Chennai (anciennement nommée Madras), 4e ville la plus populeuse de l’Inde, allait être notre première confrontation avec les mégapoles de cette nation. Or, depuis plusieurs jours déjà, d’autres visiteurs croisés sur notre route n’avaient que des commentaires négatifs à son sujet. Et d’ailleurs, quand le seul argument qu’un guide de voyage parvient à trouver pour vanter une ville est la gentillesse de ses habitants, c’est un euphémisme pour indiquer qu’il n’y a pas grand chose à y faire. Des citadins sympathiques, il y en a partout et à peu d’exception près, ce n’est pas un critère qui permet de distinguer une agglomération d’une autre. Tout de même, nous avons l’esprit ouvert alors nous allions donner une bonne chance à cette ville.
Une fois revenus du tournage, nous sommes immédiatement ressortis après une courte sieste et sommes partis en quête d’une bière. Il nous a fallu une bonne heure et demi de marche pour en arriver au premier bar réputable de la ville. À la porte, on nous apprend que le code vestimentaire ne permet pas les pantalons courts. Deuxième endroit, trop cher, troisième endroit, idem. Finalement, on tente notre chance au TASMAC, le dispensaire gouvernemental d’alcool de l’état du Tamil Nadu. Parfois – comme à Madurai – il est adjoint d’une salle faisant office de bar. Dès la porte ouverte, un employé me réceptionne et me crie de partir. J’essaie de comprendre et finalement il me pointe Audrey; j’en comprend que c’est gentlemen seulement. Gentlemen mon oeil, dehors, c’est la déchéance la plus complète. Des tas d’Indiens se battent pour acheter leur dose à un pauvre comptoir protégé de barreaux métalliques et partent non loin la caler comme des junkies. Le sol est à ce point jonché de déchets que le béton en est caché et partout dans les alentours, des gens saouls morts ou complètement bourrés. Pour vous en faire une idée, imaginez si tous les sans-abris de Montréal ne pouvaient acheter leur alcool que dans un seul magasin: voilà le TASMAC. Devant une manière si géniale de responsabiliser les gens face à l’alcool, pas étonnant que la population se plaigne autant et que le gouvernement tente de fermer ces endroits.
C’était donc mort pour le TASMAC. En fin de compte, nous sommes tombés sur un lieux aux prix et à l’ambiance potable, alors nous avons pu mettre un bouchon sur notre journée d’acting en regardant le cricket (et ne comprenant toujours pas le principe). Sur le chemin du retour, la de personnes dormant sur les trottoirs s’est avérée frappante. Tous des sans-abris? Probablement pas, une bonne partie de ces gens doivent être venus de la campagne pour travailler et l’hôtel, ce n’est pas donné à tous. Comme autres représentants de la faune urbaine, les vaches. Profitant d’un répit dans le chaos routier, elles peuvent s’en donner à coeur joie dans les tas d’ordures. Vous croyez que ça mangeait de l’herbe les vaches? C’est ce qu’on leur donne oui, mais en réalité, qu’est-ce qu’elles ne feraient pas pour un tas de fruits pourris…
Heureusement, Chennai est située en bord de mer, alors ses habitants peuvent aller chercher un petit répit du bordel urbain. La plage est immense et même si l’ambiance qui semble y régner est analogue à celle dont nous avons fait l’expérience à Mahabalipuram, la foule est moindre. C’est d’ailleurs par là que nous sommes passés pour nous rendre au plus gros temple de la ville. Ce fut une déception, mais à la sortie nous sommes retombés sur nos voisins de table lorsque nous nous sommes payés la traite à un restaurant de Pondichéry. Ceux-ci se dirigeaient vers un festival de danse et de musique traditionnelles, alors c’est avec joie que nous les avons suivit.
Programme pour le deuxième jour, Fort George, une ancienne fortification du temps des Britanniques. Encore une fois, déception. L’endroit avait été investi de bâtiments gouvernementaux et à part un musée et une église, plus rien d’historique. Pour meubler le reste de la journée, nous avons faits maint détours par des petits quartiers pour tâter le pouls de cette ville frénétique. Le quartier du négoce du riz en vrac et autres épices/noix, un marché de pièces de machines et d’usinage (très photogénique) et finalement alors que nous approchions de l’hôtel, demi-tour à la vue d’une affiche annonçant un cirque non loin pour aller assister à une représentation.
Partout où nous passions à Chennai, les gens nous saluaient et venaient même nous serrer la main et prendre deux trois selfies. Un père à même tenu à ce qu’Audrey prenne sa petite fille, euh, correction, il l’appelait son fils mais devant notre incrédulité face à un enfant qui avait tout l’air d’être du sexe féminin, il a cru bon de tirer sa culotte pour nous donner la preuve biologique que l’on avait bel et bien affaire à un garçon habillé en fille. Tout ceci, c’est l’Inde, pas Chennai en particulier. La ville même s’est avéré être plutôt inintéressante et c’est sans regrets que nous l’avons quitté pour le Sri Lanka. Nous en gardons par contre un très bon souvenir…
Tiens, ce marché de pièces de machines et d’usinage était si plaisant pour les yeux que je termine cet article en vous partageant de mes meilleurs clichés.
Bonjour les jeunes,
Vous faites un superbe voyage. Quelle aventure…
Belles photos et récit des plus intéressants.
Bonne poursuite,
Paul ??
Merci!
Si je comprends bien, tu étais en manque de problèmes mécaniques sur ta Golf et là, tu t’es saoulé. avec tous ces marchands de pièces de machines et autres. Tu as dû voir des pièces de voiture qui auraient réparé ta Golf encore à meilleur compte que ce que tu as payé en Europe Centrale !!!!!
C’est un délice de vous suivre.
Aucune pièces de voitures dance ce marché, je le jure! Que du matériel pour de la machinerie industrielle.