Le Rajasthan était autrefois morcelé en plusieurs petits états belliqueux à la tête desquels régnait un raj. Udaipur était la capitale de l’un d’entre eux. L’endroit était apparemment splendide, alors Audrey avait pris soin de réserver une auberge avec une terrasse de toit. Une fois sur place, la vue s’est avérée être encore plus spectaculaire que ce à quoi nous nous attendions. La ville (incidemment surnommée la ville blanche) se déployait jusqu’au berges d’un grand lac, lequel était flanqué de l’immense palais du raj et parsemé d’îles toutes aménagées. L’une d’elle, un hôtel de luxe, avait joué le repaire du vilain dans le James Bond Octopussy. Voilà qui expliquait pourquoi ce film était à l’affiche chaque soir dans presque tous les restaurants un tant soit peu touristiques. Après avoir profité de la vue, nous sommes redescendus de notre perchoir pour aller manger dans un endroit un peu plus austère. Nous en sommes quand même ressortis deux plus tard par force d’une discussion avec le cuisinier s’étant plutôt étirée.
Pour le lendemain, aucun autre plan que de nous installer sur la terrasse pour y travailler. Audrey avait accumulé bien du retard sur ses missives et moi sur d’autres projets, dont celui d’organiser un tour du Rajasthan en moto. Nous comptions en louer à Udaipur et avions visité quelques agences, mais un peu de recherches sur le web nous avait convaincu de plutôt le faire en ligne avec une compagnie et de ramasser nos machines à Jaipur, capitale de l’état. Or, pas moyen de faire fonctionner la carte de crédit sur leur système. Après plusieurs appels au service à la clientèle, je finis par abdiquer. En discutant avec les deux propriétaires de l’endroit avant de partir souper, ils m’apprennent qu’ils connaissent bien le propriétaire de la succursale de cette même compagnie à Udaipur, auquel ils demanderont d’appeler celui de Jaipur. 10 minutes plus tard et quelques appels, nos motos étaient réservées. Ce poids de moins sur les épaules, Audrey et moi sommes sortis dîner puis passer un petit moment à nous balader dans les ruelles piétonnes de la ville pour terminer la soirée en sirotant une bière au bord du lac.
Au lever, un peu la même histoire que la veille. Audrey à passé la journée à l’ordinateur et moi aussi en bonne partie. En fin d’après-midi par contre, je me suis éclipsé pour aller admirer le coucher de soleil au sommet d’une colline surplombant la ville. Au sommet se trouvait un temple hindou ainsi qu’une ancienne forteresse en décrépitude. Dans la continuité de cette dernière partait un mur d’enceinte par lequel il paraissait possible de monter et descendre, mais depuis la base je n’étais pas parvenu à en trouver le point de départ. Du sommet, la tâche à été beaucoup simple et après quelques dizaines de mètres dans la broussaille et un peu d’escalade je me suis retrouvé seul à marcher sur les fortifications. Moment qui n’a pas manqué de me rappeler la journée que j’avais passé à explorer la muraille de Chine seul grâce à un petit tour de passe passe similaire. Lorsque j’ai rejoint Audrey, elle était en pleine discussion avec une autre Québécoise. Plus tard, rejoint par un autre congénère de la même province et d’une hollandaise, nous sommes sortis souper puis sommes retournés à la terrasse pour fêter un peu en jouant à Jenga en compagnie de l’un des propriétaires. Il régnait dans cet auberge la bonne ambiance qui fait que l’on affectionne tant ces endroits.
Vu que nous n’allions pas revenir à Udaipur, nous avons décidé de prolonger notre séjour d’une nuit. Après tout ce temps passé sur la terrasse de toit, il fallait bien que nous visitions un peu l’endroit. La visite du palais, décidément beaucoup plus beau de l’extérieur a légèrement déçu, mais par la suite, j’ai pu ramener Audrey au sommet de la même colline explorée la veille pour un coup d’œil à 360 degrés sur la ville et ses alentours. Naturellement, nous sommes aussi redescendus en passant par les remparts en ruine. Audrey ne partageant pas la même propension que moi à entrer par effraction sur des lieux, je l’avais amplement préparée à l’excursion. En soirée, répétition du plan de la veille; peut-être avec davantage de raison, car il nous fallait partir en matinée pour Jaipur.
Audrey et moi sommes d’avis qu’Udaipur se mérite jusqu’à maintenant la place de coup de coeur indien. Splendide dans tous ses aspects, il nous a fait le plus grand bien de s’y arrêter pour quelques jours. Mis à part l’appel à la prière qui ne manque jamais de nous tirer momentanément du sommeil vers 5h30, il y règne une quiétude assez rarement retrouvée ici en Inde. Elle a beau être très touristique, les prix n’en sont pas pour autant gonflés et l’atmosphère y reste de qualité et authentique. Ses habitants y sont aussi bien plus agréables à côtoyer qu’ailleurs et l’on nous harcèle pas à chaque minute pour nous extorquer des roupies (et ce n’est pas parce que les opportunités de dépenser y sont moindres) . Est-ce c’est une particularité culturelle du Rajasthan? À mon avis non. C’est davantage attribuable au fait qu’après tant d’années sur les circuits de tourisme, les gens d’Udaipur ont compris que la meilleure publicité, c’est l’amabilité.
2 Replies to “Udaipur, Rajasthan, Inde”
Merci Antoine de nous partager votre périple. De très belles aventures. Tu es rendu pas mal bon en photo…
A plus,
Paul ?
Merci Antoine de nous partager votre périple. De très belles aventures. Tu es rendu pas mal bon en photo…
A plus,
Paul ?
Merci!