Mumbai (Bombay), Maharashtra, Inde

Après notre mésaventure au départ du Sri Lanka, nous n’étions pas fâchés d’arriver à Mumbai (Bombay), même si c’était avec un jour de retard. Tout de même, d’autres défis nous attendaient car en sortant de l’aéroport, il nous a fallu naviguer les transports en commun pour nous rendre au centre-ville et malheureusement Google Maps nous a grandement nuit plutôt que de nous aider, car les arrêts et horaires de bus ne correspondaient aucunement aux indications fournies par l’application. Débarqués à l’hôtel, nous nous sommes couchés sans demander notre reste. Heureusement que nous n’avions réservé qu’une nuit à cet endroit. Les hôtels bon marchés sont toujours plutôt glauques ici en Inde, nous le savions, mais celui-là était d’une classe à part. En réservant l’endroit le moins cher du centre-ville, il fallait s’y attendre… quand même, nous nous sommes résolus à changer d’endroit et payer les prix de Mumbai, c’est à dire autant que dans certaines villes d’Europe. L’autre établissement, un hostel qui avait l’air bien sur internet, était en rénovation et seulement les chambres était terminées. Pour nous qui voulions profiter d’une bonne ambiance et d’une aire commune pour nous poser, c’était l’échec.

L’Inde a quand même ceci de fâchant (et j’écris ces lignes coincé dans un autobus qu’on nous a vendu comme étant express … et qui ne l’est pas) que tout y est négligé, non-professionnel et qu’on essaie de nous avoir à tout bout de champ en gonflant les prix ou en nous mentant. Du coup, on est constamment sur nos gardes et par conséquent plutôt bêtes avec les Indiens, ce qui ne manque pas d’offusquer certains d’entre eux. C’est regrettable, mais ce sont les règles du jeu ici et je ne serais pas surpris que même les locaux tentent constamment de s’entuber les uns les autres. Seulement, il est beaucoup plus facile de se parer de ces situations lorsque l’on parle la langue et qu’on a la peau foncée. Nous, il nous faut toujours nous engueuler avec les gens spécialement les chauffeurs de tuk-tuks, qui a chaque coup ne manquent jamais de nous charger plus que le prix convenu. Il faut se le rappeler par contre, le quotidien de l’Indien moyen est une lutte incessante pour la survie. Les Indiens ont beau ne pas être productifs, ils sont dans les faits toujours en train de travailler à gagner quelques roupies.

 

Quand même, nous avons pu passer un agréable après-midi à nous promener dans le Mumbai sud afin d’admirer son architecture et ses monuments. Contrairement aux autres villes indiennes visitées jusqu’à présent, Mumbai est propre et relativement bien entretenue. On a même pu aller faire notre tour dans le port de pêche, très photogénique mais ô-combien malodorant. Au retour à l’hostel, j’ai passé un peu de temps à l’ordinateur puis nous sommes sortis avec un Indien et une autre Canadienne prendre une bière. Supposément, l’établissement nous offrait une pinte gratuite sous présentation d’un coupon. Lorsque est venu le temps de payer, évidemment, ils n’ont pas honoré leur promotion (qu’est-ce que je vous disais…) Sur le retour, nous sommes passés au liquor store pour continuer les festivités devant l’hostel. Peu après, une bande d’adolescents en vélo se sont mis à feindre de vouloir entrer en collision avec nous pour nous éviter à la dernière seconde, le tout en nous lançant ce qui était probablement des insultes. Le cirque s’est arrêté lorsque j’en ai foutu un à terre et l’ai engueulé dans un français très soigné.

Le lendemain, encore un changement d’auberge, cette fois-ci pour nous rendre beaucoup plus au nord de la ville. L’endroit était toujours décevant, mais au moins il y avait une aire commune où se poser. Après une séance de travail, nous sommes partis en balade vers un temple Hare Krishna, une secte hindouiste connue pour ses rites très animés. La visite n’a pas déçue; nous avons pu assister à la cérémonie de 19h00, toute en chants et en danses ferventes. Par la suite, nous nous sommes dirigés vers la plage, non pas pour nous s’y tremper (peu recommandable aux abords de n’importe quelle ville d’Inde, encore moins Mumbai) mais pour profiter des nombreux stands de bouffe. Audrey et moi adorons la cuisine de rue en général et encore plus celle indienne: diverse, omniprésente et si peu cher. Avec un moyenne de trois arrêts à chaque sortie en exploration urbaine, on en vient à se totaliser des repas entiers, souvent pour moins d’un dollar chaque. Normalement, il est véhément recommandé aux touristes de se tenir loin de ce genre d’expériences culinaires, car la salubrité y est aux standards indiens. Pour notre part, je crois que nous nous y sommes habitués.

Mumbai est immense. D’un bout à l’autre, c’est à dire de l’extrémité sud de la péninsule jusqu’aux banlieues nord, la ville doit bien faire un 50 kilomètres de long. Grands amateurs de marches urbaines, nous nous étions donnés comme défi pour pousser l’activité dans ses retranchements plus extrêmes de marcher depuis le sud jusqu’à notre auberge : un bon 30 kilomètres. En sautant d’un monument à l’autre ou en se limitant à certains quartiers, on ne visite pas une ville, on en voit que la façade touristique. En la traversant à pied, on en prend vraiment le pouls. Nous nous sommes donc rendus à notre point de départ en train, une expérience en soi. Le wagon était plein à craquer et il nous a fallu pousser fort pour y monter. Une station avant la nôtre, tout son contenu s’est vidé en l’espace d’une minute et c’est en nous accrochant à la structure que nous ne nous sommes pas faits emporter la marée humaine.

Au fil des kilomètres, nous sommes passés au travers de maints quartiers, certains plus populaires et d’autres plus huppés. En visitant un marché au fleurs, on nous a invité à prendre le thé et des selfies (les Indiens sont très [parfois trop] chaleureux et curieux). On a même traversé le bidonville de Derhavi, un endroit plutôt chouette (et propre) fourmillant d’activité et de sourires. Les zones les moins intéressantes sont décidément celles où sont situées le plus de hautes tours. Toutes emmurées et protégées par du personnel de sécurité, on ne trouve entre-elles que des petits commerces, des abris de fortune et de la pauvreté. On aurait pensé que c’était dans le bidonville qu’allait se concentrer la misère, mais ce n’est pas le cas. Les habitants du bidonville ont tous un toit et un travail. Pour les plus miséreux, il est plus logique d’aller s’installer là où il y a de la richesse.

Un ghat, soit un endroit où les gens font la lessive.

Partis à 12h30, ce n’est que vers 20h00 que nous sommes revenus à notre gîte. La moyenne au kilomètre est basse, mais par endroit, marcher dans la ville relève de la course à obstacle voir du labyrinthe, spécialement lorsqu’on nous bloque le chemin par un échangeur autoroutier. Nous voyants un peu perdus, des Indiens arrivent à notre secours. Or, impossible de leur faire comprendre que nous ne voulons pas prendre de tuk-tuk et que nous désirons marcher. En même-temps, il est entièrement compréhensible que l’expérience de la marche en ville n’ait rien d’attrayant pour eux.

Entretien informatique en cours

Après une telle journée, nous n’avons pas trop bougé le jour suivant et avons passé nos derniers moments à Mumbai dans l’air commune de l’auberge. Depuis quelques semaines, mon ordinateur s’était mis à surchauffer et planter de manière intempestive; je soupçonnais un système de refroidissement bouché par la poussière. Avec le jeu de tournevis que j’avais acheté la veille, je me suis mis à la besogne et une heure plus tard, ma théorie avait été vérifiée et le problème réglé. Pour le reste de la journée, je me suis affairé à organiser un éventuel voyage au Turkménistan. Audrey a quant à elle envoyé une plainte au service à la clientèle de Sri Lankan, dans l’espoir qu’ils nous remboursent les frais de changements de vol.

Un mariage passait par là…

Il a fallu un bon deux heures de trafic pour quitter la ville en bus de nuit. Autour de nous, du béton à perte de vue et panneau publicitaire après panneau publicitaire vantant la proximité d’un nouveau développement avec l’autoroute. L’autoroute même sur laquelle nous nous trouvions, complètement bouchée encore à 21h00; preuve irréfutable de la non durabilité de la dichotomie banlieue/centre-ville. Même si au niveau urbanisation, Mumbai est essentiellement une catastrophe, elle reste tout de même un centre économique et culturel majeur de notre monde et l’une sinon la (tout dépend comment un compte) ville la plus peuplée d’Inde. Ces raisons à elles-seules valaient la peine que l’on fasse l’effort d’un passer quelques jours et pour être francs, nous nous y sommes quand même plus.

Colombo, Sri Lanka

Normalement, on ne fait que passer à Colombo, capitale du Sri Lanka. La ville est énorme, congestionnée et sans attraits. Or, étant le port principal du pays, elle est le siège d’un énorme traffic maritime et qui dit navires dit épaves. Dans tout le Sri Lanka, c’est à Colombo qu’elles sont les plus nombreuses et les plus belles. J’aurais dû m’en douter, mais n’étant pas habitué à la plongée au large de capitales, j’ai appris l’information trop tard. Avoir su, je me serais donné un jour ou deux supplémentaires mais bon, j’étais quand même parvenu à m’y sécuriser une matinée de plongée.

La veille et le jour de notre arrivée dans la capitale, nous avons début notre programme de visite par un petit trajet en train pour atteindre le centre, car notre auberge était localisée plutôt en banlieue. À la gare, la circulation ferroviaire avait du retard: un malheureux s’était fait frapper par la locomotive 200 mètres en avant. Ce genre de collision ne pardonnant pas, c’est sur une civière couvert d’un drap blanc taché de sang que le personnel de la gare à ramené le corps dans la station. Le tout s’est fait sans cérémonie et surtout sans le concours des autorités. En conversant avec un Cinghalais, celui-ci nous a appris que c’était chose commune en raison de la proximité entre la voie ferrée et les bidonvilles installés à sa lisière. Bientôt, la circulation avait reprise et c’est sans encombres autres que l’extrême proximité avec les passagers du train surchargé que nous avons pu rejoindre le centre-ville. Comme à l’habitude, le plan était de regagner l’hostel à pied.

Colombo n’est en fait pas si inintéressante que ça. Il y cohabite plusieurs cultures parmi un mélange de modernité et d’architecture coloniale et contrairement à l’Inde, les trottoirs y sont praticables. À l’image du reste du Sri Lanka par contre, Colombo est en pleine explosion. Le capital chinois coule à flot et le littoral du centre-ville est en train de se bâtir à un rythme ahurissant. Pas seulement la côte d’ailleurs, l’ingénierie civile chinoise est en processus d’y construire une immense île artificielle sur laquelle se bâtira le nouveau Colombo moderne, épuré et à l’image de la folie de développement qui anime d’autres mégapoles comme Dubaï. Il était déjà bien tard lorsque nous avons finalement rejoint notre point de départ. Normal, il nous a fallu marcher un bon 15-20 kilomètres pour y arriver.

Quelques petites heures de sommeil et j’étais à nouveau debout en route vers le centre de plongée. Au programme : deux épaves. Et pas de la vielle carcasse rouillée étendue pêle-mêle dans le fond; deux navires, l’un coulé en 2012 et l’autre fin 90. La première, nommée le Thermopylae Sierra était un énorme cargo chypriote de 155 mètres de long transportant de la tuyauterie destinée à l’industrie pétrolière. En raison de salaires arriérés de plusieurs mois, son équipage l’a immobilisé au large de Colombo en attente de leur dû. La saga a duré plusieurs années et finalement le cargo a coulé par 25 mètres de fond lors d’une tempête de mousson. À ce jour, la bataille légale entourant le désastre n’est toujours par réglée.

L’épave est d’une telle ampleur que ses grues dominent le niveau de l’eau d’un bon 10 mètres. Sous les flot, c’est un navire presque intact dans toute son immensité qui se présente aux plongeurs. Terrain de jeu parfait, le Sierra s’est fendu en deux lorsqu’il a sombré, répandant au passage toute l’immense tuyauterie qu’il transportait pour le plus grand bonheur des poissons y ayant déclaré logis et le plus grand amusement des plongeurs aimant se faufiler parmi ce labyrinthe surréaliste. Le Thermopylae Sierra est l’une des plongées les plus impressionnantes qu’il m’ait été donné de faire à ce jour. Le navire est à ce point colossal que ça en donne le vertige. L’immersion n’était pas sans risques par contre, l’épave est jonché de filets de pêche et sa proximité avec le dessus de l’eau fait en sorte que le ressac se faufile par nombres d’orifices et crée des courants aussi puissants qu’imprévisibles.

La deuxième plongée s’est déroulée sur une épave un peu plus modeste: un remorqueur gisant à l’envers par 30 mètres de fond. Arrivés sur place, ça puait les hydrocarbures et l’eau était tachée d’un film arc-en-ciel. Plus bas, l’imposante épave du gros remorqueur retourné nous attendais.  Après avoir passé en dessous du bateau afin d’aller rendre visite à toute la vie marine qu’elle abritait, nous sommes lentement remontés vers le dessus de la coque pour explorer un jardin de coraux mous qui s’y était développé et observer les deux grosses hélices. Alors que les autres plongeurs étaient sur la remontée (trop de temps passé en profondeur), notre guide a identifié une fuite de ce qui semblait être de l’air s’échappant d’un petit orifice de la coque. En nous rapprochant et en passant notre main dans les bulles, nous nous sommes rapidement rendus compte que nous avions en fait affaire au responsable de la nappe d’hydocarbures en surface: du fioul. Après toutes ces années, la corrosion avait finalement eu raison du réservoir de carburant du remorqueur. Pas trop bon pour l’environnement, un tel bateau devait en contenir plusieurs tonnes. Je me suis dit que j’allais avertir les autorités portuaires de la fuite, quoique je serais étonné qu’elles en fasse quelque chose.

De retour sur la terre ferme, j’ai souhaité bonne contuination à mes compagnons de plongée (des ukrainiens) puis suis retourné auprès d’Audrey pour le repas du midi et la sieste subséquente. En soirée, nous nous sommes contentés d’un tour (d’au moins 12 kilomètres) de la zone où se situait notre hôtel, décidément beaucoup moins intéressante que le centre-ville de Colombo.

Le lendemain, notre vol quittait pour Mumbai vers 17h30, mais vu le trafic et l’éloignement de l’aéroport, nous l’avons joué sécuritaire et sommes partis avec un bon 4h30 d’avance. Sur place avec une bonne marge, nous nous sommes enregistrés sur notre vol et avons passés la sécurité pour avoir accès au comptoirs afin d’y déposer nos bagages en soute. La file n’était pas très longue, mais le singulier employé de Sri Lankan airlines en charge de l’opération (pendant que quantité d’autres erraient dans les parages sans buts trop précis) a fait en sorte qu’il nous a fallu un bon 45 minutes avant que notre tour vienne. Pendant un bon moment, la préposée a scruté notre passeport afin de s’assurer que nous avions effectivement les permissions requises pour séjourner en Inde. Finalement, elle nous demande: “Avez-vous un vol de sortie du pays?”. Non, car a) nous ne savons pas où et quand nous allons sortir, b) on nous a jamais informé qu’il nous fallait une telle chose au départ de Colombo et c) on nous en avait pas demandé lors de notre première arrivée. Je me rappelais par contre avoir lu à quelque part que c’était une obligation pour entrer au pays, mais que les autorités indiennes ne vérifiaient jamais.

Bref, les préposés de Sri Lankan airlines n’ont rien voulu savoir de nos plaidoiries. Finalement, nous nous sommes résolus à acheter un vol bidon pour l’annuler aussitôt arrivés en Inde (et encourir des frais…) À ce moment, il nous restait à peu près 1h15 avant notre vol. Or, impossible de trouver un endroit dans la zone des départs où le signal cellulaire passait. Il nous fallait donc sortir du bâtiment, mais comme nous étions déjà enregistré pour notre vol, la sécurité refusait de nous laisser sortir (la raison nous échappe encore). Lorsque l’inconvénient a été rapporté pour au moins la 5ème fois aux employés de Sri Lankan, ils nous ont suggéré d’aller nous servir du sans-fil libre du comptoir de service à la clientèle qui … se situait passé la sécurité. Impuissants et coincés dans ce no man’s land administratif, le peu de temps qui nous restait pour agir nous a filé entre les doigts. Alors qu’il était déjà trop tard, on a finalement décidé de nous escorter passé la sécurité. De toute manière, nous avions raté notre vol et il nous fallait maintenant arranger la suite avec le comptoir de Sri Lankan à l’extérieur Au final, il nous en a coûté 120$US de frais pour réserver une place sur le départ du lendemain. Pendant que nous étions en train de régler ces détails avec le comptoir, une touriste russe dans la même situation que nous s’est pointée en panique. Vu qu’elle n’avait pas de carte de crédit, je lui ai gentiment payé son vol (en échange de l’équivalent US cash) bidon de sortie du Qatar (qui partage cette règle stupide avec l’Inde il faut croire).

Vite fait, nous nous sommes trouvés une auberge dans le coin de l’aéroport puis nous y sommes rendus en tuk-tuk. Heureusement, ils y vendaient de la bière. Le lendemain, avec encore plus d’avance et de détermination que la veille, nous sommes arrivés à l’aéroport. Tout comme hier, il y régnait un manque flagrant d’organisation. Lorsque l’employée au comptoir d’enregistrement nous a demandé les informations concernant notre vol de sortie de l’Inde, nous lui avons aussitôt répondus que nous quittions Calcutta le 12 avril à 2h du matin pour Bangkok en Thaïlande. Ces petites formalités remplies, nous avons pu passer l’immigration sans encombre pour aller patiemment attendre notre départ vers Bombay.  Le vol pour Bangkok, c’était un faux billet généré à partir du site internet returnflights.net la veille…

Côte sud-ouest (Hikkaduwa, Mirissa et Unnawatuna), Sri Lanka

Hikkaduwa

Le trajet de bus depuis Kandy aura été plutôt éprouvant, en bonne partie en raison du trafic infernal qui règne à Colombo, la capitale. Il était déjà tard quand nous sommes finalement arrivés à Hikkaduwa, un village côtier où la plongée semblait bonne. Finalement, après tout ces mois d’attente, j’allais pouvoir pratiquer mon sport favoris. Heureusement pour moi, le centre avec qui je comptais faire mes submersions était encore ouvert, alors il m’a été possible de réserver une place sur le bateau du lendemain et aussi de m’assurer qu’ils allaient bel et bien visiter les épaves du coin.
En fin de compte, les deux plongées se sont avérées être plutôt moyennes. La première, un pétrolier échoué au début du 20e siècle était relativement intéressante, la deuxième, un voilier ayant prit feu quelques décennies auparavant n’a pas été d’un grand intérêt. Au niveau nature, rien d’exceptionnel. Bref, j’en ai quand même eu pour mon argent et l’expérience a été fort agréable, mais je crois être devenu un peu trop exigeant.
Audrey est venue me rejoindre au centre pour s’informer si allait être possible pour elle de faire son baptême de plongée. Hélas, pas de place. Nous avons donc profité du reste de l’après-midi pour nous balader sur la plage qui n’avait rien d’excitant: pas trop sale, mais surchargée de restaurants et d’hôtels et longée d’une route très passante. Par contre, à l’une de ses extrémités, des tortues de mer venaient fréquemment s’approcher dans l’eau à hauteur de genou (car les gens de l’endroit les nourrissaient) et ce jour là, elles étaient au rendez-vous. En soirée, nous avons pu profiter de l’ambiance auberge de l’endroit où nous étions et converser avec d’autres voyageurs.

Mirissa

N’ayant pas pu trouver de plongée pour Audrey à Hikkaduwa, il a été décidé d’aller tenter notre chance à Mirissa, plus au sud sur la côte et réputée pour de la belle nature sous-marine. Sur place, après avoir visité pas moins de 5 centres, impossible d’en trouver un avec des disponibilités et/ou ayant l’air un tant soit peu professionnel. Déçus, nous nous sommes rabattus sur la baignade. Les vagues avaient au moins de l’allure et nous considérions même louer des planches de surf le lendemain. Niveau plage et ambiance par contre, même chose que le précédent endroit: rien de spécial.
Nous devions rester deux jours à Mirissa, mais c’était pour y plonger. Oui, nous aurions pu tenter le surf et ce n’était pas la motivation qui manquait, mais les cours étaient chers et de simplement louer des planches et s’engager dans les vagues sans expérience ne nous disait rien de bon. Nous avons donc pris la décision d’écourter notre séjour ici pour retourner à Colombo. Malheureusement, Audrey n’allait pas pouvoir faire son baptême. Il y avait de la pongée là-bas, mais elles se faisaient entièrement sur épaves par grande profondeur (ce qui n’était pas pour me déplaire).

Unawatuna

Vu qu’Unawatuna se situait sur la route vers Colombo, pourquoi ne pas s’y arrêter et tenter notre chance? Notre carte indiquait la présence de plusieurs centres de plongée. De plus, nous avions initialement considéré y aller plutôt qu’à Mirissa. Une erreur de notre part, car dès le premier établissement visité, il était clair que le niveau de professionnalisme des opérations était ici largement supérieur. Audrey a donc pu rapidement se trouver un baptême l’après-midi même à bon prix et avec une instructrice française. Pour ma part, j’allais plonger avec eux en tant qu’observateur. Le vent d’après-midi s’était levé alors il y avait des remous et du ressac, mais Audrey s’en est tirée comme une maître. Vous lui demanderez qu’elle vous raconte son expérience depuis sa perspective.
 
De retour sur la terre ferme, nous avons pris quelques bières avec l’instructrice pour fêter le baptême et simplement converser de voyage et de plongée. En soirée, rien de très extravagant, nous sommes simplement allés profiter de la plage, probablement pour la dernière fois du voyage.

Kandy, Sri Lanka

Comme nos compagnons de voyage avaient engagé les services d’un taxi pour nous rendre de Polonarruwa à Kandy, nous avons pu à peu de frais embarquer avec eux et ainsi nous éviter un quelques heures d’autobus. Au passage, nous avons fait effectué un arrête dans un jardin d’épices. Supposément un endroit où l’on peut apprécier toute la richesse du Sri Lanka en termes de botanique culinaire, c’est en fait une attrape touriste destiné à vous vendre à très fort prix des crèmes et pilules miracles à base de plantes  sous le couvert de la médecine ayurvédique.

Débarqués à Kandy, nous n’avons eu le temps que pour une courte balade et un restaurant. Apparemment, la ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est possiblement en raison de son immense temple… Qu’importe. un peu tannés par l’infrastructure religieuse, Audrey et moi avons plutôt opté pour la location d’une moto pour aller explorer les environs de Kandy et donner l’occasion à Audrey de pratiquer la conduite sur deux roues. Malheureusement, impossible de trouver autre chose que des scooters, alors il a fallu s’en contenter comme substitut.
Vers les 10h30, le lendemain, nous étions donc en route sur un scooter 100cc vers Hatton et puis Newara Eliya, deux villes d’importance en ce qui a trait à la culture du thé, principal export du Sri Lanka. Aux abords de Hatton, la forêt à laissé place à des collines toutes plantées de théier en rangés. Parfois, nous apercevions les ouvriers affairés à la récolte. Même l’air il nous semblait avait l’odeur de la populaire infusion. Bref, une balade agréable … jusqu’à ce que la pluie nous tombe dessus. Allant nous réfugier sous un toit en bordure de route, nous avons patientés presque une heure avant de sentir une accalmie. En nous réengageant, à peine deux cents mètres parcourus qu’un déluge encore plus fort que celui qui nous avait initialement stoppé s’abat sur nous. N’ayant d’autres choix, nous rebroussons le chemin pour retourner à notre abri. Considérablement plus humides qu’avant, nous avons attendus cette fois plus d’une heure, flirtant sérieusement avec l’idée de laisser le scooter sur place et de revenir le chercher demain. Heureusement, l’averse a finit par cesser.
Encore trempés, les premiers kilomètre se sont avérés un peu difficile (manipuler une moto lorsque l’on ne sent plus ses doigts n’est pas une mince tâche), mais le vent a achevé de nous sécher en vitesse. Jusqu’aux abords de Kandy, l’orage se faisait sentir, mais ne nous est jamais tombé dessus. La noirceur, si. Notre plan initial était évidemment de revenir avant la tombée du jour, mais la pluie nous ayant trop retardé, les deux dernières heures se sont roulées de nuit. En fin de compte, le déluge qui menaçait s’est abattu sur les quelques derniers kilomètres, et c’est solidement trempés que nous avons remis le scooter, récupéré notre dépôt et couverts les 500 mètres qui nous séparaient de notre hôtel… en tuk-tuk. Une fois nos vêtements changés, nous ne sommes pas compliqué la vie et sommes allés manger au restaurant attenant histoire de faire le bilan sur une journée somme toute agréable quoi que plutôt exigeante. Pas forcément agréable sur le coup, nous en garderons de bien bon souvenirs et Audrey une bonne introduction à l’expérience toujours très plaisante de ce que c’est faire de la moto sous la pluie.
Remis de nos aventures par une bonne nuit, nous avons rencontrés le père d’Audrey et sa conjointe le lendemain matin pour les aux-revoirs. Nos chemins se séparaient ici, car notre temps au Sri Lanka étant plus limité que le leur, nous allions filer vers la côte et eux poursuivre avec l’exploration de l’intérieur du pays.

Polonnaruwa, Sri Lanka

Polonarruwa allait compléter ce qu’on appelle au Sri Lanka le triangle culturel.  Avec Anuradhapura et Sigiriya ces trois endroits ont été à un moment de l’histoire des hauts lieux sur le territoire cinghalais. De nos jours, il ne reste que des ruines de Polonnaruwa, mais sur de vastes étendues. La ville éponyme moderne s’étant bâtie autour n’a quant à elle rien de spécial. Vu que le trajet depuis Sigiriya n’a occupé qu’une courte partie de la journée, il nous a été possible de mettre l’après-midi à contribution pour aller nous promener en vélo dans les alentours de la ville. Auparavant par contre, dîner tardif dans le meilleur restaurant de la région pour y goûter son fameux rice and curry. La cuisine cinghalaise n’a pas grand chose de spécial et est peu variée, ce qui est fort étonnant vu la quantité de choses qui poussent ici (vous devriez voir les étals de marchands…)

Le rice and curry, plat de base de cette culture a au moins le mérite d’être très goûteux et varié dans sa préparation.  Là où chaque curry aurait chez nous constitué un plat en soi, les Cinghalais combinent tout dans la même assiette. Composé d’une portion de riz agrémentée de divers curry, il est généralement consommé à tous les midis en quantité démesurées (Audrey et moi nous contentons souvent d’une portion à deux). Au restaurant où nous sommes allés, il y avait pas moins d’une dizaine de choix d’accompagnements. Disons que la balade de vélo subséquente n’a pas fait de tort.

Au réveil, nous nous sommes à nouveau munis de vélos, mais pour aller visiter les ruines cette fois. Intéressantes mais sans plus, je regrette parfois d’avoir déboursé le montant exorbitant demandé à l’entrée. Peut-être était-ce la similitude avec Anuradhapura? Peu importe, j’ai trouvé ces dernières plus impressionnantes et intéressantes, surtout de par le fait qu’elles occupaient à ce jour encore une fonction spirituelle.