Le Labrador, Canada

Après une année de folie professionnelle, l’appel de l’aventure s’est à nouveau fait entendre. Ayant largement abusé de l’international, nous avons cette fois-ci opté pour une épopée un peu plus locale : Terre-Neuve et le Labrador avec Saint-John’s comme objectif. Il existe deux moyens de se rendre sur l’île de Terre-Neuve, le traversier depuis la Nouvelle-Écosse et celui du détroit de Belle-Isle au départ de Blanc-Sablon. Nous comptons prendre le premier pour le retour et le deuxième pour l’aller, traversant au passage le Labrador.

Histoire de profiter au maximum de vacances bien méritées, je me contenterai de publications succinctes sur ce blogue. Tout de même, je comptais y écrire, car c’est un habitude intéressante qui, j’en suis certain, le futur moi saura en profiter quand dans quelques décennies je pourrai à nouveau me plonger dans les voyages de ma jeunesse.

Ne disposant que d’un peu plus de deux semaines pour compléter ce périple de pas moins de 5000 kilomètres, nous avons décidé de tracer au maximum la partie Labrador, nous arrêtant au minimum dans la journée.

Québec à Red Bay
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De Québec à Baie-Comeau

C’est donc dans la hâte que nous avons quitté la ville de Québec, excités d’enfin décrocher du travail. Cinq heures plus tard, nous étions à Baie-Comeau, ville emblématique de la Côté-Nord. Pour la peine, nous nous y sommes arrêtés pour une bière à la micro-brasserie locale et une brève balade suivant les recommandations d’un ami originaire de l’endroit. C’était peu, mais de toute manière, Audrey et moi nous sommes dits qu’il faudra revenir explorer la Côte-Nord un autre temps.

Pluie au traversier de Tadoussac
Pluie au traversier de Tadoussac

Depuis Baie-Comeau, nous nous sommes engagés sur la 389 Nord vers Fermont, seul accès continental vers le Labrador. Je m’attendais à une route de gravier nordique comme j’en ai croisé lors d’un stage à Chibougamau, mais à ma grande surprise, le décor était intéressant, le pavage frais et les courbes routières abondantes. Peu après le barrage Manic-2, nous avons élu campement sur une aire de gravier en retrait de la route. Feu, vin et étoiles étaient au rendez-vous pour cette première soirée en nature.

Campement sur la route vers Fermont
Campement sur la route vers Fermont

De Baie-Comeau à Fermont

La 389 suit essentiellement dans son tracé la rivière Manicouagan et le réservoir éponyme. Sur ce cours d’eau ont été bâtis pas moins de 4 barrages hydroélectriques majeurs. Quelques-uns d’entre eux sont ouverts au public, notamment le plus imposant, Manic-5, aussi nommé Barrage Daniel-Johnson et le plus gros de son type au monde. Emblème du génie civil québécois, c’est généralement lui qui fait la tête d’affiche lorsque vient le temps de montrer en images la grandeur des projets hydroélectriques de notre province. Il fallait absolument que nous nous y arrêtions. La visite, d’une durée de deux heures, est de toute évidence un arrêt populaire dans la région vu la grandeur du groupe duquel nous faisions partis. Certains autres touristes semblaient d’ailleurs s’être donnés comme objectifs de visiter tous les ouvrages de la région ouverts au public (plus de 5 je crois).

Manic-5
Manic-5
Route 389 vers Fermont
Route 389 vers Fermont

Après notre tour de turbines, alternateurs, conduite forcées et immenses voûtes bétonnées, nous avons repris la route afin de gagner Fermont avant la noirceur. Passé Manic-5 la 389 retombe sur sa surface de gravier d’origine entrecoupée d’une section asphaltée et se remets à serpenter jusqu’à ce que les immenses montagnes de résidus miniers de Fermont commencent à se dessiner à l’horizon. À ce moment, la civilisation resurgit de l’immensité boréale. En quittant Baie-Comeau, la population des feuillus se parsème et se voit essentiellement représentée par le bouleau. Une centaine de kilomètres au nord de Manic-5, les feuillus disparaissent, la forêt se rapetisse en stature et le paysage est dominé par de petits pins rabougris battus par le rude vent nordique. Alors que la tordeuse des bourgeons a fait noircir des kilomètres carrés de verdure au sud, ce sont les feux de forêt qui à cette latitude on ravagé la verdure.

Le mur écran de Fermont
Le mur écran de Fermont

Audrey dégustant une bièreArrivés à Fermont, nous avons élu domicile au camping municipal pour faire les choses simple et sommes partis à la découverte du mur-écran et de la ville qu’il protège des vents du nord. Sous la bruine et dans la noirceur, nous avons arpentés quelques rues endormies avant de regagner notre tente. Les mineurs se lèvent tôt et nous aussi, car la route demain allait être longue.

Dans le mur écran
Dans le mur écran

De Fermont à Happy Valley Goose Bay

Churchill Falls
Churchill Falls

Après un petit arrêt par Labrador City pour un déjeuner digne de ce nom, nous nous sommes engagés sur la Translabrador. Entièrement pavée et neuve, la route s’est déroulée sans embûches et rapidement nous avons pu traverser l’entièreté du territoire jusqu’à Happy Valley Goose Bay en passant par Churchill Falls. Nous n’avons fait qu’y passer histoire de prendre un peu le pouls de ces villes qui manifestement n’existent que pour l’industrie locale et au look plutôt délabré. De notre côté, la température oscillait entre 12-14 avec une constante bruine. Ici, c’est définitivement le climat qui dicte sa loi. Disposant d’un peu de clarté devant nous, nous avons tenté de pousser un peu histoire de prendre de l’avance pour le lendemain. C’est presque à la noirceur que nous avons élu campement dans une sorte de zone nivelée en bordure de la route. L’assaut des insectes finalement repoussé par notre feu et la noirceur, nous avons pu profiter d’une soirée plutôt humide mais non la moins divertissante.

Route du Labrador

Cette nuit là, nous avons tenté de dormir dans la voiture histoire d’en évaluer le confort. Cela fut moyen, mais avec quelques aménagments, j’ai la conviction que nous pourrions rendre l’espace arrière à niveau. Aussitôt sorti du véhicule, l’assaut des insectes s’est fait si intolérable que nous avons remballé notre matériel au plus vite sans prendre le temps de manger.

Des arbres!

De Happy Valley Goose Bay à Red Bay

Route du Labrador en gravier

Décor sur la côte du Labrador
Décor sur la côte du Labrador

La route pavée s’arrêtait après Goose Bay pour quelques centaines de kilomètres et pour reprendre plus tard; toute neuve et fraîche. Sur la partie en gravier d’ailleurs, de l’équipement et du personnel s’affairait à poser du bitume. Arrivé près de la côte, le décor est passé de la forêt de conifères à perte de vue à celui de grandes étendues de plaine arctique. Arrivés à notre destination de la journée, Red Bay, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO comme ancien établissement de baleiniers basques, nous avons garé la voiture et entrepris de visiter l’endroit qui par ailleurs est aussi un très charmant village. Un peu avant d’arriver sur les lieux, nous avions aperçu un glacier au large. Lorsque nous nous sommes rendus compte que la bateau qui devait aller nous porter sur la petite île où se trouvent les vestiges allait par la suite amener deux autres touristes voir le glacier, nous avons sauté sur l’occasion et décidé d’annuler notre visite du site.

Quai à Red BayGlacierPour être franc, j’ai été légèrement déçu par l’expérience. Moi qui m’attendais à aller pouvoir toucher de mes mains l’immense bloc de glace, j’ai vite compris qu’il vaut mieux se tenir à bonne distance de cet objet surgelé de 10 étages en eaux chaudes. Si ce n’est pas un pan entier qui vous tombera sur la tête, c’est le tsunami qui suit qui ira vous précipiter dans le détroit de Belle-Isle. Cette petite visite aura tout de même valu la peine, d’autant plus que le capitaine, un habitant de localité avec un fort accent, nous a gentiment offert de nous déposer sur l’île quand même et venir nous chercher dans une heure, même si officiellement le site de Parc Canada était fermé. Un petit fish and chips plus tard, nous avons fait un peu de toute pour nous trouver un coin où dormir, lequel s’est avéré être une place de camping dans un petit parc provincial non loin d’une plage. Pas d’autre programme la journée du lendemain que prendre le traversier pour Terre-Neuve depuis Blanc-Sablon

Épave à Red Bay

Red Bay
Red Bay

Blanc-Sablon est une petite bourgade côté Québec mais culturellement attachée au Labrador, car personne n’y parle français et tout le monde semble y vivre à l’heure de Terre-Neuve même si officiellement ils se trouvent dans le même fuseau horaire que le reste du Québec. Autrement, le coin est plutôt charmant et le décor splendide.

Blanc-SablonBlanc-Sablon

One Reply to “Le Labrador, Canada”

  1. C’est super de lire de nouveaux récits de voyage ? Je suis contente de découvrir le Québec en votre compagnie. Profitez-en bien!

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