Londres, Angleterre

The London Eye

Voyager en novembre dans l’hémisphère nord, c’est jouer au chat et la souris avec le mauvais temps.

Dans quel endroit européen allions nous pouvoir passer quelques jours et qui:

  1. nous rapprochait du Canada
  2. nous permettait de revenir à Montréal sans escale
  3. offrait une météo intéressante.

Il n’y avait qu’un seul choix qui répondait à tous ces critères: Londres. Fort curieux direz-vous, car l’Angleterre à ce moment-ci de l’année (voir tout le temps) a la réputation d’être humide et pluvieuse. Le choix n’était pas pour me déplaire non plus car Londres, j’y étais allé une seule fois quand j’avais 14 ans et à cet âge, on ne visite pas les villes de la même manière qu’à 37. On suit le troupeau, on rouspète et on a seulement hâte d’aller se poser pour jouer à un jeux digital quelconque.

Billets réservés et tirelire cassée pour se trouver un hôtel, nous avons donc quittés Bratislava pour nous rendre à Vienne (à 1h30 de route) et prendre l’avion vers le Royaume-Uni.

Le pont Millenium

Il y a tant à faire à Londres ! Nos premières priorités ont été d’aller nous promener sur le bord de la Tamise pour d’un coup d’oeil aller chercher toutes les grosses attractions de la ville, puis d’aller prendre un verre dans un bon vieux pub anglais et enfin d’aller nous restaurer dans un établissement étoilé Michelin (détrompez-vous, certains ne sont pas si chers que ça).  Les Britanniques ne sont pas renommés pour leur cuisine, mais à titre de capitale internationale, l’offre culinaire à Londres est incroyable et attire des talents des quatre coins du monde. C’est donc pour cela qu’on a mangé ce soir-là des tapas de luxe dans le quartier de Soho.

On était vendredi soir et il y avait du monde au pied carré. Du monde ? Comme on en a vu en Inde et je ne plaisante pas. La seule différence était qu’ils étaient majoritairement blancs et en état d’hébriété.

Autobus rouge et pub

Pour cette phase du voyage Audrey était en charge de la cartographie et fidèle a ses habitudes, elle est allée dénicher les quartiers en vogue et les bonnes adresses où se restaurer. Le lendemain donc, premier arrêt dans le Borough Market pour y manger. À l’instar de la veille, il fallait faire du coude pour maneuver et nous avons consommé nos achats debout. Des kilomètres ont été parcourus vers le nord-est pour aller faire un tour dans Hackney, Hackney Central, Hackney Wick. Trop ambitieux dans nos objectifs, il a quand même fallu faire un peu de train pour aboutir dans les temps de l’autre côté de la rivière dans Peckham. Tant mieux car avant le resto, on a eu l’occasion de faire un petit spectacle de drag-queen. Repus et reposés, l’hôtel a été regagné à pied au travers des fêtards du samedi soir.

Au marché Borough Sandwich au marché Boroug

La dernière journée de ce petit périple européen a débuté à Buckingham Palace pour aller payer nos hommages à notre souverain, puis par un fish and chips de luxe dans Marylebone.  Après, petite promenade dans Hyde Park puis dans le quartier de Kensington.

Hyde Park

Fich and Chips deluxe

Plusieurs canaux traversent la ville de Londres et ces dernier avaient piqués notre curiosité. Nous sommes donc aller marcher quelques kilomètres le long d’un d’entre eux. Plusieurs signes le qualifiait de “Little Venice” et il a fait bon s’y balader. Sporadiquement, des péniches y passaient et ses berges étaient totalement occupées par des maisons flottantes quasiment toutes habitées. On était dans une sorte d’écosystème en fait. Il y avait du traffic fluvial et certaines embarcations semblaient faire la livraison de carburant et de vivres. Une péniche était d’ailleurs à ventre pour à peu près 150 000 £, une aubaine compte-tenu du prix exorbitant de la terre ferme dans cette ville.

Les canaux de Londres Les canaux de Londres

Sortis des canaux, nous sommes tombés par hasard sur la fameuse traverse d’Abbey Road. Finalement, notre journée s’est arrêtée dans Camden Town pour un repas de pub puis un retour à la marche. Selon l’état de mes pieds, je suis généralement capable de dire avec un semblant de justesse la distance qui a été couverte dans la journée et là, on avait dépassé le 30 kilomètres. Sur la carte de Londres, on avait parcouru une toute petite boucle dans le quadrant ouest. Il y avait longtemps que je n’avais pas été confronté à ce point à l’immensité d’une ville (peut-être Mumbai ?)

Tours à Londres

Rendu-là, mon corps m’envoyait des signaux que j’avais assez marché. Ça tombait bien car le lendemain, nous reprenions l’avion pour retourner dans la grisaille et l’humidité de l’automne québécois. Étions-nous tristes ? Curieusement non. Tant Audrey que moi avions l’impression d’en avoir vu assez pour cette fois. Notre tête était pleine de beaux souvenirs et l’impression d’avoir été parti au moins 2 mois nous habitait tout les deux quand en temps normal les voyages ont la fâcheuse habitude de passer vite comme l’éclair.

À la prochaine escapade donc.

Une ruelle de Peckham
Une ruelle de Peckham

Regard sur les soins palliatifs

La médecine moderne échoue bien souvent dans son mandat de guérir le corps, mais dispose de maints outils pour apaiser l’esprit et l’aider à accepter la maladie tant dans sa progression que dans sa finalité. Alors que la plupart des autres disciplines médicales s’exhortent à cette première tâche, la deuxième incombe entre autre chose à celle des soins palliatifs. Soins palliatifs que je préfèrerai nommer soins de fin de vie, car loin de seulement viser à la palliation de symptômes, leur mandat est un d’accompagnement jusqu’à l’extinction, tant pour le patient que ses proches. Elle a comme objectif de mettre la chair et la détresse en sourdine afin de donner les moyens au malade de faire en sorte que les expériences qui l’ont rendu humain puissent être à l’avant plan dans ses ultimes moments.

C’est ce rôle d’accompagnement que j’aurai trouvé le plus enrichissant lors de mon court séjour dans cette discipline. Comme ailleurs, les prises en charge et traitements ne sont surtout que recettes éprouvées, mais aucun livre n’indique le « savoir être » qu’il faut pour escorter un compatriote et ceux qui lui sont chers vers la fin de l’existence. Certaines techniques d’interaction sont à prescrire, mais il n’y a pas d’idéal et il existe autant de manière d’agir que de personnes; tant intervenants que patients. Encore plus qu’avec le bien portant, l’approche avec le mourant s’adapte et évolue.

Les interactions avec les patients en fin de vie vont du simple regard aux longues discussion, mais l’on met en chacune d’entre elle tout le poids de notre vécu, quel qu’il soit. Le médicament que l’on administre pourra atténuer la souffrance physique, mais soulager l’esprit pour le voyage à venir relèvera tant de la philosophie que de la thérapeutique. Aux confins de la vie, l’esprit en paix semble tourner son regard vers le passé et puise dans ses souvenirs afin de construire la conclusion d’un vécu riche qui l’accompagnera dans ses derniers souffles. Les soins palliatifs ont ceci de beau qu’ils redonnent à la médecine cet apanage de discipline de l’âme qu’elle pouvait avoir alors qu’il n’y a pas si longtemps, la science moderne n’était pas si avancée et l’homme était impuissant devant la maladie. À cette époque, la mort était partie du quotidien. De nos jours, elle a été évincée de l’espace public pour n’occuper que les confins de nos sociétés. À titre de futur médecin, j’éprouve un certain intérêt à la côtoyer, car il n’y a pas plus grande source d’humilité. Dans un monde qui ne semble accorder de l’importance qu’à l’artificiel et au futile, ce genre de memento mori nous ramène à l’essentiel et à l’inéluctable : il n’y a que de vrai et de précieux nos proches ainsi que le moment présent; et que tout ceci est éphémère.

Wikimedica: une plateforme collaborative de transfert des connaissances médicales en libre accès

Le Journal médical de l’Université d’Ottawa publie mon article sur Wikimedica dans son numéro sur les innovations médicales. Merci!

Résumé:  La médecine moderne ne peut plus se pratiquer sans l’aide de bases de connaissances cliniques. Or, toutes celles disponibles sont payantes et fermées et s’il est un domaine qui pourrait bénéficier d’un accès libre à de l’information fiable, de qualité et à jour, c’est celui de la santé. Wikimedica (http://wikimedi.ca) est une plateforme libre accès conçue à cette fin qui permet tant aux cliniciens de terrain qu’aux étudiants de collaborer dans la création et l’amélioration des connaissances essentielles à leur professions.

Abstract: Modern medicine cannot be practiced without the help of basic clinical knowledge. However, all that is available is payment based and restricted, and if ever there was a field in which one could benefit from free-access to trustworthy, high quality and up to date information, it would be healthcare. Wikimedica (http://wikimedi.ca) is a free-access platform created for this purpose which allows working clinicians and students to collaborate on the creation and the improvement of the knowledge essential to their professions.

Il ne fait jamais soif au Japon

Mourir de soif au Japon? Impossible! Moyennant quelques yens, il y a dans le paysage urbain des machines distributrices sur littéralement chaque coin de rue, toutes prêtes à offrir tout ce dont vos papilles gustatives pourraient avoir envie. Thé, café chaud ou froid, incontournables de la boisson gazeuse sucrée ou autre concoctions bien spécifiques à l’île, on trouve même de la bière et du saké par endroit (bien pratique pour agrémenter nos errances de fin de soirée).

Tokyo de nuit
Trouvez les machines distributrices! (indice: il y en a plus de 9 dans cette seule image)

Me promenant seul dans une Tokyo humide à une heure tardive, je leur ai trouvé un je ne sais quoi d’esthétique. Plantées en petits groupes dans les ruelles, ne manquant jamais d’attirer le regard par leur offre colorée et le scintillement de leurs DELs, j’en ai capturé quelques unes en image.

Machines distributrices au Japon Machines distributrices au Japon

Machines distributrices au Japon
Complètement à gauche, une machine distributrice de cigarettes
Machine distributrice de bière au Japon
Celle-là vend de la bière
7 Eleven à Tokyo
Les dépanneurs sont presque autant légion ici au Japon

Anuradhapura, Sri Lanka

Si proche de l’Inde le Sri Lanka, pourquoi ne pas aller y faire un petit tour? Logiquement, nous aurions même pu y aller en traversier. Les deux pays sont littéralement séparés par un petit 10-20 kilomètres de détroit. Or, bien qu’il y ait déjà eu un tel service, le seul moyen de s’y rendre de nos jours est par avion. Nous sommes donc partis de Chennai pour une heure plus tard atterrir au nord de Colombo, la capitale du Sri Lanka. Nous n’y avons même pas mis les pieds par contre, cela se fera au retour. Nous avons sautés dans le premier bus et sommes allés rejoindre le père d’Audrey à Anuradhapura dans le milieu nord de l’île. Comparé à l’Inde, le Sri Lanka est minuscule. Il est donc aisé de s’y déplacer.

La première chose qui nous a frappé en débarquant au Sri Lanka, c’était l’absence presque totale de tous ces désagréments si présents en Inde. L’endroit est propre et vert, la circulation est ordonnée et l’usage du klaxon raisonnable. On ne se fait pas non plus harceler constamment pour nous vendre n’importe quoi. Rafraîchissant… D’autant plus que j’aurais cru que le Sri Lanka allait être davantage plus miséreux que son gros voisin, mais en réalité c’est tout le contraire. Tous les indicateurs sociaux, économiques et environnementaux sont plus élevés ici. Qu’est-ce qui l’explique? La religion? La culture? L’organisation sociale? Des leaders visionnaires? Nous le découvriront sûrement…
Anuradhapura est une ancienne capitale de je ne sais plus quel empire. Autrefois un énorme complexe religieux et administratif, une bonne partie est aujourd’hui en ruine, mais plusieurs de ses immenses stupas et monastères bouddhistes sont encore en activité, notamment car c’est ici même qu’aurait été planté une bouture de l’arbre sous lequel le Bouddha aurait atteint l’éveil. C’est donc un endroit très fervent. D’autant plus que nous y étions lors d’une fête religieuse. La majorité des visiteurs étaient habillés de blanc et s’adonnaient à des actes de piété.
Le complexe était d’une telle taille qu’à la suggestion du père d’Audrey, nous avons loué des vélos. Un peu comme à Lumbini au Népal, nous nous sommes promenés de points d’intérêt en point d’intérêt, débutant par une immense stupa, largement plus large et haute que celle de Bodnath. Par la suite, nous nous sommes rendus aux ruines d’un gigantesque complexe monastique. Occupant presque un kilomètre carré, nous nous y sommes baladés un bon moment pour terminer par sa stupa. Encore une stupa? Oui, mais contrairement à toutes les autres, celle-là avait perdu son blanchiment à la chaux au cours du dernier millénaire pour ne montrer que sa surface de briques. Manquant de temps, nous avons piqué direct à l’arbre de Bouddha pour ne pas rater notre rendez-vous au restaurant avec le père d’Audrey. Rendez-vous auquel nous sommes de toute manière arrivés une bonne heure en retard, car il y a avait deux succursales du même restaurant en ville et nous attendions à la mauvaise…
Ce n’est pas de la petite stupa quand même…