Arrivés vers 9h30 et relativement frais après une nuit de train, nous avons déjeuné aux pâtisseries russes (les slaves en général sont d’aptes pâtissiers) puis sauté dans le métro pour attaquer l’Hermitage, ce fameux musée de Saint-Pétersbourg qui n’a de supérieur en taille et en variété que le Louvre à Paris. Nous avaient damés le pion de nombreux tours organisés de diverses nationalités, mais au moins nous sommes entrés sans trop d’attente. Dans certaines salles, nous étions virtuellement seuls, mais dans certaines autres, c’était la cohue et il fallait presque jouer du coude parmi d’énormes groupes de Chinois, tous cellulaires et caméras à la main, qui croyaient bon de prendre en photo chaque pièce et œuvre du musée. Imaginez leurs pauvres amis qui se verront infliger lors d’un souper une visite vidéo complète de l’Hermitage filmée par de total amateurs…
L’Hermitage étant situé dans le palais de l’impératrice Catherine II, les salles et leur mobilier valent quasiment plus le coup d’oeil que les œuvres qu’elles contiennent. Soyons honnêtes, les vases grecs finissent pas tous se ressembler, idem pour les statues romaines ou l’art religieux du moyen-âge. Audrey et moi avons donc opté pour une revue rapide de l’art de chaque collection afin d’avoir le temps de parcourir l’entièreté du palais. Chose qui nous a pris un bon six heures sans pauses.
Enfin sortis du musée, nous avons marché dans les rues grandioses de Saint-Pétersbourg pour nous rendre à notre gîte des trois prochains jours. La ville est absolument splendide, un croisement entre Venise et Budapest pour reprendre les mots d’Audrey. Toute faite de canaux et d’anciens palais, elle est un pur plaisir pour les yeux. Toutefois, cette grandeur est une lame à double tranchant : la taille de ses artères la rend un peu pénible à parcourir à pied contrairement à Moscou, qui elle est beaucoup plus dense. Cette soirée là, nous avons dîné au bœuf Stroganoff (il le fallait…) dans un restaurant bon mais beau coup trop cher pour nos moyens. Fatigués, nous sommes passés chercher de quoi boire un verre à l’hôtel dans un magasin d’alcool combiné à un bar 24h. À la caisse, un fois nos boissons payés, la préposée s’est soudainement mise à les ouvrir. Étonnés, nous avons gesticulé pour lui faire comprendre que nous ne voulions pas les consommer sur place. Entendant de loin la scène, une jeune Russe s’est interposée pour nous expliquer en anglais qu’il est interdit de vendre de l’alcool passé 22 heures, mais que vu que le magasin s’affichait comme bar, nous pouvions sortir avec des contenants ouverts. Alcool en main donc, nous sommes rentrés profiter notre de hôtel quatre étoiles (payé 40$ la nuit pour une chambre avec salle de bain commune, tout de même pas si mal).
Manifestement, nos corps avaient besoin de repos, car nous n’avons ouvert l’oeil que passé onze heures. L’après-midi durant, j’ai travaillé sur mon article de Moscou et réglé d’autres bricoles pour finalement n’émerger que vers cinq heures. Saint-Pétersbourg regorge de musées de toutes sortes, mais il était définitivement trop tard pour espérer en visiter un. Nous nous sommes donc contentés de marcher la rive sud de la ville, passant par la synagogue, longeant des canaux, admirant les splendides cathédrales orthodoxe et terminant par le jardin d’été. La nuit tombée, nous avons dîné dans une cantine où il se sert de la bouffe russe à bon prix puis j’ai profité de l’internet pour un bon deux heures supplémentaires (c’est long écrire un blogue). Le retour à l’hôtel s’est fait à la marche le long du fleuve Neva, bière à la main, arrêtant à tout bout de champ tellement les opportunités photos abondaient.
Le lendemain, nos avons été un peu plus performant en ce qui concernait l’heure de sortie, mais la pluie a eu tôt fait de nous ramener à l’hôtel; Saint-Pétersbourg est une ville au climat très variable. Encore une après-midi à l’ordinateur donc et un début de visite tardif. Même rengaine que la veille, sauf que là nos errances nous ont transporté au nord de la Neva, où l’atmosphère ressemble plus à une ville européenne standard, moins de palais et avenues moins grandioses. Le retour à l’hôtel s’est encore fait bière à la main le long des canaux. Ah oui, il y avait une bouteille de vin russe aussi, mais elle s’est avérée être bien trop sucrée pour être buvable…
Dernière journée à Saint-Pétersbourg. Comme à l’allée, nous prenions le train de nuit. Vu que la température n’était toujours pas vraiment de notre côté, nous avons tenté d’aller visiter le musée de l’artillerie pour se rendre compte qu’il était fermé une fois devant la porte. Plan B donc, soit un temple bouddhiste au nord du centre-ville. Finalement, nous sommes retournés dans le restaurant de la veille pour manger à bon prix et profiter de l’internet. Ce soir-là, notre train partait à 22h40 pour une arrivée à Moscou vers 7h, ce qui allait nous donner amplement le temps de battre la foule du Kremlin.
Nous sommes arrivés un peu justes à la gare, mais avons disposés de suffisamment de temps pour aller nous procurer deux bols de soupe instantanée selon une volonté d’Audrey qui, excitée par la disponibilité d’eau chaude dans les trains russes, désirait profiter sur service sur le train du retour. Sous les bon soins du maître de wagon, qui s’est avéré très serviable et patient avec nous, la soupe a été mangée, nous avons fait du tri de photos puis nous sommes assoupis.