Retour à la capitale afin d’y laisser un de nos compagnons de voyage. Ceci dit, son départ n’était pas avant le lendemain, alors nous disposions de suffisamment de temps pour effectuer quelques activités de dernière minute. Audrey et moi avions aussi comme mission de récupérer nos passeports à l’ambassade du Bangladesh. Pas trop amochés par le trajet d’autobus depuis Lucknow, nous nous avons pu explorer le vieux Delhi afin de découvrir ses marchés et acheter quelques souvenirs avant l’enregistrement à notre auberge.
En après-midi, direction ambassade pour Audrey et moi. Théoriquement, le processus devait être rapide. On se présente à l’heure convenue, on remet un reçu et l’on récupère notre passeport. Évidemment, il n’en a pas été ainsi et au bout de 4 heures d’attente, le personnel nous a instruit de revenir le lendemain matin. Classique… Largement en retard au rendez-vous que nous avions donné à Hugo et Hélène, il nous a fallu ventiler notre frustration pendant un bon moment avant d’être en mesure de profiter du reste de la soirée, laquelle s’est déroulé dans un piano-bar très huppé du sud de la ville. L’écart entre riches et pauvres en Inde est très flagrant et particulièrement à Delhi. Certains quartiers fréquentés par les fortunés, quoique bien souvent clôturés et protégés par des gardes sécurité, n’ont rien à envier à New York alors qu’à l’extérieur la misère reste omniprésente. Encore une fois, c’est l’Inde dans toute sa diversité.
Le lendemain, vu qu’il fallait retourner à l’ambassade chercher nos passeports, je me suis gentiment porté volontaire pour l’expédition afin de donner à Audrey la chance de profiter de ses dernières heures avec son amie qui quittait en soirée. Heureusement pour nous, cette fois a été la bonne et malgré d’autres délais, j’ai pu récupérer nos documents avec en leur intérieur deux beaux visas pour le Bangladesh. De retour auprès du groupe, nous nous sommes dirigés vers le fameux Fort Rouge de Delhi. Quoi qu’il ait charmé le groupe, il m’a pour ma part déçu, car ne se comparant en rien aux forts du Rajasthan. En nous dirigeants vers notre objectif suivant, un parc où se trouvait l’endroit de la crémation du corps de Gandhi, un tuk tuk prend une courbe trop vite et se renverse juste à côté de nous. Nous accourons sur la scène afin de remettre le véhicule sur ses roues pour dégager son conducteur. Heureusement, ce dernier se relève de par lui-même et bien qu’ébranlé, n’a qu’une entaille à la main. Je sors mon kit de premier soin afin de désinfecter la plaie et la bander, donne quelques compresses de réserve au blessé puis nous nous retirons de la scène pour poursuivre notre marche.
Pour le repas du soir, un excellent kebab non loin de la mosquée puis une dernière marche parmi le vieux Delhi afin d’aller débusquer un dessert typique de l’endroit, une mangue congelée et fourrée avec le crème glacée. Revenus à l’hostel, Hélène a sauté dans un taxi en direction de l’aéroport. Son séjour en Inde, intense mais de courte durée, s’arrêtait ici. Hugo, pour sa part, disposait de quelques journées supplémentaires. Lui et Audrey en bonne partie rétablis de leur maux des derniers jours, nous nous sommes dis que nous allions prendre une bière pour fêter le tout. Après une tentative infructueuse de trouver un wine shop (c’est de cette manière que les établissements gouvernementaux se nomment) ouvert et une bataille d’arguments avec un chauffeur de rickshaw beaucoup trop avare, nous nous sommes résolus à aller nous abreuver au bar d’à côté. Celui-ci fermant trop tôt, nous nous sommes ensuite dirigés vers le centre-ville et de peine et de misère avons pu dénicher un établissement pas trop merdique. Les endroits un tant soit peu chics pour prendre un verre en Inde ont la fâcheuse habitude de servir des produits médiocres à des prix supérieurs à ceux du Canada. Manifestement, les Indiens les fréquentant n’ont aucun problème à dépenser des sommes ridicules pour y passer la soirée. En fait, cela ne se limite pas aux bars et concerne bien des restaurants, activités, hôtels, etc. Audrey et moi avons de plus en plus l’impression que débourser trop de roupies pour un produit ou un service est perçu comme une opportunité de prouver son statut.
Au réveil, Hugo et moi sommes partis acheter les billets d’autobus pour McLeod Ganj et faire réparer mon sac-à-dos. Audrey, en retard sur certains devoirs, est restée à l’auberge pour s’en enquérir. En après-midi, nous sommes ressortis visiter le secteur gouvernemental de New Delhi avec ses monuments et planification urbaine à l’anglaise. De retour à l’hostel, nous avons récupéré Audrey pour à nouveau aller se régaler de kebabs puis sommes arrivés de justesse à notre autobus de nuit.