Istanbul, Turquie

À l’image de Paris ou Londres, on ne se lasse pas de la capitale Turque. Non seulement il y aura toujours quelque chose de nouveau à découvrir, mais il fait bon revivre ses classiques. Pour ma part, c’était la troisième fois que j’y mettais les pieds; Audrey, sa première. Nous y avions un tout petit 2 nuits avant de reprendre un vol vers le Turkménistan et je comptais bien en ce cours lapse de temps lui faire vivre ce qui me faisait tant apprécier cette ville.

Au restaurantC’était un petit programme qui allait être bien chargé. Vu la longueur du trajet pour s’y rendre de Montréal, le presque 2h de transports en pleine heure de pointe et une erreur de réservation qui nous a contraint à un changement d’hôtel à la dernière minute, nous nous sommes contentés à l’arrivée d’un repas au réputé restaurant turc du coin avant d’aller vers le repos.

Dans un parc à Istanbul

En pleine forme le lendemain et les batteries chargées à bloc, nous avons entamé notre visite d’un bon pas. Premièrement, passage par Sainte-Sophie et la Mosquée Bleue mais sans les visiter (ce sera fait demain). Par la suite, direction la Corne d’Or pour traverser le pont vers le quartier de Galata, la fameuse rue Istikal avec ses boutiques de luxes. Le tout qui a débouché sur la fameuse place Taksim, lieu connu pour être le siège de grands mouvements populaires de la société turque.

Pêcheurs sur le pont traversant la Corne d’Or

 

Un magasin de Loukoum
Un magasin de Loukoum

À partir de là, j’étais en terrain inconnu. Lors de mes deux précédents séjours dans la ville, j’avais circonscrit mes explorations aux quartiers plus historiques. Rapidement donc les faciès humains ont changé pour une apparence plus turque et l’environnement urbain a gagné en authencitié. Parlant de visiteurs, les Russes constituaient une part assez conséquente des touristes fréquentant la ville. Fait facilement expliqué par les sanctions internationales qui leur ont été imposées par leur invasion de leur voisin ukrainien. L’Europe leur étant à toute fin pratique maintenant hors d’accès, ils n’ont guère d’autres choix que de se rabattre sur les quelques pays qui leur octroient encore des visas, pays dont la Turquie fait partie.

La place Taksim
La place Taksim

Nous sommes passés par des quartiers normaux, des districts plus universitaires longeant le détroit du Bosphore, une zone de la ville résolument orientée affaires et j’en passe. Il y a eu un arrêt baklava et thé ainsi qu’un délicieux kokoreç, ce sandwich de tripes de moutons en mode kebab. Mes souvenirs d’Istanbul me la décrivaient sans grand relief. Erreur, la ville est construite sur d’innombrables collines dont les vallées sont généralement occupées par de grans boulevards ou autoroutes. Certains gros ouvrages routiers (à l’image de Dubaï) sont tout à fait infranchissables par les piétons si bien que maintes fois nous avons été contraints de rebrousser chemin. Mention spéciale à ce pont au dessus de la Corne d’Or qui après 1,5 km nous a présenté le dilemme suivant : traverser l’autoroute à pied en pleine noirceur ou braver le vertige, rebrousser le chemin et rallonger notre marche de plusieurs kilomètres encore. Nous avons opté pour le choix le plus sensé.

Ce n’est pas avant 23h que nous avons pu nous asseoir sur une terrasse non loin de notre hôtel. Mes pieds étaient en compote et mes deux mollets crampaient à chaque pas. Je vous épargne les détails sur l’état de mon entrejambe. Nous devions avoir marché au dessus de 35 kilomètres.

Sainte-Sophie

L’intérieur de Sainte-Sophie
Sainte-Sophie

Le lendemain matin, programme plus raisonnable. Le déjeuner réglé, nous nous sommes dirigés vers Sainte-Sophie, symbole stambouliote par excellence. Je l’avais visité pour la première fois il y a plus de 10 ans et elle m’avait laissée toute une impression. Non seulement son intérieur est grandiose, mais peu d’endroits peuvent revendiquer d’avoir été église et mosquée de si nombreuses fois dans leur histoire. À mon dernier passage cependant, elle était laïque et arborait fièrement son statut de lieu classé au patrimoine de l’UNESCO. Son décor restait musulman, mais partout des fresques chrétiennes orthodoxes avaient été exposées pour monter au visiteur la confession changeante de l’endroit au fil des empires.

 

Sainte-Sophie
Sainte-Sophie, trouvez Audrey

Hélas, l’humanité ne fait pas qu’avancer dans sa lutte contre l’obscurantisme religieux. Fidèle à sa base éléctorale plus conservatrice, le président Ergogan a fait reconsacrer Sainte-Sophie comme mosquée. Ses fresques chrétiennes ne sont plus accessibles et il ne reste pour témoigner de son passage que 4 images d’anges haut perchées juste avant la coupole. Au moins par contre, la visite était devenue gratuite.

Le grand Bazar
Le grand Bazar
La mosquée de Suleiman le Magnifique
La mosquée de Suleiman le Magnifique

Vu que la foule était trop importante à la Mosquée Bleue, j’ai amené Audrey en passant le grand bazar vers la mosquée de Suleiman le Magnifique, deuxième en importance dans la ville et d’un style similaire. Faisant le plein de kororeç deux fois plutôt qu’une au retour vers l’hôtel, nous y sommes arrivés avec une bonne marge de temps avant de devoir nous rendre à l’aéroport. Une chance car le trafic infernal de la ville nous a coûté une bonne heure.

Du kokoreç
Du kokoreç

Au comptoir d’enregistrement, petit moment de stress car le vol avait été surréservé et Audrey n’avait pas de siège (c’est pour éviter ce genre de situation que les compagnies aériennes encouragent l’enregistrement en ligne). Rater ce vol avait le potentiel de grandement compliquer les choses. Par chance, une place lui a été assignée in extremis et soulagés, nous avons pris place dans notre avion vers le Turkménistan.

À la prochaine donc, Istanbul.

Le sud de l’Italie

Vieste, Les Pouilles

Un bon casse croûte
Un bon casse croûte de fruits de met

Finalement, nous nous étions plutôt écartés de notre chemin en montant vers San Marino. La journée aura donc été passée en majeure partie du l’autostrade à pleine vitesse vers le sud. Suffisamment avancés, nous sommes sortis pour reprendre le chemin en bordure de mer Adriatique. C’était dimanche et il y avait passablement de la population sur la côte. Ce ne semblait pas être des vacanciers par contre, mais plutôt des Italiens des terres venus profiter de l’air frais marin. Frais je dis, car la température avoisinait les 15 degrés et le temps nuageux. La haute saison n’était définitivement pas débutée. La côté, saturée d’espaces de camping, d’hôtels et de condominiums, jouissait d’un calme relatif avant la tempête estivale, où près de la moitié de l’Europe allait se retrouver aux abords de la Méditerranée.

Audrey et moi nous sommes remémorés avec sourire cette nuit passée en Croatie à Sibenik il y a près de 6 ans en pleine saison haute, encastrés entre trois caravanes, tentés sur un misérable et coûteux espace de camping.

Vieste
Vieste dans la grisaille
Vieste
Trouver l’hostel à Vieste

Parlant de Croatie, il paraît que la petite bourgade où nous allions passer la nuit, Vieste, avait des airs de Dubrovnik. Pas fâchés d’y être arrivés car même si les derniers kilomètres à slalomer dans la forêt n’avaient pas été désagréables, les heures passées à conduire dans les villes balnéaires et leurs routes rectilignes commençaient à devenir monotones…

Vieste
Dans la vielle ville

Vieste n’a finalement pas déçu. On explore rapidement son coquet petit centre historique, mais l’endroit est charmant et il a fait bon y déguster un Apérol Spritz après autant de route.

Lecce, Les Pouilles

Il paraît que le sud de l’Italie est plus pauvre que le nord. À en juger par le délabrement des infrastructure, les ordures et la prostitution de bord de chemin, ça semble définitivement être le cas. La pluie était au rendez-vous en plus. On a donc tracé vers Lecce, ville majeure de la région des Pouilles (le talon de la botte) et valant le détour à ce qu’il parait. Par chance, Lecce semblait épargnée par la mauvaise météo qui régnait partout ailleurs au pays. Comme précédemment, la routine s’est mise en marche dès l’arrivée. On laisse les sacs, on explore autant que possible avant la tombée du jour, on mange et puis on explore encore plus.

Le centre historique de Lecce, quand même imposant et tout de pierre beige avec un style baroque plutôt particulier est fort intéressant à arpenter. Dommage que je n’aie pratiquement aucune photo présentable de l’endroit. En bonus, un bon restaurant déniché par Audrey qui se spécialise dans la cuisine locale. Moins sophistiquée que celle du nord car issue d’une Italie historiquement plus pauvre, elle est largement à base de féculents et d’ingrédients modestes.

Lecce

Sortis plutôt tard de notre festin, nous nous sommes assis dans un parc avec une bière achetée au kebab du coin. La discussion de la prochaine heure allait être animée. Le temps avec la voiture file, l’Italie est en fait plus grande que ce qu’il n’y paraît (lisez : on veut en faire trop) et la température joue contre nous. L’organisation du voyage devait être changée.

Le plan en quittant Rome était de profiter de la voiture 5 jours, de la laisser à Reggio, puis de passer 3-4 nuits en Sicile, de prendre le traversier de nuit pour se rendre à Naples et puis de là aller sur la côte amalfitaine. C’était trop. La décision fut prise de laisser tomber la Sicile afin de relâcher la pression un peu.

Matera, Basilicate

Dans un café italien
Un espresso pour la route

Matera est un must de la province de Basilicate. Ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, des millénaires d’occupation humaine on laissé dans les parois rocheuses du canyon où la ville se situe un impressionnant réseau de ruelles et d’habitations taillées à même le roc.

Alberobello
Alberobello

Avant d’y arriver cependant, nous avons effectué deux petits arrêts dans la vallée d’Istrie avec ses plantations verdoyantes, ses maisons particulières et ses villages perchés sur le dessus des collines. Alberobello aura retenu notre attention pour sa vielle ville totalement bâtie de Trulli, ces petites structures côniques qui parsèment le paysage de la vallée.

À Matera, la décision a été prise de casser la tirelire pour se payer un hôtel avec un minimum de vue sur la vielle ville. À en juger par les photos, vous constaterez que nous avons pas été déçus. Le coup d’oeil était splendide, tout comme les plusieurs heures de balades dans les deux Sassi, noms donnés aux quartiers à flanc de roc (et dont nous n’en voyons qu’un seul sur la photo).

Vue de notre hôtel
Pas mal comme vue

Tel a été notre enchantement d’ailleurs que nous avons prolongé notre séjour d’une nuit (devant au passage passer d’une chambre normale à une suite) et avons reporté la date de retour de la voiture de deux jours.

Vue d`un Sasso
Vue d`un Sasso
Dans un Sasso
Dans un des deux Sasso

La journée a été passée à marcher de l’autre côté du canyon et à s’imprégner de l’endroit tout en sirotant cafés et spritz sur ses petites places. Tant qu’à se gâter, on est même y allés à fond pour le souper avec une étoile Michelin chez Vitantonio Lombardo en mode cuisine locale réinventée sur 7 services. Les gastronomes en nous furent comblés. On adore la haute cuisine. Là c’était une coche supplémentaire à ce à quoi nous sommes habitués.

Les deux Sassi de Matera
Les deux Sassi de Matera

Cosenza, Calabre

Après deux jours de luxure à Matera, il était temps de reprendre la route vers le sud. Avec deux jours supplémentaires de locations de voiture, les options étaient nombreuses. Le centre de l’Italie est riche en relief et en route intéressantes alors c’est la direction que nous avons prise.

Castelmezzano
Castelmezzano
Une ruelle de Castelmezzano
Une ruelle de Castelmezzano avec sa Vespa … très italien

Encore une fois, la météo n’était pas de notre côté. Il faisait froid et le ciel était plutôt variale. Cela ne nous a pas empêcher de profiter d’un paysage fort montagneux et de faire un petit arrêt pour une marche dans le village de Castelmezzano. Les villages italiens ont tendance à être construit en hauteur. Logiquement, on s’installe dans les vallées pour avoir accès à l’eau, mais j’imagine que la protection offerte par le relief était plus importante à une époque où le pays était constitué de petits royaumes belliqueux. Fait particulier, Castelmezzano est relié à sa voisine sur l’autre pic par une tyrolienne de plus de un kilomètre. Malheureusement, l’attraction n’était pas ouverte lors de notre passage.

La vielle ville de Cosenza
La vielle ville de Cosenza

Après plusieurs heures de chemins tortueux, nous avons aboutis à Cosenza, ville d’importance régionale de Calabre. Apparemment, son vieux quartier possédait un certain charme propre au sud de l’Italie évoquant la dolce vita. L’expérience fut tout autre. Peut-être jadis pittoresque, c’est aujourd’hui un lieu malaisant de bâtiments à moitié en ruine et de ruelles jonchées de gravats et d’ordures. Pourtant, la majeure partie des édifices semblent encore habités et il était fréquent de croiser des immeubles dont plusieurs étages étaient délabrés tandis que certains autres illuminés. L’ambiance était d’un glauque que nous nous attendions pas à croiser dans un pays du G7.

Bova, Calabre

L’objectif de la journée n’était pas différent de celui de la veille, continuer à descendre et explorer la région. Audrey en avait quand même sa dose des routes tortueuses alors nous avons plutôt choisis d’emprunter le bord de mer. Pour ma part, j’avais un objectif cette journée là. Il existait selon le guide un village entièrement abandonné au détour d’une route mineure tout au sud du pays. Est-ce qu’on aurait pu trouver quelque chose de plus édifiant à visiter? La Calabre, région quand même pauvre du pays, n’offre à ce qu’il paraît pas grande attraction outre des plages et du soleil que les gens du nord viennent fréquenter lors de leurs vacances.

La route en bordure d’océan n’avait rien d’intéressant, mais les choses on commencer à prendre une tout autre tournure une fois que nous avions bifurqué dans les montagnes. Le terrain est tout de suite devenu très accidenté et escarpé et le chemin que nous suivions s’est rétréci pour ne devenir qu’une voie en lacets serrés, jonchée de pierre et de débris avec certaines sections carrément effondrées.

Route vers Roghudi
Les routes étaient dans un sale état

Nous avons passés deux petites localités encore occupées (mais manifestement en déclin) avant d’arriver à Roghudi. Bâti sur un éperon rocheux, le village était autrefois habité par des centaines de personnes. Suite aux inondations de 1971, l’endroit est devenu inhabitable et sa population a été relocalisée sur la côte. Il ne reste aujourd’hui que des maisons en ruine avec de vieux volets claquant au rythme de la brise montagnarde. À l’entrée de la ville, un appartement apparaît encore logé et l’église est manifestement entretenue.

Roghudi
Arrivée à Roghudi
Roghudi
Roghudi

Les lieux abandonnés ont un je ne sais quoi de mystérieux et d’unique. Au fil du temps, leurs formes s’effritent à mesure que la nature exerce à nouveau son influence sur les créations de l’homme. L’atmosphère qui s’en dégage me remplit d’humilité à tout coup. Ces maisons, autrefois la fierté de leurs propriétaires, s’écrouleront une à une pour qu’éventuellement, toute trace de vie ici soit effacée par l’irrémédiable effet du temps. Il se dégage de ce mandala de mortier et de brique une importante vérité : tout est temporaire et dans l’absolu, rien n’a d’importance.

Notre destination pour la nuit était la ville de Reggio Calabria, l’endroit où nous devions retourner la voiture et une grosse agglomération sans grand intérêt. En redescendant vers la côte par cette route qui n’aura pas manqué de nous donner de l’adrénaline, nous avons passé un autre de ces pittoresques villages perchés sur un sommet. Quelques kilomètres passés, je m’arrête et lance l’idée de voir s’il n’y a pas un bed & breakfast dans les environs car de toute évidence ni moi ni Audrey n’étions motivés à passer la nuit à Reggio.

Bova au loin
Bova au loin

Avoir l’internet dans sa poche à l’étranger enlève définitivement une part d’aventure et d’inconnu lorsqu’on voyage mais pour certaines occasions, c’est fort pratique. En quelques secondes j’avais trouvé un endroit où passer la nuit à Bova, nom de la ville que nous venions de passer. Son propriétaire, tout à fait accueillante, nous expliquera qu’en réalité, les habitants de la région parlent grec et son issus d’une immigration qui devance l’existence de l’empire Romain. Quelle excellente idée que de s’être arrêté passer la nuit ici. L’ambiance était tout autre et les gens charmants. La ville est en fait constituée de ruelles et d’escaliers pavés inaccessibles aux voitures. Après un copieux repas dans un fantastique petit restaurant de cuisine locale où tout était concocté avec les ingrédients de l’endroit, nous avons passés quelques temps à discuter avec un couple britannique qui possède une maison et une oliveraie dans Bova. Arrivés ici pour la première fois il y a plus de 20 ans, le coup de foudre a été tel qu’il sont venus y installer leur résidence secondaire.

La vue de notre chambre à Bova
La vue de notre chambre à Bova, pas trop mal

Une fois sortis du restaurant, il nous a pris l’envie de braver le vent qui se levait pour monter jusqu’au belvédère qui surplombe le village. Un chient errant prénommé pour l’occasion Umberto et au bon tempérament nous a servi de guide jusqu’au sommet et de retour jusqu’à notre chambre (on a au passage eu une petite pensée pour Ramon, cette chienne avec qui nous avons passé une soirée aux abords d’un lac au Tadjikistan).

La journée avait commencé un peu mollement il faut dire, mais s’était terminée par une escapade dans un lieu inusité et une nuit impromptue dans un endroit dans les plus charmants croisés jusqu’alors.

Le lendemain, la météo était des plus désagréables et ces forts vents qui nous avaient empêcher de dormir avait semés un certain chaos dans les routes de la région. Malgré tout, nous avons été en mesure de rendre la voiture sans trop de difficultés et de prendre le train vers notre prochaine destination.

Maratea, Basilicate

Maratea

Ruelle de MarateaMaratea est une collection de petits villages coincés dans une vallée entre montagne et mer. À ce qu’il paraît, elle a des airs de côte amalfitaine. Le but était de s’y poser un peu pour décompresser et prendre le temps. L’endroit était quand même très beau et notre hôtel des mieux situés. Bâti dans un ancien couvent avec une vue sur le centre historique et la vallée, on était loin des bons vieux dortoirs d’auberge (quoique je m’ennuie de ces derniers). La météo, encore à jouer contre nous, nous aura forcé à relaxer et ralentir le rythme. Les tenanciers de l’établissement étaient eux-mêmes étonnés par température qu’il faisait, mai étant normalement un mois de baignade et de plage, pas de manteaux et de grisaille.

Hotel à Maratea
Un apérol spritz et une piscine à 15 degrés

Au restaurantBref, il ne s’est pas passé grand chose. En analysant nos options pour la suite, nous avons finalement constatés que la côte Amalfitaine qu’Audrey avait suggérée comme destination en début de voyage était devenue hors de prix et que la température n’allait pas y être beaucoup plus clémente. Nous avons donc opté pour le choix logique dans la région : Naples.

Maratea

Naples, Campanie

Panorama de Naples

Rue de NaplesOn nous avait déconseillé Naples. En fait, je crois que c’était nos amis de Rome qui rapportaient les suggestions que des Italiens leur avaient fait. Pourtant, Naples nous a vraiment plu. Oui, son centre-ville est plutôt fréquenté par les visiteurs (italiens et étrangers), mais pour autant qu’on en sorte un peu, on tombe sur une ambiance de quartier qui à certains moments rappelait l’Inde. Le trafic de motos, les commences empiétant sur les trottoirs, les odeurs, la foule, bref … le chaos urbain. Les musées semblent légions à Naples, mais à part une petite visite de catacombes, notre séjour a été principalement voué à l’exploration de la ville à pied ainsi qu’à la consommation de cafés, de pizza, d’apérols et de bonnes séances de people watching en bordure de mer.

Naples

Naples est aussi tout en colline alors pour peu que l’on s’éloigne de la côte, le relief nous récompense de jolis panoramas entre les bâtiments colorés de cette ville frénétique, le bleu de la Méditerranée et le sommet du Vésuve non loin. Nous aurions pu aller y faire tour et visiter Pompéi, mais ce sera pour une autre fois car ce coup-ci nous nous sentions plus en mode exploration urbaine.

Naples

Fin

De retour à Rome, la dernière soirée aura été passée à faire un autre barbecue à l’ambassade. Que dire de ce voyage? Classique mais rafraîchissant? Avec une meilleure météo on en aurait possiblement profité davantage, mais nous n’avions aucun contrôle sur cet aspect. Ne l’oublions pas aussi, l’objectif était également d’aller voir nos amis à Rome. Après 3 ans de pandémie, une résidence en médecine et une sérieuse maladie pour Audrey, je vois l’expérience comme une remise en forme. Une petite escapade qui nous aura permis je crois de renouer avec notre esprit d’aventure et l’audace.

Road-trip dans le sud de l’Italie
Le trajet approximatif effectué (cliquez pour ouvrir la carte dans Google Maps)

San Marino (Saint-Marin)

San Marino est un petit pays (le 5e plus petit au monde précisément) enclavé dans l’Italie qui avait depuis longtemps piqué ma curiosité. Vestige d’une époque où le pays était une constellation de royaumes et républiques, il a réussi à conserver son indépendance au travers des âges pour être aujourd’hui la plus vielle démocratie du monde.

Audrey dans un Ikea
Audrey attend son véhicule dans un Ikea de la banlieue romaine (oui, c’est là que l’agence se situait)

L’endroit n’était pas vraiment sur le chemin, mais je tenais à y faire un détour puisque nous étions désormais motorisés. D’autant plus qu’il pleuvait partout dans le pays. De Rome où nous avons récupéré notre Fiat Panda, il n’a fallu que quelques heures pour s’y rendre.

Arrivés tard, nous n’avons eu que le temps d’aller déguster un excellent repas (raviolis au truffes et pièce de viande dans de l’huile et du vinaigre balsamique) dans un resto local bien animé. Sous la bruine du soir, avons parcouru les rues médiévales de la capitale.

Rues de San Marion
Dans les rues de San Marino

Le calme amené par l’heure tardive et la météo contrastait définitivement avec ce qui devait être des ruelles pleines de visiteurs pendant le jour. San Marino reçoit deux millions de curieux par an et facilement la moitié des échoppes est un magasin de souvenirs qui vend parfums, couteaux et autres bidules.

Néanmoins, la propreté de l’espace, ses coups d’oeil pittoresques et les vues imprenables depuis cette cité construite sur les pentes abruptes d’un cap rocheux nous ont enchantés et sans grande surprise fait miroiter l’idée de s’y prélasser un peu plus demain.

San Marino
Une dernière photo de très mauvaise qualité …

La météo pluvieuse et brumeuse au réveil nous confortera dans la décision de quitter ce lieux particulier. Les pays totalement enclavés dans un autre ne sont pas très nombreux sur notre planète. Le Vatican en est un, il y a le Lesotho en Afrique du Sud et à moins que ma géographie me fasse défaut, je n’en trouve pas d’autres. San Marino n’aura été l’affaire que d’une soirée, mais aura certainement assouvie une partie de notre curiosité.

Rome, Italie

Ce voyage à Rome que nous devions faire l’été dernier Rome (mais qui a été déplacé à Aruba) et bien il avait été reporté à ce moment-ci. Seulement, nous allions disposer d’une semaine supplémentaire, d’un peu plus de fraîcheur au niveau de la température ainsi que possiblement moins de fréquentation. Audrey pour sa part avait choisi de partir une semaine avant moi pour aller visiter l’Autriche en solo. Comble de chance, un autre ami du Canada allait se joindre à nous pour la première semaine. Le couple que nous allions visiter cependant quittait bientôt Rome pour revenir au Canada et auraient probablement davantage apprécié notre visite il y a quelques mois mais bon … mieux vaut tard que jamais comme on dit.

La fontaine de Trévi
Disons que la saison touristique était bel et bien entamée…

J’avais déjà vu Rome en fait en 2012 et bien honnêtement j’avais eu ma dose de monuments et de musées à ce moment. Les églises se ressemblent toutes et une ruine romaine c’est une ruine. Certains me trouveront hérétique, mais après en avoir vu des masses, l’art ancien finit par se ressembler; une autre peinture du Christ n’ira pas ajouter grand chose à ma culture. Qui plus est, Rome est en fait un musée en soit, alors c’était un peu aberrant d’aller s’enfermer entre 4 murs ou dans un parcs de vieux cailloux et passer à côté d’un paysage urbain si unique

Le forum
Les ruines du Forum vues du Palatin avec le Colisée en arrière plan
Faire la file
Malgré tout, on aura fait beaucoup de cette activité

Heureusement, mes deux compagnons de visite partageaient un avis similaire. Nicholas avait raté quelques endroits lors de sa précédente visite et tenaient à les voir ou revoir (comme le Panthéon) mais c’est tout. Audrey, fidèle à elle-même, préférait s’en tenir aux incontournables et investir son temps dans l’errance urbaine et la bonne nourriture.

L’intérieur du Vatican
L’intérieur du Vatican. Il faut dire que parmi tous les lieux de cultes, celui-là ne laisse pas sa place en terme de faste et de grandiose.

Alors voilà, on a (re)vu le Colisée, le Palatin, le Forum, la Fontaine de Trévi, le Panthéon, la voie appienne, les diverses places. On est rentré dans quelques églises pour la forme et j’ai tenu à revisiter le macabre monastère des Capucins avais ses cryptes décorées d’ossements humains.

Dans le dôme de Saint-Pierre
Dans le dôme de Saint-Pierre, il ne fallait pas être claustrophobe

Le Vatican aura eu sa journée presque entière car St-Pierre de Rome mérite définitivement qu’on s’y arrête. Le niveau de grandeur et d’opulence n’a pas son égal dans le monde occidental. Financé à coup d’indulgences à même les coffres d’une église catholique avare comme pas deux, on comprend sans difficulté le grand schisme vers le protestantisme. Malgré tout, le bâtiment impressionne. Ce coup-ci, j’ai tordu les pieds de mes compagnons pour que l’on monte dans le dôme pour aller profiter de la vue au sommet. Je dois avouer, ça donne parfois le vertige, mais le coup d’oeil 360 degrés sur le Vatican et Rome vaut l’effort. Redescendus au sol les jambes un peu molles, on a sauté la chapelle Sistine (décevante à mon sens [j’ai déjà dit ça un ami féru d’histoire et d’art pour ensuite me faire immoler]) pour marcher jusqu’à chez notre hôte.

La vue depuis le haut de la basilique Saint-Pierre
La vue depuis le haut de la basilique Saint-Pierre

Beaucoup de soirs dans cette semaine ont été passés à déguster de la bonne cuisine (amenez-en des pâtes maisons) en bonne compagnie. Pour le dernier souper, c’était un BBQ à l’ambassade canadienne, invités par ce couple que nous étions venus visiter. Sécurité oblige, aucune photo de l’événement n’a été prise. Sans réel plan pour la suite de notre voyage (seulement une direction, le sud), on a passé le reste de la soirée à discuter de nos options avec nos amis, forts de leur expérience de 2 ans de séjour en Italie. Au programme donc, location de voiture pour quelques jours et direction le talon de la botte.

La voie appienne
La voie appienne

Aruba

La reprise des voyage semble être une bonne raison pour renouer avec ce blogue qui je dois l’avouer, a été un peu négligé ces dernières années. La Covid en est la raison principale, mais une résidence en médecine de famille et la maladie de ma conjointe ont contribués à l’abandon temporaire de ce petit espace du web où sont racontés mes aventures qui sortent un peu de l’ordinaire. Les deux dernières années n’ont pas tout à fait été exempte de périples par contre, mais une petite semaine à Vancouver ou quelques jours à Boston ne font pas des récits très palpitants ni inspirants.

Voilà donc un court résumé d’une semaine passée fin août – début septembre à Aruba, une petite île des Caraïbes au large du Venezuela peu connue des Canadiens, mais très populaire chez nos voisins du Sud et leurs comparses des Pays Bas.

Panorama de la page

Commençons par le début donc car en fait nous n’étions pas supposés aller à Aruba. Nous devions aller en Italie. La botte n’est pas un pays que j’affectionne particulièrement, mais la présence à Rome d’un bon ami et le besoin d’y aller un peu doucement pour Audrey qui récupère de graves ennuis de santé justifiait l’endroit. Après quelques jours dans la capitale, elle voulait faire la côte Amalfitaine à pied. Rien de trop extravagant mais cela s’annonçait fort agréable.

Le centre ville
Le centre-ville

Malheureusement à la mi-juillet, Audrey s’est cassée la cheville. Un bête accident qui n’impliquait aucun autre sport extrême que celui de descendre une marche de patio. La cassure de sa malléole externe était franche et non déplacée. Deux semaines d’immobilisation puis quatre semaines d’une attelle avec marche selon tolérance allait suffire à guérir la fracture. Guérir certes, mais avant qu’elle ne retrouve sont niveau de fonctionnement antérieur, il allait falloir des mois. On ne passe pas d’une cheville cassée à trente kilomètres de marche quotidienne en six semaines.

Il allait donc falloir changer les plans. Voilà que nous est venue l’idée de reporter notre voyage en Italie et plutôt d’y aller en mode hôtel tout inclus. Une jambe en convalescence, c’est une bonne raison d’aller asseoir son cul sur une plage et tendre le bras pour attraper son pina colada. J’allais même pouvoir inviter ma belle-mère pour fêter sa retraite et ses soixante ans.

Panoram
Panorama de l’île depuis le Hooidberg
Escalier Hooidberg
Descente des escaliers menant au sommet du Hooidberg

Si l’on avait été en hiver, l’offre aurait abondé, mais une fois toutes les destinations soleil passées au travers de nos critères, soit l’exotisme (donc pas Cuba, pas le Mexique, …), la belle température (on est en début de saison des ouragans), les prix raisonnables (Fidji ou les Maldives, c’est cher) il ne restait que … Aruba.

Ancienne colonie hollandaise, Aruba ainsi que ses deux copines (Curaçao et Bonaire) jouissent encore de liens serrés avec les Pays-Bas. À un jet de Pierre du Venezuela, le climat de ces îles n’est pas celui des Caraïbes où la jungle règne en maître. Sur Aruba, ce sont les cactus (et les resorts) qui dominent un paysage tout à fait désertique. Conséquemment, l’endroit est épargné par les pluies de la saison des ouragans et reste ensoleillé pour le plus clair de l’année.

Comme de fait, la météo était bien pourrie partout ailleurs dans la région. Vu le prix que nous a coûté nos billets, nous n’étions manifestement pas les seuls à s’être jetés sur l’endroit. C’est dommage pour la belle-mère d’ailleurs, mais à trois fois le prix d’un typique voyage dans le sud, on allait la gâter autrement.

Aruba, île la plus riche de cette partie du globe, jouit d’un niveau de vie assez élevé. Considérant que les prix sur place dépassaient ceux du Canada pour approximer ceux du vieux continent, nous avons été rapidement confortés dans l’argent que nous avions déboursés pour nous y rendre. La nourriture est bonne, le service est excellent, la relation avec les habitants n’est pas uniquement mercantile, l’environnement est étonnamment propre et les infrastructures de plutôt bonne qualité.

Raffinerie
Auparavant Aruba tirait principalement ses revenus du pétrole

La dernière fois que j’avais mis les pieds dans un tout-inclus, c’était à Cuba il y a 11 ans. L’expérience fut somme toute assez similaire. Vu le prix, la qualité des individus qui fréquentent l’île semblait être légèrement supérieure, mais tout comme ailleurs dans les destinations soleil, la majorité des touristes sont largement au dessus de leur poids santé, viennent en petites bandes pour ne rien faire d’autre que boire, se goinfrer et se dorer la pilule. Pour cette fois, nous étions des leurs.

Avec une chambre donnant directement sur la mer, Audrey s’est largement exposée aux rayons UV, au sable et à l’eau salée. Pour ma part, j’en ai profité pour aller plonger. Les récifs étaient moyens, mais la visite d’un cargo coulé lors de la deuxième guerre et de deux épaves d’avions ont largement valu le voyage.

En Jeep

Un après-midi, je suis monté vers le nord avec comme objectif de marcher l’entièreté de l’imposante succession d’hôtels et de resorts jusqu’à sa fin. Le surlendemain, j’ai marché jusqu’à la capitale Orangestad, pour tenter de prendre le pouls d’une île qui ne vit que pour le tourisme. Ce que l’on pourrait appeler un centre-ville est entièrement occupé par des commerces dédiés aux multiples bateaux de croisière qui font escale plusieurs fois par semaine. En périphérie, il semblait y avoir un peu de vie authentique.

Est de l’île
L’est de l’île est beaucoup plus rocailleux

Est de l’îleIl a fallu louer une voiture pour aller voir la vraie Aruba. Malgré tout, c’est petit. À peine longue de vingt kilomètres, on la parcours du nord au sud en une petite journée. Sa côte est, beaucoup plus accidentée et moins développée, se visite en Jeep. Oui, il a fallu allonger beaucoup de dollars, mais je dois avouer que j’ai eu un bon plaisir à me promener en gros pneus dans les roches et les chemins défoncés.

En plongée à ArubaBref, mes journées étaient souvent occupées par la plongée et la marche et j’allais rejoindre Audrey plus tard en fin d’après-midi pour me refroidir dans la mer un verre à la main. Nos repas du soir étaient pris dans les similis restaurants offerts par notre resort (et celui voisin auquel nous avions 100% accès). Bien repus, la journée était conclue dans les divers bars de l’endroit.

Rien de très palpitant, mais quand même relaxant je dois avouer. La vie devient pour une semaine toute simple. Pas de cassage de tête, chacun fait ce qu’il veut et il y a à portée pour satisfaire toutes les envies et les appétits.

Centre de l’île
Le centre de l’île. Effectivement, c’est désertique.

J’avais également oublié à quel point les opportunités de « people watching abondaient en ces murs. Les gens y sont caricaturaux et tout particulièrement nos amis américains. Le spécimen du cinquantenaire bedonnant arborant un t-shirt à l’effigie du drapeau de son pays est fréquemment rencontré. Tout comme la madame banlieusarde au visage botoxé, tartinée de maquillage et bardée de breloques. Mention spéciale à un monsieur moustachu avec des tresses dans les cheveux, une manucure française que l’on croisait fréquemment. Fine bouche comme il est, ses repas du midi consistaient en un gros morceau de rôti maigre avec pour l’accompagner deux hot-dogs nature (pain, saucisse et ah oui, du sel et du poivre).

Adieu donc, Aruba. Nous sommes très heureux de t’avoir rencontrée en ces temps d’ouragans et de cheville cassée, mais je ne pense pas que l’on se recroise à nouveau.

Dans une caverne