Cordoba, Coatzacoalcos et San Cristobal de Las Casas (Mexique)

Entre México et la frontière avec le Guatemala, la route était un peu trop longue pour la faire d’un trait. Nous avons donc opté pour faire des escales .

Mexixo à Ciudad Cuauhtémoc

Cordoba

Nous avons donc passé une nuit à Cordoba, une jolie petite ville dont la place centrale est coquette.

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Cordoba
L’église de Cordoba, devant notre hôtel.

J’ai pu goûter à ce fameux chiles en nogadas, poivron vert farci de noix, nappé d’une sauce blanche et décoré de pomegrenade et autres herbes, le tout évouant le drapeau mexicain. L’expérience fut décevante, mais la rencontre de Salvatore, un expatrié napolitain aura au moins mis du piquant dans le repas.

Coatzalcoalcos

Puis, une nuit sur le bord de la mer dans le golfe du Mexique, tant qu’à y être, avant de poursuivre. Nous nous sommes donc arrêtés à Coatzacoalcos, un centre qui ne laisse pas nécessairement de trace particulière à notre esprit. L’une de ses caractéristiques principales est probablement d’être entourée de quelques rafineries. La ville s’est toutefois dotée d’une longue promenade sur le bord de l’eau, et de l’autre côté de l’avenue on trouve plusieurs restaurants et hôtels. Nous n’avons rencontrés aucun étranger mais beaucoup de monde tout de même, j’en viens donc à penser qu’il s’agit d’un endroit prisé des résidents des régions environnantes pour venir profiter de l’esprit des vacances. Son plus bel attrait fut sans conteste le coucher de soleil qui se reflétait dans l’eau. Une vraie poésie pour les yeux.

Coatzalcoalcos

San Cristobal de Las casas

Par la suite, nous pensions nous rendre jusqu’à la frontière, peut-être, ou nous arrêter à San Cristobal de Las Casas. Nous allions laisser la journée décider, selon nos humeurs et/ou limites. L’avantage de se rendre à la frontière était, justement, de se rendre à la frontière et de prendre de l’avance. L’avantage de rester dans cette petite ville était, sur papier, la possibilité de visiter une coquette petite église et un centre historique mignon. Je connais peu de gens qui sont allés au Chiapas, et encore moins dans cette ville. Je n’avais donc pas nécessairement intégré de recommandation formelle d’y aller. Déjà en arrivant aux abords de la ville, je ne savais plus où donner de la tête. Les maisons collorées qui se répandent au creux des collines qui nous entourent, les ruelles pavées, les gens qui se promènent et vaquent à leurs affaires, une ambiance que seule une ville des montagnes peut permettre. Celle qui allie urbanité et reclusion, dynamisme et calme.

La Posada del Abuelito
La porte de notre hostel, derrière laquelle les fleurs et leurs effluves nous accueillent.

Alors hop, on se stationne sur le côté, on cherche et trouve un hostel, on reste! Déjà, l’offre d’hostel était… florissante : un indice de ce que nous allions rencontrer. Notre hostel, une charmante propriété familiale nommée “Posada del abuelito” en l’honneur d’un grand-père à qui avait appartenu la demeure, était accueillant, chaleureux, rempli de jardins où les fleurs et la fraicheur de l’altitude venaient remplir nos narines. Et là, oh oh oh, que vois-je, qu’entends-je? Beaucoup de gens qui semblent avoir traversé un océan pour venir jus

Posada del abuelito
Une cuisine extérieure, pour apprendre ou pour échanger

qu’ici! D’ailleurs, une bonne proportion de Français. Je me suis demandé pourquoi… Peut-être parce que de notre coté, nous fuyons le froid hivernal vers les plages du Mexique, sans avoir le réflèxe d’y aller pour des vacances estivales en risquant un 13-14 degrés en demeurant dans les montagnes. Alors que les Européens ont bien assez de plages visant la détente de leur côté, ce qu’ils viennent chercher de notre côté de l’Atlantique s’oriente peut-être plutôt vers la découverte et la culture…

Le centre historique est en fait très grand, alors même en se promenant durant un moment, nous demeurons dans des rues coquettes, pavées et dont le lustre laisse savoir au piéton qu’il en a vu d’autres. Beaucoup d’autres. Et bien sûr, comme il appert que ce soit un petit joyaux (quoique possiblement moins connu des Québécois), il y a quand même beaucoup de touristes, et d’argent. Ce n’est pas trop dénaturant, ceci étant dit. On ne se sent pas nécessairement submergés dans des hordes de photographes amateurs, mais il y a plus de terrasses branchées où prendre un verre en manger. Il n’y a pas de grandes chaines hôtellières, mais par-ci par-là, nos yeux aurons le privilège d’entrevoir le luxe qui règne dans la cour intérieur et les chambres d’un petit hôtel de 1 ou 2 étages tout au plus.

Église – San Cristobal
Une magnifique église centrale à San Cristobal

Égise San Cristobal

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Étions-nous seuls dans les rues ? Détrompez-vous, cette photo a été retouchée par intelligence artificelle pour enlever tous les autres badauds. Le résultat est quand même convaincant.

Ce que je connaissais du Chiapas, c’est notamment ce qui arrive jusqu’à nos journaux. Au cours des années 90 et 2000, des soulèvements populaires pour une transformation sociale du Chiapas, via les actions militaires des Zapatistes notamment, visait la protection des droits des peuples autochtones et leur volonté de s’autoadministrer. Les tensions, si je puis me permettre cet euphémisme, sont demeurées importantes durant plusieurs présidences. Ces dernières n’avaient pas toutes la même stratégie, l’une préférant une réponse par la force, par exemple, et l’autre par la communication. Toutes n’ont pas eu la même réponse des gens non plus. C’était donc un peu naturel qu’à plusieurs endroits dans la ville, nous puissions voir des grafitis ou des murales incluant sans conteste un message politique ou social. Et plusieurs de très grande qualité, de l’art modeste à la Bansky à la fresque tout sauf modeste. Le mélange était gracieux et fluide.

Art mural
L’art mural, décoration et intention

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Je ne saurais terminer sans aborder la beauté et la diversité de la population, à l’image de son expression et de sa volonté de s’affirmer. J’avance en n’ayant qu’éfleuré le tissu social de la ville, mais il est très fréquent de voir, par exemple, deux femmes transiger au marché où l’une arbore fièrement ses deux nattes lui tombant jusqu’au bas des reins et sa jupe de peau de buffle (ou l’un de ses compaires), l’autre portant maquillage et habits selon la dernière mode. Le traditionnel et le contemporain sont très proches, partout, tout en étant diamétralement opposés de par leur nature. Mais ça fonctionne, et c’est beau.

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