- Date : 29 août
- Départ : 11h30
- Arrivée : 19h30
- Température : soleil
- Route : terre, gravier et routes défoncées
On ne fait pas la grasse matinée dans la steppe, dès que le soleil passe l’horizon, la température monte en flèche et l’air de la tente devient irrespirable. De toute manière, j’allais profiter d’un peu de temps libre pour tenter de réparer la porte arrière côté conducteur de la Golf. La porte d’origine avait été accidentée et remplacée par une provenant d’un autre véhicule. Or, rien d’électrique ne fonctionnait et ça m’emmerdait de devoir constamment la barrer et débarrer manuellement.
En tentant de diagnostiquer le problème, j’ai comme un imbécile court-circuité le haut-parleur avec la carrosserie du véhicule, grillant l’amplificateur du radio par le fait même et rendant ce dernier inutilisable. Plutôt fâché, j’ai admis la défaite et j’ai tout remonté pour que nous puissions partir. Une centaine de kilomètres plus loin, notre belle route s’est changée en calvaire de nids-de-poules, de bosses et de chantiers. Encore une fois, le dessous de la voiture a mangé une bonne volée et à un moment, j’ai à ce point rentré dans un nid de poule que j’en ait arraché une partie du support de table de suspension. Fort heureusement, il reste amplement assez de métal pour que le tout tienne, mais ça donne une idée. Au fil des bosses et des coups, Audrey et moi nous sommes développés une espèce de réaction d’anticipation du choc à venir à chaque fois que la chaussée devient un peu trop irrégulière et que ça commence à cogner. En plus d’être extra-vigilant, chaque coup nous fait raidir le corps et provoque une petite décharge d’adrénaline, le tout rendant la route exténuante. Normal, certains trous sont d’une telle envergure qu’un moment d’inattention et c’est probablement game-over pour la Golf. Les Kazakhes eux sont manifestement habitués. Non seulement ils conduisent des voitures montés avec une bonne garde au sol, mais ils ne font pas de cas des routes merdiques, comme en témoignait un passager ramassé sur le pouce. Au moins, le paysage autour de nous adoucissait l’expérience. La steppe avait cédé sa place à d’immenses champs de blé dorés en voie d’être moissonnés, mais toujours l’immensité du terrain ne manquait pas de nous rappeler que nous étions bel et bien ailleurs … pour ces rares moments où ils nous était possible de quitter la route des yeux. C’est de l’aventure que nous voulions, et bien nous l’avons eu : faire du hors route à bord d’une petite berline avec une suspension foutue. Audrey et moi nous sommes promis qu’une fois à Astana, nous allions remédier à la situation et doter notre fidèle Golf d’une suspension extra-haute.
Il nous a fallu demander quelques directions, car il y a au Kazakhstan encore moins de panneaux qu’en Russie et vu l’immensité du pays, il nous faudra bien cent kilomètres avant de nous rendre compte que l’on s’est planté de route. Finalement, nous avons atteint Kostanaï, une capitale régionale. Idéalement, il aurait fallu couvrir plus de distance ce jour là, mais il se faisait tard alors nous avons décidé de passer la nuit en périphérie. La Golf était dû pour un peu de repos elle aussi. Un peu avant l’arrivée l’ABS nous a lâché, probablement en raison d’un senseur de roue qui a mangé trop de coups durant la journée. Un truc de plus à réparer.
Notre campement était loin d’être aussi spectaculaire que celui d’hier, mais nous y étions confortables pour manger notre dîner de pâtes sauce tomates et nous coucher pour la nuit. La journée de demain allait être bien remplie, car ils nous restait la moitié du chemin à parcourir vers Astana.