Bagan, Myanmar

Temples, Bagan, Myanmar

On ne passe pas par le Myanmar sans faire un détour par la plaine de Bagan, cette zone où sur quelques kilomètres carrés ont été construits de centaines sinon pas des milliers de temples et de pagodes, aujourd’hui abandonnés pour la plupart. L’activité de choix est de louer des vélos (ou des scooters électriques) et d’y errer. Certains temples, généralement les plus volumineux, sont de designs différents et aussi beaucoup plus visités, mais la majorité des structures sont construites selon le même parton et complètement désertes. L’attrait de Bagan n’est donc pas dans la visite de lieux sacrés, mais plus dans la balade. Au moyen d’un scooter électrique, nous avons arpenté à zone tantôt sur des routes pavés, tantôt sur des chemins de sable et sommes restés à ce point charmés par l’expérience que nous avons rallongé notre séjour à Bagan d’une journée.

Temple, Bagan, Myanmar

Temple, Bagan, Myanmar

Un couple d’américains croisés non loin d’un temple perdu, nous ont confié en être à leur septième visite sur les lieux et nous ont rapporté avoir vu Bagan changer substantiellement au fil des années. Rien d’étonnant étant donné l’ouverture récente du Myanmar au tourisme. Nous étions en basse saison, mais à en juger par la taille des stationnements près des temples plus importants et la quantité d’hôtels et de restaurants, la foule doit y atteindre des proportions hautement désagréables. Nous étions venus au bon moment donc, loin des périodes d’affluence et avant que Bagan ne prenne des airs de Thaïlande.

Temple, Bagan, Myanmar

Intérieur d’un temple, Bagan, Myanmar

Bagan fait l’effet d’un jeu vidéo de type sandbox (Assassin’s Creed, Far Cry, GTA, Elder Scrolls pour ceux qui s’y connaissent…). Il y a trois villes entre lesquelles se trouve toute la zone archéologique qui doit faire un bon 4 kilomètres par 3. Au fil ne nos explorations, l’on découvre de nouveaux endroits et des manières de profiter du paysage tout en se tenant loin des autobus de visiteurs. Fréquemment, il faut retourner en ville pour se ravitailler de crème glacée; au durian s’il vous plaît, ce fruit si goûteux (mais qui ne fait l’unanimité):

J’ai mangé deux boules de crème glacée au tarot et à l’avocat et une petite cuillèrée de ta crème glacée au durian et devine ce que ça goûte encore dans ma bouche… -Audrey

Temples à l’horizon, Bagan, Myanmar
Tout ces temples à l’horizon

Vue de haut, Bagan, Myanmar

Bref, l’environnement est super divertissant et d’une beauté particulière, surtout au lever et au coucher du soleil. Il n’y a pas si longtemps, il était même possible de monter sur les temples. Pour de bonnes raison je crois, les autorités ont empêché cette pratique destructive, mais il est encore possible de trouver quelques structures reculées que l’on peut gravir afin d’avoir un meilleur coup d’oeil sur les alentours.

Coucher de soleil, Bagan, Myanmar

Mandalay, Myanmar

Rangoun avait peut-être un air étonnamment moderne, aussitôt sorti du périmètre urbain, les blocs appartements ont été remplacés par des huttes de bambou au milieux de champs de petite paysannerie, rappelant que le Myanmar est en fait un pays en voie de development (et que les gouvernements autocratiques ont souvent la tendance à sur-développer les villes). Une fois rendus à Mandalay dans le milieu du pays, la ville moderne avait définitivement repris terrain. Jadis la capitale du Myanmar, elle était toute construite sur un plan carré s’articulant autour de l’immense enceinte du palais royal, qui je n’exagère même pas devait bien faire 2,5 kilomètres de côté.

Douves du palais de Mandalay, Myanmar

Vue du palais de Mandalay, Myanmar

Malheureusement pour Audrey, le poulet que nous avions mangé le soir de notre arrivé avait probablement été contaminé. Nous qui croyions le Myanmar propre et hygiénique. Par rapport à l’Inde, c’était sans conteste une nette amélioration, mais nous l’apprendrons plus tard, c’était quand même le pays d’Asie du Sud-Est où les empoisonnements alimentaires étaient les plus fréquents. Cette journée là, je suis donc partis seul à l’aventure en direction la colline de Mandalay et le tas de temples et de pagodes qui l’entourent. En longeant les douves du palais, il m’a fallu faire une petite pause dans ma marche pour venir en aide à un motocycliste s’étant fait couper par un autre et ayant chuté; de bonnes éraflures, c’était tout, mais ça l’a demandé un peu de nettoyage et de bandage. Arrivé au pied de la colline, j’ai profité du soleil tombant pour admirer tout le barda religieux qui s’y trouvait puis me suis enligné vers l’ascension. Ascension, je dis, mais la colline doit faire au maximum 100 mètres de haut et offre de nombreux escaliers. Un chauffeur de taxi en quête de clients m’a d’ailleurs informé qu’il fallait un difficile 45 minutes pour la grimper. Il faut croire que le sourire que je lui ai lancé en pointant mes biceps suite à ses propos a voulu tout dire, car il m’a ensuite gentiment indiqué le point de départ de l’escalier le plus proche. 45 minutes! pfff… C’était même une marche agréable, car l’escalier passait au travers de nombreux temples. Malheureusement pour moi, les nuages faisaient obstruction au coucher de soleil ce soir là, le panorama du sommet n’a été qu’ordinaire, mais j’ai tout de même pu apprécier la quantité ahurissante de pagodes parsemant la ville et ses alentours.

Pont -U-Bein, Mandalay, Myanmar Pont U-Bein, Mandalay, Myanmnar

 

Heureusement, Audrey était suffisamment remise le lendemain. pour que nous puissions louer des vélos afin de pédaler jusqu’au pont d’U-Bein, le plus long pont en teck au monde. Pour nous y rendre et pour revenir, il a fallu un bon 4 heures de pédalage sur des vélos de merde par une chaleur brutale. Voilà qui justifiait pourquoi nous étions en basse saison touristique. De retour en ville, nous avons pénétré dans l’enceinte du palais pour découvrir que les lieux étaient occupés par des installations militaires et qu’en tant qu’étranger, nous n’avions accès qu’au bâtiments du palais avec interdiction formelle ne nous en éloigner.

Panorama du palais de Mandalay, Myanmar

Une fois sortis, j’ai ramené Audrey au même temple visité la veille, puis à un autre non-loin qui m’avait tapé dans l’oeil. Tout d’or et de miroiteries, les édifices religieux birmans sont largement décorés, pour ne pas dire kitschs par endroits. Immanquablement dans les plus importants, on y trouvera de multiples boutiques de souvenirs destinés au visiteurs du pays même y l’atmosphère y sera tout sauf solennelle et posée, le tout prenant des airs de par d’attraction (ou Disney-temple).

Intérieur d’un temple, Mandalay, Myanmar
Disneytemple je vous disais…

Trop fatigués pour gravir la colline, nous avons pris le chemin du retour et regagné l’environnement climatisé de notre hôtel, ne ressortant que pour aller nous régaler de BBQ dans un restaurant non-loin. Il y avait quand même bonne ambiance à Mandalay; tout aussi belle et intéressante que Rangoun, mais à plus petite échelle.

Pagodes, Mandalay, Myanmar

Rangoun, Myanmar

Immeubles de Rangoun, Myanmar

Sur une terrasse, Rangoun, MyanmarLe Myanmar ne faisait pas partie du plan original, mais disposant de temps supplémentaire, nous l’avons ajouté à la liste de nos destinations car c’est un endroit apparemment unique, mais qui depuis son ouverture récente, de métamorphose rapidement. Il a aussi la réputation d’être facile à voyager et agréable, ce qui nous changera des derniers mois. Au programme donc, ralentir le rythme et visiter quelques endroits bien positionnés sur le circuit touristique du Myanmar en débutant par Rangoun, la capitale économique (détrônée de son rôle politique en 2006 au profit de Naypyidaw, trou perdu en plein milieu du pays [la junte avait le goût d’un petit renouveau]). La première chose que nous y avons fait a été d’aller se poser sur la terrasse d’une rue du quartier chinois où s’enchaînaient restaurants de bar-be-cue et où la bière coulait à flot pour 0.80$ le verre. Après autant de jours dans un pays sec (le Bangladesh) et autant de mois dans un pays où l’alcool est tabou, nous retrouver dans un endroit festif et décontracté nous a rempli d’excitation. Sans compter la cuisine, où nous avions définitivement quitté le territoire du sous-continent indien pour entrer dans toute la variété de formes et de saveurs de la gastronomie asiatique. Dois-je aussi mentionner que c’est propre, ordonné et que le trafic ne manque pas de vous tuer à chaque traversée de la rue?

Comptoir BBQ, Rangoun, Myanmar

Pagode de Shwedagon, Rangoun, Myanmar
Complètement subjuguée par la beauté de l’endroit…

La première journée, nous n’avons visité que le complexe de Shwedagon, une immense pagode dorée entourée d’une multitude de plus petits temples. Le bouddhisme birman ne faisant pas dans la sobriété, l’entièreté du lieu était décorée comme nous l’avions rarement vu. Avec la quantité de pèlerins se trouvant sur place et la lumière tombante, il y régnait une ambiance dont nous avons eu beaucoup de difficulté à nous extirper.

 

Pagode de Shwedagon, Rangoun, Myanmar Pagode de Shwedagon, Rangoun, Myanmar

Pagode de Shwedagon, Rangoun, Myanmar
Pour les incrédules, la pagode est réellement plaquée or

Lac Inya, Rangoun, MyanmarLe lendemain, programme un peu plus sportif avec plus d’une vingtaine de kilomètres de marche pour aller faire le tour du lac Inya. Le centre-ville de Rangoun est vivant et intéressant, mais nous n’en dirions pas autant des quartiers alentours, pour la plupart constitués de grandes avenues bordées de bâtiments commerciaux, gouvernementaux et de manoirs tous clôturés; bref, une urbanisation qui transpire le passé autocratique du pays. En soirée, repas dans un marché de nuit, ces cours d’alimentation à ciel ouvert où à peu de frais l’on peut se restaurer d’une énorme variété de mets. D’ailleurs, ce principe de petits restaurants improvisés, les Birmans l’ont merveilleusement intégré à leur paysage urbain. Encore plus qu’ailleurs en Asie (dans mes souvenirs), les stands de bouffe sont légions et sur virtuellement chaque coin de rue du centre-ville se dressent quelques tables et chaises de plastique avec une cuisine improvisée servant nouilles, soupes ou riz.

Repas dans une cuisine de rue, Rangoun, Myanmar

Immeuble de Rangoun, Myanmar
Par endroits, Rangoun a tout l’aide d’une ville moderne, en général par contre, c’est plutôt dilapidé

Ne serait-ce que pour la nourriture, nos premières impressions du Myanmar seraient déjà hautement positives, mais en plus, les gens y sont sympathiques, les prix bas et l’ambiance à notre goût. Parfait comme avant-dernière destination. Après trois nuits, nous devions quitter Rangoun pour Mandalay, ancienne capitale. Nous nous y serions volontiers éternisés, mais allions y repasser à notre sortie du pays.

Grande roue sur le lac Inya, Rangoun, Myanmar
Les grandes roues ont un je ne sais quoi de lugubre

Dacca (2), Bangladesh

Fleuve Buriganga, Dacca, Bangladesh

Il n’a fallu que 45 minutes d’avion pour rejoindre Dacca. Un petit vol mouvementé avec une fin de croisière à basse altitude sous le plafond nuageux et une approche finale bien pentue. Vu que nous repartions le lendemain, nous avions choisi une auberge proche de l’aéroport. Il s’adonnait que cette dernière était la propriété d’une expatrié hollandaise et le seul endroit au pays ou l’on pouvait avoir un lit en dortoir à bas prix (et les chambres à deux fois le prix d’un dortoir); les hôtels sont quand même onéreux ici. Alors que nous préparions à sortir pour l’après-midi, deux clientes font leur entrée. Le visage de l’une d’elle me dit quelque chose. Quelques minutes plus tard, pendant que je laçais mes bottes, celle-ci nous approche et nous demande si nous n’étions pas les deux Canadiens en voiture au Tadjikistan. Les souvenirs se replacent instantanément dans ma mémoire : nous l’avions effectivement rencontré à Ishkashim en octobre dernier. Quelles étaient les chances…

Fleuve Buriganga, Dacca, Bangladesh

Port de rivière, Dacca, Bangladesh

Sur le pont d’un ferry, Dacca, Bangladesh
Nous avions rencontré ce sympathique Bangladeshi lors de notre première visite à Dacca et l’avons recroisé par hasard sur le pont d’un traversier

Nous n’avions qu’un objectif pour cette dernière journée : nous promener dans le vieux Dacca. Malheureusement, l’heure et demi de tuk tuk pour traverser la ville nous aura mangé le plus clair de notre temps de visite, ne nous laissant suffisamment de lumière que pour voir le terminal de ferry au port de rivière, d’où part tout le transport fluvial de passagers. Sur place, je suis tombé sur un coolie qui parlait un assez bon anglais et partant pour me faire faire le tour d’un de ces navires. Navires je dis, car les plus gros peuvent transporter plus de 5000 passagers. À côté du terminal, un plus petit quai d’où partaient et venait les petites barques qui faisaient office de traversier (même s’il y avait un pont non-loin). L’activité sur la rivière et ses berges était d’une rare intensité et je m’en suis voulu de ne pas être arrivé plus tôt pour l’observer plus longuement.

Port de rivière, Dacca, Bangladesh

Fleuve Buriganga, Dacca, BangladeshPour le reste de la soirée, j’entretenais le projet de regagner l’auberge à pied. Comme il arrive parfois dans les couples, l’information ne s’était pas communiquée adéquatement entre les deux parties donc Audrey s’attendait à un retour expéditif. Vu l’heure qu’il était (et la bonne dizaine de kilomètres qu’il restait), il m’a fallu concéder que mon plan était trop ambitieux. Dommage, j’aurais volontiers visité Dacca davantage; et le Bangladesh tout entier d’ailleurs, mais nous quittions pour le Myanmar le lendemain.

Rue du vieux Dacca, Bangladesh

Le Bangladesh s’est définitivement positionné comme l’un de nos coup de coeur. Contre toute attente… Les raisons qui avaient initialement motivées notre venue se limitaient à la curiosité, le fait qu’il était voisin de l’Inde et qu’il se trouvait hors du circuit. C’est à dire loin de l’idée de la moyenne des touristes de mettre les pieds là. Pour plein de raisons valables d’ailleurs : le pays est sale, malodorant, surpeuplé et question tourisme, il n’y a pas grand-chose à y faire. Mais c’est dans les Bangladeshis que réside tout l’attrait de ce fascinant pays, un peuple chaleureux, authentique et accueillant comme nous n’en avions pas croisé depuis l’Asie-Centrale. Pour cette raison seule, le Bangladesh vaut mille-fois le détour. L’on s’y sent vraiment étranger, mais ô combien le bienvenu et c’est là tout son charme.

 

Au cours de notre semaine passée au Bangladesh, maintes comparaisons ont été faites avec l’Inde, malheureusement au détriment de cette dernière. Il faut l’avouer, nous en étions  sortis saturés, mais la réalité est que son peuple est lui aussi très chaleureux, probablement tout autant que celui de son petit voisin de l’est. Or, le tourisme corrompt à ce point que le harcèlement fait de nos jours partie intégrante de l’expérience indienne. Est-ce le sort qui attend le Bangladesh s’il parvient un jour à se positionner comme destination choix de la région? Probablement pas autant. Il existe des différences culturelles fondamentales entre les deux pays, ne serait-ce que de par le fait que l’un est à majorité musulmane et l’autre hindoue. Et ce que je m’apprête à avancer pourra paraître une grossière généralisation, mais de ce que j’ai pu en voir, les musulmans sont largement plus respectueux d’autrui (et des femmes [oui!]), consciencieux et entreprenants (ceux de l’Inde n’y font pas exception) . Si vous m’aviez demandé mon avis sur le Bangladesh il y de ça quelques semaines, je vous aurais répondu que c’est un pays pauvre à l’avant scène des désastres naturels causés par le réchauffement climatique. Posez-moi cette même question aujourd’hui et je vous répondrai la même chose, mais j’ajouterai que face à ces défis se dresse un peuple bon, optimiste, résilient, lucide, en plein essor de développement et qui d’ici quelques décennies a de très bonnes chances de pouvoir se tailler une place de choix dans le monde.

Dacca, Bangladesh

Chittagong, Bangladesh

Vue de Chittagong, Bangladesh

Étals de fruits à Chittagong, Bangladesh
Tout est dans le marketing…

Deuxième ville en population du Bangladesh et son plus gros port, Chittagong est pourtant un endroit sans intérêts autres que celui de déambuler parmi ses rues et d’observer la vie quotidienne. Comme ailleurs par contre, ses habitants sont des plus aimables et encore plus qu’à Dacca, curieux de nous voir de passage dans leur existence. Ayant fait le trajet depuis Cox’s Bazar de jour, nous y sommes débarqués en fin d’après-midi. Aussitôt nos affaires déposées à l’hôtel, nous avons pris nos claques pour nous rendre à la station de train afin de nous procurer des places pour Dacca, traversant ce faisant une bonne partie de la ville et toute son activité nocturne (les Bangladeshis sont moins couche-tôt que les Indiens). Les autobus ont beau être confortables au Bangladesh, les chauffeurs sont complètement malades (plus qu’en Inde à mon avis) et le trafic sans merci. Pour vous dire, retourner à Dacca durant la journée prend quasiment deux fois plus de temps que de le faire de nuit; et le transport de nuit, on a assez donné.

Canal de Chittagong, Bangladesh

Manque de chance pour nous, le train était complètement réservé (Ceci-dit, il devait rester quelques places sur le toit…) Après délibérations, nous avons donc décidé de nous payer l’avion pour retourner à la capitale. Certes deux fois plus onéreux, mais au moins mille fois moins chiant. Audrey se demandait par contre s’il était sécuritaire d’emprunter une petite compagnie aérienne locale dans une pays tel que le Bangladesh. La simple mention de notre trajet pour arriver à Chittagong a suffit à la convaincre que c’était largement moins risqué qu’un voyage en autobus.

Bateaux de pêcheurs, Chittagong, Bangladesh

Bateau de pêcheur, Chittagong, Bandladesh
Quelqu’un a dit pirate?

Bien reposés par une nuit de sommeil complète (une rareté ces derniers temps), nous sommes sortis par une chaleur absolument brutale pour faire le tour de la ville et particulièrement aller voir les installations portuaires, passant au préalable par un quartier d’entrepôt, où camion et barques étaient déchargés à bras d’homme et leur contenu placé sur des pousses-pousses  tirés à bras d’homme pour être distribués dans la ville. C’est quand même hallucinant la quantité de boulots du genre que l’on croise dans te tels pays; un emploi du type au Canada est tout a fait impensable. Une fois sur la côte, nous sommes tombés directement sur le port de pêche, où mouillaient des centaines de bateaux aux allures d’une autre époque. Par la suite, nous avons poursuivi notre balade vers l’intérieur de la ville jusqu’à tomber sur l’hôtel Radisson de Chittagong.

Scène de rue, Chittagong, Bangladesh

Ayant lu à son sujet sur le blogue d’un autre voyageur, l’attraction du Radisson se trouvait dans l’incroyable contraste entre l’intérieur de ce dernier et ses alentours; entre un hôtel cinq étoiles et une ville du Bangladesh. Y entrer ne faisait pas partie de nos plans initiaux, mais j’ai fini par convaincre Audrey que notre statut d’étranger nous donnait le droit de nous pointer là sales, pouilleux et dégoulinants de sueur et que les gens du Radisson allaient sûrement être assez gentils pour nous laisser monter au dernier étage pour observer la ville. Comme de fait, nous avons été accueillis avec toute l’hospitalité bengalie et l’on nous a aimablement fait faire le tour des terrasses du toit sans rien nous demander. Charmés par l’endroit et ce petit moment de répit du chaos urbain qui régnait sur le plancher des vaches, nous sommes restés pour prendre un verre. Je n’avais dans mes souvenirs jamais visité d’hôtel aussi splendide et à 9$ la bière, ce n’était franchement pas trop demandé pour un tel établissement.

Du haut du Radisson, Chittagong, Bangladesh

Ce petit moment de luxure passé, nous sommes retournés dans notre cinq étoiles bengali à 17$ la chambre sans air climatisé. Seul point commun avec le Radisson, la serviabilité du personnel. Le lendemain, lors de notre enregistrement pour notre vol, je me suis assuré de demander à ce que nos places se trouvent à la droite de l’avion. Pourquoi? Chittagong possède le plus gros chantier de démantèlement de navires au monde et j’espérais le voir d’en haut. C’est faute de pouvoir y aller en personne observer ces colosses des mers se faire découper pièces par pièces à la torche … dans des condition de travail horrible et sans aucun égard pour l’environnement. Vu la mauvaise presse que cette industrie s’est méritée ces dernières années, tous les chantiers on été clôturés et interdits d’accès à quiconque, surtout les étrangers curieux. De les airs par contre, les immenses coques échouées sur les plages et toutes morcelées étaient bel et bien visibles.

Homme sur un train, Chittagong, Bangladesh