Volodymyr nous attendait à la sortie de l’aéroport d’Ashgabat. Encore une fois, j’ai été très impressionné par sa devanture d’aigle déployant ses ailes (forme qui pourrait compliquer un futur projet d’extension). En après-midi, nous allions quitter pour Darvaza mais avant, une nouvelle dose de monuments et de places dans la capitale.
Le palais des marriages et l’endroit dans la ville où tous les couples, après avoir faits leurs voeux, viennent signer le registre civil. Il domine le paysage et vous le constaterez, est d’une forme tout à fait inusitée. Apparemment, il contient des restaurants et des salles de banquets somptueusement décorées. Mes efforts pour convaincre Nadin d’y entrer auront été vains.
Quelques grands boulevards vides plus loin, l’on trouve le Centre culturel d’Alem. En son centre, la plus grande roue intérieure au monde … en panne depuis un certain temps. La place qu’il surplombait, absolument massive, donnait sur le parlement turkmène.
Le boulevard sur lequel était situé ce monument était en fait le principal axe gouvernemental de la capitale, on y retrouvait toute sorte de ministères et de bâtiments officiels. Mentions spéciales au ministère de l’éducation, en forme de livre ouvert et au ministère des affaires étrangères, coiffé d’un large globe terrestre.
Devant le monument de la constitution (dont l’intérieur n’était encore une fois, pas accessible) se trouvait un bâtiment sosie du parlement: le sénat. Comme pour beaucoup de monuments, des soldats montaient la garde devant. Ces soldats sont souvent de jeunes hommes en service militaire. Combien de touristes ont-ils vu passer ce jour ? Je ne serais pas surpris si nous avions été les seuls visiteurs.
Après un copieux repas de plov, Volodymyr nous a ramassé. Pendant que nous étions à Turkmenbashi, il avait préparé toutes les victuailles pour notre expédition vers le cratère de Darvaza. Pour s’y rendre, il fallait un bon 4h de route sur une chaussée aux standards de l’Asie Centrale, c’est à dire dans un état désastreux. Notre guide et notre chauffeur n’ont pas manqués de s’excuser pour les bosses et le louvoiement entre les cratères. Je leur ait répété plusieurs fois qu’on était habitué et que comparé à la route Khorog – Dushanbe (3 jours pour faire 150 kilomètres), celle-ci n’était vraiment pas si mal.
La nuit bien engagée alors que le 4×4 se baladait à vive allure dans les dunes, nous avons vu une lueur poindre à l’horizon. Il y a 50 ans, les Russes, en prospectant la région pour des combustibles fossiles, ont fait exploser un puit de gaz naturel. Devant l’importante fuite et le risque posé pour un village avoisinant, ils y ont mis feu. Croyant qu’après quelques mois, le gaz allait s’être consommé, ils ont quitté la zone. Le puit brûle encore aujourd’hui et a été adéquatement surnommé: Les portes de l’enfer. Après Ashgabat, c’est probablement l’un des endroits les plus fameux du pays.
Nous allions passer la nuit dans une yourte et pour l’occasion, nos guides nous avaient préparé un grand apéro-dinatoire à base de poisson, caviar, charcuteries (donc certaines faites maison par Volodymyr), fromage, pain, shashliks (grillades) frais cuits sur des plantes du désert. Nécessairement, le tout bien arrosé de cognac turkmène et de vodka. Notre guide et notre chauffeur étaient visiblement content de partager ce moment avec nous. Le tenancier du camp de yourte s’est même joint au groupe. L’atmosphère était détendue et les blagues transculturelles fusaient. Les discussions personnelles amènent également certains moments plus sombres. Volodymyr est de nationalité turkmène, mais son fils tient de sa mère également un passeport russe. Il désire aller poursuivre ses études là-bas, mais en âge de faire son service militaire, il risque fort bien de se faire mobiliser. S’il reste au Turkménistan, il devra tout de même donner une année aux forces armées, mais apparemment, la Russie reconnaît un service militaire déjà fait à l’étranger et donne une exemption du service russe. Volodymyr tente donc de le convaincre de ne pas partir. Dans le contexte d’une offensive ukrainienne en difficultés, je doute fortement que la Russie honore encore cette règle; encore moins celle qui veut que ceux qui fassent leur service militaire ne soient pas envoyés au front…
Un peu plus tard, Audrey et moi sommes repartis vers le cratère pour l’admirer de nouveau. D’un diamètre d’un peu moins de 100 mètres, il dégage une forte lumière qui illumine le désert tout autour. Dès qu’on est à proximité, le froid du désert cède à la chaleur du gaz naturel en combustion, lequel émet un grondement sourd. S’il est effectivement un endroit où l’enfer se rend jusqu’à la surface de la terre, c’est peut-être ici.
Vous semblez faire un voyage des plus intéressants, très diversifié sur le plan culturel. J’ai bien aimé les photos et notamment celles du cratère. Merci de nous partager et bonne poursuite.
Paul 🙂
Tout simplement très intéressant
De belles découvertes…
De la bonne bouffe aussi…
Un super voyage…merci
Andrée et R. 😊🌲
Woah! C’est vraiment très impressionnant, ce cratère!!!
Merci pour ces photos, qui nous font vraiment voyager en terra incognita!
Génial ce cratère.
Je suis jalouse
Hélène
Quels superbes monuments
Mon coup de cœur : Le palais des mariages et le deuxième le centre
Culturel d’Alem
Merci pour ces belles photos