En croisière dans les Caraïbes

Il faut dire que j’avais pas mal d’a priori par rapport aux croisières. Malgré tout, je m’étais toujours dit que j’allais devoir essayer la formule un jour. Lorsque l’opportunité s’est présentée sous la forme d’une amie d’Audrey qui fêtait ses 40 ans, je me suis dit que c’était le bon moment.

Des resorts style tout-inclus, j’en ai fait quelques uns et j’avoue que l’expérience est à chaque fois plutôt satisfaisante. Certains en profitent pour lire sur la plage, je suis plus du genre à faire du sport, de la plongée et à explorer tous les petits coins de ces immenses complexes hôteliers dont la logistique et l’étendue ne manque jamais de m’impressionner.

La croisière, je m’attendais à une expérience tout-inclus mêlée avec celle d’un parc d’attraction. Oui il allait y avoir des moments de plaisir et d’abus, mais dans un cadre surpeuplé, étouffant où l’on doit attendre pour le moindre service et où tout est de mauvaise qualité et coûte cher.

Heureusement, mes craintes ne se sont pas avérées.

La nourriture fut excellente, le choix et la qualité des boissons au rendez-vous, les activités nombreuses (même durant les journées en mer) et le service rapide et hors pair. Jamais il n’a parut que nous étions 2800 passagers (et 1250 membres de l’équipage) flottant aux milieux des mers sur une coque métallique. Contrairement à mon expérience hôtelière sur la terre ferme, il y avait aussi une certaine qualité de divertissement avec des spectacles de tout genre à chaque soir et même plus. Je me suis d’ailleurs développé un certain intérêt pour la magie (non partagé par Audrey [tant pis pour elle]).

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Contrairement aux resorts aussi, l’expérience est un peu plus sociale et les possibilités d’engager la conversion avec d’autres croisiéristes sont multiples. La majorité d’entre eux étaient américains et plusieurs, conjecture géopolitique obligeant, se sont excusés au nom de leurs compatriotes. La croisière fidélise définitivement son public cible et plusieurs personnes rencontrées en étaient à leur dixième et au-delà. Tous nous ont confirmé que nous (en fait, l’amie d’Audrey) avions choisi le bon bateau et que mes a priori auraient été confirmés si nous avions choisi une compagnie différente et un plus gros navire. Quand on est féru de croisières en fait, on développe une préférence pour une entreprise plutôt qu’une autre, mais aussi pour un navire en particulier. Sam, un américain de Virginie, retraité du Département de la défense, en était à sixième sortie sur le Celebrity X Equinox. Sam par ailleurs fut une rencontre intéressante, car il faisait partie de cette petite sous-catégorie de la population américaine qu’on appelle les swing voter, mais qui ont un impact disproportionnel sur l’issue des élections, car contrairement aux démocrates ou républicains bien campés dans leurs idéaux, c’est eux qui décident si la maison blanche sera rouge ou bleue. Mon impression me dit que Sam ce coup-ci a voté pour les républicains. Mon impression me dit aussi qu’il avait bien conscience qu’il avait échangé un mal pour un pis.

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Cette impression d’espace, de calme et de qualité découlait certainement du fait que la clientèle sur le bateau était constituée à majorité de retraités émérites. Ceci dit, selon un employé, cette croisière ci était anormalement jeune; fait probablement expliqué par la proximité avec la semaine de relâche. L’un des deux médecins qui roule la clinique au pont 2 (que je n’ai pas manqué d’aller visiter par curiosité et qui ressemble à certains petites urgences dans lesquelles j’ai travaillé) m’a indiqué que la moyenne d’âge se situait autour de 75 ans, ce qui n’est pas peu dire et qui explique sans difficulté les choix de décorations du navire, le nombre de magasins de bijoux et la popularité du casino. Le t-shirt d’une dame résumait bien la situation et l’ambiance qui régnait lorsque l’on s’approchait des machines à sous et bijouteries :

Spending my kids’ inheritance, one cruise at a time.

C’est votre argent madame. C’est vous qui l’avez gagné alors dépensez-là comme bon vous semble. J’espère malgré tout que vous payez dûment vos impôts, car le navire lui, il ne doit pas en payer beaucoup grâce à son immatriculation à Malte.

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Ce qui est encore plus plaisant à faire sur une croisière que sur la terre ferme aux États-Unis, c’est le people watching, activité que nous appellerons désormais de bingo des personnes, car c’est plus français. De nombreuses cases ont été cochées et je vous en nomme certaines :

  • la madame avec les plus long faux cils
  • le monsieur le plus blasé au casino
  • les lèvres les plus botoxées
  • le monsieur ou la madame en pyjama au casino
  • la personne la plus américaine (interprétation libre, ce pouvait être la casquette flanquée d’un aigle et le t-shirt aux couleurs du drapeau, ou encore le chandail de Jésus)
  • etc.

Suis-je dans le jugement? Oui. J’encourage par contre tous à faire leur propre bingo des personnes et d’y ajouter la catégorie du gars qui s’habille tout le temps pareil. On est tous le stéréotype de quelqu’un.

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L’immensité du navire n’a pas cessé de m’impressionner…

Les croisières font (toujours?) escale à certains endroits et pour la nôtre, c’était Nassau, Perfect Day Coco Cay (une île dans les les Bahamas, propriété de la compagnie) puis finalement Cozumel.

À Nassau, Audrey et moi sommes retournés à nos vielles habitudes et erré de nombreux kilomètres dans la ville avec comme seul objectif d’en visiter les quartiers. Constat, le centre-ville n’est qu’un gros magasin complètement nul et la ville autour est délabrée et pauvre. Bien honnêtement, nous nous attendions (avec naïveté) à ce que la capitale d’un paradis fiscal comme Les Bahamas soit un peu plus reluisante. En même temps, nous l’avons parcouru que pendant quelques heures…

Coco Cay n’a été qu’un parc d’attraction ceinturé de plages artificielles. Les autres vous diront qu’il ont bien apprécié sortir du bateau et pouvoir profiter du sable. J’avais en vain tenté d’explorer les opportunités de plongée qui s’y trouvaient, mais les critiques sur internet n’étaient pas très favorables et de toute manière, il y avait trop de vent.

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Croisiéristes retournant à leur embarcation
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Des vrais tacos et de l’authenticité pour faire changement

À Cozumel cependant, je me suis levé à la première heure, ai déjeuner en vitesse et suis sorti du bateau, m’arrêtant au premier centre de plongée sur mon chemin. Par chance, il restait de la place pour la sortie du matin. Un peu moins de deux heures plus tard, je me trouvais par 25 mètres de fond à respirer de l’air comprimé en admirant la faune et la flore d’un des endroits les plus réputés et les mieux conservés des Caraïbes. Requin, raies, coraux, éponges, poissons, tout était au rendez-vous.

De retour sur terre, je me suis enfilé trois tacos servis de l’arrière d’une camionnette en décomposition. Les mexicains faisaient la file pour se faire servir, ce qui est signe que la nourriture y est bonne et sécuritaire. Une petite rencontre d’affaire d’une heure que je ne pouvais pas me permettre de manquer, j’étais de retour sur le navire, hautement satisfait de ma journée et avec le sentiment d’avoir reconnecté un peu avec ma manière de voyager de laquelle je me suis senti loin ces derniers jours.

Une petite journée en mer et nous étions de retour à notre point de départ à Port Canaveral en Floride. Les journées en mer sont plutôt cool. Pas de gros horaires, on se lève tard, on mange, on va au gym et on passe du bon temps par la suite à profiter des autres et de l’immensité du bleu qui nous entoure.

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Un moment très américain: un gars qui manifeste sa colère contre le président se faisant huer par ses supporters à moto non loin.

PXL_20250308_202205489Nous avions initialement allongé le séjour à Orlando de deux jours afin de visiter la ville un peu (parcs d’attraction exclus). Malheureusement, il a fallu écourter d’une journée en raison d’un rendez-vous d’affaires de dernière minute (ma faute). Fort dommage, car en plus d’y faire bon, Orlando a été surprenante et intéressante. Oui, on y trouve ces grands boulevards sans âme propres aux villes d’Amérique du Nord, mais dans plusieurs secteurs, ce sont des rues dans de paisibles quartiers résidentiels serpentant entre d’innombrables lacs flanqués de demeures cossues. Les parcs sont nombreux et la verdure abondante. Ça l’a fait du bien de se dégourdir les jambes et après un bon 25 kilomètres, nous en avions assez. Pour notre dernier repas, nous nous sommes offerts un BBQ coréen puis avons sauté dans un taxi dont le chauffeur nous a tellement vanté les différents parcs d’attraction pour lesquels la ville est fameuse que j’en ai presque développé un fomo (fear of missing out). Peut-être l’occasion d’y retourner se représentera, mais bien honnêtement, ça m’étonnerait qu’Audrey et moi forcions la chose. Peut-être par contre que des amis nous inviteront dans un tel voyage.

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Après une courte nuit à dormir dans l’aéroport (avec un vol qui partait à 7h25, ça ne valait pas la peine de prendre une nuit d’hôtel), nous étions de retour dans le froid canadien.

On peut considérer la case croisière cochée mais si on m’invite à nouveau, je ne dirais pas non ;)

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Une autre fan de croisières ?

Utila, Honduras (encore)

Aimer un endroit, c’est y revenir pas deux, mais trois fois.

Utila est une île au Honduras dont le principe touristique est simple: la plongée (et la fête, pour ceux qui le désirent).

J’ai abouti là pour la première fois en 2013 avec en tête d’y rester une ou deux semaines pour y faire un petit cours de plongée. J’y suis finalement resté plus de deux mois. En 2016, j’y suis retourné avec deux de mes cousins pour y passer près de 1 mois à faire mes cours de plongée technique. M’y revoilà près de 8 ans et une pandémie plus tard avec mon frère (désireux de tenter la plongée) et un ami (déjà certifié).

Se rendre à Utila n’est pas une mince affaire. Oui, des grands transporteurs offrent des vols directs vers les tout-inclus de l’île d’à côté (Roatan), mais les horaires de vols étaient loin de faire notre affaire. Nous avons donc opté pour une succession de vols qui à l’allée nous donnaient une petite journée et une nuit à Houston au Texas.

Le centre ville de Houston

Je suis un fervent adepte des escales prolongées. Tant qu’à moisir quelques heures dans un aéroport dans l’attente du prochain départ. Pourquoi ne pas se donner un peu plus de temps pour aller explorer un endroit dans lequel nous ne nous serions pas arrêtés ? Les villes dans le monde ne sont pas faites égales; certaines étant définitivement plus intéressantes que d’autres. Cependant, j’ai pour dire que si plusieurs millions d’humains décident de s’installer à un endroit, il doit certainement y avoir quelque chose à voir ou faire.

 

BBQ Texan

Nous avons donc déambulé dans Houston quelques heures avant de nous arrêter dans un classique restaurant de BBQ texan. À en juger par la file dehors, l’endroit était réputé. Il faisait bon dehors et ça sentait l’été (selon les barèmes canadiens). Comme de fait, certains Houstoniens nous ont confirmé que nous étions dans la meilleure période pour visiter leur ville. Les arbres étaient verts et la température parfaite. Plus tard vers l’été, le soleil calcine tout.

Une épave à Roatan

De retour à l’aéroport tôt le lendemain main, un vol nous a amené à l’île de Roatan depuis laquelle nous avons sauté dans un ferry vers Utila. La mémoire est une faculté qui oublie, certes, mais elle est aussi une faculté qui déforme. Mon souvenir de la rue principale et de l’emplacement des principaux centres de plongée était encore juste, mais ma conception spatiale du centre de plongée et de ses installations ne cadrait plus vraiment avec l’emplacement des choses dans la réalité. Rien de mal à tout ça quand on est touriste, ça ne fait que donner l’opportunité de redécouvrir un peu…

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À partir du lendemain de notre arrivée, mon frère débutait ses cours tandis que moi et mon ami allions plonger sur une base quotidienne. Une fois ses formations complétées, mon frère allait nous rejoindre dans notre délire.  La devise d’Utila, c’est drink and dive et nous lui avons fait honneur durant toute la durée du séjour. Certaines de nos connaissances sont déjà venues ici dans le passé pour tâter l’atmosphère de l’endroit sans y plonger. Tous furent déçus et avec raison. Ici, pratiquement tout tourne autour de ce sport et les conversations entre visiteurs ne concernent que ce qui a été vu ou vécu en respirant de l’air sous pression. Ceci dit, il y a moyen de passer un bon moment tout en restant hors de l’eau. Pour peu que l’on cherche, il existe quelques petits endroits reclus et paradisiaques sur l’île, mais il faut des poches profondes pour bien en profiter.

Quai de BICD

Chez RJs
Chez RJ`s

Nous tenions à vivre l’expérience backpacker, mais avec un peu plus de budget nourriture, nous avons pu nous distancer le temps de quelques repas de la gastronomie hondurienne, qui à l’image du reste de l’Amérique Centrale, tourne autour de la malbouffe à base de poulet frit, de riz, de fèves, de plantain, de portions de viandes trop cuites. Il y a sur Utila une poignée de bons restaurants, dont RJ’s, qui sert des grillades de poissons et de viandes locales tout à fait délicieuses. Mention spéciale à la sauce forte maison, qui goûte le soleil et dont Ron (le R de RJ’s) lui même nous a gracié d’une bouteille lors de notre troisième visite.

Vue dUtila

Cours terminés
Cours terminés !

Question environnement, j’ai été malheureusement marqué par la dégradation notoire du récif entre ma première visite il y a 11 ans et celle-ci. Plusieurs spécimens de coraux étaient blanchis et l’abondance générale de ces organismes était notoirement moindre plus on se rapprochait de la surface de l’eau. Les coraux étant à la base des complexes écosystèmes que sont les récifs, les différents poissons et autres créatures aquatiques qui en dépendent étaient à leur tour moins nombreux. Les plus gros organismes (raies, barracudas, mérous, etc.) se nourrissant des plus petits, se faisaient également plus rares…

Préparation à la plongée

À l’inverse de la nature autour de l’île, le noyau urbain d’Utila s’était quand à lui embelli. Les caniveaux ont été récemment bétonnés, des routes supplémentaires ont été pavées et la gestion des ordures largement améliorée. La circulation routière (composée principalement de motos, de 4 roues et de voiturettes de golf) semblait moins dense et définitivement ralentie sur les plus grosses artères par des dos d’ânes. Utila a prit du gallon en terme de qualité et cela se voyait (et se ressentait dans le porte monnaie). Oui, l’endroit possède encore son lot de bâtiments délabrés, mais il s’est construit pas mal de neuf.

En bateau

Curieusement, dans tous ces mois passés sur l’île, je ne m’étais jamais vraiment aventuré hors de la ville. Une tentative en août 2016 avait avortée en raison de la chaleur accablante et l’assaut implacable des moustiques.  L’un d’entre nous a suggéré la location d’une voiturette de golf et l’idée s’est concrétisée la dernière journée.  Aussitôt sur la route, nous nous sommes dirigés vers Pumpkin Hill, point culminant de l’île. À mesure que la pente augmentait, la voiturette largement sous-motorisée s’est mise à ralentir jusqu’à ce qu’elle commence à reculer en pleine route de terre pentue. J’ai écrasé le frein pour me rendre compte avec horreur que celui-ci était n’allait pas contribuer à ralentir notre descente.  Tout de suite, j’ai crié aux deux autres de débarquer du véhicule par les côtés et j’ai enfoncé l’accélérateur. Ces deux manoeuvres ont suffit à stopper la voiturette. En la poussant pour les quelques dizaines de mètres restant, nous sommes finalement parvenus à terminer la montée. On a eu chaud…

En voiturette de gold à Utila

Fort heureusement, le reste de la journée s’est déroulé sur le plat et sans avarie. On s’est promené une partie de la journée dans les petits rangs d’Utila et ses quartiers bien nantis avec de magnifiques villas côtières. À cour d’endroits à visiter, on a terminé l’après-midi dans les estrades du stade de baseball local. Deux équipes de l’île s’affrontaient et il y avait bonne ambiance.

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On est finalement restés entre nous une bonne partie de la semaine (mention spéciale au balcony bar). Les voyages à plusieurs ne se prêtent pas vraiment à la socialisation. Tout de même, nous aurons quand même tissés des petits liens avec deux Mikes (l’un du Canada et l’autre des É-U).

Exténués de nos vacances pas trop reposantes, nous avons pris le premier ferry du matin. Nicolas allais vers Roatan pour prendre l’avion de là, mais moi et mon frère avions une petite nuit à San Pedro Sula avant notre prochain vol. San Pedro étant à 4 -5 heures d’autobus de La Ceiba, ville côtière où aboutit le ferry depuis Utila, c’était potentiellement se compliquer la vie mais bon, on allait pouvoir explorer un peu du vrai Honduras.

Le centre ville de San Pedro Sula

San Pedro Sula est une grande ville d’Amérique Centrale pas trop intéressante, mais elle a l’avantage d’être authentique. Débarqués en milieux d’après midi (en passant, je crois avoir vu une partie d’éclipse depuis l’autobus), on aura eu amplement le temps de faire un tour du centre-ville et de déambuler dans les rues autour de notre auberge. L’ambiance y était définitivement différente et souvent on nous suivait du regard. Certains se sont même aventurés à nous lâcher quelques gringos!  plutôt irrespectueux. C’était à priori sans danger, mais je ne me souvenais pas de ce genre d’ambiance à mon passage en 2016. Qu’est-ce qui a changé depuis … le fait que tout le monde a maintenant le regard rivé sur un téléphone qui leur fait miroiter l’apparent bonheur de gens plus riches qu’eux ? L’envie est à la source de bien des maux.

Le vols du retour était plutôt audacieux. De San Pedro Sula, nous avions 1h d’escale à Panama puis un retour direct à Montréal. Au final tout se sera déroulé sans entraves. Notre compatriote de voyage qui avait choisi de passer par Roatan (ce vol était substantiellement plus cher lorsque nous avons acheté nos billets) aura finalement été retardé de 24h.

La veille de notre retour retour, je me suis demandé si après trois visites, j’allais avoir encore le goût de revenir à Utila … mon instinct me disant que c’était peut être la dernière fois que je visitais l’île. Oui nous allons probablement passer par là dans un futur périple et j’aimerais faire visiter l’endroit à Audrey, mais elle ne plonge pas et Utila quand on ne plonge pas … Il y a tant à explorer dans le monde et bien franchement, je suis peut-être dû pour aller visiter d’autres fonds marins (NdR: je relis ces lignes quelques semaines plus tard avant de publier et j’ai peut être parlé trop vite).

Londres, Angleterre

The London Eye

Voyager en novembre dans l’hémisphère nord, c’est jouer au chat et la souris avec le mauvais temps.

Dans quel endroit européen allions nous pouvoir passer quelques jours et qui:

  1. nous rapprochait du Canada
  2. nous permettait de revenir à Montréal sans escale
  3. offrait une météo intéressante.

Il n’y avait qu’un seul choix qui répondait à tous ces critères: Londres. Fort curieux direz-vous, car l’Angleterre à ce moment-ci de l’année (voir tout le temps) a la réputation d’être humide et pluvieuse. Le choix n’était pas pour me déplaire non plus car Londres, j’y étais allé une seule fois quand j’avais 14 ans et à cet âge, on ne visite pas les villes de la même manière qu’à 37. On suit le troupeau, on rouspète et on a seulement hâte d’aller se poser pour jouer à un jeux digital quelconque.

Billets réservés et tirelire cassée pour se trouver un hôtel, nous avons donc quittés Bratislava pour nous rendre à Vienne (à 1h30 de route) et prendre l’avion vers le Royaume-Uni.

Le pont Millenium

Il y a tant à faire à Londres ! Nos premières priorités ont été d’aller nous promener sur le bord de la Tamise pour d’un coup d’oeil aller chercher toutes les grosses attractions de la ville, puis d’aller prendre un verre dans un bon vieux pub anglais et enfin d’aller nous restaurer dans un établissement étoilé Michelin (détrompez-vous, certains ne sont pas si chers que ça).  Les Britanniques ne sont pas renommés pour leur cuisine, mais à titre de capitale internationale, l’offre culinaire à Londres est incroyable et attire des talents des quatre coins du monde. C’est donc pour cela qu’on a mangé ce soir-là des tapas de luxe dans le quartier de Soho.

On était vendredi soir et il y avait du monde au pied carré. Du monde ? Comme on en a vu en Inde et je ne plaisante pas. La seule différence était qu’ils étaient majoritairement blancs et en état d’hébriété.

Autobus rouge et pub

Pour cette phase du voyage Audrey était en charge de la cartographie et fidèle a ses habitudes, elle est allée dénicher les quartiers en vogue et les bonnes adresses où se restaurer. Le lendemain donc, premier arrêt dans le Borough Market pour y manger. À l’instar de la veille, il fallait faire du coude pour maneuver et nous avons consommé nos achats debout. Des kilomètres ont été parcourus vers le nord-est pour aller faire un tour dans Hackney, Hackney Central, Hackney Wick. Trop ambitieux dans nos objectifs, il a quand même fallu faire un peu de train pour aboutir dans les temps de l’autre côté de la rivière dans Peckham. Tant mieux car avant le resto, on a eu l’occasion de faire un petit spectacle de drag-queen. Repus et reposés, l’hôtel a été regagné à pied au travers des fêtards du samedi soir.

Au marché Borough Sandwich au marché Boroug

La dernière journée de ce petit périple européen a débuté à Buckingham Palace pour aller payer nos hommages à notre souverain, puis par un fish and chips de luxe dans Marylebone.  Après, petite promenade dans Hyde Park puis dans le quartier de Kensington.

Hyde Park

Fich and Chips deluxe

Plusieurs canaux traversent la ville de Londres et ces dernier avaient piqués notre curiosité. Nous sommes donc aller marcher quelques kilomètres le long d’un d’entre eux. Plusieurs signes le qualifiait de “Little Venice” et il a fait bon s’y balader. Sporadiquement, des péniches y passaient et ses berges étaient totalement occupées par des maisons flottantes quasiment toutes habitées. On était dans une sorte d’écosystème en fait. Il y avait du traffic fluvial et certaines embarcations semblaient faire la livraison de carburant et de vivres. Une péniche était d’ailleurs à ventre pour à peu près 150 000 £, une aubaine compte-tenu du prix exorbitant de la terre ferme dans cette ville.

Les canaux de Londres Les canaux de Londres

Sortis des canaux, nous sommes tombés par hasard sur la fameuse traverse d’Abbey Road. Finalement, notre journée s’est arrêtée dans Camden Town pour un repas de pub puis un retour à la marche. Selon l’état de mes pieds, je suis généralement capable de dire avec un semblant de justesse la distance qui a été couverte dans la journée et là, on avait dépassé le 30 kilomètres. Sur la carte de Londres, on avait parcouru une toute petite boucle dans le quadrant ouest. Il y avait longtemps que je n’avais pas été confronté à ce point à l’immensité d’une ville (peut-être Mumbai ?)

Tours à Londres

Rendu-là, mon corps m’envoyait des signaux que j’avais assez marché. Ça tombait bien car le lendemain, nous reprenions l’avion pour retourner dans la grisaille et l’humidité de l’automne québécois. Étions-nous tristes ? Curieusement non. Tant Audrey que moi avions l’impression d’en avoir vu assez pour cette fois. Notre tête était pleine de beaux souvenirs et l’impression d’avoir été parti au moins 2 mois nous habitait tout les deux quand en temps normal les voyages ont la fâcheuse habitude de passer vite comme l’éclair.

À la prochaine escapade donc.

Une ruelle de Peckham
Une ruelle de Peckham

Bratislava, Slovakie

Vu la proximité de Bratislava, capitale de la Slovaquie avec Brno, pourquoi ne pas aller y faire un petit tour ? En plus, elle allait être une meilleure base de départ potentielle pour un éventuel retour vers le Canada.

Le Danube à Bratislava
Sur le Danube

Ce qui est magnifique avec l’Europe, c’est qu’en un petit deux heures de train, on est dans un autre pays, dans d’autres paysages et dans une autre culture. En fait, Tchèques et Slovaques sont cousins et formaient autrefois le même pays (l’ancienne Tchécoslovaquie). Suite à un divorce qui s’est apparemment très bien passé (ce qui est tout à fait inusité dans le domaine des mouvements d’indépendance), les deux cultures sont allées habiter leur propre contrée. Les deux langues sont très proches; ça s’entend et se lit. Les Tchèques ne comprennent par contre pas les Slovaques. Toutefois, l’inverse n’est pas vrai. La Slovaquie, plus petit pays, voit son environnement médiatique envahi de contenu tchèque et de blockbuster hollywoodiens traduits dans cette langue.  Ainsi, les Slovaques sont exposés à la langue de leur cousin et non le contraire. Un peu comme nous et les Français, quoi que nos deux dialectes restent tout à fait mutuellement intelligibles.

Audrey sur le chateau de Bratislava

Conséquemment à cette homogénéité relative, on est pas trop dépaysé quand on atterrit en Slovaquie depuis la Tchéquie. Les gens, l’architecture et les référents y sont relativement semblables. Bratislava, reste quand même plus austère dans son apparence et l’on se rend bien compte qu’avant l’indépendance, elle était une capitale de rang provincial. Prague lui volait certainement la vedette. Malgré tout elle est construite et urbanisée comme ses semblables. Une vielle ville surplombée d’un chateau, de beaux points de vue, de la verdure et pleins d’endroits intéressants dans lesquels se balader.

Vue de la vielle ville de Bratislava

Panorama de Bratislava

Vue de la vielle vielle de Bratislava

Deux jours suffisent à explorer cette capitale. Si l’on se lance dans le culturel et le muséal, cela peut bien certainement être un peu plus long. En dégustant des vins slovaques (excellents soit dit en passant), je me suis perdu un peu dans l’exploration de la cartographie du pays pour me rendre compte qu’en fait la Slovaquie était pleine de relief. J’ai partagé l’observation avec Audrey et notre réaction commune a été de nous imaginer nous promenant parmi ces collines pour aller voir les pittoresques villages qui les habitent.

Ce sera pour une autre fois.

Tramway et chateau la nuit à Bratislava

Vers une autre destination
On quitte pour une autre destination. Tant mieux car la météo commençait à se dégrader.

Brno, République tchèque

Centre-ville de Brno
Dans le centre

Tant qu’à être en Tchéquie, pourquoi ne pas visiter une autre de ses villes ? On aurait bien aimé voir la campagne, mais le temps de l’année s’y prêtait moins.

La République n’est pas un si grand pays, alors en un peu plus de 2h de train nous étions de l’autre côté du pays et arrivés à Brno. Nos affaires déposées, on a mis nos sacs à dos de jours puis sommes partis nous balader.

Brno est la deuxième ville en importance du pays, quoique beaucoup moins populeuse que Prague. Elle s’est urbanisée de manière pas mal similaire, c’est à dire une vielle ville, surplombée d’un impressionnant château avec une banlieue plus moderne d’héritage communiste mais truffée d’espaces verts.

Le tartare de boeuf est un met populaire en Tchéquie. Cela tombait bien, car c’est un plat que j’apprécie particulièrement. Par contre, manger un tel met dans un restaurant reste une expérience un peu hasardeuse et comme de fait, j’avais encore le système digestif un peu perturbé par mon précédent repas de tartare à Prague. Quand on a un peu la nausée, on semble avoir le dégoût pour certaines choses et le goût pour d’autres. Ce soir là. En passant par un BBQ Coréen justement, l’envie d’en manger pour souper m’a prise.

Même si ce n’est pas encore le temps des marchés de Noël (mais il approchait, comme en témoignaient les cabanes rouges en train de pousser sur les places), nous avons eu la chance de croiser de nombreux marchés de nourriture extérieurs ou l’on servait des mets et breuvages locaux. Certaines choses que l’on nous vend comme des traditions ne semblent parfois que des prétextes pour vendre des bricoles (pensez aux queues de Castor). Ici pourtant, le vin chaud coule à flot, les saucisses sont hautement populaires et sur l’heure du midi, c’est 1 voir 2 pintes de bière.

Marché tchèque à Brno Marché tchèque à Brno

Villa TugendhatLe lendemain, plus de promenade, mais aussi tentative de visite de la Villa Tugendhat une demeure bâtie à la fin des années 1920 par un architecte allemand de renom (Mies van der Rohe) qui plus tard dirigera la fameuse école de Bauhaus. Le bâtiment a beau être centenaire, tout dans sa conception reste d’actualité. On reconnait dans ses espaces et ses formes plus principes encore en application à ce jour. À notre grande déception, il aura fallu réserver pour la visiter … il y a 3 mois. On s’est contentés de l’admirer de l’extérieur.

En soirée, petite grimpade jusqu’au château pour profiter la vue puis redescente vers la vielle ville pour manger et s’installer dans un bar.

Nous n’avions qu’un court 2 jours à Brno. C’était d’ailleurs suffisant pour en faire l’exploration. Demain, direction Bratislava en Slovakie.