. Nous l’avons rejoint à la billetterie et avons préparé un semblant de repas pendant qu’elle a attendu les 45 minutes pour se procurer un laisser passer (à 180 kunas chaque, donc près de 35$ canadiens). Ensuite, un autobus, que dis-je, un train d’autobus nous a emmené au début de la visite et déjà exaspérés, avons débuté la visite pédestre du parc. Sur le sentier, à moitié sur passerelles ou sur terre, nous avancions en file avec les autres visiteurs, parfois stoppés par des zigotos qui prenaient des selfies ou des énormes groupes venant à rebours. Oui, les lacs turquoises et les chutes étaient beaux, mais le moment était gâché par la densité d’être humains. Finalement, le sentier a débouché sur une file de plusieurs centaines de mètres pour aller prendre le traversier vers la deuxième portions du parc.
C’en était assez, j’avais remarqué un sentier qui longeait le trajet du traversier et je l’ai proposé comme alternative à Audrey et sa mère, qui non sans chigner un peu, ont fini par me suivre. Peu emprunté en raison de la longueur et du fait que la majorité des gens se présentent au parc en talon hauts pour certaines et sandales de plage pour d’autres, la concentration de touristes est retombée à un niveau acceptable. À l’arrivée à l’autre bout, la foule est redevenue intense, mais beaucoup plus tolérable vu que de toute manière nous retournions à la voiture.
L’exaspération face à la Croatie commençait à grimper. En route, nous avons décidé de passer Zadar et ses foules probables pour tenter de nous trouver un petit camping relax près de Šibenik, ville réputée au même titre que Zadar et Dubrovnik pour son vieux centre-ville pittoresque. Après avoir essuyé deux échecs de localisation de camping potable à Tribunj (absent) et Vodice (pourri et cher), deux villes en amont de Šibenik sur la côte, nous avons tentés notre chance aux abords directs de la ville. Le camping que nous avons localisé chargeait cher pour un site disons-le, merdique. Exaspérés, nous nous sommes retournés vers l’option auberge, qui s’est avéré infructueuse, la seule offre étant trois lits dans trois chambres. Finalement, retour au camping précédent, la queue entre les jambes et complètement exaspérés, nous sommes allés posés notre tente entre trois caravanes pour 60 euros. La mère d’Audrey est allée se coucher à toute fin pratique sans manger tandis que nous prenions un verre bien mérité. Plus tard, Audrey et moi sommes allés explorer les installations. En résumé le camping s’est avéré être un complexe de l’envergure de ceux d’un tout-inclus cubain: un immense camping, des villas, un hotel/resort, des restaurants et un club construit à même un bateau pirate grandeur nature.
En sirotant notre bière, Audrey et moi n’en sommes pas venu à un quelconque plan, mais avons au moins constaté que les campings à notre goût et à proximité de la mer n’existaient à toute fin pratique pas en Croatie (quoi qu’en rétrospective, celui de la veille était plutôt bien) et qu’il n’y avait comme alternative abordable que les auberges classiques.
En fait, de qualifier tous ces campings – d’immenses complexes avec des centaines de sites – de pourris constitue en quelque sorte une insensibilité culturelle de notre part. Ce sont des campings à l’européenne, construits pour accommoder une énorme densité de touristes tout en limitant l’impact que l’industrie peut avoir sur les côtes et l’environnement. C’est nous qui sommes dans l’erreur en tentant de projeter nos standards Nord-Américains sur l’Europe. Qui plus est, contrairement à nous, les Européens ne font que très peu de vacances de camping à proprement dit. Ils choisissent ces endroits car ils constituent une alternative abordable aux hôtels et restaurants très coûteux de la région qu’ils visitent.
N’empêche, il fallait faire quelque chose, car jusqu’à maintenant, notre séjour en Croatie était de plus en plus décevant.