L’Amérique Centrale a l’air petite sur le globe, mais ce n’est qu’une impression du fait de la projection de nos cartes. Les distances sont quand même importantes, mais surtout, le territoire est dense. En une bonne journée de route, on parcours environ 300 kilomètres. La chaussée est généralement acceptable, mais il y a beaucoup de trafic routier, de nombreux camions, des bouchons dans les innombrables villages mais surtout, des frontières et encore des frontières.
Il nous aura fallu environ 4 semaines pour traverser la région à partir du moment où nous sommes entrés au Guatemala jusqu’à notre départ de Panama. Le rythme fut pour le moins quand même intense. Mis à part des arrêts au Guatemala (lequel nous connaissions peu), nous passions rapidement au travers des pays car tel que mentionné précédemment, c’était une régions que nous connaissions sommes toutes bien.
Je dois dire que le Guatemala est fort agréable. Ses volcans (actifs), son relief et ses villes font sa popularité pour les bonnes raisons. Le El Salvador aussi mérite mention (j’y étais allé en 2016). La sécurité s’y étant drastiquement améliorée dans les dernières années, ont sent le pays et sa population revivre. Au Honduras, nous n’aurons passé que quelques heures (2 frontières en une journée, c’est quelque chose; je vous en passe plusieurs papiers et tout un tas de formulaires). Le Nicaragua reste toujours un sympathique endroit tout à fait emblématique de la région tandis que le Costa Rica est encore plus propre et développé que dans mes souvenirs.

Tout au long du voyage, Audrey restait persuadée que je détestais le Costa Rica (et encore à ce jour me dit-elle actuellement). C’est faux. Le Costa Rica est un endroit fantastique qui vaut la peine d’être vu. De tous les pays d’Amérique Centrale, c’est lui d’ailleurs qui tire le mieux son épingle du jeu économique (on le surnomme d’ailleurs la Suisse de la région). Qui dit modernisation par contre dit souvent perte d’authenticité et c’est précisément ce que je reproche à ce pays. Si vous voulez une expérience centro-américaine, passez votre tour. La nature est tout aussi belle ailleurs et votre portefeuille vous en sera reconnaissant.
L’arrivée au Panama fut festive. Le dernier pays avant le passage en Amérique du Sud, nous avons été emplis d’un sentiment d’accomplissement en passant sa frontière. C’est un endroit que j’affectionne quand même. C’est verdoyant et accueillant. Il y a une foule de chose à y faire et quand on se promène en Amérique Centrale depuis un moment, débarquer à Panama City a un effet particulier. Comparé aux autres capitales de la région, c’est relativement propre et développé. Il fait bon profiter de ses parcs et de ses bons restaurants. Le Canal de Panama est aussi un incontournable de la région.
Notre horaire y fut quand même bien rempli en raison des procédures pour l’envoi de la voiture. À deux reprises il a fallu se lever avant 0500. La première pour une inspection de police et la récupération d’un formulaire X et la deuxième pour aller côté Caraïbes mettre la voiture dans le conteneur. Nous pensions quitter le 28 août, finalement tout s’est fait le 26 alors nous nous sommes envolés vers la Colombie le lendemain. Deux amis de Audrey nous y attendaient et étaient fort ravis qu’il n’y ait eu aucun délai en raison de notre véhicule.
Chroniques automobiles
Pas de road-trip sans nouvelles mécaniques. Depuis le Mexique, nous étions sur une bonne lancée. L’air climatisé, dont remplissage devait tenir 1-2 semaines, soufflait toujours froid et la voiture roulait droit.
Il se rajoutait par contre graduellement des notes de graves au son que son moteur produisait. De tout évidence une fuite d’échappement et effectivement, le bruit provenait d’un connecteur près du silencieux. Ce genre de fuite n’a rien d’inquiétant et ne nuit pas du tout aux performances environnementales du véhicule. Le soucis par contre, c’est que la rouille est immanquablement en cause et ça finira par casser.
Comme de fait, cela s’est produit 300 kilomètres avant Panama City. J’avais prévu de quoi réparer le problème dès le jour du départ. Dans tout véhicule et particulièrement ceux qui sont vieux, avoir une bobine de fil de fer sous la main est indispensable. Facilement on rattache une pièce qui pendouille pour s’éviter un remorquage. Le petit soucis dans notre cas était qu’il était samedi et qu’on avait l’inspection de police lundi matin et qu’ils allaient sûrement sourciller en entendant le bruit que faisait notre véhicule (finalement, ils ne l’auront jamais démarré ni inspecté par ailleurs; seul le numéro de série a été vérifié).
L’échappement rapidement sécurisé, nous aurions facilement pu nous rendre jusqu’à destination mais vu la contrainte, je me suis dit qu’il valait mieux tenter de trouver un garagiste le plus rapidement possible. En débusquer un qui était capable de souder ne fut pas une mince affaire, mais une heure et 16$ plus tard, l’échappement était à nouveau solidifié et étanche.
En achetant la voiture, l’ancien propriétaire nous avait informé que la fenêtre côté conducteur ne fermait pas complètement et qu’il n’avait pas la moindre idée de la raison. De toute évidence, quelque chose à l’intérieur de la porte bloquait la vitre. Après de nombreux cycles de monter et descendre la vitre, cette dernière aura finalement eu raison du blocage (heureusement que ça n’a pas été le contraire). Du coup, la vitre fonctionnait à nouveau normalement, mais désormais la porte ne semblait être que partiellement attachée à voiture. Le mystère était résolu, c’était une retenue qui bloquait la vitre et celle-ci avait finit par la guillotiner. Pour la troisième fois du voyage, le fil métallique tressé que nous nous étions procuré à Little Rock en Arkansas a été mis à contribution pour sécuriser la portière.