Kotor, Monténégro – Mostar, Bosnie-Herzégovine

  • Date: 3 août 2017
  • Heure de départ : 12h00
  • Heure d’arrivée : 18h00
  • Température : soleil
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Le Monténégro a beau être un petit pays aux ressources limitées, il ne manque pas de beaux paysages. Comme de fait, la route vers la frontière bosniaque s’est montrée époustouflante. Le passage de la frontière l’a été un peu moins à patienter une bonne demi-heure au gros soleil dans la Golf. Cependant, nous nous comptions plutôt chanceux considérant un pauvre trio de néerlandais voyageant dans le sens contraire. N’ayant pas de papier prouvant que leur véhicule était assuré au Monténégro (les assureurs ont passé à un format de preuve d’assurance électronique aux Pays-Bas…), ils ont étés contraints d’acheter une police pour la durée de leur séjour au Monténégro. Or, ne possédant aucune devise en liquide sur eux et pas moyen de payer plastique, ils se sont donc faits retourner en Bosnie. Les gardes bosniaques n’ont pas vu d’un bon œil trois étrangers revenir vers leur frontière après s’être faits refuser l’accès à l’autre côté. Au final, ils ont dû s’en sortir, mais ils auront certainement de belles histoires à conter plus tard et je l’espère auront appris une petit leçon au passage : toute la planète ne s’est pas encore mise au numérique.

Initialement, nous devions passer trois jours à Sarajevo, mais après recherche, Mostar s’était présentée comme un incontournable sur notre trajet. Nous avons donc décidé d’y passer la nuit. Le trajet pour y arriver n’avait rien d’époustouflant, mais l’atmosphère qui régnait en Bosnie avait pour sa part quelque chose de vraiment différent de celle des pays visités auparavant. L’explication est plutôt simple : l’endroit et ses habitants portent encore les stigmates de la guerre bien en évidence. Partout, bâtiments détruits, impacts de balles témoignaient d’un peuple souffrant toujours des conséquences du conflit.

La pauvre Mostar, ville ou coexistent Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques musulmans s’est retrouvée en plein feu croisé alors que les différentes factions se la déchiraient à grand coup d’AK-47. La guerre a laisséedes traces flagrantes à Mostar et d’ailleurs, nous nous demandons encore s’il n’était pas volontaire de la part de ses habitants de ne pas réparer certains murs criblés de balles ou de remplacer des bâtiments en ruines afin de garder la mémoire de la guerre bien en vie. Bref, se balader parmi les rues de la ville avait quelque chose de surréel et d’enivrant, un sentiment que je n’avais pas vécu jusque-là alors que nous visitions une Europe bien aseptisée. D’autant plus que Mostar est bel et bien musulmane: de multiples minarets parsèment sa moitié. Nous étions arrivés sur le coup de l’appel à la prière d’ailleurs, et c’est le sourire au lèvre que la mère d’Audrey a accueilli ce premier contact avec une culture musulmane (Audrey l’avait vécu en Azerbaïdjan). D’entendre tous ces minarets résonner d’un Allah akhbar chanté par autant de muezzins a quelque chose de spécial et la première fois, ça surprend.

 

Vieux pont de Mostar
Une mur criblé d’impact de balles

Nos affaire déposées dans notre auberge côté musulman, nous nous sommes dirigé côté catholique pour aller visiter le monument aux morts de Yougoslavie (avant, arrêt obligatoire pour observer le magnifique pont de la vielle ville). À notre grande surprise, le monument était en décrépitude complète. N’empêche que j’adore explorer ce genre d’endroit, alors je me suis fait un plaisir à me promener sur le site parmi les tessons de bouteilles de bière et l’odeur fétide des excréments humains. Par une chaleur dépassant les quarante degrés, nous sommes tout de même parvenus à faire assez d’activité physique pour se construire une bonne faim, alors nous avons pris la direction du repas tout de suite après, non sans passer par d’autres chemins pour observer la ville.

Monument aux yougoslaves morts pour la patrie
La destruction est encore visible à Mostar

Encore, nous avons pu observer nombres de stigmates de combats qui ont fait rages ici. Une fois dans la vielle ville, nous avons rapidement trouvé la suggestion de restauration numéro un de la ville selon notre guide. Le repas a été entièrement à la hauteur de nos attentes: typique, goûteux, copieux, servi avec sourire et peu onéreux. Comme la fatigue gagnait l’équipe, nous sommes rentrés à l’auberge et en avons profité pour passer du temps devant nos écrans. Un peu plus tard, j’ai tenté d’entraîner Audrey dans une promenade en ville, mais sans grand succès.

Panoram depuis le vieux Mostar. Les observateurs remarqueront la coexistence de clochers et de minarets.

 

Dubrovnik, Croatie – Kotor, Monténegro

  • Date: 1er août 2017
  • Heure de départ: 11h30
  • Heure d’arrivée: 17h00
  • Température: soleil
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Notre stationnement arrivait à expiration bientôt après le lever alors nous nous sommes dépêchés de retourner vers la voiture pour quitter Dubrovnik. Audrey avait formulé le souhait de voir un panorama de ville, ce qui n’a pas été trop dur à trouver une fois sur la route.

Le passage du côté monténégrin de la frontière s’est fait sans embrouille. Tous les papiers du véhicule est des voyageurs qu’il transportait ont été inspectés sans accrochage, ce qui augure bien pour les prochaines frontières. Une fois entrés au Monténégro, nous n’avons pas pu nous empêcher de remarquer que le niveau de chaos avait grimpé d’un cran. Comme de fait, le pays n’en est pas encore tout à fait au même stade de développement que son voisin du nord, la Croatie. Par conséquent, il s’y observait plus de déchets, moins de trottoirs et d’aménagements piétonnier et plus de développement urbain anarchique.

Nous devions aller passer une journée à Kotor et une à Podgorica, mais suite à une discussion la veille avec deux finlandaises que revenaient de là, Audrey a réorienté les plans vers un deux jours à Kotor. Ville médiévale nichée au creux de bouches éponymes, Kotor est coincée entre deux montagnes au fin fond d’une énorme baie serpentant entre les sommets qui la surplombent. D’ailleurs, elle s’est faite inscrire au patrimoine mondiale de l’UNESCO tellement elle est splendide, chose que nous avons rapidement confirmé en y arrivant. Nous avons fait un arrêt un peu avant Kotor dans la baie à Perast pour s’y restaurer à peu de frais et ce même dans l’établissement attrape-touriste typique. Un grand soulagement, car les semaines précédentes n’avaient pas été données.

Perast
Hôtel abandonné à Kotor

Une fois à Kotor, l’hostel se trouvait dans la vielle ville piétonnière, alors la voiture a été reconduite sur une place de stationnement devant un complexe hôtelier abandonné (oh que j’aurais aimé aller l’explorer…) Cela n’avait pas empêché aux locaux de se servir des anciennes installations en décrépitudes pour en faire une plage publique. Il faut dire que c’était probablement le meilleur coup d’oeil de la ville depuis le milieu de l’eau.

 

Les remparts de Kotor

L’auberge qu’Audrey avait sélectionné était ce que j’appelle un établissement avec valeur ajoutée. Au programme chaque jour : excursions, repas communautaires, pub crawls, etc. Excités par l’offre et le contact rafraîchissant avec d’autres touristes de notre trempe, nous nous sommes prévalus des deux dernières options. Ce faisant, nous avons dîné à la cuisine monténégrine (patate, bœuf haché et saucisses) sympathisé avec un Brésilien qui par hasard s’en allait lui aussi en Asie Centrale (sauf qu’il passait par l’Iran) et passé la soirée jusqu’au petites heures avec deux Portugais et un Suisse. Digne de mention aussi, plusieurs discussion avec nu monténégrin qui s’était joint aux festivités. Souffrant d’un contexte de « petit pays » tout comme la Slovénie, les pays baltes et autres, les monténégrins n’ont d’autre choix que de s’ouvrir sur le monde et d’apprendre d’autres langues s’ils espèrent un quelconque futur économique. Ainsi, ils en deviennent éduqués, ouverts et chaleureux; c’est tout à leur honneur.

Finalement, la police aura eu raison de la soirée au bar. En fêtard autonomes que nous sommes, nous avons repris le chemin de l’auberge pour retrouver le reste de sangria du souper et terminer par une longue discussion sur la politique.

Île de Vis, Croatie – Dubrovnik, Croatie

  • Date: 31 juillet 2017
  • Départ: 12h00
  • Arrivée: 21h00
  • Température: soleil
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Partis à l’heure prévu, nous avons passé par Vis avant de nous rendre à Komiža afin d’acheter nos billets pour le traversier et ainsi gagner de précieuses minutes. Ma plongée se terminait vers 11h00 et il fallait être en ligne pour le traversier vers 11h30. Malheureusement, la billetterie était fermée.

Arrivé au centre, j’ai pris possession de mon équipement, réglé ma plongée (50 Euros) puis fait connaissance avec mon équipier, un Slovène en vacances sur l’île pour une dizaine de jours et qui semblait avoir autant d’expérience en plongée que moi. Le bateau parti, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de profondimètre sur la console de mon équipement de location. D’ailleurs, aucun équipement n’en avait. Normalement, je plonge avec mon ordinateur (qui donne la profondeur) alors je n’en aurais pas fait de cas mais là, c’était un brin déconcertant (en réalité très risqué) d’autant plus que nous allions plonger profond. Bon, j’allais devoir m’en remettre aux informations de mon équipier et mon expérience. Tout de même, je brisais là nombre de règles du métier.

Une fois descendu au plus bas, j’ai senti un peu de narcose et me suis dit que compte tenu de la lumière et de la distance avec la surface, nous devions être à 40 mètres; le tout a été confirmé par un coup d’oeil à l’ordinateur de mon coéquipier. Quant aux coraux, ils étaient bien là et similaires à ceux des Caraïbes quoi que moins nombreux et habités par moins de faune. La remontée s’est faite toute en douceur avec un palier de sécurité plus que nécessaire cette fois car nous avions dépassés les limites de décompression par moment.

Une fois retourné sur la terre ferme, j’ai lavé mon équipement, salué ceux avec qui j’avais partagé la matinée et Audrey m’a ramassé devant le centre. Nous devions à tout prix ne pas rater le ferry de 12h00. À Vis, un petit vent de panique est passé en voyant l’énorme file de véhicules pour le ferry. Finalement, nous sommes rentrés les avants derniers. Quelle chance. Une fois à Split, un bon deux heures a été perdu à chercher un objectif de remplacement pour l’appareil photo. Il était plus que temps que nous nous mettions en route vers Dubrovnik si nous voulions pouvoir y passer un peu de temps. Malheureusement, nous avons encore étés retardés par une petite bourde de navigation qui nous a fait longer la côte plutôt que d’emprunter l’autoroute.

Quelques heures plus tard et un petit morceau de Bosnie traversée, nous étions à Dubrovnik, surnommée la perle de l’Adriatique et rendu d’autant plus célèbre depuis que la fameuse télé-série Game of Thrones y a tourné les scènes ayant lieu dans la capitale. On ne va pas en Croatie sans visiter Dubrovnik tout comme on ne va pas en France sans passer par Paris. Pourtant, on m’avais averti que je n’allais pas tant apprécier l’expérience…

Il était 22h00 passés quand nous sommes sortis de l’auberge pour nous diriger vers la vielle ville. Arrivé là, je me suis mis en mode exploration et ai frénétiquement traîné Audrey et sa mère dans tous les coins qui attiraient mon attention. Je leur ai offert de me laisser à moi même et de revenir demain si elles voulaient voir les choses à leur rythme, mais moi, je ne comptais pas y remettre les pieds alors j’allais rentrer le maximum de visite jusqu’à l’épuisement. Oui, Dubrovnik était belle et spectaculaire, mais l’atmosphère qui régnait à l’intérieur de ses murs fortifiés était en tout point comparable à celle de la rue Saint-Laurent à Montréal: factice et cher. Quelques heures plus tard, Audrey et moi satisfaits et sa mère épuisée, nous sommes rentrés nous coucher. Le lendemain, le Monténégro nous attendait.

Šibenik, Croatie – Île de Vis, Croatie

  • Date: 30 juillet 2017
  • Départ: 7h00
  • Arrivée: 12h00
  • Température: soleil
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L’île de Vis nous avait été véhément recommandée par le propriétaire de l’auberge et les deux filles tenaient impérativement à y aller … pour une journée. Disons qu’un traversier de deux heures avec voiture n’est pas tout à fait donné peut importe l’endroit sur la terre. Alors, lorsque l’on s’engage dans ce genre de dépense, mieux vaut l’amortir sur quelques jours. Sauf que là, vu que le temps pressait, alors on a décidé de justifier les coûts en les plaçant dans la rubrique: “se gâter”. De toute manière, il aurait été très handicapant de ne pas avoir la voiture sur l’île et la laisser à Split en sécurité aurait été plutôt coûteux.

Bref, nous sommes partis tôt et sommes arrivés très juste au ferry. Deux heures de traversée plus tard et nous débarquions sur l’île de Vis. Après avoir pris possession de notre studio (bien équipé), nous avons dîné et nous sommes dirigés vers la plage sans trop perdre de temps. Les plages en Croatie, toutes petites et faites de galets (je déteste le sable donc c’est tant mieux), ont tendance à être surchargées en cette période, alors nous étions soulagés de voir que nous partagions celle-ci avec une quantité raisonnable de personnes. Quand même, il aura fallu faire deux heures de traversier pour trouver un peu de quiétude balnéaire.

Une fois bien dosés de soleil et de baignade, un petit repassage au studio pour se changer et puis direction Komiža, petit village pittoresque aux confins de l’île de Vis. En chemin, nous avons quand même fait un petit arrêt pour tenter d’aller voir la plus belle plage d’Europe au classement de cet année. Sans succès, il aurait fallu descendre pendant un bon moment pour l’atteindre et la vue de la route ne donnait rien du tout.

Qui dit île pour moi dit belle plongée et j’avais noté la présence de quelques centres et d’épaves intéressantes (dont des avions de la seconde guerre mondiale). En arrivant à Komiža donc, j’en ai visité un pour voir ce qu’ils offraient. À ma grande déception, pas de plongée en épave le lendemain, mais la visite d’un mur de coraux. Peu après,installés sur une terrasse pour profiter des dernières lueurs, j’ai hésité pendant une bonne heure avant d’aller confirmer ma présence, mais ayant plongé à quelques reprises en méditerranée et n’ayant jamais vu de coraux, je me suis dit que ça valait le coup. Le fond de la mer y est surtout constitué de champs d’algues vertes et de bancs de sable ou de roches. Les coraux qui y vivent sont des espèces que l’on ne retrouve qu’en profondeur vers les 30 mètres et plus. Conséquemment, ils ne sont pas très visités par les plongeurs.

Après le petit apéro, nous avons fait quelques courses puis sommes retournés au studio manger et siroter un vin de l’île. Lever tôt demain pour aller plonger. En fait, pas si tôt que ça. Sur Utila, le bateau quittait à 7h30 et il fallait donc arriver vers 6h30. À Komiža, l’heure de rendez-vous s’était donnée pour 9 heures. Pas mal plus acceptable…

Arrivée à Komiža

Novi Vinodolski, Croatie – (Parc national des lacs de Plitvice) – Šibenik, Croatie

  • Date: 27 juillet 2017
  • Départ: 9h00
  • Arrivée: 23h00
  • Température: soleil et nuages
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Pas d’arbres autour de nous donc dès 7h30, le soleil s’est mis à taper sur la tente et rendre l’atmosphère invivable. La nuit avait été courte pour moi, mais je me sentais tout de même en forme. D’ailleurs, c’est l’une des choses que j’adore avec le camping, me réveiller. Même en dépit des courbatures au lever, je dors quand même bien et je n’éprouve aucune difficulté à m’extirper du sommeil. D’autant plus que la vue était spectaculaire et que nous allions nous baigner pour démarrer la journée.

Vue de l’autre côté

Au programme, le parc national des lacs de Plitvice, une succession d’étendues d’eau turquoise en escalier toutes reliées par de belles chutes. Le tout dans le décor enchanteur de l’arrière pays croate. Mis à part l’échappement qui recommençait à jouer du tambour contre la carrosserie (seulement dans les virages à droite…) et le frottement sur la route avant gauche qui n’avait toujours par disparue (mettant à mal ma théorie comme quoi c’était les freins qui se reconfiguraient suite à la modification de la suspension), la voiture allait plutôt bien.

À l’arrivée au parc, nous avons déchantés rapidement. Le premier stationnement était plein, le deuxième sur le bord de l’être et pour acheter les billets, il y avait une file digne d’un parc d’attraction. Face à cet envahissement (dont nous faisions partie…), nous avons débattus quelques minutes à savoir s’il valait la peine de visiter ce parc, aussi beau pouvait-il être. Finalement, c’est le oui qui l’a emporté, aidé par l’argument comme quoi nous avions déjà fait deux heures de route pour s’y rendre alors valait mieux mener le plan à sa conclusion. Cependant, j’ai fait promettre aux autres qu’après l’expérience du lac Bled et celle à venir, c’en était terminé des lacs et autres attractions naturelles. Au moins sur la côte, il y a plus d’espace pour répartir les humains.

La mère d’Audrey est partie acheter les billets pendant que nous cherchions un stationnement, ce qui heureusement pour nous n’a pas été trop long. Nous l’avons rejoint à la billetterie et avons préparé un semblant de repas pendant qu’elle a attendu les 45 minutes pour se procurer un laisser passer (à 180 kunas chaque, donc près de 35$ canadiens). Ensuite, un autobus, que dis-je, un train d’autobus nous a emmené au début de la visite et déjà exaspérés, avons débuté la visite pédestre du parc. Sur le sentier, à moitié sur passerelles ou sur terre, nous avancions en file avec les autres visiteurs, parfois stoppés par des zigotos qui prenaient des selfies ou des énormes groupes venant à rebours. Oui, les lacs turquoises et les chutes étaient beaux, mais le moment était gâché par la densité d’être humains. Finalement, le sentier a débouché sur une file de plusieurs centaines de mètres pour aller prendre le traversier vers la deuxième portions du parc.

C’en était assez, j’avais remarqué un sentier qui longeait le trajet du traversier et je l’ai proposé comme alternative à Audrey et sa mère, qui non sans chigner un peu, ont fini par me suivre. Peu emprunté en raison de la longueur et du fait que la majorité des gens se présentent au parc en talon hauts pour certaines et sandales de plage pour d’autres, la concentration de touristes est retombée à un niveau acceptable. À l’arrivée à l’autre bout, la foule est redevenue intense, mais beaucoup plus tolérable vu que de toute manière nous retournions à la voiture.

 

 

L’exaspération face à la Croatie commençait à grimper. En route, nous avons décidé de passer Zadar et ses foules probables pour tenter de nous trouver un petit camping relax près de Šibenik, ville réputée au même titre que Zadar et Dubrovnik pour son vieux centre-ville pittoresque. Après avoir essuyé deux échecs de localisation de camping potable à Tribunj (absent) et Vodice (pourri et cher), deux villes en amont de Šibenik sur la côte, nous avons tentés notre chance aux abords directs de la ville. Le camping que nous avons localisé chargeait cher pour un site disons-le, merdique. Exaspérés, nous nous sommes retournés vers l’option auberge, qui s’est avéré infructueuse, la seule offre étant trois lits dans trois chambres. Finalement, retour au camping précédent, la queue entre les jambes et complètement exaspérés, nous sommes allés posés notre tente entre trois caravanes pour 60 euros. La mère d’Audrey est allée se coucher à toute fin pratique sans manger tandis que nous prenions un verre bien mérité. Plus tard, Audrey et moi sommes allés explorer les installations. En résumé le camping s’est avéré être un complexe de l’envergure de ceux d’un tout-inclus cubain: un immense camping, des villas, un hotel/resort, des restaurants et un club construit à même un bateau pirate grandeur nature.

En sirotant notre bière, Audrey et moi n’en sommes pas venu à un quelconque plan, mais avons au moins constaté que les campings à notre goût et à proximité de la mer n’existaient à toute fin pratique pas en Croatie (quoi qu’en rétrospective, celui de la veille était plutôt bien) et qu’il n’y avait comme alternative abordable que les auberges classiques.

En fait, de qualifier tous ces campings – d’immenses complexes avec des centaines de sites – de pourris constitue en quelque sorte une insensibilité culturelle de notre part. Ce sont des campings à l’européenne, construits pour accommoder une énorme densité de touristes tout en limitant l’impact que l’industrie peut avoir sur les côtes et l’environnement. C’est nous qui sommes dans l’erreur en tentant de projeter nos standards Nord-Américains sur l’Europe. Qui plus est, contrairement à nous, les Européens ne font que très peu de vacances de camping à proprement dit. Ils choisissent ces endroits car ils constituent une alternative abordable aux hôtels et restaurants très coûteux de la région qu’ils visitent.

N’empêche, il fallait faire quelque chose, car jusqu’à maintenant, notre séjour en Croatie était de plus en plus décevant.