Il a fallu un bon 7 heures de trajet et pas moins de 3 autobus pour rejoindre Pondichéry. Heureusement, le système de transport public indien est fiable, fréquent et relativement facile à naviguer. N’empêche qu’il n’est pas de tout repos, les chauffeurs conduisent comme des malades et l’Inde oblige, abusent de leurs klaxons surpuissants à tout va (à un moment, il nous a même fallu mettre des bouchons). Vu l’heure qu’il était lorsque nous avons posé nos affaires à l’hôtel donc, nous nous sommes contentés d’acheter quelques bières et d’aller les consommer en bord de mer.
Le lendemain, pas de gros programme. Voilà presque une bonne semaine que nous changions d’endroit à chaque jour, alors nous étions largement dû pour une pause. Pendant la journée, nous avons donc déambulés dans Pondichéry (Puducherry de son nom Tamoule) et baigné dans son charme de l’époque coloniale française. En frais de ville indienne, elle étonnamment propre et bien entretenue. L’influence de l’hexagone, toujours présente à ce jour sous la forme d’un consulat, d’un lycée, d’un institut et de divers autres partenariats doit y être pour quelque chose. Les noms de rues sont affichés dans la langue de Molière, certains locaux parlent la langue et les policiers portent le képi. Bref, Pondichéry semble fière de son passé colonial; je n’en dirais pas autant de Goa.
Audrey et moi caressions l’idée de louer une moto à un moment de notre séjour ici. Elle ayant peu d’expérience et tous deux n’ayant pas conduits depuis plus d’un an, cela aurait été un suicide de louer deux machines et de nous jeter dans la circulation. Nous avons donc profité de notre deuxième journée à Pondichéry et du fait qu’elle est une ville relativement petite (2500000 habitants) pour louer une moto et casser la glace en vue d’un plus long périple. J’allais la conduire la majorité du temps, mais comptais laisser Audrey prendre les commandes un peu hors de la ville.
Je n’aurai pas besoin de faire une description exhaustive de la circulation en Inde car le principe est bien simple: vu qu’il n’y a pas de signalisation (parfois des feux de circulation, mais ils sont là plupart du temps non fonctionnels) alors c’est chacun pour soi. En ce qui concerne les conditions, les routes sont bien bitumées, il y a énormément de traffic et c’est le plus gros qui a priorité avec les autobus au tout dessus de la hiérarchie. En deux roues donc, la conduite en Inde consiste donc en l’évitement constant d’une foule d’obstacles et de véhicules : vaches, chiens, piétons, quelqu’un roulant à l’inverse inverse, un autobus lancé à tout vitesse qui en double un autre en se foutant éperdument du trafic en sens contraire, quelqu’un qui s’engage sur la route sans regarder, etc. Les gens ici conduisent de manière purement réactionnelle et se donnent aucune marge de manœuvre en cas de situation imprévue, ce qui ne veut pas dire que j’allais faire de même, mais aussi défensive peut-être ma conduite, il y a une part de risque à accepter. Avant de partir des semaines entières à moto, il fallait que je me mouille un peu. Heureusement, la moto, ça ne se perd pas trop et même si le traffic est incroyablement chaotique ici, les motos ne roulent pas très vite et vu qu’elles consistent 80% du trafic, ça se gère.
De façon à donner un objectif à notre balade à moto, nous sommes allés jeter un oeil à Auroville, une agglomération fondée selon les principes de la philosophie de Sri Aurobindo, un sage hindou du siècle dernier. Y vivent aujourd’hui des étrangers venant d’une cinquantaine de pays ainsi qu’une bonne population indienne, le tout dans une structure sociale basée sur la durabilité, l’entraide, l’harmonie, (insérez ici des mots du lexique de l’utopie) et dans l’objectif de servir la grande conscience divine… Même si Auroville se prétend areligieuse, on ne peut pas s’empêcher de flairer l’esprit sectaire partout. Notamment dans le Matrimandir, un énorme monument entouré d’un splendide parc construit comme l’épicentre de la nouvelle conscience à venir et selon les volontés de “la mère”, une femme confidente d’Aurobindo et instigatrice du mouvement. Il faut dire que le monument en lui même, oeuvre d’architecture, était d’une beauté resplendissante, tout comme nombre de bâtiments des lieux. J’ai eu beaucoup de plaisir à parcourir du regard les plans d’urbanisation de l’éventuelle cité d’Auroville, qui rappellent les villes futuristes pensées par Buckminster Fuller ou imaginées par la science fiction des années 50. En somme, derrière les raisons un peu New Age et parfois loufoques établies comme principes directeurs et finalité d’Auroville, les moyens techniques qu’elle prend pour y parvenir sont quand même louables, design durable, énergies renouvelables, reforestation, etc. Même si leurs justifications spirituelles n’ont aucune résonance chez moi, je serai curieux dans le futur de voir comment le projet se développe.
Suite à une petite balade dans les alentours, nous sommes replongés dans le chaos urbain afin de ramener la moto avant la tombée du jour. Tout deux satisfaits de la journée et fiers d’avoir passé ce premier test haut la main, nous avons décidé de casser la tirelire pour le souper. Avec sa pléthore de restaurants français, Pondichéry était l’endroit parfait où se gâter d’un bon steak et discuter de voyage avec un couple français assis à une table voisine.
4 Replies to “Puducherry (Pondichéry), Inde”
Grâce à vos aventures enrichissantes et instructives, moi qui ne voulait pas mettre les pieds en Inde, m’avoue vaincue. Je m’imagine bien maintenant visiter ce pays si coloré et paradoxal de par sa diversité. Vos photos sont superbes, merci de partager ce blog si genereux d’informations à faire rêver.
Par contre je ne vous envie pas le transport indien….?
Merci Nicole! L’Inde est beaucoup plus accessible qu’on le croit. Les transports par ailleurs, tu peux facilement te les éviter.
L’Inde était parmi mes dernières destinations mais comme l’écrit Nicole, je commence à me réconcilier avec cette destination.
Grâce à vos aventures enrichissantes et instructives, moi qui ne voulait pas mettre les pieds en Inde, m’avoue vaincue. Je m’imagine bien maintenant visiter ce pays si coloré et paradoxal de par sa diversité. Vos photos sont superbes, merci de partager ce blog si genereux d’informations à faire rêver.
Par contre je ne vous envie pas le transport indien….?
Merci Nicole! L’Inde est beaucoup plus accessible qu’on le croit. Les transports par ailleurs, tu peux facilement te les éviter.
L’Inde était parmi mes dernières destinations mais comme l’écrit Nicole, je commence à me réconcilier avec cette destination.
Content de l’apprendre!