- Date: 4 août 2017
- Heure de départ: 11h00
- Heure d’arrivée: 18h00
- Température: soleil
La veille, en mentionnant notre trajet vers Sarajevo à la propriétaire de l’hostel, elle a tout de suite émit la suggestion d’aller visiter le bunker de Tito. Une gigantesque installation militaire construire à gros frais par le fameux dictateur et tout récemment ouverte au public. J’étais vendu d’avance.
Le lendemain, notre tour réservé (il fallait passer par une agence ou l’armée bosniaque, nous avons choisi la première option), nous sommes dirigés vers la ville Konjic par une route très pittoresque. Une fois arrivé sur place, nous avons eu tout juste le temps de manger un sandwich tranquille et nous étions en convois vers le bunker. L’installation était en faite tout près de la ville, mais masquée derrière trois maisons d’apparence anodines. Débuté dans le milieu des années 50 et terminé en 1979, soit un an avant la mort de Tito (il ne l’a jamais visité…), le bunker devait permettre à près de 300 personnes de vivre en autarcie complète durant 6 mois afin de survivre à un désastre atomique. D’une longueur de plus de 200 mètres et enfouis à 300 mètres sous la montagne, le bunker a coûté la faramineuse somme de 4.6 milliards de dollars de l’époque.
À mon oeil, les installations, bien que gigantesques, ne justifiaient pas cette somme, mais ce qui a probablement fait gonfler le prix à ce point, c’est le niveau de secret dans lequel elles ont été construites. Chaque équipe d’ouvriers ne travaillait qu’environ un mois et sur une petite partie du projet. Ils se rendaient au site les yeux bandés en passant par quatre chemins pour les désorienter. Afin de ne pas éveiller de soupçons au niveau international, la machinerie était commandée en pièces détachées de partout en Yougoslavie et d’ailleurs dans le monde et assemblée sur place. Les gravats de l’excavation étaient pour leur part disséminés dans le paysage afin d’éviter toute accumulation. Bref, voilà pourquoi le projet a pris aussi longtemps à réalisé et coûté aussi cher.
En son intérieur, réfectoire, dortoirs, laboratoire, hôpital, salles de communication, génératrices, usine de filtration d’eau, salles multifonctions, les appartements de Tito lui-même, son bureau. Selon la guide, le bunker n’était même pas le projet le plus extravagant commandé par le dictateur. Il se classe en fait en troisième position, derrière un aéroport et une base navale souterrains. J’aurais adoré visiter l’aéroport, qui se trouve dans le nord du pays, mais il paraît que l’endroit est encore très miné… Aujourd’hui, l’intérieur du bunker est occupé par une exposition d’art contemporain biennale et d’ailleurs, une certaine partie de la visite lui est dévouée. Disposant de trop peu de temps pour observer et comprendre chaque oeuvre, j’aurais préféré plus de détails militaires et techniques, mais bon.
Le reste de la route vers Sarajevo s’est déroulé sans encombres. Une fois là, nous avons trouvé sans difficulté notre gîte pour les deux prochains jours, le War Hostel, construit par un famille à l’image des conditions de vie de l’époque. Coucher sur le sol, pas de lumières, éclairage à la bougie, eau courante seulement entre certaines heures, etc. Les murs étaient décorés de nombreux artefacts de la guerre ainsi que d’extraits de journaux de l’époque. L’établissement, entièrement géré par une famille, est un initiative du fils et possède un volet éducatif où ce dernier raconte l’expérience de son père comme soldat bosniaque et la sienne comme enfant durant le terrible siège de Sarajevo. L’hostel était le choix d’Audrey et j’ai complètement appuyé son initiative. Tout de même, j’ai esquissé un petit sourire en voyant l’endroit. Disons que ça m’a rappelé mon temps comme militaire.
Ayant pris beaucoup de retard dans mon écriture, j’ai laissé Audrey et sa mère visiter la ville par elles-mêmes pour un bon deux heures et les ai rejointes plus tard pour un souper très réussi dans un restaurant de cuisine typique bosniaque. De tous les pays visités jusqu’à maintenant, c’est incontestablement en Bosnie que la nourriture y est le plus intéressante. L’explication est plutôt simple, la Bosnie est non seulement en un environnement multi-culturel, mais a fait partie de l’empire Ottoman pendant de longues années. Par la suite, il paraissait selon la mère d’Audrey que Sarajevo était reconnue pour sa musique live. Or, pas moyen d’en trouver ce soir là, pourtant un vendredi. Ce qui ne manquait pas par contre, c’était la opportunités de people watching. Sarajevo étant musulmane, elle attire son lot de touristes de cette confession, alors les femmes en niqab (juste les yeux découverts) et même certaines en burkha sont choses communes (Nous avons même pu observer comment quelques-nues s’y prenaient pour manger de la crème-glacée.) Partageant les mêmes rues, des exemples flagrants de poupées slaves peu habillées et complètement plastiques. Plutôt constrastant… À cet effet, Audrey et moi avons remarqué que plus nous progressions vert l’est, plus l’apparence des gens devenait douteuse. J’ai hâte d’arriver en Russie.
Wow, fascinant ce bunker. Un aéroport et une base navale souterraine! C’est inimaginable…
Si tu connais tes Gi-Joes, tu n’es pas sans savoir qu’ils ont volé ce concept :)
C’est fou ce que l’extravagance démesurée d’un homme peut mener. En plus ,il n’a jamais pu voir le résultat. …….
En effet. Au moins, ils parviennent à en faire quelque chose de pertinent de nos jours…